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 Le Tuang - Conlangue tonale

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HiddenClaws




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MessageSujet: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptySam 24 Juil 2021 - 15:05

Bonjour,

Ca faisait un petit moment que je voulais parler de l'un de mes projets ici, ça aura pris plus de temps que prévu, mais finalement voilà mon premier post à ce sujet.
Je vais donc parler du Tuang, la langue la plus abouttie sur laquelle j'ai travaillé jusque là. Il y a encore énormément de travail à faire, donc les posts viendront petit à petit.

Tout commentaire ou critique sont les bienvenus.
Sans plus attendre, allons-y.


Phonèmes, Morphèmes, Romanisation


Le Tuang est une langue tonale, ce qui donne une large variété de syllabes. Ces syllabes sont composées de 4 éléments : une consonne initiale, une voyelle / un diphtongue, une consonne terminale et un ton.
Les tons seront par la suite désignés par le terme morphème, je ne sais pas si c’est le bon, mais il retransmet l’idée : il existe 6 morphèmes, 5 purement tonals et le sixième tonal et nasalisé.
Je n’ai pas du tout étudié les langues dans ma vie, j’ai juste lu quelques trucs en tant que passetemps, je vais sûrement dire quelques âneries par moment.


Pour l’instant, commençons par les éléments non-tonals.
Les initiales sont au nombre de 40 :
- h, /h/, expiré comme en anglais
- c, /ɕ/, le x du pinyin
- j, /ʑ/, son équivalent voisé, comme le j du pinyin
- tc, /t͡ɕ/, son équivalent affriqué, comme le q du pinyin
- dj, /d͡ʑ/, son équivalent affriqué voisé
- f, /f/, comme en français
- v, /v/, comme en français
- pf, /p͡f/, affriquée bilabiale, comme quand on souffle « pfff »
- bv, /b͡v/, l’équivalent voisé du pf
- p, /p/, comme en français
- b, /b/, comme en français
- ph, /pʰ/, l’équivalent expiré
- m, /m/, comme en français
- mh, /mʰ/, l’équivalent expiré
- n, /n̪/, comme en français
- nh, /n̪ʰ/, l’équivalent expiré
- w, /w/, comme en français
- wq, /ɥ/, comme le « hu » dans le mot « huit » en français
- s, /s̪/, comme en français
- z, /z̪/, comme en français
- sh, /sʰ/, l’équivalent expiré du s
- ts, /t͡s/, l’équivalent affriqué du s
- dz, /d͡z/, l’équivalent affriqué du z
- tq, /θ/, comme le th anglais dans « oath »
- dq, /ð/, son équivalent voisé, comme le th dans « mother »
- t, /t̪/, comme en français
- d, /d̪/, comme en français
- th, /t̪ʰ/, l’équivalent expiré du t
- tx, /ʈ/, l’équivalent rétroflexe du t
- dx, /ɖ/, l’équivalent rétroflexe du d
- tcx, /ʈ͡ʂ/, comme le ch du pinyin
- djx, /ɖ͡ʐ/, son équivalent voisé, comme le zh du pinyin
- l, /l/, comme en français
- r, /r/, prononcé roulé
- y, /j/, comme le y français
- x, /x/, comme la jota espagnole ou le h du pinyin
- rq, /ʁ/, comme le r français
- k, /k/, comme en français
- g, /g/, comme en français
- kh, /kʰ/, l’équivalent expiré du k
- l’absence de consonne initiale est aussi possible, bien que rare

Il est impossible de trouver deux voyelles d’affilé, donc l’écriture n’est pas ambiguë : si deux consonnes sont d’affilé, c’est l’un des digrammes (ou trigrammes) de la liste. Un h exprime toujours une expiration, en général un x indique une consonne rétroflexe.


Une sacrée liste, mais c’est promis la suite est plus courte.
On passe aux voyelles, il y en a 8 :
- i, /i/, comme en français
- u, /y/, comme le u français
- û, /u/, comme le « ou » français
- o, /o/ ou / ɔ/, comme « eau » ou « or », la prononciation dépend du mot et est interchangeable
- a, /ä/, comme le a de « chat »
- ê, /œ/, comme dans « peur »
- ü, /ɯ/, comme le « eu » coréen ou le « u » japonais, un « ou » non-arrondit
- e, /ɛ/, comme le « è » français
- cas particulier : -, /ə/, le schwa, il n’apparaît que dans les particules grammaticales, le cas sera abordé plus tard

Toutes les combinaisons en diphtongues n’existent pas, il n’y en a que 17 qui sont utilisées (plutôt explicites en théorie) :
- io, « yo »
- ia, « yahourt »
- iü, ゆ (copier-coller google translate pour un extrait sonore)
- ie, « yeah »
- ui, « huit »
- ua, « huit » mais avec un a à la place du i, j’ai pas de meilleur exemple sous la main
- uê, idem
- ûi, « oui »
- ûû, « Wouhou »
- ûo, « wok »
- ûa, « oie »
- ûe, « ouais »
- oi, « oyez oyez »
- oû, « co-worker »
- ai, « aïe »
- ao, « dao »
- ei, « hey »

Si deux voyelles sont côte à côte, elles forment forcément un diphtongue : ai est prononcé comme « ail », si le a et le i sont distincts il y aura un espace.


En ce qui concerne les consonnes terminales c’est simple, il n’en existe que 2 :
- n, /n̪/, comme en français
- ng, /ŋ/, comme le ng du pinyin (ou dans « ding dong » en enlevant le g)
- l’absence de consonne terminale est aussi possible et assez fréquente


Enfin les morphèmes, eux, sont plus compliqués à écrire et décrire. Il y en a 6 :
- Long aigu, noté 1 (rose) (morphème 1)
- Montant, noté 2 (vert), un peu comme une question en français (morphème 2)
- Descendant court, noté 3 (rouge) (morphème 3)
- Long descendant-montant, noté 4 (bleu) (morphème 4)
- Doublé haut-bas, noté 5 (violet) (morphème 5)
- Nasalisé légèrement aigu, noté 6 (jaune) (morphème 6)
- L’absence de morphème existe seulement dans le cas des particules grammaticales, ce sera abordé plus tard

Un petit schéma de la prononciation des morphèmes, ce n’est pas à l’échelle du tout, c’est loin d’être aussi précis, c’est juste pour donner une idée. Je ne sais moi-même pas les prononcer de manière exacte.

https://i.servimg.com/u/f43/20/35/80/71/morphz10.png


Certaines voyelles portant déjà des accents, il est compliqué de retranscrire les morphèmes avec des accents comme j’aurais voulu le faire. Pour l’instant, le système que j’utilise met le numéro du morphème après le mot.
Par exemple, le nom de la langue, le Tuang (morphème 2), s’écrira en romanisation correcte : tuang2 (t̪ɥäŋ).

Pour ce qui est de la prononciation des morphèmes dans le contexte de diphtongues, il y a quelques règles générales.
Les morphèmes 2 et 3 ne posent pas de soucis en théorie.
De manière globale, dans un diphtongue, le morphème ne sera pas porté par i, u et û. Ce ne sera jamais le cas si ces voyelles sont en première position du diphtongue (io, ua…) ni en seconde position avec une autre voyelle en première position (oi, ei, oû…), mais si le diphtongue ne comporte que ces voyelles, la seconde portera le morphème (ûi, ui, ûû…). C’est compliqué formulé de cette manière, mais assez instinctif quand mis en pratique (probablement parce que ces voyelles deviennent des consonnes spirantes dans les diphtongues).

Plus concrètement, pour les morphèmes 1 et 4, les deux morphèmes longs, seule l’une des deux voyelles est allongée. Si la première voyelle est un i, un u ou un û, c’est la seconde voyelle qui sera allongée (ua -> u + a long, ûi -> û + i long, ûû -> û + û long). Sinon, c’est la première voyelle qui est allongée (ao -> a long + o, oû -> o long + û).

Le morphème 5 possède deux phases : une aigüe et une grave. Dans le cas des voyelles simple, il faut juste répéter la voyelle (a -> a aigüe + a grave). Pour les diphtongue, la partie répétée est celle qui porte le morphème habituellement. Si la première voyelle est i, u ou û, on aura un diphtongue aigüe puis une voyelle grave (io -> io aigüe + o grave, ûû -> ûû aigüe + û grave). Sinon, on aura une voyelle aigüe puis un diphtongue grave (oi -> o aigüe + oi grave, ai -> a aigüe + ai grave). Cas particulier, pour ao on aura un a aigüe puis un o grave.

Finalement, pour le morphème 6, tout est nasalisé sauf le i, le u et le û (io -> iõ, ao -> ãõ, ai -> ãi). Si le diphtongue possède deux voyelles de cette catégorie, la seconde est nasalisée (ûi -> û + i nasalisé).


Je pense qu’il serait pertinent de finir sur la romanisation des particules afin de ne plus avoir à revenir sur l’écriture ni la prononciation.
Les particules sont des mots à fonction grammaticale, elles indiquent le rôle du mot précédent dans la phrase. Tout ça sera abordé en détail dans les posts à venir. Contrairement à tous les autres mots, elles ne contiennent qu’un seul élément : l’initiale. Il n’y a donc que 40 particules possibles, puisqu’il y a 40 consonnes.
Les particules s’écrivent donc X-. Par exemple, la particule de sujet s’écrit « h- ». Pour ce qui est de la prononciation, on dit juste la consonne avec un schwa amenuit pour faciliter la prononciation et la compréhension. Il n’y a pas de ton en soi, il s’agit simplement d’une hauteur centrale courte.


Je pense que c’est déjà pas mal d’explications sur la prononciation et l’écriture romanisée. Le Tuang a son système d’écriture propre qui pose, forcément, bien moins de soucis. Je ferais sûrement un post avec des images plus tard.
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Anoev
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MessageSujet: Re: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptySam 24 Juil 2021 - 15:42

Bien entamé, j'dois dire ! Ça fait plaisir de découvrir une langue avec une telle richesse phonique ! ça change d'un paquet de LAI qui s'débattent avec cinq voyelles (toujours les mêmes) et une vingtaine de consonnes. Là, au moins on peut avoir des mots pas trop longs sans risquer de tomber sur des homonymes parfaits (les plus gênants dans une langue).

Y a largement plus de phonèmes en tuang qu'en volapük, et même davantage, je suppose, qu'en aneuvien (même si la diversité ne se situe pas sur les mêmes phonèmes*).

Pour les tons, je ne peux pas trop en dire, je maîtrise très mal le sujet (je'me suis toujours demandé comment les Chinois font pour chanter).

*Par exemple, point commun entre les deux langues, c'est le A central qui sert de base pour le A dans les deux langues ([ɐ], mais le [ä] existe en allophone chez moi ; [ä] chez toi), mais il est seul en tuang, alors qu'en aneuvien, les variantes [a] et [ɑ:] sont présentes. Par contre, même si chez moi, les phonèmes consonantiques ne manquent pas, y en a un paquet en tuang qu'on ne retrouve pas en aneuvien.

_________________
Pœr æse qua stane:


Dernière édition par Anoev le Dim 25 Juil 2021 - 20:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptySam 24 Juil 2021 - 16:23

Je dois avouer que j'avais un petit peu peur de forcer un peu sur les consonnes. Il semble y en avoir beaucoup, mais de la manière dont je le perçois, il n'y en a pas tant que ça. C'est particulièrement visible dans le système d'écriture: il n'y a en fait que 14 consonnes dans l'esprit de la langue, toutes les autres sont des variations de l'une de ces 14 consonnes (par exemple, bv est la variation affriquée voisée de p, rq est la version "diminuée" de x etc). J'y reviendrais un jour quand j'aurais la motivation de faire un long post sur l'écriture.

J'avais hésité au tout début à mettre /ɑ/ pour contraster avec /ä/, mais j'ai beaucoup de mal à prononcer le premier et j'avais déjà beaucoup de voyelles, alors je l'ai laissé tomber. J'ai l'impression que l'aneuvien ne manque pas de consonnes non plus, en effet. Pas trop difficile de faire la différence entre les fricatives labio-dentales et bilabiales par exemple? J'aime bien m'entraîner à prononcer les différentes consonnes, donc je commence à entendre la différence, mais au milieu d'une phrase ça ne doit pas être simple sans entraînement.

Pour ce qui est du chant en chinois, c'est une question que je me posais aussi. J'avais demandé à une amie chinoise, mais elle a été incapable de comprendre ma question, absurde de son point de vue. J'écoute à présent un petit peu de musique avec paroles mandarines, j'ai l'impression que les tons sont légèrement déformés (surtout en termes de hauteur) mais que la forme globale reste assez reconnaissable (à l'oreille d'un natif du moins), de la même manière que le ton du mot final est déformé mais reconnaissable dans une question. Je ne sais toutefois pas comment ça se passe dans les langues qui se basent plus sur la hauteur que sur la forme du ton.

Merci de ton retour en tout cas, ça fait plaisir.
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HiddenClaws




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MessageSujet: Re: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptySam 24 Juil 2021 - 18:07

Grammaire de base : sujet, objet, moyen


Comme dit précédemment, je ne suis pas une spécialiste des langues, si j’oublie des choses ou si un cas est flou, n’hésitez pas à le mentionner !

Le tuang possède une structure sujet-objet-verbe :
Hoû3 h- rqao4 c- jün3.
Je [sujet] pomme [objet] manger -> Je mange une pomme.

Pour l’instant, nous resterons sur des phrases simples de ce genre.
Comme vous avez pu le voir dans la phrase précédente, il y avait trois mots, qui possèdent chacun un morphème, et deux particules : h- et c-.
Comme dit précédemment, il existe de nombreuses particules. Elles sont constituées sur un modèle différent : elles ne possèdent qu’une initiale, pas de voyelle, ni terminale, ni morphème. Pour faciliter la prononciation, elles sont en réalité prononcées avec un schwa amenuisé et court, de hauteur moyenne (h- -> hə, c- -> ɕə).
Les particules du tuang indiquent la fonction du mot ou groupe verbal précédent.



h- est la particule de sujet : hoû3 = je / moi, hoû3 h- = je [sujet de cette phrase]
Il s’agit du cas majoritaire, dans certains cas le sujet peut être plus précis : th- pour le sujet additif positif et ph- pour le sujet additif négatif.

On utilise th- là où en français on dirait « aussi » :
Hoû3 th- nan5 c- xa3.
Moi [sujet additif positif] ça [objet] aimer/apprécier -> Moi aussi j’aime ça.

ph- là où le français utiliserait « non plus » :
Hoû3 ph- fe3.
Moi [sujet additif négatif] aller -> Je n’y vais pas non plus.

Enfin, il a kh-, qui est l’équivalent de h-, mais est une marque de respect. C’est le marqueur de sujet qui sera utilisé pour parler d’un empereur, de Dieu, etc.



c- est un peu plus complexe. C’est l’une des particules d’objet. Différentes particules seront utilisées selon le cas. On en distingue 4 : objet passif (c-), destinataire (p-), objet d’accompagnement (v-) et objet de réciprocité (b-).
Prenons des exemple :

Objet passif, c- : « Je vois un ami ». Ici, l’ami est simplement objet, il n’a pas de part dans l’action, il est juste vu.
Hoû3 h- khai1 c- xun3.
Je [sujet] ami [objet] voir -> Je vois un ami.

Destinataire, p- : « Je le dit à un ami ». « Un ami » est l’objet de mon action, mais il reçoit l’action plutôt que de la subir. Il est possible que la frontière entre c- et p- soit floue, auquel cas elle dépendra du verbe, certains verbes ne s’utilisent qu’avec certaines particules (sauf à but d’humour, par exemple).
Hoû3 h- khai1 p- tcxa3.
Moi [sujet] ami [destinataire] dire -> Je le dis à un ami.

Accompagnement, v- : « J’y vais avec un ami ». Ici, l’ami en question n’est pas passif, il prend part à l’action, conjointement.
Hoû3 h- khai1 v- fe3.
Moi [sujet] ami [accompagnement] aller -> J’y vais avec un ami.
Petite distinction tant qu’à faire :
Hoû3 h- khai1 th- fe3.
Moi [sujet] ami [sujet additif positif] aller -> J’y vais, et un ami aussi.
C’est proche, mais dans le premier cas, moi et mon ami y allons ensemble, cette fois si nous y allons tous les deux indépendamment l’un de l’autre.


Réciprocité, b- : « Je parle avec un ami ». De la même manière, l’ami est ici actif, mais cette fois l’action n’est pas conjointe, elle est en opposition : je parle à cet ami et il me parle en retour.
Hoû3 h- khai1 b- tang3.
Moi [sujet] ami [réciprocité] parler -> Je parle à un ami.



Il est important de distinguer p-, v- et b-. Reprenons un exemple pour bien l’imager :
Hoû3 h- khai1 b- tang3.
Moi [sujet] ami [réciprocité] parler -> Je parle à un ami.
Hoû3 h- khai1 p- tang3.
Moi [sujet] ami [destinataire] parler -> Je parle à un ami, dans le sens que je parle et il écoute sans me répondre. Utilisable à but humoristique : on pourra dire d’une personne qu’elle parle à quelqu’un (destinataire plutôt qu’accompagnement) pour dire qu’elle parle sans laisser l’occasion à la personne de répondre (anglais : différence entre « talk with » et « talk at »).
Hoû3 h- khai1 v- tang3.
Moi [sujet] ami [accompagnement] parler -> Je parle avec un ami, sous-entendu que nous parlons tous les deux ensemble à un troisième parti non mentionné explicitement. Il n’y a pas d’intérêt à cette formulation, on dira plutôt « moi et mon ami parlons à X » ou « nous parlons à X ».



Puisque nous parlons d’objet, autant parler de moyens. On distingue 4 cas (encore) :

Moyen inanimé, m- : « A l’aide d’un couteau » / « Avec un couteau ». L’indicateur de moyen le plus courant.
Hoû3 h- rên3gan2 m- jün3.
Moi [sujet] couteau [moyen inanimé] manger -> Je mange avec un couteau.
J’en profite pour introduire le premier mot à deux syllabes : rên3gan2. Seul, rên3 signifie « arme » et gan2 signifie « outil ». Rên3gan2 ne signifie toutefois pas « arme-outil ». C’est bien l’étymologie du mot, ce sont les sens desquels émerge l’idée de couteau, mais l’ensemble rên3gan2 signifie bel et bien « couteau ». Quand un natif entend ce mot, il comprend couteau et non arme-outil, de la même manière qu’un natif français comprend une automobile comme un concept intégré plutôt que d’entendre « auto » et « mobile » séparément puis reconstruire le sens.

Moyen animé, n- : « Grâce à moi » / « Par mes propres moyens ». Plutôt explicite en théorie. La particule m- désigne un objet utilisé, la particule n- désigne un objet qui est le moyen de l’action de sa propre volition.
Hoû3 h- hoû3 n- yin3.
Moi [sujet] moi [moyen animé] faire -> Je le fais moi-même.

Moyen mental / caractéristique / non physique, mh- : « Avec courage ». C’est un petit peu plus flou pour ce cas. La distinction entre le physique et le mental reviendra dans le cas de quelques autres particules (voir exemple). Tout objet concret sera décrit soit pas m-, soit par n-, alors que tout ce qui est plus conceptuel et abstrait sera décrit par mh-.
Hoû3 h- hoû3 d- kûi5 mh- yin3.
Moi [sujet] moi [possession caractéristique] connaissances [moyen mental] faire
-> Je le fais grâce à mes connaissances.
Petite parenthèse ici. Nous reviendrons sur les notions de possession plus tard, mais je n’avais pas d’exemple sans. Le point important ici est de voir que la particule mh- s’applique à tout le groupe nominal précédent : ce ne sont pas juste les connaissances mais bien « les connaissances de moi » qui sont le moyen. Il n’y a pas d’élément syntaxique ni grammatical qui permette de faire la différence, c’est purement contextuel.

Moyen involontaire, nh- : « J’ai trébuché sur une pierre ». La pierre est ici le moyen par lequel on a trébuché, mais ce n’était pas intentionnel. De même, si je coupe des légumes avec un couteau, m- sera approprié, mais si ce faisant je me coupe, alors le fait que je me coupe et le couteau seront liés par nh-.
Hoû h- rên3gan2 nh- hoû3 c- khên3.
Je [sujet] couteau [moyen involontaire] moi [objet] blesser -> Je me blesse avec un couteau.
Ici on utilise c- et pas p- (objet plutôt que destinataire). Il n’y a pas de règle forte qui permette de le déterminer. Le verbe blesser n’implique pas de volonté dirigée, sinon attaquer serait plus approprié par exemple : blesser prend un objet, attaquer un destinataire.
Le moyen arrive avant l’objet dans cette phrase. L’ordre précis des mots dans une phrase n’est pas encore parfaitement déterminé, il faudra que je m’y penche plus dans le futur.



Je profite des nombreux exemples utilisés pour aborder deux points supplémentaires.
Premièrement, le vocabulaire est pour l’instant très pauvre, je n’ai même pas 50 mots. Ma priorité est pour l’instant d’instaurer une grammaire solide. Avoir quelques mots est utile pour ce procédé, mais ça peut attendre. Je finirai sans doute par poster une liste de vocabulaire. C’est aussi parce que les spécificités des verbes ne sont pas encore bien établies que je n’utilise que du présent de l’indicatif, ce qui donne une tournure un peu étrange à certaines phrases.
Secondement, vous avez peut-être remarqué que tous les verbes utilisent le morphème n°3. Les sons, comme dans toutes les langues (selon moi) sont plus ou moins associés à certaines idées, d’une manière instinctive floue. Pour moi, le ton descendant court évoque qu’une idée est factuelle et nette. C’est pour ça que la plupart des verbes (tous ?) utilisent ce ton. Ca aide aussi à mieux s’y repérer dans une langue tonale (bien que d’autres mots utilisent aussi ce ton, comme rên3gan2 ou hoû3).

Les points que je souhaite aborder juste ensuite sont assez complexes, je suis encore en train de réfléchir aux détails, il va sûrement y avoir une petite pause avant le prochain post.
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MessageSujet: Re: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptyDim 25 Juil 2021 - 19:59

La grammaire me fait globalement songer à celle des langues ouralo-altaïque, même si ce n'est pas présenté exactement de la même façon.
Avec des cas peu usuels, de quoi s'inspirer...
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MessageSujet: Re: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptyDim 25 Juil 2021 - 20:45

1er post (parce que c'est assez long à lire tes super post géant, je fais pareil, mais je pense que pour l'interactivité, c'est mieux plus court) :
- ça fait pas mal de consonnes, mais je comprends bien que y'a pas mal de variations, et qu'il n'y a que 14 consonnes à coeur
- tu écris morphèmes, je suppose qu'il faut comprendre tons ou tonèmes
- entre le bleu et le vert, la distinction me paraît assez complexe

***

Sur le 2eme post de grammaire pas grand chose à dire, j'aime bien. L'inflexion verbe ne changerait-elle pas selon le type de phrase ou mode ?

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langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish

Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit)
Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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MessageSujet: Re: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptySam 31 Juil 2021 - 22:06

Après avoir jeté un coup d'oeil, c'est vrai que le fonctionnement de la grammaire ressemble à celui des langues ouralo-altaïques. Pas très étonnant que ça ressemble à quelque chose toutefois, je pense que j'aurais bien du mal à faire quelque chose de complètement nouveau ne ressemblant à aucune langue.


Je verrai à faire des posts plus courts, mais pour certains je vais devoir faire tout aussi long, histoire de laisser ensemble les concepts qui doivent l'être.
Ca me paraîssait bizarre de dire tonème, étant donné que le sixième contient aussi une nasalisation, mais dans le fond le terme n'est peut-être pas plus mal, c'est vrai que fondamentalement la simple hauteur sans prendre la voyelle nasale en compte suffirait à distinguer ce ton de tous les autres... Peut-être que je réfléchirai à le redéfinir pour en faire un ton aussi long et haut que le n°1, afin de rendre la nasalisation plus capitale pour la discrimination.
Le bleu et le vert sont basés sur le ton 2 (pour le vert) et le ton 3 (pour le bleu) du mandarin (représentés comme je les perçois moi, donc pas forcément comme ils le sont réellement). Les deux plus grosses différences sont surtout que le bleu change de direction (de descendant à ascendant) et qu'il est plus long, aussi long que le ton haut.
Changer légèrement le sens du verbe selon le mode est une bonne idée. J'ai déjà autre chose en tête pour les modes (prochain post) mais je garde en tête l'idée d'instaurer des nuances de cette manière (ce qui est déjà le cas pour les démonstratifs, mais ce sera aussi pour un prochain post).

Merci des retours en tout cas!


Les temps verbaux

Comme dit plus haut, la plupart des verbes possèdent un ton descendant (n°3) et la grammaire fait qu’ils se retrouvent en fin de phrase. Les verbes ne se conjuguent pas selon la personne, jün3 veut tout aussi bien dire « manger » que « je manges » ou « vous mangez ». Ils possèdent toutefois des marques temporelles sous forme de courts mots qui s’agglutinent après les verbes.
Le Tuang possède 4 temps simples :
- Le présent, non marqué : si un verbe ne possède pas de temps explicite, il est au présent.
- Le passé, marqué par lang2.
- Le futur, marqué par lûo6.
- Le passé historique, marqué par wen1.
Le passé historique s’emploie seulement pour parler d’évènement historiques, de légendes, de contes etc. On pourra aussi l’utiliser pour faire de l’autodérision.

Par défaut, les temps verbaux sont ponctuels. En ce qui concerne le passé, le passé historique et le futur, on ajoute txing4 pour faire passer l’action dans sa continuité. Pour ce qui est du présent, on utilise à la place dzai2.


Je mange -> jün3
Je suis en train de manger -> jün3 dzai2
Je mangeais -> jün3 lang2 (jün3 wen1)
J’étais en train de manger -> jün3 lang2 txing4 (jün3 wen1 txing4)
Je mangerai -> jün3 lûo6
Je serai en train de manger -> jün3 lûo6 txing4
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Hankol Hoken

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MessageSujet: Re: Le Tuang - Conlangue tonale   Le Tuang - Conlangue tonale EmptyDim 1 Aoû 2021 - 13:07

Sympathique comme langue Smile

Pour distinguer les tons plus facilement, on peut les accompagner de modifications de phonation (la façon dont est expulsé l'air, via la modulation des cordes vocales : voisé, craqué, murmuré, strident), comme ça se rencontre en vietnamien ou en birman, ou encore en yucatèque, même si c'est une tendance plus ou moins générale, par exemple les tons bas/graves qui s'accompagnent souvent d'une phonation murmurée, tout comme la hauteur du ton est corrélée au voisement de la consonne qui précède.

Velonzio Noeudefée aime ce message

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