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| Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Ven 8 Jan 2016 - 16:28 | |
| - DIM a écrit:
- j'imagine la scène, manque plus que la description du décor et des costumes. Au fait, les acteurs et le chœur sont ils masqués, comme en Grèce ?
Ah oui, c'est vrai que c'est une bonne question! En fait j'ai imaginé le théâtre svakâram dans la tradition de Jâhala joué principalement dans deux endroits : - Les temples, dans des lieux prévus à cet effet. Après plusieurs cérémonies, la pièce est jouée par des troupes professionnelles et mixtes (femmes et hommes mélangés, les femmes jouant les femmes et les hommes les hommes) - Dans l'environnement palatial des grands dirigeants svakâram. Il peut y avoir un lieu spécifique mais les salons abondants et vastes peuvent aussi être utilisés, étant aménagés pour l'occasion. Le lieu le plus fréquent est le temple, puisqu'il permet à l'ensemble de la population de se rendre au théâtre, toutes classes sociales confondues. Voici un petit schéma de l'aspect de la scène "idéale" (parfois permanente mais le plus souvent montée pour l'occasion) : Bon, c'est extrêmement moche, mais ça permet de visionner : 1- La scène elle-même, on peut y rentrer par deux portes ou sur les cotés. Elle est complètement couverte. Elle sert aussi aux cérémonies précédant la pièce elle-même. 2- L'emplacement des musiciens, car certains moments peuvent être accompagnés de musique ou de bruitages diverses. 3- L'emplacement des deux chœurs qui chantent assis. Les acteurs portent des costumes particulièrement beaux et décorés, mais jamais de masques. En revanche, leur visage est maquillé la plupart du temps et ce surtout au niveau de la bouche et des yeux. Seuls les dieux ont le visages entièrement peint, soulignant leur nature supérieure. Le décor est souvent réduit, mais toutefois pas autant que chez les tajaars. Il se compose le plus souvent de draperies et de quelques objets posés sur scène (encensoirs et statues pour un temple, braséros et draperies pour un palais, quelques buissons pour une forêt...). Les effets spéciaux scéniques sont assez simples eux-aussi, même si certaines parties des pièces comportent des trajets en char volant, tout est suggéré par mimes pour la montée et la descente, draps agités pour évoquer le vent et les nuées célestes... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Sam 12 Mar 2016 - 0:52 | |
| Voici la suite de ma pièce svakâram, commencée à la page précédente du fil :
Scène 2
[deux soldats entrent en scène]
Soldat 1 : Ah, te voilà frère ! Je te cherchais partout dans la ville maintenant en ruines, les catapultes ayant fait une bien sinistre besogne. Mais quelle piteuse vision tu m’offre ! Te voici les vêtements en lambeaux et le corps couvert de blessures... Qu’est-il advenu durant mon absence ? Quel nouveau malheur nous frappe ?
Soldat 2 : Hélas ! Nous voici dans une bien triste situation ! Alors que nos troupes combattaient bravement sur les remparts, guidées par notre roi aux armes resplendissantes et repoussant les assauts féroces des troupes du traître au royaume, l'infâme Kayûmbram, un projectile lancé par une machine ennemie vint abattre la muraille du nord, ouvrant une brèche dans les murs de la cité. Nous n’eûmes pas le temps de réagir car déjà l'ennemi s’engouffrait par l'ouverture en poussant de grands cris. Nos frères, attaqués de toutes parts succombèrent par dizaines aux traits lancé par les archers du ministre félon. Avec quelques camarades, je descendis au bas des murailles, tentant de barrer le passage à leur fureur avide de sang. Mais hélas, rien ne semblait pouvoir s'opposer à l'ennemi. Un à un mes camarades tombaient, alors que nous reculions toujours plus loin. Bientôt les soldats se dispersèrent dans la ville, massacrant ceux qu'ils rencontraient sans distinction d'âge ou de genre. La plus grande des confusions régnait, et profitant de ce désordre, quelques fantassins de la cité de Vâdâ se frayèrent un chemin jusqu'au palais royal qu'ils envahirent tuant et pillant sans retenue. Les gardes n'ont pu s'y opposer, et c'est de peu que ma vie fut sauvée !
Soldat 1 : Ô Xrân! Quel malheur, vite, courons et défendons la demeure royale !
Soldat 2 : Attend, amis, car tu ne connais pas la plus sinistre nouvelle de toutes ! Dans leur fureur les ennemis furent saisis d'un éclair de lucidité et de leurs mains sacrilèges enlevèrent la belle Anaknî, princesse du royaume, alors en prière devant la déesse Phrânî.
Soldat 1 : Quelle douloureuse surprise !
Soldat 2 : Leur brutalité fut grande : renversant la statue sacrée au sol ils l'emportèrent sans considération pour son rang hors des murs de la cité et maintenant comptent l'utiliser pour forcer notre roi à capituler !
Soldat 1 : Hélas, quel espoir de vaincre nous reste-t-il maintenant ? Nos sanctuaires eux-mêmes sont saccagés !
Soldat 2 : Seules les forces du ciel peuvent nous aider ! Mais à cet égard j'ai tout à l'heure aperçu, au-dessus de l'armée de Kayûmbram, deux déchirures du ciel qui causèrent dans les troupes ennemies une grande agitation de par leur forte lumière et leur grand bruit. Sûrement il faut y voir un signe du dieu, courroucé de l’impiété de nos ennemis.
Soldat 1 : Voilà qui remet un peu de courage dans mon cœur. Ainsi, si telle est la volonté des dieux, combattons !
Soldat 2 : Tu as raison par Xrân! Que notre sang venge ce sacrilège infâme !
[les deux soldats sortent précipitament] |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Dim 13 Mar 2016 - 23:50 | |
| - Citation :
- renversant la statue sacrée au sol ils l'emportèrent sans considération pour son rang hors des murs de la cité
Vu le contexte, on comprend qu'il s'agit de la princesse, mais la phrase laisserait à penser que les ennemis enlèvent la statue... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Lun 14 Mar 2016 - 0:00 | |
| - Vilko a écrit:
- Vu le contexte, on comprend qu'il s'agit de la princesse, mais la phrase laisserait à penser que les ennemis enlèvent la statue...
Oups, en svakâramtra je m'en sortirais avec les genres, mais en français il faudrait réécrire en effet ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Lun 28 Mar 2016 - 16:35 | |
| Bien, voici la suite de la pièce que j'ai commencé en page 1... Les dieux commencent maintenant à intervenir car on ne les provoque pas impunément, qu'on soit chez les indiens, les grecs ou les svakâram.
Le chœur : L'issue de la bataille est de plus en plus incertaine, mais à l'évidence Kayûmbram s'est privé de la protection des dieux en s'introduisant dans leur sanctuaire et mutilant leurs images ! Leur colère est terrible et le pardon sera absent de leurs cœurs. Que le créateur unique s'exprime !
[Xrân apparait sur scène]
Les deux chœurs : Xam deyó ! Xam mahadzata deyó ! Xam Xranó !¹ Voici, d’entre les nuées, le dieu qui apparaît dans toute sa grandeur ! Paré de somptueux atours, son visage, tel le soleil au zénith, luit d’une lueur éblouissante ! Mais, que vois-je, son regard est terrible ; sans doute les affronts de Kayûmbram ne lui sont pas étrangers et son courroux est grand !
Xrân² : Du haut de mon empire céleste, rien ne m'échappe, aucun mortel, aucun être ne peut se soustraire à mon autorité. Je suis le début et la fin, la création et la destruction. L'ordre de l'ensemble ne dépend que de ma volonté et ma puissante main peut se faire tantôt alliée tantôt ennemie mortelle des puissances de ce monde. La guerre comme la paix sont de mon ressort lorsque, levant ma main vengeresse, je lance mon foudre terrible sur les malheureux mortels !³ Les humains ne peuvent, du haut de leur petitesse, s’opposer à mon pouvoir, le foudre suprême, qui, déchirant l’azur vient frapper sans cible sans jamais faillir. Nombreux sont les êtres, serviteurs ou rois qui tentèrent de se mesurer au ciel mais jamais de succès leurs tentatives furent couronnées. Le klpam suprême, incarné en ma personne régule en effet toutes les existences quelle que soit leur naissance et leur condition tout comme la tempête balaie les frêles constructions de paille des pêcheurs. Aujourd’hui ma colère est grande, et je sens, au bout de mon bras puissant, le foudre mortelle frémir, brulant d’aller anéantir les impies de ses feux ardents. En effet de leurs mains souillées les soldats de Kayûmbram dérangèrent la prière de la noble Anaknî, souveraine de par sa naissance et maîtresse des hommes. Qu’ils soient maudits pour ce geste auquel ils ont eu l’audace d’ajouter une impiété plus grande encore en piétinant l’image de la déesse !
(parait alors Nyastatî⁴, couverte d’un voile qu’elle soulève à la vue d'Ahrimas) Nyastatî : Dieu des dieux, apaise ton courroux, l'affront est grand, et la souillure que Phrânî endure en ce moment est terrible, mais il sied au plus grand de tous d'être impartial en toutes circonstances. Oublierais-tu que le sombre Kayûmbram est de lignée divine ?
Xrân : Kayûmbram est peut-être le descendant d'Âtharas⁵, mais les actes de ses troupes n'en sont pas moins déshonorants et méritent un châtiment ! Il est vrai que l'impiété n'est pas directement sienne, puisque ce n'est pas de sa main que l'image sacrée fut souillée, mais l'armée n'existe que par son chef, et les actes dont elle se rend coupable ne sont que le reflet de sa vertu. En effet, a-t-on déjà vu Kayûmbram s'adonner en public aux devoirs sacrés ? L'a-t-on déjà contemplé sacrifiant à la divinité ? Jamais un autel aux dieux n'a trôné dans sa tente, remplacé par ses armes tranchantes qui, elles, sont toujours honorées bien au-delà de leurs mérites par le sang de ses frères.
Nyastatî : Certes, le cœur de Kayûmbram est dur comme la pierre des abruptes falaises de Khazaranam, et son âme sèche comme le désert de l'est⁶, mais, par respect pour sa lignée la punition méritée ne peut lui être fatale, alors, je t'en supplie grand roi, retient ton foudre destructreur ! Il m'est avis que, Kayûmbram étant mortel, c'est sur les faiblesses d'une telle condition qu'il nous faudra agir.
Xrân : Oh sublime reine ! Voilà une idée digne de tes vertus ! La destruction ne viendra pas de moi, mais bien de la nature même de l'impie !
Nyastatî : Et, quoi de mieux, alors, que de faire appel à celui régnant en maître sur les actions et faits des hommes, le désir.⁷
Xrân : Que l'on fasse appeler le plus fatal des archers sur le champs, et qu'il paraisse devant moi, armé de ses traits les meilleurs !
----------------------------------------------------------------------------------------------- ¹ J'ai choisi de conserver cette formulation telle quelle car elle me semble difficilement traduisible. Le "xam", toujours associé au vocatif, correspond à une forme d'interjection marquant le respect et d'admiration. Ainsi, on pourrait tenter de traduire cette partie par "Vive le dieu ! Vive le plus grand des dieux ! Vive khrân !" ² Xrân, Khrân ou Ahrimas changeant de nom suivant les régions et les époques, est le dieu le plus important du panthéon svakâram. Il est l'équivalent de Zeus, Jupiter ou Indra dont il possède d'ailleurs plusieurs attributs, tel que le foudre. ³ Xrân fait ici allusion au concept svakâram "d'ordre" (kḷpam) devant être préservé. ⁴ Nyastatî est la fille du dieu des mers, et est l'épouse de Xrân ⁵ Âtharas est l'ancien dieu du feu. Il fait partie de la première génération des dieux, ceux honorés dans des époques plus archaïques tout comme Patrandas, le dieu des mers et père de Nyastatî et Dyaus l'ancien dieu du ciel guerrier, père de Khrân ou Ahrimas, assaciné par son fils. Ainsi, dans cette scène, symboliquement les trois lignées de la première triade sont représentées : - Nyastatî est issue de Patrandas, dieu des mers - Ahrimas ou Khrân de Dyaus, dieu du ciel - Kayûmbram d'Âtharas, dieu du feu Et, par conséquent, la punition divine contre Kayûmbram ne peut être directe car son origine divine doit être respectée. ⁶ Ici, Nyastatî se réfère à des lieux quelque peu exotiques, Khazaran (Ed-Khizrzang en Khazrgûn, la langue de ce pays) est situé tout à l'ouest de l'aire culturelle svakâram et le désert de l'est, séparant symboliquement le monde svakâram de l'empire tajaar. ⁷ Tout comme en Inde, le désir est personnifié par Kâmas (dont le nom signifie littéralement "désir" ou "concupiscence"), qui, armé de ses flèches, fait tomber les humains amoureux.
Dernière édition par djingpah le Lun 28 Mar 2016 - 17:14, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Lun 28 Mar 2016 - 17:06 | |
| Si tu veux rajouter un peu d'archaïsme, sache que la foudre mythologique est masculine chez les grecs ( le foudre donc). - Citation :
- Qu’ils soient maudits pour ce geste auquel ils ont eu l’audace d’ajouter une hérésie plus grande encore en piétinant l’image de la déesse !
Il ne vaudrait pas plutôt parler de blasphème ? |
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| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Lun 28 Mar 2016 - 17:12 | |
| - Genou a écrit:
- Si tu veux rajouter un peu d'archaïsme, sache que la foudre mythologique est masculine chez les grecs (le foudre donc). Wink
Ah oui, tu as raison. Il y a d'ailleurs la même chose en Inde, car on dit "le foudre" pour vajraḥ qui est masculin. - Genou a écrit:
- Il ne vaudrait pas plutôt parler de blasphème ?
Oui, le terme est mal choisi... Blasphème est une bonne idée, quoique lui-aussi marqué par le christianisme. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yü, la diégèse de l'empire tajaar, des royaumes svakâram et des cités yarawã Sam 9 Avr 2016 - 19:27 | |
| Voici la suite du "devs ex machina" que j'ai entamé au dernier post... Il s'agit de l'introduction du personnage de Kâmas dans la pièce. Le chœur 1 : Les serviteurs du roi des dieux, toujours attentifs aux désirs de leur maître, écoutent et obéissent¹. Aussitôt, deux chars célestes sont dépêchés, et, menés par des coursiers ailés, vont quérir celui qui régit les mortels. Le chœur 2 : Il le cherchent au sommet du mont Kuhram, la plus haute montagne de ce monde, du haut de laquelle le dieu de l'amour décoche ses traits en direction du cœur des faibles hommes. Là trône Kâmas, au centre du palais aux jardins parfumés qui lui sert de demeure, en compagnie de sa parèdre Zhahmî, dont la beauté, assurément la plus grande qui soit, bouleverse les sens et fait perdre l'esprit aux plus vertueux d'entre les êtres. Approchons-nous, vénérée assistance car déjà, des senteurs les plus fines de ce lieu enchanteur, notre théâtre est rempli.² Le chœur 1 : En effet, j’aperçois maintenant les tours brillantes, reflétant la lumière de la lune³, et les portes finement sculptés du palais de Kâmas, et le voici lui-même, dans ces jardins, charmant de ses douces paroles le cœur de sa bien-aimée. Kâmas : Ô noble épouse, toi dont les paroles sont aussi douces que le miel, et la démarche aussi gracieuse que celle des fines branches des arbres se balançant dans le vent, écoute bien ce que je vais te dire. Oui, écoute bien, car, en vérité, ta chevelure noire et bleue⁴, coulant telle une cascade le long de tes épaules, n'a point son pareil dans l'odeur fine de la rose, ou dans le gracieux discours du poète, mais bien dans ton visage resplendissant, projetant, où que tu sois, une lumière aveuglant les cœurs et éclairant ton entourage d'une douce lueur bleutée. Khrân, lorsqu'il créa tes traits, n'eut assurément pas d'autre ambition que de défier la lune elle-même. En effet, regarde, celle-ci, devant tes charmes ne peut que se voiler la face. Elle s'efforce de surpasser ta beauté, mais que peut-elle faire ? Rien assurément ! Ô lune, si tu veux lui ressembler, commence par aller te baigner dans l'eau pure des sources, afin d'ôter toutes ces impuretés dont ton visage est couvert, et alors seulement, tu pourra penser à rivaliser avec la plus belle de toutes !⁵ Zhahmî : Ô époux à la grande beauté, il n'est point convenable de défier la lune ! Et, qui sait, elle pourrait bien se venger de vos paroles dures en vous privant à jamais de sa beauté ! Kâmas : Que m'importe ! La vision de la tienne aura tôt fait de me réconforter ! Zhahmî : Ne parlez pas ainsi ! La douceur de ce lieu vous fait perdre tout bon sens. D'ailleurs, observez : devant vos propos outrageux, l'astre nocturne s'assombrit derrière un voile d'une bien étrange nature ! Kâmas (mettant sa main en visière) : Quel étonnement en effet, voici qu'un nuage masque sa face ! Mais, quel étrangeté cependant, car ce dernier semble se mouvoir en notre direction. Gardes ! Que voyez-vous de haut de vos tours ? Qu'elle est la nature de ce phénomène qui me fait douter de mes propres yeux ? Les gardes (une voix dans la coulisse) : Ô grand roi, il s'agit des chars célestes des messagers du plus grand des maîtres, demandant une audience avec votre majesté, et, dans les plus brefs délais ! ------------------------------------------------------------------------------------- ¹ Bon, j'ai repris cette formule aux 1001 nuits, mais il faut bien recycler de temps en temps (d'ailleurs ma pièce est un peu un recyclage de plusieurs autres ) ² Là, l'auteur joue un peu avec l'illusion dramatique, mais respecte certaines limites car le chœur a un statut particulier, et doit entre autre "guider" le public, un peu comme les shlokâh du Kathakali. Quant aux parfums évoqués, on peut imaginer que de l'encens serait alors brûlé. ³ La nuit est souvent associée avec les scènes amoureuses et galantes, car la lune est un des topoi de ce type de dialogues. ⁴ Le bleu désigne les reflets qu'on y trouve, un peu comme les "cheveux bleus" de la maîtresse de Baudelaire. ⁵ Les "impuretés" dont Kâmas parle sont les tâches que l'on aperçoit à la surface de la lune. Cette tirade est en fait très inspirée d'une pièce de Kathakali : Dakṣayāgam , ദക്ഷയാഗം (le sacrifice de Dakṣa). Si vous avez la chance de lire le malayâlam, la pièce est disponible en langue originale ici. Sans ça, il existe une traduction française, mais je ne crois pas qu'elle soit dispo sur le web |
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