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| Auxilangues et terminologie | |
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Auteur | Message |
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Olivier Simon Modérateur
Messages : 5575 Date d'inscription : 20/02/2009 Localisation : Lorraine
| Sujet: Re: Auxilangues et terminologie Lun 5 Sep 2011 - 20:33 | |
| Je reviens sur l'indo-européen.
Il est constant qu'entre langue-mère et langue-fille, des changements phonétiques interviennent qui créent des homophones et finissent par disqualifier l'un des deux mots. Ainsi, le latin "mulgere" s'est transformé en "moudre" en ancien français. C'est pourquoi, le français a dû recourir au mot "traire" (les mamelles) et par conséquent lui donner un sens spécifique.
De même, des catégories grammaticales se perdent; ainsi le imparfait du subjonctif français, aux sonorités souvent étranges, est restreint à un usage soutenu alors qu'il était un temps comme les autres en latin et s'est même développé dans les langues ibériques.
Cependant, "on" a pu écrire que l'indo-européen avait beaucoup d'homophones en se basant sur les racines reconstruites. Or, les racines ne sont que des racines, et pour certaines incertaines. En fait, l'homophonie n'était pas plus présente que dans les langues filles. L'indo-européen était une langue usant abondamment de terminaisons et de flexion ("ablaut"), et non pas une bouillie de racines monosyllabiques. Voir ma grammaire : http://www.scribd.com/doc/62259766/swerxmn-jeryom
Ce qui peut t'intéresser est que les substantifs indo-européens avaient un système de dérivation interne jouant sur un simple déplacement d'accents (en fait, un "ton ascendant") à l'intérieur d'homophones ou quasi-homophones. Extrait de ma grammaire :
- La dérivation interne aux racines athématiques consiste à décaler vers la droite le schéma accentuationnel du mot. Ainsi, à partir d’un acrostatique kròtus/krétus (intelligence), on obtient un protérocinétique krétus/krtéus (mentalement fort). De même, à partir d’un protérocinétique bhléghymn (sacrement), on obtient un amphicinétique bhléghymôn (prêtre). Enfin, des dérivés peuvent être formés à partir d’un locatif. L’amphicinétique dhéghyôm (terre) a un locatif dhghymen(i), duquel est dérivé un nouvel amphicinétique dhghyémô(n) (génitif : dhghymnés) = « humain, terrien »
- Le « proto-vrddhi » fonctionne sur les racines avec ablaut. La racine est réduite au degré zéro, puis on lui ajoute un « e », généralement à une position différente de la précédente, et on suffixe la voyelle thématique accentuée. Ex : diew (jour) = diw = deiw = deiwòs (dieu, « habitant du ciel ») - Ensuite, le vrrdhi qui consiste à ajouter un « e » dans la racine d’un mot thématique, et à accentuer la voyelle thématique. Ex : swékyuros (beau-père) fournit swêkyuròs (beau-frère, c’est-à-dire « appartenant au beau-père »). - Avec la racine au degré « o » accentué et la terminaison du masculin thématique, on obtient le résultat ou l’action exprimée par ce verbe. Ex : de gyenx = « engendrer », on obtient gyònos = « créature ». Le pluriel utilise le féminin singulier en « -éh » ; ex : gyonxéh = « la création ». - Avec la racine au degré « o » et la terminaison du masculin thématique accentué, on obtient l’acteur du concept exprimé par le verbe. Ex : gyonxòs = « créateur, parent ».
Olivier http://sambahsa.pbworks.com/
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Auxilangues et terminologie Lun 5 Sep 2011 - 22:14 | |
| - Greenheart a écrit:
- Peux-tu me faire une démonstration de combinaison de syllabes créatrice de vocabulaire univoque illimité mais limité dans son nombre de syllabe, cela sans homophonie, si tu connais cette langue - ou alors préciser la nature du système employé par le Lojban, en attendant que j'y trouve mes marques ?
Il existe deux grandes sortes de mots en lojban, les cmavo, qui regroupent les articles, les nombres, tous les petits mots fonctionnels, qu'on peut simplement juxtaposer d'une manière que chacun garde son sens ; et les brivla, qui sont les mots plus lexicaux, plus sémantiques, qui regroupent ce que d'autres langues divisent en noms, verbes, adjectifs, adverbes. À la base, les brivla sont composés de gismu, qui ont tous cinq lettres, sous la forme CCVCV ou CVCCV. Certaines combinaisons de lettres sont interdites. À chaque gismu correspond de un à quatre rafsi, c'est-à-dire racines composables. À la base, il suffit de d'enlever la voyelle finale d'un gismu pour créer un rafsi. Par ailleurs, la plupart des gismu comptent aussi un, deux, ou trois rafsi de trois lettres (avec peut-être un coup de glotte, noté '). Par exemple, badri, triste, a le rafsi dri ; bangu, langue, a les rafsi ban et bau ; bloti, bateau, a les rafsi lot, blo et lo'i. Quand on combine des rafsi, il faut toujours qu'il y a deux consonnes consécutifs parmi les cinq premières lettres ; au besoin, on ajoute un r pour faire liaison ; si des consonnes interdites se touchent, on ajoute y (le schwa) entre elles, lettre qui ne compte pas pour la première règle ; le lujvo (mot composé) doit se terminer par une voyelle, et l'accent tombe sur l'avant-dernière syllabe. Il n'existe pas deux rafsi semblable (mais il faut apprendre par cœur les rafsi des 1350 gismu) et les règles sont telles qu'on n'aura jamais deux lujvo semblable. Note : il n'existe pas de suffixe, les verbes ne se conjuguent pas (on utilise des cmavo à côté du verbe pour marquer les temps, les modes et les aspects) et ainsi de suite. |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Auxilangues et terminologie Lun 5 Sep 2011 - 22:53 | |
| - lsd a écrit:
- Silvano a écrit:
Je crois que ce que lsd voulait dire, c'est qu'une auxilangue ayant un certain vocabulaire, au-dessus du minimum, est plus attrayante. Un minimum de vocabulaire ne veut pas dire un vocabulaire minimum, au contraire. Idiotisme. Effectivement ! mais comment le produire? le poser d"emblée dans un effort encyclopédique du seul créateur ? par un collectif avec ou sans contrôle du créateur ? par mode opératoire fixée? à base de langue existantes ? au libre choix au fur et à mesure des besoins? Comment se débrouillent vos langues construites préférées (auxiliaires ou autre, je ne fait toujours pas de différence entre toutes) Le niveau A1 et le vocabulaire minimum du CE1 partent de 1000 mots lexicaux (autre que grammaire, en général des mots images) qu'il me parait indispensable de maîtriser en plus des mots outils de la grammaire les plus fréquents. Cela aide de travailler dans deux ou trois langues simultanément, parce que les mille notions lexicales plus les cent ou deux cents mots grammaticaux sont plus faciles à cerner avec plusieurs regards. C'est au créateur de mettre au moins à l'épreuve sa langue pour que tous ces mots s'utilisent sans difficulté. Après quoi, il est plus que probable que le reste du travail d'établissement du vocabulaire peut se faire par n'importe qui, la langue étant devenue suffisamment stable et efficace pour résister aux errements ou bien profiter des améliorations qui fonctionnent. Dès lors que la langue a quitté le stade de l'expérimentation pour entrer dans le stade de la diffusion, elle est devenue vivante, donc elle crée librement son vocabulaire au fur et à mesure des besoins qu'elle comble, des fonctions qu'elle remplit. >> Silvano : merci pour l'explication. C'est déjà un peu plus clair que ce que j'ai pu voir sur le site. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Auxilangues et terminologie Lun 5 Sep 2011 - 23:02 | |
| - Greenheart a écrit:
- >> Silvano : merci pour l'explication. C'est déjà un peu plus clair que ce que j'ai pu voir sur le site.
De rien. Je me suis inspiré de quelques sections de ce chapitre de la grammaire. |
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