Votre classe de mot préférée?

Bonjour !

Nous avons tous nos habitudes d'idéolinguiste, et la mienne à la dent dure: quoique je fasse, je commence par me pencher sur le verbe, c'est l'une des choses que j'aime le plus dans mes idéolangues. En revanche, par exemple, les adjectifs ont tendance à bien me chauffer, peut-être parce que je suis moins enclin à comprendre comment ils marchent. Je déteste aussi les prépositions, et peu de mes idéolangues en possèdent beaucoup, je m'arrange toujours pour mettre - voire créer - des cas pour empêcher leur utilisation.

Dans mes langues, cela se ressent énormément: La plupart sont casuelles, et possède quelques lignes sur la description du fonctionnement des adjectifs alors que je peux écrire des pages sur le fonctionnement des verbes...

J'imagine que vous aussi, vous avez vos habitudes, et surtout votre classe de mot prédestinée. Le verbe a pour moi quelque chose de mystérieux mais de tout à fait clair à la fois, alors que l'adjectif ne m'inspire que très peu.

Les racines ouvertes rémaï sont une classe de mots spécifique au rémaï, que l'on peut rapprocher des noms communs - sont ma classe favorite.
Ils ne sont pas assimilables aux noms communs français à cause de leurs propriétés particulières.

Quand ils s'ouvrent, ils permettent de former tous les mots que l'on peut résumer par la même racine fermée (hyperonyme).
On peut faire rentrer dedans beaucoup d'autres mots de classe différente - ils peuvent avaler une longue phrase et ensuite une fois refermés, on peut lui appliquer tout usage que permet ordinairement un nom commun.

Cette classe est apparue sans que je l'ai imaginée, par nécessité et par imitation des modes, qui fonctionnent pareil mais qui sont plutôt comparables à des adjectifs.
L'apparition des modes comme classe grammaticale inédite a été causée par la nécessité de placer les noms propres et les données chiffrées, puis les mots étrangers et les citations à un niveau à part du discours.

Les modes ont alors "poussé" le système de préfixe qui servait à préciser exact le sens d'un nom commun, à l'intérieur des limites du nom commun, comme les chiffres ou les sons d'une prononciation ou les mots d'une citation étaient enchâssés dans les limites des modes.

C'est le système des racines qui permet l'apprentissage massif du vocabulaire en rémaï 32, à la manière dont la comptine numérique permet de forger un nombre infini de mots représentant des nombres.

***

Si je devais opter pour une classe grammaticale plus naturelle, plus romane, j'opterai pour les verbes, capables par un jeu de terminaisons de se transformer en n'importe quelle autre classe, et de capter les prépositions et les compléments pour les "phagocyter" et se transformer en verbe plus longs. Les verbes, verbes composés et verbes-adjectifs japonais ont des propriétés similaires, ce qui ajoute à ma fascination pour cette classe de mots.

Je ne sais pas, je dirais les noms. Mais je m'arranges souvent pour que dans mes idéolangues la substitution d'un affixe ou l'ajout d'une particule permette le passage d'un nom à n'importe qu'elle autre classe de mots, je trouve cela pratique.

Seulement en elko, les classes de mots ne correspondent pas toujours avec celles présente en français. Ici celle que je préférerais serait plutôt la classe en -a qui regroupe, les participes, les adjectifs, le génitif et une partie des verbes (les verbes d'état). Je la trouve très intéressante et c'est surtout la seul présente dans les 4 constituants.

J'apporte une égale importance (quasiment) à tous les mots, y compris des petits mots invariables comme les adpositions.

Certes, les noms et les verbes ont une place de choix dans la langue aneuvienne, mais les premiers (du moins lorsqu'ils sont compléments) ont besoint des adpositions (et leur place (en pré- ou en postposition) est souvent déterminante, malgré l'existence de déclinaisons) et les seconds "marchent de pair" avec les particules (les temps d'un seul tenant étant minoritaires). Les adpositions et les particules, de par les combinaisons multiples qui les lient avec les mots qui leurs correspondent permettent des nuances certes pas infinies, mais en nombre toutefois assez bien étendu. Les seuls mots ayant une importance secondaire (du moins au niveau grammatical, la grammaire étant le principal pilier de l'aneuvien, avec la phonologie et le vocabulaire, comme dans nombre d'autres langues) étant les articles, les mots explétifs (vraiment peu nombreux), les interjections/onomatopées.

Nature du mot	Nuance déterminée par
Nom	Nombre Cas Genre (accesoirement)
Verbe	Temps Mode Nombre
Adjectif	Nombre Degré
Adverbe	Degré
Adposition	Place
Particule	Combinaison particule-temps du verbe

Comme l'Esséntheam le montre, j'adore de très très loin les noms... Pour moi, ils ont l'avantage de pouvoir tout remplacer (adjectifs et adverbes sont remplaçables facilement par un verbe ou un nom) ; après avec l'impression factice que nom d'action + génitif = verbe + sujet, on peut tout remplacer par des noms... (mais c'est uniquement une mauvais habitude d'idéolinguiste indoeuropéen !)

J'ai tendance à croire que tout ce qui n'est ni nom, ni verbe est inutile... Comme les déterminants, les possessifs...

Habituellement, je commence toujours par les déclinaisons nominales, les verbes sont les parents pauvres car je manque d'inspiration pour les flexions, idem pour les adjectifs (les déclinaisons passent à la trappe ou sont les mêmes que les noms...) c'est pour cela que dans ce que je prépare en ce moment (celle qui fait dériver tout des verbes en se basant plus ou moins sur la "durée" d'existence du concept dans le procès, ce qui permet au passage d'économiser 648 formes verbales (pas de formes continues, donc j'économise 8 temps dans 3 modes ; pas de voix passive rendue par une reverbalisation, donc cette fois 8 temps 3 modes et 2 aspects ; et 9 personnes) j'ai tout de suite commencé par les verbes. Et là, les noms ne sont variables qu'en cas, alors que les adjectifs le sont en nombre.

Ceci dit, je n'ai pas l'impression qu'en général dans les langues réelles on ressente le fait que la langue soit plus verbale que nominale. En Finnois, on dit que le nom est le plus important, mais je ne vois pas en quoi (oui, il se décline beaucoup plus, mais sans verbe il ne sert à rien, et ce n'est pas le nom qui porte le plus d'informations, le verbe en porte tout autant) ; pareil en Latin, le verbe est le centre de la phrase, mais sans nom, pas grand intérêt.

 

Bien que j´ai encore assez peu d´expérience en la matière (1 langue 3/4), je dirais sans hésitation le nom (ou le substantif).
Puis viendrait, si ordre est besoin, à égalité les adjectifs/le verbe, puis tous les autres.

C´est d´inventer un mot, une sonorité qui me fait frémir. Puis de ce mot, découvrir son histoire, sa ou ses formes, les liens qu´il entretient avec d´autres mots, les racines, les évolutions, les jeux de langage...

Pour moi, le reste n´est là que pour soutenir le nom (c´est faux, bien sûr, mais je le ressent comme cela).

Raison pour laquelle le kardannais, langue humaine, est attachée au verbe ; ce qui sera en opposition avec le néhíèl, langue non-humaine, définie par le nom... Ces cultures ne sont pas justes différentes, elles ont des fondamentaux - perceptibles via les langues - radicalement étrangers.