Soranais, 1 an aprèsEoilhi!Bonjour !Depuis quelques jours maintenant j'ai totalement retravaillé cette langue, sans pour autant en changer les bases que j'avais définies il y a un an. Étant arrivé à 13 pages de grammaire, je pense pouvoir partager tout cela avec vous. Pour mémoire, les pages précédentes présentaient principalement les schémas de déclinaison (le soranais étant une langue à cas) et les bases de la conjugaison ; pas besoin de s'y replonger, je vais tout détailler car des modifications ont eu lieu.
Quelques détails sur la grammaire (commentaires)
Voici les changements (
en vert) sur les points que j'avais noté il y a un an.
Le soranais est une langue ergative à cas. L'ordre préféré est : patient + actant + verbe + compléments.
Les noms se déclinent selon le cas uniquement (pas de genre, et le nombre est indiqué soit par un adjectif, soit directement dans la conjugaison).
J'ai rajouté une notion d'existence du nom, encore « prototype », divisée en plusieurs types ayant chacun leur marque.Les verbes se conjuguent selon le mode, la voix (
j'y réfléchis encore), la personne (patient
et actant)
et le temps (au nombre de quatre : passé, présent, futur proche, futur lointain).
La négation et l’interrogation s’expriment à l’aide d’auxiliaires (il existe de même un auxiliaire pour former des phrases interro-négatives).Chaque verbe a une forme négative (très facile à retrouver depuis sa forme affirmative). Pour l'interrogation, je n'y ai pas encore réfléchi.Les adjectifs et adverbes sont toujours invariables, et viennent toujours après (
avant pour les adverbes ?) le nom ou le verbe auquel ils apportent une précision.
Je reprends maintenant la phonologie !
Phonologie
Consonnes
En
gris les allophones.
Nasales : /n ɳ
ŋ ɴ/ ˂
n nh x ˃
Occlusives : /p t ʈ k q/ ˂
p t th c q ˃
Fricatives sibilantes : /s ʂ ʐ/ ˂
s h rh ˃
Fricative non-sibilante : /ð/ ˂
d ˃
Spirantes : /
ɸ β
ɻ ʁ/ ˂
v r ˃
Latérales affriquées : /tɬ ʈꞎ/ ˂
tl tlh ˃
Latérales spirantes : /l ɭ/ ˂
l lh ˃
On trouve donc 5 points d'articulation (labial, dental, rétroflexe, vélaire et uvulaire), et des spirantes préférées aux fricatives (sauf pour les dentales et les alvéolaires).
J'ai supprimé le /ɰ/ et le /m/, le /ŋ/ s'est confondu avec /ɴ/ (sauf devant /k/ où il reste, par assimilation, prononcé [ŋ]). Le /p/ se prononce [ɸ] en début de mot.
Enfin, j'avais avant les phonèmes /ɹ ɻ/ : les deux sont devenues fricatives, mais le son [ɻ] reste allophone de /ʐ/ après une voyelle (sauf si une voyelle le suit).
Au niveau de l'orthographe, j'ai allégé le
sh en
h, et, petite folie, j'utilise le
x pour le /ɴ/. J'ai aussi transformé le
k en
c.
Voyelles
Classées par ouverture.
Fermées : /i y ɨ u uː/ ˂
i ue ui u ú ˃
Mi-fermées : /e eː ɘ ɘ̃ ɵ ɵː o/ <
e é eo éo eu éu o ˃
Mi-ouvertes : /ɛ ɛː ʌ ʌː/ <
ae áe ao áo ˃
Ouvertes : /ɐ ɐ̃ ɑ/ <
ea á a ˃
Note : /ɐ/ est bien entendu pré-ouverte.
Il existe aussi sept diphtongues : /ei ɵy ou ɐi ɑɨ ɑu ɘɨ/ <
ei eue ó eai au aui eoi ˃
Le /ø/ s'est centralisé en /ɵ/, le /a/ a disparu, tout comme le /ɨː/ au profit du /uː/.
J'ai aussi tranformé le /oː/ en /ou/, mais en gardant l'accent aigu pour l'orthographe (du coup, le nom de la langue,
srónea, est prononcé /'sʁou̯.nɐ/).
Enfin, les voyelles /ɐ̃ ɘ̃/ s’écrivent < án éon > si elles terminent un mot.
Syllabe
La structure d’une syllabe est la suivante : (initiale +) noyau (+ finale)
L’initiale et la finale sont des éléments facultatifs.
Le noyau est toujours composé d’une voyelle (courte, longue ou nasale) ou d’une diphtongue.
Initiales : - toutes les consonnes sauf les nasales
- /s/ + consonne (sauf rétroflexe)
- /ʂ/ + consonne (sauf dentale)
- les irrégulières /lt/, /ɭʈ/, /ðn/, /ðl/
Finales : - toutes les consonnes
- /ntɬ ɳʈꞎ/
Groupes médiauxLorsque deux syllabes juxtaposées entraînent la juxtaposition d’une finale et d’une initiale, une mutation peut survenir. Cette mutation est en général une assimilation régressive. Ainsi, selon le point d’articulation de la finale, on aura :
- nasales : assimilées, deviennent occlusives devant les spirantes ;
- occlusives : subissent une V-mutation (sauf devant une spirante), voisent l’initiale ;
- spirantes : assimilées, disparaissent devant une spirante ;
- fricatives : (sibilantes) équivalent d’une S-/H-mutation ; (non-sibilante) pas de changement ;
- latérales : pas de changement.
D’autres mutations ont toujours lieu le cas échant :
- le point d’articulation de la finale prendra celui de l’initiale si une dentale et une rétroflexe se côtoient, ou si une vélaire et une uvulaire se côtoient ;
- les finales /ntɬ/ et /ɳʈꞎ/ se dénasalisent en /tɬ/ et /ʈꞎ/.
Irrégularité orthographique :
- une combinaison /ʈʂ/ s’écrira <
tsh >.
Accentuation
L’accentuation d’un mot se fera le plus souvent sur sa dernière syllabe.
En revanche, elle tombera sur la pénultième syllabe si :
- le cœur de la dernière syllabe est une monophtongue centrale ;
- les noms-produits (je les re-présenterai plus tard) sont accentués sur leur dernière syllabe ;
- les verbes ont l'accentuation sur leur terminaison verbale (je développerai aussi).
Mutations phonologiques
Elles sont toujours bien là, retravaillées. Je vous mets les images des tableaux par feignantise.
Je n'ai gardé que trois mutations consonantiques, et trois mutations vocaliques (dont une nouvelle : la polarisation).
Afin de lire les tableaux correctement, comparez le tableau de la mutation au premier de l'image reprenant les consonnes/voyelles de la phonologie.
Ainsi, la V-mutation de /ɳ/ sera /ɳʐ/.
Voilà, j'en ai fini pour cette section ; vous l'aurez constaté, il n'y a que peu de différences avec ce que je vous ai présenté l'année dernière. Ceci dit, j'espère avec cela obtenir une langue plus facile à prononcer, et plus esthétique à l'écrit, sans pour autant perdre son caractère original.
La prochaine description parlera des bases de la conjugaison, qui sera un peu plus digeste que tout ça