- montezuma II a écrit:
- l'Ytydot par exemple marche ainsi:[/i]
[Syntagme Nominal] + [Syntagme Verbal] + [Adjectif] + [syntagme prépositionnel]
L'ytydot fonctionne sur une série de syllabe (possédant chacune un symbole) et dont le concept ne varie pas, mais la nature du mot est définie par sa place dans la phrase. Cela rend chacun des parties clés de la phrase obligatoire (l'adjectif doit être remplacé par une particule à la place de l'adjectif pour signaler son absence par exemple).
Certaines langues fonctionnent sur des principes similaires. En chinois, par exemple, on ne peut pas dire "manger" tout seul, il faut dire "manger du riz" (set-fan, en cantonais, si ma mémoire est bonne). "Fan" (riz) sert de complément d'objet par défaut...
- montezuma II a écrit:
- Le problème, c'est que je ne sais pas vraiment comment illustrer certains cas, comme les comparatifs, les phrase passive, ...
L'hébreu a un comparatif d'une très grande simplicité : il existe un adverbe qui signifie à peu près "par rapport à".
Pierre est plus grand que Paul =
Pierre est grand par-rapport-à PaulParlez plus fort =
Parlez fortEn inuit (je cite à nouveau de mémoire), c'est la même chose, mais le mot (ou la partie de mot, puisque les Inuits parlent par mots-phrases) qui introdut une comparaison signifie "à côté de" :
Pierre est plus grand que Paul =
Pierre est grand à côté de PaulPour la phrase passive :
S'il est seulement possible de dire "Le chat mange la souris", pour obtenir l'équivalent de "La souris est mangée par le chat", on peut dire :
"La souris, le chat la mange."
- montezuma II a écrit:
- Si je rajoute des particules dans ces syntagmes, il peut en effet avoir ambigüité car ces particules illustrent un concept. Un particule grammaticale peut être un verbe, un nom, un adverbe...
Je crois qu'il ne faut pas oublier qu'une langue est faite pour être parlée, et une langue aura toujours beaucoup plus de concepts que de syllabes...
- montezuma II a écrit:
- Bref, si de votre côté vous avez créé une langue uniquement basée sur la syntaxe, avez-vous rencontré ces problèmes, et avez vous résolus ceux-là?
Mon opinion (c'est une simple opinion) est qu'il importe de différencier au moins les noms et les verbes. Les adjectifs peuvent être des verbes. C'est ce qu'ils sont en saiwosh et en dibadien :
pil = "rouge" et "être rouge". Dans certaines langues amérindiennes les nombres sont des verbes ("être trois"), et quand on y réfléchit bien les prépositions, postpositions, conjonctions et adverbes peuvent très bien former une sous-catégorie des verbes (ce sont, en fait, des verbes qui ne se conjuguent pas).
Pour différencier les noms des verbes, il faut que la langue puisse transformer un nom en verbe et inversement. Pour le saiwosh et le dibadien, deux idéolangues basées sur la syntaxe plus que sur la morphologie, j'utilise des préfixes, mais on peut imaginer d'autres méthodes : changement de voyelle, changement de ton, réduplication, etc.
En anglais, un même mot peut être à la fois un nom et un verbe : ainsi, water, qui signifie à la fois eau et arroser, irriguer, abreuver :
We water our horses = Nous abreuvons nos chevaux
Il n'y a pas d'ambiguïté parce lorsque water est un nom, il est entouré de mots qui en précisent la fonction : "Water is scarce" (l'eau est rare). On sait que "water" est un nom parce qu'il est suivi de "is". Inversement, dans "We water our horses", on sait que "water" est un verbe parce qu'il est précédé d'un pronom personnel sujet (we) et suivi d'un complément d'objet (our horses).
"Water" peut même avoir la valeur d'un adjectif :
A large bubble is formed by injecting air into a water sphere = Une grande bulle est formée en injectant de l'air dans une sphère composée d'eau. (exemple trouvé avec Google)
On comprend que "water" est un adjectif dans la phrase ci-dessus parce qu'il précède un nom.
Tu vois que créer une idéolangue basée uniquement sur la syntaxe, c'est aussi du boulot
Le problème avec les langues basées sur la syntaxe, ce sont les ambiguïtés du style "Les poules s'étaient enfuies dès qu'on leur avait ouvert la porte", où "dès qu'on" a été écrit "des cons" par des générations d'écoliers... Une ambiguïté impossible dans des langues comme le latin, où la syntaxe est réduite par rapport à la morphologie.