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| Formation de mots a priori | |
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+8Eclipse Bedal Aquila Ex Machina Mardikhouran Olivier Simon Troubadour mécréant Ziecken PatrikGC 12 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 10:17 | |
| Je ne sais pas si le sujet a déjà été traité sur ce forum donc je me lance. Dans une langue a priori qui n'a pas d'ancêtre connu, une sorte de première langue donc, comment formez-vous vos mots? Créer des dizaines (voire des centaines) de mots basique puis les assembler pour donner tous les autres mots? Utiliser des affixes pour changer le sens de ces mots basiques? Créer vos mots à partir de rien? Personnellement, j'ai utilisé pour le Kael (le nouveau nom du Katal) un syllabaire pour créer des mots basiques et j'utilise des affixes pour changer le sens, je fais fusionner ces mots basiques avec d'autres pour donner d'autres sens. Exemple: Su -> Epée Sud -> Durabilité Osu -> Sabre Suii -> Poignard C'est à vous |
| | | PatrikGC
Messages : 6736 Date d'inscription : 28/02/2010 Localisation : France - Nord
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 10:47 | |
| Une façon de générer assez facilement un premier vocabulaire consiste à piocher dans diverses langues puis de déformer les racines. Cette façon possède l'avantage de pouvoir retenir assez facilement les mots.
On peut aussi se faire aider par un générateur aléatoire, aussi bien informatique que plus manuel avec des dés, le gros soucis restant la mémorisation de mots ainsi créés.
Une autre solution est de piocher autour de soi et d'utiliser les événements ou les personnes. Par exemple, si on a un(e) collègue ou un(e) prof particulièrement con(ne) et stupide, on peut exploiter son nom (ou prénom) pour signifier tout ce qui a trait à la connerie.
Pour ma part, je suis plutôt partisan de la 1ère méthode, appliquant des déformations assez importantes. C'est ainsi que j'ai souvent recours à "soy" comme formule de politesse, cette racine étant dérivé du japonais "sayonara". | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 10:52 | |
| - PatrickGC a écrit:
- Une façon de générer assez facilement un premier vocabulaire consiste à piocher dans diverses langues puis de déformer les racines. Cette façon possède l'avantage de pouvoir retenir assez facilement les mots.
La langue n'est plus tellement "a priori" dans ce cas (même si il est fort peu probable que quelqu'un puisse retrouver le mot d'origine de cette façon). - Patrick GC a écrit:
- On peut aussi se faire aider par un générateur aléatoire, aussi bien informatique que plus manuel avec des dés, le gros soucis restant la mémorisation de mots ainsi créés.
Informatique? Ça m'intéresserait de savoir où tu peux en trouver. |
| | | Ziecken Modérateur
Messages : 13140 Date d'inscription : 23/03/2008 Localisation : Nointot, Normandie
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 11:00 | |
| - Heliomega a écrit:
- Dans une langue a priori qui n'a pas d'ancêtre connu, une sorte de première langue donc, comment formez-vous vos mots?
L'elko utilise un système de clés, emprunté partiellement au chinois et à la langue des signes. Il existe 888 clés validées actuellement par l'académie sur les 1012 combinaisons possibles. Les mots se forment par l'agglutination de ces clés : KAN (feu) + DUL (bâton) = kandul torche TAR (foudre, électricité) + DUL (bâton) = tardul torche électrique erc. Chacune des clés provient d'une étymologie spécifique que j'appelle thétymologie (de theos (dieu) et étymologie) car les clés proviennent des noms des divinités de plus de 40 mythologies à travers le monde. Ainsi
- KAN (feu), vient de la transcription de Vulcain est le dieu du feu dans la mythologie romaine
- DUL (bâton), Gondul est le nom donnée à une Valkyrie citée par Snorri, dont le nom semble associé au rôle magique des Valkyries qui orientent ou dirigent le destin des hommes avec des bâtons.
- TAR (foudre) Dieu celtique de la foudre, armé d’esses et d’une roue.
_________________ Idéolangues : elko, kelep, englo, ... (+27) Idéomondes : Multivers d'Aegis, monde du Losda | |
| | | Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 11:40 | |
| - Ziecken a écrit:
- Il existe 888 clés validées actuellement par l'académie sur les 1012 combinaisons possibles. Les mots se forment par l'agglutination de ces clés :
KAN (feu) + DUL (bâton) = kandul torche TAR (foudre, électricité) + DUL (bâton) = tardul torche électrique
erc. Ziecken, je profite de ce sujet pour t'interroger sans arrière-pensée ni avoir parcouru préalablement tes dictionnaires ou lexiques, et tenter de comprendre ta méthodologie lexicographique pour ce qui suit. J'imagine que tu as une clé de base pour la notion "EAU" (le liquide fondamental bien connu et relativement facile à cerner). Maintenant ma question. Est-ce que cette clé va te servir pour exprimer l'idée, assez courante si on peut dire, de " enlever (de) l'eau"? Autrement dit, comment vas-tu borner sémantiquement cette idée de "enlever de l'eau"? Et cela, avant même d'essayer de mettre en face des traductions. Car, c'est ta propre logique de clés et de leur composition qui doit D'ABORD déterminer les champs sémantiques, le découpage de la réalité globale et des besoins "pensés de façon abstraite", ce me semble. Non? En l'occurrence, si je raisonne sur le français (langue à longue diachronie, sources diverses, étymologies riches et usages multiples), l'idée de "enlever (de) l'eau" emprunte des dizaines de verbes différents, par exemple (sans exhaustivité): - essuyer - essorer - éponger - sécher - assécher - déshumidifier - étancher - aspirer - épuiser - tarir - étuver - évaporer - drainer - vider - égoutter - évacuer - pomper - dessécher - geler Comment arbitres-tu UNE idée UNIQUE de "enlever (de) l'eau", avec quelles frontières sémantiques? Ou bien éprouves-tu, toi aussi, le besoin d'aller dans le détail et les sous-champs? | |
| | | Olivier Simon Modérateur
Messages : 5576 Date d'inscription : 20/02/2009 Localisation : Lorraine
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 11:45 | |
| Tiens, quelqu'un vient de me poser quasiment la même question sur Quora :
https://www.quora.com/Can-you-give-me-a-detailed-guide-on-vocabulary-construction | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4314 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 12:05 | |
| - Heliomega a écrit:
- Patrick GC a écrit:
- On peut aussi se faire aider par un générateur aléatoire, aussi bien informatique que plus manuel avec des dés, le gros soucis restant la mémorisation de mots ainsi créés.
Informatique? Ça m'intéresserait de savoir où tu peux en trouver. Ya le gen de Mark Rosenfelder, que j'ai déjà utilisé mais qui est compliqué à programmer dès que tes syllabes sont trop complexes (je trouve). Et Wordo Word Generator, que je n'ai pas encore testé, mais qui paraît prometteur. Pour ma part, je préfère choisir mes racines "à la main", en ayant sous les yeux la liste de mes phonèmes et mes contraintes phonotactiques. Certains sons reviendront plus que d'autres, des combinaisons de consonnes ne seront presque pas utilisées, mais si cela t'aide à̀ donner un "goût" spécifique à ta langue, ça ne pose pas de problème. Parfois, je regarde aussi quel son correspond le mieux au sens, il est avéré que le mot pour "mère" dans presque toutes les langues contient un /m/ (ou une autre nasale, ou une autre bilabiale). Voici le mot dans mes langues : Nana greedien ancien Pápa ɣu Inna (projet en cours) Maeʔéso elfique Onda komar d'exil Madhas proto-suner Nap proto-da Mais parfois, je m'éloigne de ce schéma : Nyuwāsē worbon, décomposable en nyu "féminin", wāsē géniteur. | |
| | | Aquila Ex Machina
Messages : 2163 Date d'inscription : 15/01/2012 Localisation : Reims
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 12:46 | |
| - Heliomega a écrit:
- Patrick GC a écrit:
- On peut aussi se faire aider par un générateur aléatoire, aussi bien informatique que plus manuel avec des dés, le gros soucis restant la mémorisation de mots ainsi créés.
Informatique? Ça m'intéresserait de savoir où tu peux en trouver. Et si rien ne te convient, je veux bien essayer d'en faire un sur mesure. ^^ | |
| | | PatrikGC
Messages : 6736 Date d'inscription : 28/02/2010 Localisation : France - Nord
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 14:04 | |
| Rien qu'avec un tableur, on fait de belles choses | |
| | | Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 14:46 | |
| la question de troubadour est très intéressante mine de rien...
ça mérite réflexion...
chez moi au sens propre : enlever de l'eau => fur (éloignement) + ayle = furayle ? (drainer, évacuer, pomper)
j'ai aussi na (négation) + ayle = nayle (assécher, sécher...)
enfin j'ai furßale : déshumidifier _________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Eclipse
Messages : 907 Date d'inscription : 01/11/2012 Localisation : Nantes ou Poitiers, France
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 15:37 | |
| Perso je créé mes mots un peu comme ça vient, en regardant le mot que je veux traduire en différentes langues grâce à Dicovia (voir d'autres dicos pour des langues non présentes comme le kotava) puis en voyant comment combiner les sonorités lues qui me plaisent à des règles un peu plus persos. Sachant que j'essaie de mettre des sons que je considère comme agressif (g, k, r) dans le lexique de la violence ou de la colère par exemple, et que je mettrais plus de voyelles longues dans des mots appartenant à un lexique plus calme. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 19:34 | |
| - Eclipse a écrit:
- Sachant que j'essaie de mettre des sons que je considère comme agressif (g, k, r) dans le lexique de la violence ou de la colère par exemple, et que je mettrais plus de voyelles longues dans des mots appartenant à un lexique plus calme.
C'est également quelque chose que j'ai déjà essayé en modifiant un peu ce principe. En Arcan, si un principe possède un r (r roulé) alors son opposé aura les mêmes phonèmes exceptés le r qui sera remplacé par un hr (API:x). Je fais ça pour pas mal de phonèmes (en usant de dévoisement par exemple) Cela peut conduire des confusions mais j'aime ce principe. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Dim 29 Mai 2016 - 23:23 | |
| - odd a écrit:
- En O'ztiler, on n'a pas de dictionnaires
Pour les nouveaux venus: odd dit avoir créé une langue sans dictionnaire, mais on n'en a jamais vu de vrai échantillon et il lui donne à chaque fois un nouveau nom. Pour ma part, je crois qu'il frime. |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37636 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 0:05 | |
| - Heliomega a écrit:
- En Arcan, si un principe possède un r (r roulé) alors son opposé aura les mêmes phonèmes exceptés le r qui sera remplacé par un hr (API:x). Je fais ça pour pas mal de phonèmes (en usant de dévoisement par exemple) Cela peut conduire des confusions mais j'aime ce principe.
J'me sens pas trop loin d'chez moi. _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
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| | | Ziecken Modérateur
Messages : 13140 Date d'inscription : 23/03/2008 Localisation : Nointot, Normandie
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 10:47 | |
| - Troubadour a écrit:
- Ziecken, je profite de ce sujet pour t'interroger sans arrière-pensée ni avoir parcouru préalablement tes dictionnaires ou lexiques, et tenter de comprendre ta méthodologie lexicographique pour ce qui suit.
C'est avec plaisir que je réponds à toutes tes interrogations. - Troubadour a écrit:
- J'imagine que tu as une clé de base pour la notion "EAU" (le liquide fondamental bien connu et relativement facile à cerner).
Oui c'est LAN (eau) qui par extension signifie liquide. - Troubadour a écrit:
- Maintenant ma question. Est-ce que cette clé va te servir pour exprimer l'idée, assez courante si on peut dire, de "enlever (de) l'eau"? Autrement dit, comment vas-tu borner sémantiquement cette idée de "enlever de l'eau"? Et cela, avant même d'essayer de mettre en face des traductions. Car, c'est ta propre logique de clés et de leur composition qui doit D'ABORD déterminer les champs sémantiques, le découpage de la réalité globale et des besoins "pensés de façon abstraite", ce me semble. Non?
* Sans agglutination un mot (clé + suffixe) a un sens très large et l'agglutination permet d'en distinguer les sens. Mais lorsqu'un contexte est suffisament clair, on laisse en général le mot non agglutiner. Pour faire un verbe à partir de la clé LAN (eau) on ajoute le suffixe verbal -i. Ainsi lani signifiera liquéfier (transformer en eau, changer en eau), mais aussi mettre de l'eau Pour traduire "enlever de l'eau", il y aurait plusieurs solutions : Utiliser l'infixe antonymique -a- : laani Utiliser l'agglutination : LAN (eau) + DET (soustraction, fait f'enlever qqch) = landeti Utiliser une clé proche : NAK (sec) : naki "sécher,..." Apposer les idées : deti lano "enlever de l'eau". - Troubadour a écrit:
- En l'occurrence, si je raisonne sur le français (langue à longue diachronie, sources diverses, étymologies riches et usages multiples), l'idée de "enlever (de) l'eau" emprunte des dizaines de verbes différents, par exemple (sans exhaustivité):
Dans ces cas le mieux est ici l'agglutination, car c'est ce qui permet de distinguer les mots : - essuyer : zinnaki ZIN (brosse, friction) + NAK (sécheresse, sec) + -i (verbe) - essorer : dobnaki DOB (torsion) + NAK (sécheresse, sec) + -i (verbe) - éponger : bisnaki ZIN (éponge) + NAK (sécheresse, sec) + -i (verbe) - sécher : naki NAK (sècheresse, sec) + -i (verbe) On peut préciser aussi comment on sèche grâce à des spécificateurs. solnaki = sécher ua soleil - assécher, dessécher : naki ou nupnaki NUP (désert) + NAK (sécheresse, sec) + -i (verbe) - déshumidifier : laansai LAN (eau) + -a- (antonymie) + SAW (sensation) + -i (verbe) - étancher : agbozi WAG (rivière, eau qui coule) + BOZ (arrêt) + -i (verbe) - aspirer : tili ou lantili LAN (eau) + TIL (paille, aspiration) + -i (verbe) - épuiser : ruunupi RUW (cuve, réserve d'eau) + NUP (désert) + -i (verbe) - tarir : ennupi WEN (source) + NUP (désert) + -i (verbe) - étuver : lanuti LAN (eau) + WUT (sortie) + -i (verbe) - évaporer : lankeli LAN (eau) + KEL (nuage, vapeur) + -i (verbe) - drainer : zitdeti ZIT (excès) + DET (soustraction) + -i (verbe) - vider : lannuni LAN (eau) + NUN (vide) + -i (verbe) - égoutter : laldeti LAL (goutte) + DET (soustraction) + -i (verbe) - évacuer : landeti LAN (eau) + DET (soustraction) + -i (verbe) - pomper : tili ou lantili LAN (eau) + TIL (paille, aspiration) + -i (verbe) - dessécher : naki ou nupnaki NUP (désert) + NAK (sécheresse, sec) + -i (verbe) - geler : wisi ou lanisi LAN (eau) + WIS (glace) + -i (verbe) D'autres combinaisons sont possibles, chacun est libre de construire d'autres combinaisons. De plus il est difficile de faire correspondre les mots dans les deux langues car parfois, plusieurs mots français se traduisent de la même manière (dessécher, assécher) en elko, et parfois l'elko ne trouve pas de traduction en français, il faut alors paraphraser (solnaki = sécher au soleil). _________________ Idéolangues : elko, kelep, englo, ... (+27) Idéomondes : Multivers d'Aegis, monde du Losda | |
| | | Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 12:39 | |
| Merci pour tous ces détails, mais tes réponses vont plutôt justement à l'inverse de ce que je voudrais percevoir, à savoir le "point de vue interne" elko de ce que serait une expression originale et conforme à l'esprit de la langue, et non les stratégies de traduction.
Non pas que savoir que tu traduirais "essuyer" par zinnaki (en sachant d'ailleurs au passage qu'en français le terme signifie étymologiquement "enlever la suie" et a davantage l'idée première de "nettoyer" que de "sécher") ou "drainer" par zitdeki, ne soit pas intéressant, mais c'est l'approche inverse qui est plus fondamentale, me semble-t-il.
En clair ici, est-ce qu'un verbe tel que landeti serait d'usage courant, basique, de registre et de poids sémantique satisfaisants pour couvrir tous les sens secondaires que j'ai évoqués?
Ou bien penses-tu que les "besoins normaux" de sens de tes locuteurs vont les conduire à multiplier les composés afin de tenter de se faire correctement et suffisamment comprendre des autres elkophones, parce que considérant implicitement que tes clés sont intrinsèquement trop pauvres sémantiquement en elles-mêmes?
Cette question revient à la fameuse interrogation sur le minimum nécessaire de mots à sens distinct (800, 1000, 2000, 5000...?) qu'on suppose pour une langue en contexte actuel. Sauf que, dans le cas de l'elko (et c'en est sa caractéristique originale majeure) tu le bâtis sur une logique a priori de classification des idées primordiales et matricielles, et donc tu dois avoir, j'imagine, une vision précise de la "productivité sémantique" de tes clés-sèmes, et surtout de la profondeur moyenne combinatoire qui devrait s'observer en supposant un contexte réel d'usage et d'échange elkophones (hors traductions). | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 13:15 | |
| Ziecken a raison, il n'est pas nécessaire d'avoir un mot pour tout.
"Orteil" peut se traduire par "doigt". Dans le contexte, on pourra se tenir le pied en disant "aïe, je me suis cogné le petit doigt" et être parfaitement compris. Si le contexte ne permet pas de comprendre, "doigt de pied" est très bien aussi. De la même façon, "chassie" peut se dire "crotte d'yeux", une "serre" sera un "pied de rapace", et il suffira de dire qu'on va "dormir" lorsqu'on va faire la "sieste". Je suis à peu près sûr que le kotava n'a pas autant de mots pour dire "neige" qu'il n'y en a en inuktitut, donc je ne vois pas pourquoi il faut avoir autant de mots qu'en français du moment qu'on peut se faire comprendre. _________________ mundeze.com
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| | | Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 14:12 | |
| - Djino a écrit:
- Je suis à peu près sûr que le kotava n'a pas autant de mots pour dire "neige" qu'il n'y en a en inuktitut, donc je ne vois pas pourquoi il faut avoir autant de mots qu'en français du moment qu'on peut se faire comprendre.
Peu importe le kotava ici. Relis un peu mieux mes interventions et questionnements et tu verras que, justement, ce que je voudrais percevoir, c'est quel est le "réel niveau" de validité sémantique du système de l'elko eu égard à sa conception de clés matricielles et la profondeur "moyenne" de l'expression. J'ai parfois l'impression que beaucoup de créateurs de langues ne se posent vraiment les questions des champs sémantiques qu'après-coup et uniquement sous la contrainte du besoin de traduction. Se faire comprendre n'est jamais un souci dans l'absolu. Par contre, définir le registre moyen satisfaisant de "densité" sémantique d'une langue qui n'a pas de références ni d'acquis est primordial. | |
| | | Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 14:19 | |
| je sais pas si en algardien ça répond en partie à ta question, je me répète, car j'aimerais avoir ton avis :
à partir de "ayla" (eau) je peux tenter d'exprimer cette idée d'enlever de l'eau :
enlever de l'eau => fur (éloignement) + ayle = furayle (drainer, évacuer, pomper, essuyer peut-être ?)
j'ai aussi na (négation) + ayle = nayle (assécher, sécher...)
enfin j'ai furßale : déshumidifier _________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 16:41 | |
| Troubadour, ma remarque répondait principalement à ton commentaire sur le mot "essuyer", car il est évident que sa traduction n'englobe pas tous les sens que ce mot peut avoir en français, et qu'on utiliserait un autre verbe pour "essuyer la bouche" par exemple _________________ mundeze.com
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| | | Ziecken Modérateur
Messages : 13140 Date d'inscription : 23/03/2008 Localisation : Nointot, Normandie
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 16:52 | |
| - Troubadour a écrit:
- Merci pour tous ces détails, mais tes réponses vont plutôt justement à l'inverse de ce que je voudrais percevoir, à savoir le "point de vue interne" elko de ce que serait une expression originale et conforme à l'esprit de la langue, et non les stratégies de traduction.
Je vois ce que tu veux dire, mais il me serait difficile de présenter à chaud une expression ou construction propre à la pensée elkanne. J'en publierais une dès que j'en rencontrerai une lors de mes traductions. Je pense a priori, à une construction syntaxique, propre à l'elko qui s'inspire du solfège et qui occasionne des syntaxe particulière. Ainsi, il est possible de mettre une information sémantique en tête de phrases pour que celle-ci s'applique à tout le texte. A la manière des dièses que l'on placent sur la clé de sol. - Troubadour a écrit:
- Non pas que savoir que tu traduirais "essuyer" par zinnaki (en sachant d'ailleurs au passage qu'en français le terme signifie étymologiquement "enlever la suie" et a davantage l'idée première de "nettoyer" que de "sécher") ou "drainer" par zitdeki, ne soit pas intéressant, mais c'est l'approche inverse qui est plus fondamentale, me semble-t-il.
C'est vrai tu as tout à fait raison. J'ai d'ailleurs pris la décision de sélectionner des traductions ciblées sur la thématique que tu as avancé "enlever de l'eau". Car l'ambiguité du français m'aurait contraint à mettre des dizaines de mots pour chaque mot français. Ce qui évidemment n'était ici pas le but. zinnaki signifie essuyer dans le but de sécher et d'enlever l'humidité. zinlisi signifie essuyer dans le but que cela soit propre Il en est ainsi pour tous les autres mots. Comme le disais à juste titre Ferdinand de Saussure :"la langue n'est pas une nomenclature". L'approche inverse ? C'est-à-dire partir d'un mot elko pour en obtenir un mot une une paraphrase en français ? Est-ce bien cela ? - Troubadour a écrit:
- En clair ici, est-ce qu'un verbe tel que landeti serait d'usage courant, basique, de registre et de poids sémantique satisfaisants pour couvrir tous les sens secondaires que j'ai évoqués?
Ce qu'il faut comprendre c'est que plus un mot est court, plus il aura un sens large et plus il sera courant. A l'inverse plus un mot sera long, plus il sera rare mais précis. landeti est composé de deux clés, il fait donc partie des mots plutôt courants. Il signifie "enlever de l'eau", libre à chacun de choisir d'être plus ou moins précis que cela. Il ne s'agit, en elko, absolument pas de registre de langue, mais plus de vocabulaire. - Troubadour a écrit:
- Ou bien penses-tu que les "besoins normaux" de sens de tes locuteurs vont les conduire à multiplier les composés afin de tenter de se faire correctement et suffisamment comprendre des autres elkophones, parce que considérant implicitement que tes clés sont intrinsèquement trop pauvres sémantiquement en elles-mêmes?
Les besoins de la langue quotidiennes serait un équilibre entre les mots à une clé et à plusieurs clés. Les registres de langues se différencient, d'ailleurs, surtout comme ça. Le registre familier n'utilise que des combinaisons premières (clé+suffixe), le registre soutenu n'en utilise aucune mais que des mots agglutinés. Et le registre courant faire le mélange des deux. Les clés ne sont pas "pauvres sémantiquement". C'est même tout le contraire. Leur champ sémantique est jusqu'à 50 fois plus élevé q'un mot français. Ce que tu veux dire c'est que la précision sémantique d'une clé est pauvre dans le sens où il est impossible de savoir clairement ce qu'une combinaison première (clé+suffixe) signifie hors contexte. Et effectivement tu as raison, mais c'est justement ce que je cherchais pour l'elko, ce qui en fait son originalité et sa force. La langue des signes fonctionne exactement de la même manière. - Troubadour a écrit:
- Cette question revient à la fameuse interrogation sur le minimum nécessaire de mots à sens distinct (800, 1000, 2000, 5000...?) qu'on suppose pour une langue en contexte actuel. Sauf que, dans le cas de l'elko (et c'en est sa caractéristique originale majeure) tu le bâtis sur une logique a priori de classification des idées primordiales et matricielles, et donc tu dois avoir, j'imagine, une vision précise de la "productivité sémantique" de tes clés-sèmes, et surtout de la profondeur moyenne combinatoire qui devrait s'observer en supposant un contexte réel d'usage et d'échange elkophones (hors traductions).
Des linguistes se sont sûrement déjà penchés sur la question, Un tableau d'Idéolexique les compare (toki pona 120, rémaï 144, elko 888, ithkuil 3600, lojban 1350, ...), mais je fais mes propres tests. Ainsi bien que l'elko puisse techniquement construire 1012 combinaisons et que 888 clés sont actuellement validée, j'ai calculé que les textes contiennent en moyenne 200 clés. _________________ Idéolangues : elko, kelep, englo, ... (+27) Idéomondes : Multivers d'Aegis, monde du Losda | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 19:00 | |
| - Heliomega a écrit:
- Créer des dizaines (voire des centaines) de mots basique puis les assembler pour donner tous les autres mots?
Utiliser des affixes pour changer le sens de ces mots basiques? Créer vos mots à partir de rien? À mon avis, tu vas finir par utiliser les trois méthodes en même temps... Créer des mots à partir de rien, c'est sûr ; maintenant, tant que tu n'as pas de règles de construction morphologique bien définies depuis le début, tu vas employer des affixes, fusionner des mots, parfois en créant une mutation phonologique, etc. Avec un peu de recul, je ne dirais pas que ce soit la méthode qui est importante ; il convient plutôt de ne pas en employer des milliers (fusion de deux ou plusieurs mots comme en allemand ? utilisation de racines comme en elko ? utilisation exclusive d'affixes ?). C'est ce que j'ai fait en sivélien (au bout de 3 ans) : les nouveaux mots sont principalement créés à l'aide d'affixes provenant d'une liste bien définie et représentant des idées (lieu, science, personne...), ou alors, c'est un couple racine verbale + racine nominale qui est utilisé. En revanche, si tu cherches l'originalité, l'important pour moi serait dans les éléments utilisés pour créer ton mot. Tu pourrais trouver des dizaines de combinaisons pour traduire le mot « soleil » (feu-boule, jour-astre, truc-qui-chauffe), mais des mots comme « balai » ou « cuillère » créent déjà de petits challenges cérébraux si tu ne veux pas faire dans la relex'. - Silvano a écrit:
- Pour les nouveaux venus: odd dit avoir créé une langue sans dictionnaire, mais on n'en a jamais vu de vrai échantillon et il lui donne à chaque fois un nouveau nom.
Je trouve que la « langue » d'odd représente un certain concept de création de mots, en général proposant des traductions précises mais difficile à décontextualiser, et donc est pas mal pour trouver de l'inspiration quand on développe une langue a-priori. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 19:28 | |
| - Atiel a écrit:
- Silvano a écrit:
Pour les nouveaux venus: odd dit avoir créé une langue sans dictionnaire, mais on n'en a jamais vu de vrai échantillon et il lui donne à chaque fois un nouveau nom.
Je trouve que la « langue » d'odd représente un certain concept de création de mots, en général proposant des traductions précises mais difficile à décontextualiser, et donc est pas mal pour trouver de l'inspiration quand on développe une langue a-priori. Si c'est le cas alors la langue d'Odd est réellement précise mais il faut faire attention... au contexte. Il faut néanmoins créer un dictionnaire pour que cette langue soit réellement parlée et évite toutes confusions sinon la langue différera selon chaque individu et les problèmes de compréhension seront nombreux. - Atiel a écrit:
- À mon avis, tu vas finir par utiliser les trois méthodes en même temps...
En fait c'est déjà le cas. :p |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Formation de mots a priori Lun 30 Mai 2016 - 19:49 | |
| - Heliomega a écrit:
- Atiel a écrit:
- Silvano a écrit:
Pour les nouveaux venus: odd dit avoir créé une langue sans dictionnaire, mais on n'en a jamais vu de vrai échantillon et il lui donne à chaque fois un nouveau nom.
Je trouve que la « langue » d'odd représente un certain concept de création de mots, en général proposant des traductions précises mais difficile à décontextualiser, et donc est pas mal pour trouver de l'inspiration quand on développe une langue a-priori. Si c'est le cas alors la langue d'Odd est réellement précise Encore faudrait-il qu'elle existe. Rien ne le prouve. |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37636 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Créer une langue à-priori, pourquoi et comment ? Jeu 13 Aoû 2020 - 21:36 | |
| La création d'une langue à-priori est un véritable défi !
Les motivations peuvent êtres assez diverses. La création d'une LAI en fait partie, mais c'est extrêmement rare (kotava). Pour qu'une langue internationale soit comprise facilement par le plus grand nombre, il faut justement au contraire de trouver des mots faciles à apprendre car familiers car proches de mots qu'on a appris dans sa propre langue ou une langue qu'on a apprise à l'école.
Mais les langues à-priori ont leur raison d'être :
Comme langues ésotériques, notamment comme outil de communautés persécutées par des autorités de quelque État totalitaire, par exemple. Avec des mots totalement sortis de nulle part, les services de police politique, avec leurs centres d'écoutes ou leurs services de décryptage sont absolument impuissants. Le problème P, c'est "comment faire pour que tous les membres de la communauté puissent apprendre et maîtriser LA LANGUE, afin de ne se servir que de celle-ci à l'intérieur de ladite communauté.
L'autre motivation, c'est l'imaginaire pur. Et surtout la description d'une civilisation extraterrestre n'ayant aucun lien avec la Terre (éloignement, en millions d'A.L.). Là non plus, pas question de prendre la moindre notion "partie d'cheûû nous". Tout doit partir de zéro, y compris... l'écriture (alors que, dans le cas précédent, une écriture latine est possible).
Un dernier cas, moins absolu, serait la langue d'une civilisation terrestre avant l'arrivée des Espagnols, des Portugais, des Britanniques et autres. Avant ces arrivées (et les massacres qui suivirent), l'à-priori est, là aussi absolu. En évoluant vers le présent, des bribes d'à-postériori peuvent apparaître. Toutefois, l'à-priori reste un exercice difficile, et y faut du courage pour en venir à bout. À preuve, y a quèq'z'années, j'en ai créé une et elle est toujours su'l'sable : le thub. _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Dernière édition par Anoev le Lun 28 Déc 2020 - 0:01, édité 2 fois | |
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