- Velonzio Noeudefée a écrit:
- Après avoir parcouru et re-parcouru le survol, je m'attaque au cours.
Ne pourrait-on considérer le Rémaï comme le chinois ou le vietnamien comme une langue à forte tendance isolante et avec un principe lexicale de classificateurs ?
Je suppose que oui, mais voir (1) plus bas.
Attention, je n'ai pas encore implémenté le dernier étage du Rémaï, celui que vient de me livrer le Stellaire et qui permet d'être absolument certain que la totalité du vocabulaire et des phrases produites par les langues romanes peut être traduite en rémaï et réciproquement.
Attention également à n'utiliser que la version la plus récente du Rémaï - plus je n'ai pas eu le temps de mettre en ligne la totalité du cours.
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Le rémaï s'est construit de la manière suivante :
Un générateur par combinaison de syllabes (consonne + voyelle) avec douze consonnes et douze voyelles, soit 144 mots de base. Ces 144 mots n'ont jamais changés et ne changeront jamais : c'est leur sens et comment on les utilise qui peut changer à chaque nouvelle version, chaque nouvelle règle impactant forcément sur la totalité du lexique.
Les 144 mots de base sont alors utilisés comme "filet sémantique", c'est-à-dire devant "attraper" la totalité des idées du fil de la pensée, chaque mot étant défini par sa propre combinaison de syllabes et chaque syllabe contenant sa propre définition grammaticale et lexicale - ce qui permet de mécaniquement transformer une phrase de départ en une autre, toujours dotée de sens - ou de partir d'une phrase qui n'avait pas de sens en langue naturelle (comme du yahourt) et d'arriver mécaniquement à une phrase qui a du sens en rémaï, et à la retraduction en langue naturelle.
L'idée est partie de la lecture de la totalité des mots latins analysés via le Primordial, et réduits à la combinaison de 12 syllabes élémentaires, que l'on retrouve par exemple en retrouvant les verbes les plus courts + la terminaison O et une éventuelle voyelle de transition entre la racine et la terminaison.
L'hypothèse qu'il y était possible de traduire la totalité des mots d'une langue naturelle par la seule combinaison de 12 syllabes élémentaires a été confirmée à mes yeux parce que le même système se retrouve dans les traits élémentaires permettant de composer les Kanji, les traits renvoyant à des idées élémentaires et les Kanji se lisant en partant d'en bas à droite du carré, puis en remontant jusqu'au haut, puis en recommençant avec la colonne de gauche s'il y en a une, et en contextualisant ensuite ce qu'on avait lu à l'aide du système de clés.
Pendant les années qui ont suivi, j'ai adapté encore et encore le filet sémantique de manière à pouvoir "capturer" le plus finement possible des dialogues et extraits de récits : les classes grammaticales se sont affinées, et surtout j'ai pris conscience de l'importance des zones d'influences des différentes classes grammaticales et de la nécessité de pouvoir importer des mots qui ne sont pas auto-définis par leur syllabe. Chaque nouvelle version du rémaï m'a en fait révélé des mécanismes des langues naturelles auxquels je n'avais pas pensé ou auxquels je ne m'attendais pas du tout.
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(1) Je ne connais à ce jour aucune langue qui a toutes les propriétés de Rémaï en même temps : la correspondance syllabe articulée et sens du mot est complètement arbitraire et peut à tout moment de la conversation être échangée avec l'accord des deux interlocuteurs.
Et le Rémaï peut aussi être utilisé aussi bien en complément (par exemple seulement pour les dates afin de mieux les mémoriser) qu'à terme en total remplacement d'une langue, ou encore en langue interface permettant de générer à l'aide d'algorithme des récits ou répliques toujours cohérentes, puisque n'importe quoi en rémaï forme toujours un énoncé cohérent. Les algorithmes se chargeraient alors de ne retenir que les énoncés aléatoirement générés qui correspondraient aux thèmes de la conversation ou du récit, suivant une progression données.
C'est ce qui m'a fait supposer que l'intelligence était seulement le produit du langage, et ce qui a fait décrire par certains de mes interlocuteurs le Rémaï comme une langue "extraterrestre" par nature, en le sens de faite pour communiquer avec des extraterrestres, ou utilisable par des extraterrestres pour communiquer avec des humains. Dans mes romans en cours de rédaction, le rémaï est effectivement utilisé comme langage d'appoint pour rapidement apprendre à différents peuples à communiquer dans les premières minutes du contact, ou exprimer sur le moment ce que l'on n'arrive pas à dire dans la langue de l'autre.
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