Messages : 2071 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
Sujet: Re: Kotava 2 Mer 10 Avr 2024 - 11:57
Yaden a écrit:
Troubadour mécréant a écrit:
Mais sinon, de façon plus globale, est-ce qu'un locuteur a le droit d'étendre le sémantisme d'un terme au-delà de son champ initial restreint, selon son besoin ou les manques qu'il ressent ? Pour ma part, je pense que oui, comme pour toute langue, sous la réserve de trouver des échos et reprises tierces.
Dans certains cas, peut-on parler de sens figuré ?
Oui, tout à fait. Et c'est à chacun de s'en emparer. Et comme Velonzio le dit, c'est le jeu des (inter)locuteurs qui doit le développer et en faire son miel.
Yaden
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Sujet: Re: Kotava 2 Mer 10 Avr 2024 - 22:38
Kiavasiel
Je voulais savoir comment on compte les étages en kotava. Taneaf vegem correspond t-il au rez-de-chaussée ou au 1er étage ?
Abdiston grewá
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Troubadour mécréant
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Sujet: Re: Kotava 2 Jeu 11 Avr 2024 - 13:19
Kiavá.
Etant donné qu'il existe un terme spécifique pour rez-de-chaussée (sidot), je pense que la notion d'étage est la même qu'en français, à distinguer de "niveau" : - sidot = nedeaf vegem = taneafa vwa : rez-de-chaussée, niveau 1 - taneaf vegem = toleafa vwa : 1er étage, niveau 2 - toleaf vegem = bareafa vwa : 2ème étage, niveau 3 - bareaf vegem = balemeafa vwa : 3ème étage, niveau 4 etc.
Eh tiens, quelque chose d'intéressant, potentiellement. Grâce à l'emploi du préfixe contraire vol- (qu'on retrouve, employé dans une logique similaire, avec les noms de siècles par exemple pour désigner ceux avant Jean-Claude), on peut probablement avoir : - taneaf volvegem = 1er sous-sol ("anti-étage", "étage vers le bas" par opposition à étage "par le haut"). - toleaf volvegem = 2ème sous-sol - bareaf volvegem = 3ème sous-sol etc.
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Yaden
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Sujet: Re: Kotava 2 Lun 22 Avr 2024 - 12:12
Kiavá
Kas vexeafa ?
Ba pereaviel mei taneaviel mea koba, solve in ba tanoy pereaviel fuxe tol ware kobar. (Je ne travaille plus le samedi ni le dimanche, alors que lui travaille encore un samedi sur deux.)
Abdiston grewá
Dernière édition par Yaden le Mar 23 Avr 2024 - 12:49, édité 1 fois
Troubadour mécréant
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Sujet: Re: Kotava 2 Mar 23 Avr 2024 - 12:05
Va Yaden kiavá.
Ta phrase parait assez simple, mais en réalité elle est plutôt complexe du fait de la notion "d'habitude" qui est derrière. En effet, sans modalité ou autre indicateur "cassant" la notion de base, les temps d'un verbe kotava indiquent normalement une action en cours, sans réitération particulière. Tandis que là, c'est précisément la réitération qu'on veut exprimer.
Pour ma part, je proposerais : Mea pereavielon mei taneavielon sye kobá, solve in bak tanoy pereaviel fuxe tol- sye ware kobar.
C'est l'adverbe sye qui va poser la notion de réitération. La modalité d'habitude gi- pourrait être mobilisée (gikobá = j'ai l'habitude de travailler), mais bizarrement je sens un "manque" de précision avec. Et aussi, les formes formes adverbiales sur des noms ou expressions temporelles sont souvent usitées pour justement des généralités.
La préposition ba est exclusive pour poser un "point dans le temps" : - ba alube bartiv (à cinq heures) ; ba siel (à la tombée du soir) ; ba bulira (au coup de canon), etc. Sinon, dès qu'il y a un laps de temps, un moment dans une durée, c'est bak : - bak sirta (pendant le bal) ; bak 2024 (en 2024) ; bak sielcek (pendant la soirée) ; bak bulira (pendant la canonnade), etc. Mais encore, si on vise la durée totale, alors c'est remi : - remi sirta (durant tout le bal) ; remi sielcek (toute la soirée) ; remi 2023 (pendant toute la durée de l'année 2023), etc.
Il existe une note linguistique de Staren qui explique bien cela : https://www.europalingua.eu/kotavaxak/gedira_iyeltakeem_kotavaxak.php?p=Kotavaxak_dem_avapebura&view=SF_Avapebura_130_Emploi_Pr%C3%A9positionsTemporelles_FR.pdf
Les noms de durée (avec le suffixe -cek), sont souvent adverbialisés ( = remi ) : - sielcekon = remi sielcek (toute la soirée) - afizcekon = remi afizcek (toute la journée (période de jour)) - cadimcekon = remi cadimcek (tout au long de la saison)
Les autres noms temporels, y compris ceux avec le suffixe -ugal, sont aussi souvent adverbialisés ( = bak ) : - sielon = bak siel (le soir) - afizon = bak afiz (dans la journée) - fentugalon = bak fentugal (en hiver) - cadimon = bak cadim (en saison)
Sinon, l'adverbialisation combinée avec des déterminants est également souvent employée : - kotsielon = ba (ou bak) kot siel (tous les soirs) - cugvielon = ba / bak cug siel (presque tous les soirs) - mesielon = ba / bak mek siel (jamais le soir) - lantaneavielon = ba / bak lan taneaviel (un certain dimanche, un dimanche précis) - kotcadimon, cadimeon = ba / bak kot cadim (chaque saison)
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Yaden
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Sujet: Re: Kotava 2 Mar 23 Avr 2024 - 13:37
Va troubadour grewá
Je pensais que sye traduisait une idée de prévision plutôt que idée d'habitude. Pourait-on dire ? Mea pereavielon mei taneavielon sokobá. (si je suis sûr de ne plus jamais travailler le samedi et le dimanche)
ou encore Mea pereavielon mei taneavielon djukukobá. (si je fais tous pour éviter d'avoir à travailler le week-end, sans être sûr de ne pas y travailler de temps en temps)
Mea pereavielon mei taneavielon gokobá. (si cela m'est imposé)
Sinon pourquoi gikobá te semble t-il trop vague ? (si il y a plusieurs raisons qui me pousse à ne plus travailler le samedi et le dimanche, par exemple)
Troubadour mécréant
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Sujet: Re: Kotava 2 Mer 24 Avr 2024 - 11:06
Kiavá
Yaden a écrit:
Je pensais que sye traduisait une idée de prévision plutôt que idée d'habitude. Pourait-on dire ?
Oui, c'est normalement plutôt l'idée. Pour l'habitude, on aurait plus des adverbes comme gubeon ou gilton.
Citation :
Mea pereavielon mei taneavielon sokobá. (si je suis sûr de ne plus jamais travailler le samedi et le dimanche)
En principe, à ce qu'il me semble la modalité absolutive est strictement réservée à l'énoncé de vérités générales de type scientifique.
Citation :
Sinon pourquoi gikobá te semble t-il trop vague ? (si il y a plusieurs raisons qui me pousse à ne plus travailler le samedi et le dimanche, par exemple)
Je ne sais pas, c'est sans doute ma propre transcription de la notion de "habituellement". Mais, en regardant à nouveau la grammaire et l'esprit même de cette modalité, c'est certainement en réalité la meilleure traduction dans le sens "en règle générale, sauf exception". Sinon, avec un verbe intransitif comme kobá, peut-être même qu'on pourrait avoir une expression attributive avec le verbe être : Mea pereavielon mei taneavielon tí kobas.*
* tí kobas : être "travaillant", au sens action puisque c'est un participe # tí kobasaf : être "travailleur", au sens qualité générale puisque là c'est un adjectif résultatif.
Yaden
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Sujet: Re: Kotava 2 Lun 29 Avr 2024 - 19:42
Kiava
Troubadour mécréant a écrit:
En principe, à ce qu'il me semble la modalité absolutive est strictement réservée à l'énoncé de vérités générales de type scientifique.
Dans le grammaire officiel on a le verbe suté (écrire) à l'absolutif donné en exemple.
10) L’absolutif (ou gnomique) [sokise caveinda] Il s’agit de la modalité par laquelle on indique qu’une action ou un fait est quelque chose de permanent, quelque chose qui relève de l’absolu. On emploie l’absolutif notamment pour énoncer une vérité physique, une loi naturelle, un postulat scientifique, un proverbe. Aucune sous-modalité. Modalité Notion Préfixe Exemples ABSOLUTIF Permanence, intangibilité, vérité générale so(k)- sosuter (il écrit, vérité générale) tawava sokanamenir (la terre tourne, vérité générale)
Je pense que ça pourrait se traduire par quelque chose comme: Dès qu'il peut il écrit. / Il ne peut s'empêcher d'écrire.
Avec certains verbes est ce que ça ne se rapproche pas du suffixe -p- (augmentatif) ? par exemple Va batcoba sotrakur. / Va batcoba trakupur. (Il pense tout le temps à ça. / Il ne pense qu'à ça.)
Troubadour mécréant
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Sujet: Re: Kotava 2 Mar 30 Avr 2024 - 16:33
Kiavá.
Je suis un peu perplexe par l'emploi de l'absolutif avec un verbe comme suté. Je ne l'ai jamais vu jusqu'à présent, et alors je le verrais plutôt dans des affirmations un peu métaphoriques, du genre : - izva va tcala darpe ugal moe tawava sosuter : l'histoire écrit (imprime) sa marque sur la terre au fil du temps
Sinon, l'utilisation des suffixes totaux (augmentatif, diminutif, insuffisant, excessif) sur base verbale ne peut pas se substituer. Ils expriment fondamentalement une notion de quantité, de degré ou d'intensité, en aucun cas une notion de "temporalité" ou affectant le procès, qui sont justement le rôle des modalités.
- va batcoba trakupú : je pense beaucoup à cela [suffixe augmentatif : degré d'intensité] - va batcoba dun trakú : je ne cesse de penser à cela, je n'arrive pas à cesser de penser à cela [aspect non-cessatif : procès en cours, en ce moment] - va batcoba gitatrakú : je passe mon temps à penser à cela [sous-modalité consécrative : notion d'habitude et de complétude]
Les trois phrases peuvent paraître synonymes, mais en réalité elles interviennent chacune différemment. On pourrait même, exemple théorique, avoir une combinaison des trois : - va batcoba dungitatrakupú : je ne cesse de passer mon temps à beaucoup penser à cela (en gros, je suis obsédé... la question est alors "qu'est-ce-qu'il y a derrière ce "batcoba" !!!)
luuro
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Sujet: Re: Kotava 2 Mar 30 Avr 2024 - 19:25
Troubadour mécréant a écrit:
Kiavá.
En cherchant le sens de kiavá, j'ai consulté cette page.
La traduction de kifuks ne devrait-elle pas être tache plutôt que tâche?
Anoev Modérateur
Messages : 36964 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Kotava 2 Mar 30 Avr 2024 - 19:47
Luuro a raison : "tâche", c'est plutôt un travail, même si celui-ci n'est pas salissant.
À mon aévis, c'est un lapsus, ou une fazute fe frappe, vu que "entacher" est bien écrit.
Ah, oui, un autre truc :
Troubadour mécréant a écrit:
Kiavá.
Pourquoi kiavá avec un diacritique sur le Á pour dire "salut" (interjection, je suppose). Kiavá, c'est bien le verbe "je salue", à moins que ce soit une formule kotavienne pour dire "je salue (à toi)", peut-être.
_________________
Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Troubadour mécréant
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Sujet: Re: Kotava 2 Mar 30 Avr 2024 - 23:36
luuro a écrit:
La traduction de kifuks ne devrait-elle pas être tache plutôt que tâche?
Oui, c'est visiblement une coquille, il faut lire "tache", quasi sûr. La tâche au sens travail, c'est lag.
Anoev a écrit:
Troubadour mécréant a écrit:
Kiavá.
Pourquoi kiavá avec un diacritique sur le Á pour dire "salut" (interjection, je suppose). Kiavá, c'est bien le verbe "je salue", à moins que ce soit une formule kotavienne pour dire "je salue (à toi)", peut-être.
Kiavá, c'est "je (te) salue", "salut (à toi)". C'est la formule habituelle.
Va rin kiavá = je te salue, sans ellipse du "tu" est évidemment possible mais plutôt inusité. Tel quel, ce serait alors davantage perçu comme "toi, je te salue", genre "je te salue toi, mais pas les autres du groupe que je croise".
D'ailleurs, ces tournures "vocatives" se déclinent en situation d'adresse nominative. Par exemple, si j'écris en tête de message : va Anoev kiavá, la bonne traduction en français sera "Anoev, je te salue" ou "Anoev, salut", et non une adresse générale "Je salue Anoev". Le kotava fait toujours primer le côté personnalisé, une adresse directe, tout comme on dit "grewá" pour "merci" [je (te) remercie].