|
| Une langue construite pour la poésie ? | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Une langue construite pour la poésie ? Mar 11 Fév 2014 - 23:16 | |
| Bonjour tout le monde,
Voilà, je me lance dans mon premier sujet. Je suis à la recherche depuis longtemps d'une langue qui permettrait d'exprimer naturellement des choses subtiles comme les sentiments ou la beauté, c'est-à-dire des choses qui sont habituellement considérées comme difficiles à exprimer.
Donc voilà, je vous pose la question: savez-vous s'il existe des langues construites ou des projets de langues construites visant spécifiquement à exprimer les émotions esthétiques ou les sentiments ? Evidemment, je serais étonné (et ravi) que vous ayez une réponse toute prête, donc n'hésitez pas à me proposer des pistes de réflexion ou de lecture !
Pour compléter un peu ma question et vous donner une vision d'ensemble de ma réflexion, voici quelques éléments supplémentaires.
1. Cette recherche vient de ce que je suis un grand amateur de poésie (surtout Baudelaire, Rimbaud, Verhaeren, Saint-John Perse, Char) et que je trouve terrible qu'il soit tellement difficile de transmettre des émotions poétiques, les éblouissements terribles que des moments ou des textes peuvent provoquer en nous. J'aimerais que nous puissions parler un langage qui transcende cette incommunicabilité qui existe entre les êtres vivants.
2. Un obstacle semble être le fait que ce qui m'intéresse est impossible à objectiver. Le premier Wittgenstein (d'après ce que j'en ai compris) considère qu'il existe des choses (faute d'un meilleur mot) pour lesquelles on ne peut trouver de Fait dans le Monde qui permette de les vérifier ou de les invalider. Je peux vérifier que "Fabien tape sur son clavier" ou invalider que "Fabien fait du patin à glace", je peux vérifier que "Ma tasse est sur mon bureau" ou invalider que "Ma tasse est sur la Lune". En revanche, je ne peux valider ou invalider que "L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles" ou que "Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir". Je ne peux vérifier ou invalider que "La liberté est le propre de l'homme". C'est valable aussi pour les sentiments, de l'extérieur, je ne peux vérifier que "Jacopo est content" ou "Jacopo éprouve de la haine". Wittgenstein appelle le Mystique tout ceci, c'est-à-dire l'esthétique, la psychologie, l'éthique, la politique... Attention, pour Wittgenstein, ce n'est pas parce qu'on ne peut exprimer clairement ces idées qu'elles ne sont pas importantes, c'est juste qu'il est impossible d'en parler clairement (les logiciens ne devraient pas chercher à s'exprimer sur ces sujets). Donc on doit bien pouvoir en parler, mais il semble qu'il faille abandonner toute espérance d'en parler clairement de manière définitive. Je ne tiens pas à discuter en détail Wittgenstein (j'en suis bien incapable) mais je vous donne ces éléments pour alimenter votre réflexion.
3. Une de mes lectures (en autodidacte) les plus intéressantes a été Structure du langage poétique de Cohen, dans lequel il affirme que la structure fondamentale du langage poétique est la métaphore. Cela me fait dire qu'il y a peut-être à creuser dans cette direction, en cherchant non pas un langage en soi, mais une manière d'exprimer les choses, une structure pour orienter le langage vers une certaine forme poétique. Les poètes font ça après beaucoup d'efforts (et pas toujours bien). Mais comment le rendre aisé, facile ? Si vous avez des lectures dans ce sens, j'en serais très heureux.
4. Je ne connais qu'une tentative imparfaite de créer une sorte de méta-langue pour exprimer les émotions: les éléments de Sens Néant, un jeu de rôle de Romaric Briand, dans lequel on interprète des non-humains dotés de sens supplémentaires, dont la capacité à exprimer et à percevoir les émotions des autres sous la forme de 6 éléments: Feu (passion, joie, colère...), Eau (plaisir, justice, calme...), Air (ennui, impermanence, indifférence...), Terre (solidité, affection...), Lumière (conviction, certitude, logique...) et Ombre (onirisme, doute...). Les combinaisons imagées de ces éléments permettent alors d'exprimer des sentiments complexes: de la vapeur d'eau (Eau + Feu) pourra ainsi signifier un amour passionné doublé d'un grand désir charnel ; un sous-bois ombragé (Terre + Ombre + Lumière) pourra signifier une réflexion aboutie et complexe sur un sujet plutôt concret (à cause de la Terre). Mais cette tentative est incomplète et inachevée.
5. La musique est éminemment un moyen de transmettre des émotions, des sentiments et des expériences esthétiques, mais j'aimerais un langage plus direct, sur lequel il serait plus facile d'échanger. Voilà pourquoi je cherche du côté des langues construites.
6. J'ai remarqué que le Dictionnaire des langues imaginaires de Paolo Albani a toute une section consacrée aux langues du sacré. Est-ce que vous pensez que ça pourrait être pertinent pour ma recherche (le prix me fait un peu reculer !) ?
7. Dans le zen les expériences d'éveil, paroxystiques ou mystiques sont souvent décrites comme "ineffables", "indicibles", ce qui ne m'arrange pas vraiment mais me fait dire qu'il y a surement besoin d'une langue pour tenter d'exprimer tout ceci. C'est vrai aussi pour les rêves: voyez combien il est difficile de décrire un rêve ! C'est parce que tout ceci est de l'univers du subjectif et du ressenti.
J'arrête là, de peur de vous lasser, merci de m'avoir suivi jusqu'ici et j'attends avec impatience vos contributions ! |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 0:09 | |
| - Citation :
- savez-vous s'il existe des langues construites ou des projets de langues construites visant spécifiquement à exprimer les émotions esthétiques ou les sentiments ?
Les langues elfiques inventées par Tolkien, le quenya et le sindarin, ce sont les plus connues. Il a écrit des poèmes dans ces langues. On peut ajouter le wardwesân, de Frédéric Werst. L'auteur a créé des formes spéciales de poèmes adaptés au wardwesân, comme le phazaron, poème de neuf vers, de tonalité contemplative ou élégiaque, et qui évoque les oiseaux du lac de Phâz. Le deuxième volume, Ward IIIe siècle, vient d'être publié. J'ai cité ces trois idéolangues parce qu'elles ont été créées dans un but esthétique et poétique, au moins en partie. | |
| | | Emanuelo
Messages : 1402 Date d'inscription : 28/07/2013 Localisation : Strasbourg
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 9:48 | |
| Très intéressant projet. Mais si il était facile d’exprimer des sentiments poétiques, est-ce que ce serait toujours aussi beau ? Aujourd’hui par exemple, dire « ton père est un voleur ! il a volé les étoiles pour les mettre dans tes yeux » est minable parce que tellement recraché, mais ça a dû faire son effet la première fois (même si c’est pas du Baudelaire ^^)…
Sinon, il est tout à fait imaginable de créer une langue qui n’utilise que la métaphore (c’est une déf’ que j’aime bien, mais je ne suis pas spécialiste) pour s’exprimer. Ça doit être un peu lourd au quotidien (« pourrais-tu, ô fleur des champs du temps jadis, me transmettre, comme seules savent faire celles qui donnent la vie, la poudre d’étoile à la magie relevante comme montent les monts et qui trône tel un roi déchu et esseulé céans ? » pour « chérie, passe-moi le sel » ou « oh, nuées adverses, pourquoi vous acharnez-vous sur l’orange bleue, refuge sans refuge pour les fils d’Adam, en ces heures où les cucullés finissent juste leurs odes initiatiques et initiales au Commun Créateur ? » pour « il fait moche ce matin »), mais c’est faisable.
Enfin, à propos du dico, c’est peut-être pas utile de l’acheter, mais tu peux facilement le trouver en bibliothèque je pense. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 13:03 | |
| De même que la beauté est dans l'œil de celui qui regarde, la poésie est dans l'esprit de celui qui écoute.
Ceci étant, il y a des langues naturellement harmonieuses, et d'autres moins. Le français est bien moins rythmé que les langues qui placent l'accent sur chaque mot. Cavanna, qui est mort récemment, disait que le français, avec ses nombreuses nuances vocaliques, lui paraissait moins coloré que l'italien avec ses sept voyelles bien différenciées. Le pire, pour lui, étant l'anglais, qui lui semblait grisâtre, tant ses voyelles sont indistinctes...
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 15:44 | |
| Il me semble que si une langue permettait d'exprimer facilement des choses subtiles, comme tu le dis, l'expression de ces choses ne serait plus de la poésie. Parce qu'il me semble que la poésie se situe justement dans l'effort, dans la recherche de faire dire à une langue ce qu'elle ne dit pas dans le quotidien. |
| | | Olivier Simon Modérateur
Messages : 5575 Date d'inscription : 20/02/2009 Localisation : Lorraine
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 16:37 | |
| Oui, sur le plan de la rédaction, la poésie se définit par opposition à la prose. En français, la poésie est souvent associée à la rime. D'autres cultures ont d'autres systèmes. Sur un autre fil, j'avais expliqué la poésie IE et l'avais appliquée au sambahsa. Des langues IE anciennes utilisaient le "Kenning", souvent un nom composé, que ce soit dans un but politique, religieux ("langue des Dieux") ou dans le cadre d'un tabou. Par exemple, l'ours a été appelé très tôt "le mangeur de miel", en PIE *medhu-ed face au nom commun *H2rtkos. Quand "medved" est devenu le nom commun de l'ours chez les Slaves, cette appellation a perdu tout côté poétique. "poein" veut dire "faire", ce qui introduit une idée d'artificialité. Mais il y a également une notion d'esthétique. Un de mes livres de culture générale le dit bien. Je peux écrire deux alexandrins: Ce midi j'ai mangé du lapin aux pruneaux Que j'ai accompagné d'un pichet de bordeaux mais je n'émeus ni ne séduis. Ce bouquin donne une définition du poète qui va ravir tous les participants à ce forum : Le poète est celui qui invente un monde autre en créant un autre langage. Qui dit mieux ? | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4314 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 18:24 | |
| - Silvano a écrit:
- il me semble que la poésie se situe justement dans l'effort, dans la recherche de faire dire à une langue ce qu'elle ne dit pas dans le quotidien.
J'ai justement un projet en chantier depuis peu, qui est de créer une langue pour un chanteur de rap (qui est aussi une forme de poésie...). Ledit chanteur m'a expliqué que pour lui, la beauté d'une oeuvre d'art résidait en partie dans la contrainte dans laquelle celle-ci avait été élaborée. Plus notre expression est limitée par des règles, plus il est nécessaire de faire des détours pour arriver à dire ce que l'on veut. J'ai déjà mis en place des bases contraignantes pour la syllabification et la forme des mots, le but étant d'être euphonique malgré cela. Je n'ai pas encore d'idée pour la morphosyntaxe, je vais surveiller ce sujet - Olivier Simon a écrit:
- Le poète est celui qui invente un monde autre en créant un autre langage.
Yep. Je ne dis pas mieux. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 19:10 | |
| Merci de vos réflexions !
Je voudrais apporter une précision: la langue hypothétique que je recherche serait poétique non pas dans sa forme, mais dans son objet. C'est-à-dire que ce qui m'intéresse serait un vocabulaire ou une structure de langage cherchant à exprimer la poésie, les sentiments, etc. "Noter l'inexprimable". La forme de la langue est un autre problème, qui ne m'intéresse pas vraiment.
Oui, la poésie est un travail sur le langage courant pour lui faire dire ce qu'il ne peut dire habituellement. Mais justement, c'est une transgression, qui demande beaucoup de travail à la fois à l'émetteur et au récepteur. Je suis à la recherche d'un langage qui permettrait de transmettre ces émotions esthétiques sans passer par la poésie, plus facilement et plus rapidement. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 19:13 | |
| Si tu réussis vraiment, on peut se demander si les poèmes - les transgressions - seront plutôt les traductions de notice d'assemblage et les manuels de physique. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 20:25 | |
|
Dernière édition par od² le Jeu 3 Avr 2014 - 18:55, édité 1 fois |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Mer 12 Fév 2014 - 20:38 | |
| - od² a écrit:
- En vérité, je pense que la construction d'une langue est en soi une œuvre poétique...
Une tentative de réenchantement du monde... Même si j'm'en défends (encore que le mot "poésie" peut englober pas mal de notions, et pas seulement la versification et les métaphores plus ou moins intelligibles), je pense que tu as raison : dès lors qu'on commence à s'intéresser aux mots et à la relation qu'ils ont entre eux (grammaire) et qu'on veut faire quelque chose de personnel avec, on crée quelque chose et... la poésie n'est plus bien loin. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Jeu 13 Fév 2014 - 11:40 | |
| Salut
J'ai justement un projet en chantier qui correspondrait assez exactement à ce que tu demandes : il s'agit d'une langue construite que je prépare pour mon idéomonde, qui serait parlée dans un univers parallèle : l'Oneiron, ou monde des rêves, situé au-delà des rêves de la plupart des humains et des animaux, mais auquel on peut accéder si l'on a une sensibilité particulière au rêve ou par un entrainement spécial, de type chamanique.
J'en ai établi la phonétique et les bases grammaticales (le problème, avec moi, c'est que tout est écrit sur papier, mais il faut que je tape tout à l'ordi... j'aurai plus de temps le mois prochain, je crois !)
En ce qui concerne le lexique, comme cette langue est naturelle de l'Oneiron, ses concepts se fondent non pas sur les choses mais sur les sentiments, les pulsions et les affects : des concepts qui, dans le monde fluctuant d'Oneiron -avec son espace tordu- sont bien plus solides, et fondamentaux, que ce que l'on peut observer avec les sens...
Si cela t'intéresses... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Jeu 13 Fév 2014 - 17:45 | |
| Oui, je lirai ton travail avec grand plaisir ! Comptes-tu le mettre sur le forum ? Sinon, puis-je te demander d'y jeter un coup d'oeil ? Merci par avance ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Ven 14 Fév 2014 - 9:05 | |
| Le travail est encore trop peu développé pour que j'en fasse un sujet à part entière, en revanche, en voici une rapide présentation :
En de nombreux temps, en de nombreux lieux, certains ont évoqué une langue qu'ils avaient entendue dans leurs rêves les plus lointains, dans leurs sommeils les plus profonds. Ces rêveurs mélancoliques ont entrepris d'étranges expéditions vers les territoires les plus reculés de l'Oneiron et, si tous ne sont pas revenus, ils ont pu laisser les premières retranscriptions de cette langue parlée dans la Mer Céleste, par l'étrange population qui semble y vivre ou y errer.
Phonétique
L'onirique présente une certaine richesse de sons : 24 phonèmes consonantiques distincts et 8 voyelles qui se combinent pour former les racines fondamentales de la langue. Certains sons présents dans cette langue pose la question de son origine, tant ils sont difficiles à prononcer ou simplement rares. Les occlusives, tout d'abord : p, k, q, t, b', d, g
Les liquides sont très présentes dans cette langue : ļ (clic vélaire latéral), ł (arrondie liquide, sonne comme un "wl"), ll (comme en castillan), lh (emphatique, comme en arabe)
La série des sifflées sont des consonnes prononcées avec un léger chuintement ou sifflement (ce qui peut donner la fausse impression qu'il s'agit d'un digramme consonne + s)elles sont transcrites (improprement) ps, ts, cs, ds
Le trigramme shs transcrit une consonne fricative qui ressemble au sifflement d'un serpent. Le fait que le second temps soit moins appuyé que le premier laisse penser qu'il s'agit également d'une sifflée.
x (uvulaire fricative sourde)
m, dont la prononciation est plus appuyée que dans les langues romanes.
les trois consonnes articulatoires qui ont deux graphies selon qu'elles sont des consonnes-racine ou articulatoires : ʔ/' (coup de glotte), j/ь, 3/³ (fricative glottale légèrement arrondie).
Les trois sons qui suivent n'existent dans aucune langue connue et sont difficilement descriptibles, d'autant que tous les rêveurs n'entendent pas forcément la même chose… Les descriptions sont approximatives. Z1 (sorte de souffle bilabial ou la lèvre inférieure parait vibrer), Z2 (ressemble à une latérale rétroflexe mouillée mais qui laisserait passer l'air par le centre de la bouche en le bloquant sur les côtés), Z3 (commence comme un clic de la langue dans la zone dentale qui est appuyé par un frottement uvulaire. Le son est plutôt sourd).
Les voyelles : o, a, i, ø (un o très ouvert, assez proche du a sanscrit), в (un /β/ vocalisé), м (/β̃/, la version nasalisée du précédent), u, y (entre /y/ et /i/ la plupart du temps, mais parfois aussi prononcé comme un "i" long et oscillant)
La langue est à tendance agglutinante. Morphologiquement, elle se fonde sur un système de racine consonne-voyelle qui exprime donc une pulsion, un sentiment, un affect ou une impression considérée comme fondamentale (pour un total de 172 racines-sentiments de base).
Par exemple :
kм : crise, ku : désir, ky : extase
qo : anxiété, qв : calme, qu : optimisme, qy : gène
to : transport, ta : plaisir, tø : intranquilité, tм : triomphe,
Lo : satisfaction, ļø : allégresse, ļв : nostalgie de la terre natale, ļy : admiration
Ło : bonheur, ła : contentement, łi : bienveillance, łм : fierté, ły : délectation
llo : colère, llø : volonté, llм : anxiété, llu : entrain, lly : fierté
ľм :ferveur, ľu : importance donnée à quelque chose pour soi, ľy
go : soutien, gв : jovialité, gм,gy : attirer l'attention sur
do : joie, da : impatience, dø : humour,
b'o, b'a : malveillance, b'i : enchantement, b'м : importance donnée à quelque chose d'extérieur,
pa : excitation, pв : pitié
pso : appétit, psa : nostalgie,
tso : attente, tsa joie,
csa : crainte, csø : honte,
dsi : tristesse,
xi : dégoût,
mi : surprise,
ña : ardeur,
ſ'i : euphorie, ſ'м : mépris,
jв : colère envers soi, jм : soulagement,
3a : ennui, 3м, 3u : gaieté, 3y
Z1a : culpabilité,Z1ø : passion, Z1y : jouissance
Z2o : jubilation, Z2i : jalousie,
Z3a : peur, Z3i : sensation,
shsa : panique, shsø : amusement, shsм : émotion rentrée
Du point de vue de la morphosyntaxe, on arrive, via l'agglutination, un système de tons, de semi-consonnes articulatoires, et d'incorporations de racines, exprimer toutes les notions nécessaires. Par contre, il faudra que je retrouve mes autres notes pour continuer le post.
A suivre !
Dernière édition par Der industrielle Mensch le Ven 14 Fév 2014 - 14:03, édité 2 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Ven 14 Fév 2014 - 13:21 | |
| Je suis très curieux de voir la grammaire, merci beaucoup ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Ven 14 Fév 2014 - 13:36 | |
| - Der industrielle Mensch a écrit:
- Le travail est encore trop peu développé pour que je fasse un post à part entière,
Post est le mot anglais pour message. Ton message a commencé alors que tu disais que tu n'écrirais pas de message. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Ven 14 Fév 2014 - 14:03 | |
| ah oui, exact. Je devais être à côté de mes pompes. Je voulais dire sujet
Je corrige... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? Dim 16 Fév 2014 - 15:21 | |
| Voici une ébauche de grammaire :
La langue possède quatre tons, appelés « pulsions », qui ont une valeur morphologique (quand ils sont sur une particule, verbale par exemple) et lexicale (quand ils sont sur un lexème : ils nuancent le sens) :
ã : l'érotique (qui exprime le désir), qui est descedant-montant. Correspond assez au subjonctif à : le thanatique (qui exprime la mort, l'accompli, le parfait), qui est descendant. Vaut pour le parfait á : le chaotique (qui exprime la destruction), qui est ascendant et fort. Qui vaut pour le précatif ä : le génétique (qui exprime la création), qui est haut. Vaut pour l'impératif.
Ex : loqi (passion) et lõqi (désir sexuel)
les pronoms sujets prennent un ton génétique : të (je, moi)
les énoncés performatifs ont une place essentielle dans cette langue. C'est parce que le parler vient des zones les plus lointaines de l'Oneiron, là où on existe partiellement à l'état de mot.
On transforme une racine en verbe en allongeant la voyelle : ga- donne gaa : avoir envie de... l'adjectif se forme en répétant la voyelle de la racine avant la consonne : do- > odo : content.
t-gaa wlìdo llë qãa : Je veux aller danser.
T : 1ère personne du singulier Ga- : avoir envie de... wli- : exprimer par le mouvement do- : se réjouir lle : Particule obligatoire après Gaa. Exprime le moment où l'on parle et le mode (ici, impératif).
T-Doo : je suis content
la langue possède certaines particules classificatrices :
classificateurs émotifs classificateur de souvenir de l'endroit d'où l'on vient
certains mots ne correspondent pas au schéma habituel et sont en fait des emprunts aux langues d'autres peuples de l'Oneiron. Ces mots parlent des réalités spécifiques de l'Oneiron :
klkl : une courbure de l'espace-temps.
aa klkl 3ë ps-wlõo
Faites attention aux courbures de l'espace-temps !
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Une langue construite pour la poésie ? | |
| |
| | | | Une langue construite pour la poésie ? | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |