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 Tables de mutations comparées

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Greenheart




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MessageSujet: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 14:39

Les mutations sont l'altération de prononciation d'une consonne ou semi-consonne (et possiblement des voyelles) à cause du son ou des sons qui précèdent.

Selon la langue, ces mutations sont écrites, et compliquent l'apprentissage et la pratique de la langue, exactement comme un système d'écriture exotique du point de vue de l'apprenant.

Je vous propose ici de présenter les systèmes de mutation de différentes langues - officiels (c'est-à-dire figurant dans un chapitre de la grammaire) ou officieux (c'est-à-dire prononcé mais non écrit, ou encore en usage dans la construction des mots).

Comme le système est confus, et que je débute, je peux faire des erreurs dans ma descriptions

*

Les mutations du Breton

Elles sont officielles (décrites dans les grammaires du Breton) et écrites, c'est-à-dire que lorsque la lettre change de prononciation à cause d'une mutation, il faut écrire une autre lettre, voire plusieurs autres lettres à la place, ce qui oblige à mémoriser jusqu'à quatre orthographes pour un seul mot et à se poser des questions à chaque changement d'articles ou de prépositions devant le nom, voire à chaque changement d'ordre des mots dans la phrase avec les systèmes de particules verbales à changer en fonction de si le sujet, le complément d'objet direct ou je ne sais quelle autre partie de la phrase est en tête ou pas.

*

Seuls mutent officiellement les consonnes K, T, P, G, B, M, GW.

Il y a quatre groupes (de consonnes en tête de mots) de mutations d'après la grammaire de CHALM.

*

Par "adoucissement"

K (occlusive sourde) devient G (occlusive sonore)
T devient D
P devient B

G (occlusive sonore) devient C'h (spirante sonore)
GW devient G
D devient Z
B devient V

M (nasale) devient V (spirante sonore)

G devient H ou (rien)

par exemple

merc'h devient verc'h.
kalon devient galon.
perenn devient berenn.

*

Par "renforcement"

G (occlusive sonore) devient K (occlusive sourde)
GW devient KW
D devient T
B devient P

*

Par "spiralisation"

K (occlusive sourde) devient C'h (spirante sourde).
T devient Z.
P devient F.

*

Par "mutation nasale"

D (occlusive sonore) devient N (nasale)

Exemple :

dor devient nor.

*

Suit neuf pages d'exceptions et de notes grammaticales.

*
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Greenheart




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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 15:04

Les mutations du Gallois.

Extrait du Complete Welsh (Brake & Jones, collection Teach Yourself, chez Bookpoint)

Elles sont officielles (décrites dans les grammaires) et écrites (le mot change d'orthographe quand il se prononce différemment).

*

Les lettres qui peuvent muter :

P, T, C, B, G, M, LL, RH.

Noter que C se prononce toujours K.
G se prononce comme dans "grand" (anglais), donc dur comme dans "grand" ou "gare" français.
LL se prononce comme pour prononcer L dans "Land" (anglais) mais en soufflant.
RH se prononce comme pour prononcer R dans "red" (anglais) mais en soufflant.

*

La mutation douce

P devient B
T devient D
C devient G
B devient F
D devient DD
G devient (rien)
M devient F
LL devient L
RH devient R.

Par exemple o en gaélique = "of" en anglais ("de" en français) provoque la mutation douce.
Donc Powys devient Bowys après o.

DD se prononce "the" comme en anglais (un d français très adouci, c'est-à-dire que la langue va frapper presque sous les dents du haut au lien de frapper tout en haut, comme quand on prononce "Adzi").

F se prononce dans "violin" anglais ("vaïoline"), donc comme "violon" français, soit comme un V français. C'est FF qui se prononce comme dans "off" anglais, donc comme dans "fable" en français.

R se prononce comme "red" en anglais, mais davantage roulé.

*

La mutation nasale

P devient MH
T devient NH
C devient NGH
B devient M
D devient N
G devient NG

NG se prononce comme dans "gang" (anglais et français).


*

La mutation spirante

P devient PH
T devient TH
C devient CH

PH se prononce comme en anglais "Physical" (F soufflé).
CH se prononce comme dans "loch" ("lorh", comme dans Bach allemand "barh").


*

Précisons qu'en gallois :

U se prononce "i" (d'où l'élimination du caractère désignant la consonne V en français)
W se prononce "ou" comme dans "moon" (d'où l'élimination de W lu comme V français ou dans Wapiti).
GW se prononce "w" comme dans "went", en français Wapiti, en anglais "Walter").

Y hésite entre "i" de "seen" (syllabe finale ou mot de une seule syllabe) et "uh", du français, "heure" ou "feuille". par exemple Dyn (homme) se prononce "deen" (anglais), Dynion (hommes) se prononce "duhneeon".

***

Je constate que la mécanique est la même qu'en breton (mais aussi d'autres langues qui me sont familières et n'ont rien à voir avec le monde celtique).

Les gaéliques forment cependant des consonnes légèrement plus sophistiquées que les bretons, en apparence, parce que je ne tiens pas encore compte de la prononciation réelle non écrite du breton.

***


Dernière édition par Greenheart le Dim 4 Aoû 2019 - 19:33, édité 1 fois
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Mardikhouran

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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 16:23

Je profite de ce fil pour reparler de cet excellent article de John Merrill sur les mutations dans les langues du monde (en anglais, 40 pages) : A Typological Overview of Consonant Mutation.

Mais son article n'est pas exhaustif : je parlerai tantôt d'autres langues de ma connaissance si besoin.
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Wojnicz

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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 18:46

C'est du gallois, pas du gaélique, c'est encore autre chose.
Avec l'API (http://www.internationalphoneticalphabet.org/ipa-charts/ipa-symbols-chart-complete/), c'est plus pratique.

Breton:
Pas de mutationAdoucissementDurcissementSpirantisationMixte
mvmmv
pbpfp
bvpbv
tdtht
dztdt
kgkxk
gɣkgɣ
ww
Gallois:
Pas de mutationAdoucissementNasalisationAspiration
mvmm
pbf
tdθ
kgŋ̊χ
bvmb
dðnd
g(rien)ŋg
ɬlɬɬ
r
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Greenheart




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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 19:31

Les mutations en gaélique écossais

Extrait de Scottish Gaelic in Twelve Weeks (O Maolalaigh / MacAonghuis, chez Birlinn).

Les auteurs parlent seulement de deux sortes de mutations initiales, mais comme ils prennent soin de ne pas utiliser le même vocabulaire que dans les manuels précédents, il sera prudent de vérifier ce qu'ils entendent exactement (sans jeu de mots volontaire de ma part).

*

Lenition

De leniter (latin), possiblement la mutation douce précitée en breton et gaélique.

Les écossais ajoutent un H à la consonne "lénifiée", c'est-à-dire adoucie ("soften").

B devient BH
G devient GH
C devient CH
D devient DH
T devient TH
M devient MH
S devient SH
F devient FH

Exemple :

"a cat" (son chat à elle, her cat)
"a chat" (son chat à lui, his cat).

*

Prononciation :

Attention, les consonnes écossaises ne se prononcent pas comme en français, en tout cas pas comme les caractères seraient lus par un français. Chaque consonne peut se prononcer (donc être entendue par un écossais) comme "broad" (c'est-à-dire large, mais en réalité dure, fortiter en latin) ou "slender" (mince ou étroit, c'est-à-dire douce, leniter en latin).

Une consonne est "broad" si elle est précédée ou suivie d'un A ("a" plus ou moins ouvert ou long, "hat", "halve"), d'un O ("o" plus ou moins fermé ou court, "coat", "caught") ou d'un U ("ou" plus ou moins court "took", "cool").

B broad se prononce comme le P de "spot" ou "cap", donc un P français dur (avec postillons)
B slender se prononce comme le P de "dispute" ou celui de "type", donc comme le P français (sans postillon).
BH broad comme le V de "very", donc comme un V français sonore, plus soufflé.
BH slender comme le "view", donc comme le V français plus doux, plus liquide.

G broad se prononce comme le C de "scot" ou K de "cook", donc comme un K français dur (en avant).
G slender se prononce comme le K de "skew" ou le k de "hike" comme un K français doux (en arrière).
GH broad comme "ch" (de "loch" avec plus de timbre) comme en français R de "rire" (exemple en français).
GH slender comme "y" de "yes".

C broad, comme "c" de "cat" (K dur en français)
C slender, comme "c" de "cue" (K doux).
CH broad, comme "loch" et "Bach" (en allemand, rh guttural en français).
CH slender, comme "h" dans "hue" (en anglais) ou comme ch dans "ich" en allemand (= H soufflé).

D broad comme le "t" de "stop", proche du "t" de "cat", la langue touche les dents du haut.
D slender, comme le "t" de "stupid" ou le "tch" de "cheers" et "match" (tchèque en français).
DH broad, comme le GH broad, "r" de "rire" en français.
DH slender, comme le GH slender, "y" de "yes" anglais.

T broad comme "t" de "tap" la langue touche les dents du haut.
T slender comme "ch" de "chew"
TH broad comme "h" de "hat", jamais prononcé comme le "th" de "think" ou "then".
TH slender comme TH broad ou CH slender, c'est-à-dire "h" soufflé.

M broad & slender : comme en anglais et en français. Attention, il existe une consonne écossaise NN.
MH broad comme BH broad (V de "very").
MH slender comme BH slender (V de "view").

S broad & slender : comme en anglais ("ss").
SH broad : comme TH broad (h de "hat").
SH slender : comme SH broad (h de "hat") ou CH slender (ch de "ich" allemand) donc H soufflé.

F broad & slender : comme en anglais.
FH broad & slender : muet, sauf dans quatre mots où il est prononcé comme un H aspiré.

***

Slenderisation / Palatisation

Ce qui signifie "rétrécissement" (donc adoucissement de la consonne) et palatisation (donc aspiration ?) et cela n'arrive qu'à la fin des mots, et peut changer la voyelle qui précède.

La slenderisation s'indique en rajoutant un "i" devant la consonne ou le groupe de consonne. Ce "i" indique que la consonne finale se prononce slender et non broad.

Tout cela se retrouve en français mais n'est jamais noté.

Exemples :

(sans changement de voyelle)

Cat ("un chat", a cat)
Cait ("des chats", cats)

(avec changement de voyelle)

Mae ("un fils", a son)
Mie ("des fils", sons).

***

Il n'y a que deux mutations annoncée par les auteurs, mais cela ne les empêchent pas de lister un troisième cas de figure :

Lenition & Slenderisation

C'est-à-dire adoucissement et rétrécissement simultanés.

Pour s'adresser à quelqu'un on ajoute "a" devant, ce qui "lenite" la première consonne.

Et si nous nous adressons à un homme, nous slenderisons la dernière consonne.

Exemples pour les femmes :

Morag > a Mhorag (+ accent aigu sur le o).
Màiri > a Mhàiri = Mary, Marie.
Catrions > a Chatriona = Catherine.

Exemples pour les hommes :

Seumas > a Sheumais = James.
Domhnall > a Dhomhnaill (+ accent aigu sur le o) = Donald
Tormod > a Thormoid = Norman.

***
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Greenheart




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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 19:33

Wojnicz a écrit:
C'est du gallois, pas du gaélique, c'est encore autre chose.

Je corrige, merci.

Les mutations du Français

Officiellement, le français n'a pas de mutation.
Dans la réalité, les consonnes (et les voyelles) du français ne se prononcent pas toujours d'une seule manière et parfois le changement de prononciation dépend du mot qui précède ou du mot qui suit.

Je commence par lister toutes les prononciations, puis nous constaterons si oui ou non on observe des adoucissement, des durcissements ou des aspirations ou encore des "resserrements" etc.

Bien sûr, ces changements de prononciation sont observés dans le français dit correct et ne relèvent pas d'une déformation causée par l'ignorance du français correct, la perte de certaines dents, un accent étranger ou régional etc.

Source : Lecture, base de l'orthographe, manuel de perfectionnement (De Sacy et De Sechelles, chez les éditions sociales françaises).

Le manuel se présente sous la forme d'une rubrique par lettre de l'alphabet, avec en tête un tableau "tu vois (tel caractère d'imprimerie) et tu prononces (tel son) avec un exemple pour chaque cas de figure). Puis, après le tableau, la liste de tous les mots qui se lisent de telle manière.

*

B : deux cas de figure, prononcer B (de brebis, arbre, abbé, baobab) ou prononcer (rien) de plomb.

*

C+voyelle A, O, U, prononcer K (canard, corde, écureuil)

C+ voyelle E, I Y : prononcer S (=ss) (cerise, cigogne, cygne) ;

G (= gu) (second).

*

C cédille, prononcer S (=ss) comme dans "maçon".

*

C+consonne :

prononcer K quand C est devant L (clarté), R (crâne), K (stocker), N (acné)
prononcer KS quand C est devant C et suivi de E, I, Y devant C (succès).
Prononcer K quand C est devant C et suivi de A, O, U (occuper).

*

C en fin de mot : prononcer K (hamac) ou rien (Tabac, respect).

*

CH + consonne : prononcer K (chlore)

CH + voyelle : prononcer K (chorale) ou SH (chanson).

*

D prononcé "d" (dorure, demande, addition)

D en fin de mot : rien (nid) ou "d" (sud)

D suivi d'un mot commençant par une voyelle, se lit T, et c'est une mutation finale.

*

EM / EN suivi de E (Demeure, retenue) prononcer EU+Consonne M ou consonne N.

EM+B ou P, ou bien EN, prononcez "in" (sempiternel, agenda) ou "an" (sembler, agent).

EMM / ENN + voyelle, se prononce AN (emménager, ennui), "è" (gemme, ennemi) ou "a" (femme, solennel).

EMN ou EM final se prononce "è" (indeminité, tandem, lichen).

EN final se prononce "in" (examen).

*

F ou FF se prononce F dans facteur, café ou buffet.

F final se prononce F (chef) ou rien (clef).

*

G + voyelle I, Y, E ou GE + voyelle A, O, U se prononce J (girafe, gypse, genou, geai, pigeon, gageure).

G + voyelle A, O ou GU+ voyelle I, Y, E se prononce Gu ("dur") (gare, gomme, guide, Guy, guenon).

GU+consonne, GU, GUË se prononce G dur+U (ü de tutu) (figure, aigu, ciguë).

GUI se prononce parfois G dur + U + I (aiguille)
GUA se prononce parfois G dur + OI ("wa") (jaguar).

*

G+consonne se prononce G dur (glisser, agrafer, magdalénien, zigzaguer, ghetto, pygmée) ou ne se prononce pas (doigt).

GN se prononce soit G dur + N (stagner) soit GN ("ni") (cygne).

*

G final peut se prononcer G dur (gong) ou rien (long).

*

H peut se prononcer muet (horloge, bonheur, Elishabeth), aspiré (héros, spahi).

*

H transformé :

PH se prononce "f" (phoque)

SH se prononce "sh" (shérif)

SCH se prononce "ch" (schéma) ou SK (scherzo)

CH se prononce "ch" (chemise, match) ou K (chlore, varechà

GH se prononce G dur (Ghislain).

H entraîne la liaison avec le mot qui précède - et c'est une mutation du s final du mot qui précède.

"Des huiles alimentaires" prononcé "dézüil'zalimantêr'".

*

L après I peut se prononcer I+L (profil) ou I + rien (fusil)

LL après voyelle I se prononce soit I+L (mille, tranquille), soit Y (famille, chenille).

IL / ILL après voyelle A, E, OU, EU, OE, UE se prononce Y (détail, paillasson, bétail, soleil etc.)

Lorsque le mot qui se termine en I est mis au pluriel, il peut y avoir mutation (un bail, des baux).

*

M à la fin du mot peut se prononcer M (tandem) ou rien (automne).

*

OE+consonne peut se prononcer é (œsophage) ou "eu" (œil, œuf)

Noter les mutations au pluriel : un oeuf (eûf), des oeufs (eu) ; un oeil (eûille) des yeux (ieu), je note eû le eu ouvert de "heure".

*

OÊ+L ou OE+L se prononce OI+L (pêle, moelleux, moelle).

*

OM / ON se prononce soit O+M / O+N (omelette, gomme, calomnie, monument, ordonnance, slalom, Charleston), soit "on" nasalisé (trombone, nom, concours, mouton).

*

P se prononce P (parc, épreuve, rapporter) ou rien (comptoir)

PH se prononce F

*

QU ou Q se prononce K (quiproquo, liquide, coq), Kü (questeur, équilatéral) ou Koi (aquarelle)

*

ER se prononce "é" (panier), "èr" (hiver) ou "eur" (speaker).

*

S se prononce "ss" (sortilège, traverser, bassine, vis) ou rien (souris, mesdames)

S entre deux voyelles se prononce Z (fraise)

S lié à la voyelle du mot suivant se prononce Z et c'est une mutation.

SCH se prononce "ch" (schéma) ou "sc" (scherzo).

SH se prononce "ch" (shérif).

*

T peut se pronocner T (tasse, tortue, flotter) ou rien (hautbois).

T final se prononce T (chut) ou rien (achat).

TI se prononce T + voyelle (chantier) ou S + voyelle (nation).

*

UM / UN peut se prononcer U+consonne (humain, tunnel), O+consonne (album),

UM / UN + B ou P : "un" (humble) ou "on" (lumbago).

UN final / UN+consonne se prononce "un" (chacun, lundi) ou "on" (unguéal, avunculaire).

*

W + voyelle se prononce V (wagon), "oi" (watt), "oui" (twill), "ouè" (tramway).

W final se prononce rien (cow-boy)

*

X se prononce Ks (xylophone, taxi), ou Gz (Xavier, Xénophon) ou "ss" (soixante), ou z ("deuxième") ou rien ("vieux).

EX+consonne se prononce KS (excellent).

EX / EXH + voyelle se prononce GZ (examen, exhaler)

X final lié à voyelle du mot suivant se prononce Z et c'est une mutation.

"Deux enfants" se prononce "deuzanfan".

*

Y se prononce I (yeux, Yves, embryon, cygne)

YM / YMN / YN+voyelle se prononce I+consonne (anonymat, gymnastique, synagogue)

YM final, YM+consonne, YN+consone se prononce "in" (thym, cymbale, Jocelyn, syntaxe).

*

A, E, O, U + Y peuvent se pronocner ê, è, oi, üi (tramway, bey, asseyez-vous, nettoyer, FOntenoy, Le Puy, essuyer, gruyère).

Voyelle + Y se prononce "ê+i" (abbaye, paysan, paysage).

Voyelle + Y + voyelle sauf I se prononce Y (cobaye, abbaye, kayak)

*

Z se prononce "z" (gaz, zèbre, bazar, grizzli) ou rien (riz)

EZ se prononce "é" (nez).

***

Page 184 on trouve une étude des liaisons.

C (muet) devient K+voyelle (porc-épic).
N (muet) devient N+voyelle (on arrive).
P (muet) devient P+ voyelle (trop encombrant).
Q (k) devient Q (k) +voyelle (cinq oranges).
R (muet) devient R+ voyelle (premier instant).
T (muet) devient T+voyelle (finit-elle).
Z (muet) devient Z+voyelle (sortez-en).

Cela correspond aux mutations par augmentation si mon souvenir est bon.

***

page 186

Second tableau de liaison.

D (muet) devient T+voyelle (pied-à-terre).
G (muet) devient K+voyelle (bourg-en Bresse).
S (muet) devient Z+voyelle (des oiseaux)
X (muet) devient Z+voyelle (aux enfants).
RD (D muet) devient R+voyelle (nord-est).
RT (T muet) devient R+voyelle (un court instant).

Ce sont des mutations.

***

Troisième tableau

ER devient èr+voyelle (au dernier instant).
IN devient i+N+voyelle (il est né le divin enfant)
AIN devient ai+b+voyelle (un vilain abcès).
EIN devient ei+n+voyelle (en plein azur).
IEN devient IE+n+voyelle (un ancien accord).
YEN devient Yè+N+voyelle (le moyen-âge).
ON devient O+N+voyelle (un bon élève).

Ce sont des mutations.

***

Reste à trouver les mutations internes aux mots, c'est-à-dire comment deux mots séparés s'écrivant avec certaines consonnes s'écrivent autrement en conservant leur sens à l'intérieur d'un mot.

La mutation typique serait celle du préfixe AD + consonne, dérivé de l'orthographe et de la prononciation latine, par exemple dans Accepter (Ad+capter ?), à supposer que les mots formant chaque partie du mot composé existent toujours, même transformés, séparément.

***
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Wojnicz

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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 22:05

Tes descriptions des phonèmes absents du français n'aident en rien, Greenheart, utilise juste l'API, j'ai mis le lien dans mon message précédent.
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Mardikhouran

Mardikhouran


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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyDim 4 Aoû 2019 - 23:01

La prononciation des finales françaises différente en liaison (comme voyelle nasale > voyelle orale + consonne nasale) serait à plus proprement parler un phénomène de sandhi : un changement de la consonne finale qui ne dépend que de l'environnement phonétique (comme en sanscrit), là où les mutations celtiques (et celle dans l'article de Merrill) dépendent aussi de l'environnement syntaxique.

Greenheart a écrit:
Officiellement, le français n'a pas de mutation.
Dans la réalité, les consonnes (et les voyelles) du français ne se prononcent pas toujours d'une seule manière et parfois le changement de prononciation dépend du mot qui précède ou du mot qui suit.
Mais en analysant le français à partir de la transcription API, et non pas de l'orthographe usuelle, peut-on toujours parler de mutation au même titre que dans les langues celtiques ? Pour la majorité des exemples, non. Il y a bien la palatalisation, par exemple sac /sak/ et son dérivé sachet /saʃɛ/, mais je n'ai jamais entendu décrire les alternances palatales des langues slaves (et gaéliques, d'ailleurs) comme des "mutations" sur le même plan que ce qui se passe en gallois, wolof et finnois, puisque cela se produit à l'intérieur du mot et non à la frontière entre plusieurs.

Greenheart a écrit:
Q (k) devient Q (k) +voyelle (cinq oranges).
Le Q est prononcé pareil dans ce cas... est-ce que le manuel sous-entend que cinq en isolation "devrait" être prononcé [sɛ̃] ?
(possible alsacianisme de ma part, puisque je prononce également vingt /vɛ̃t/ en toute occasion).

Greenheart a écrit:
La mutation typique serait celle du préfixe AD + consonne, dérivé de l'orthographe et de la prononciation latine, par exemple dans Accepter (Ad+capter ?), à supposer que les mots formant chaque partie du mot composé existent toujours, même transformés, séparément.
Je me permets de partir de cette remarque pour donner un exemple de mutation "officieuse" dans une langue : les consonnes initiales italiennes sont doublées (mais pas dans l'orthographe) après certains mots se terminant par une voyelle, qui se terminaient par une consonne en latin, dont AD justement. C'est pourquoi on a a casa /a kkasa/ "à la maison" mais la casa /la kasa/ "la maison" (c'est le raddoppiamento fonosintattico).

Je crois que accepter est un emprunt savant au latin (source), à cause du groupe -pt- interne qui normalement disparaît en ancien français, le dérivé régulier de ACCEPTARE serait acheter (source).
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Greenheart




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MessageSujet: Re: Tables de mutations comparées   Tables de mutations comparées EmptyLun 5 Aoû 2019 - 17:33

Mardikhouran a écrit:
La prononciation des finales françaises différente en liaison (comme voyelle nasale > voyelle orale + consonne nasale) serait à plus proprement parler un phénomène de sandhi : un changement de la consonne finale qui ne dépend que de l'environnement phonétique (comme en sanscrit), là où les mutations celtiques (et celle dans l'article de Merrill) dépendent aussi de l'environnement syntaxique.

...à ce stade de mes explorations, les mutations ne dépendent que de l'environnement phonétique : le breton (stellaire) fonctionne très bien sans mutation, et il n'y a aucun mot breton homographe ou homophone pour concurrencer une forme mutée bretonne.

Si l'on ajoute à cela que les mutations sont systématiquement classées en fonction de la manière dont la consonne non mutée se déplace dans l'espace de l'appareil vocal en fonction de la consonne ou la voyelle qui précède, indépendamment de toute notion grammaticale ou de syntaxe, cela me semble indiquer que l'idée que la mutation est déclenchée par la syntaxe ou la grammaire est un raisonnement à rebours (= la cause est prise pour l'effet, ou l'effet est pris pour la cause).

Par exemple, quand le manuel Assimil de Breton prétend que telle mutation est féminine, c'est évidemment faux puisqu'elle pourra ne pas survenir pour des mots féminins, et survenir pour des mots masculins. Ce qui se passe, c'est que tel mot féminin commence par tel consonne et utilise tel article qui dans ce cas de figure fait muter la consonne, et seulement dans ce cas de figure.

Le fait que le mot soit féminin (la grammaire) ne compte pas donc dans la mutation, et il se passe la même chose pour les particules verbales, les prépositions mutées etc. : les particules verbales sont imposées parce que par exemple le complément d'objet est en tête de phrase, ou le sujet ou je ne sais quel autre groupe de mot, et la particule sert à signaler cela.

Telle particule entraîne mécaniquement la mutation en question, et si elle ne le faisait pas, la phrase risquerait d'être équivoque parce que le breton risquerait de mal prononcer la particule verbale et l'interlocuteur ne l'entendrait plus. Donc le breton fera l'effort de ne pas muter certaines consonnes et laissera muter les consonnes non pas parce que la mutation est grammaticale, mais parce que la mutation, si elle avait lieu tout le temps, ou si elle n'avait pas lieu, l'empêcherait d'entendre l'élément grammaticale qui lui permet de comprendre la phrase.

Et ce mécanisme, je crois, existe dans toutes les langues, sans être forcément indiqué dans une grammaire ou transcrit dans l'orthographe, parce que les langues s'organisent différemment pour faire entendre leurs éléments grammaticaux, ou les déduire à l'oreille - et encore parfois différemment à l'écrit parce que toutes les langues ne sont pas transparentes grammaticalement ou orthographiquement.

Spoiler:

***

Mardikhouran a écrit:


Greenheart a écrit:
Q (k) devient Q (k) +voyelle (cinq oranges).
Le Q est prononcé pareil dans ce cas... est-ce que le manuel sous-entend que cinq en isolation "devrait" être prononcé [sɛ̃] ?
(possible alsacianisme de ma part, puisque je prononce également vingt /vɛ̃t/ en toute occasion).

Le même manuel mentionne que Q se prononce toujours K (je crois que j'ai rapporté cela à l'entrée QU / Q). Donc, si j'ai bien compris, les auteurs insistent dans ce tableau sur le fait qu'avec la liaison, il n'y a pas de pause entre la fin de "cinq" et le début de "orange".

"cinq oranges" se prononce "sinkoranj'" et non "sink' oranj'", ou si vous préférez "sinke oranje" avec des e muets.

Il faut que c'est un manuel qui a pour but d'éviter que les enfants ânonnent quand ils parlent ou lisent, c'est-à-dire éviter qu'ils ne lisent ou ne parlent pas d'une seule traite, un seule souffle, la phrase ou la proposition à lire. Les gens qui ne savent pas faire les liaisons vont à l'opposé parler de manière "hachées", en rajoutant des pauses ou des "e" muets là où ils ne devraient pas s'entendre.

***

Mardikhouran a écrit:


Greenheart a écrit:
La mutation typique serait celle du préfixe AD + consonne, dérivé de l'orthographe et de la prononciation latine, par exemple dans Accepter (Ad+capter ?), à supposer que les mots formant chaque partie du mot composé existent toujours, même transformés, séparément.
Je me permets de partir de cette remarque pour donner un exemple de mutation "officieuse" dans une langue : les consonnes initiales italiennes sont doublées (mais pas dans l'orthographe) après certains mots se terminant par une voyelle, qui se terminaient par une consonne en latin, dont AD justement. C'est pourquoi on a a casa /a kkasa/ "à la maison" mais la casa /la kasa/ "la maison" (c'est le raddoppiamento fonosintattico).

C'est une piste intéressante. Comme je l'ai dit dans mon poste, explorer les mutations officieuses internes aux mots - tout comme explorer les mutations officieuse à l'oreille dans les discours de telle ou telle langue, demande un travail considérable - de plusieurs années, je crois.

Mais heureusement, certains l'ont déjà fait, et il suffit de retrouver la trace de leur travaux : comment ils appellent cela exactement, et d'estimer ensuite à quel point leurs recherches sont fiables, par exemple en levant l'obstacle du jargon et des définitions qui désigneraient deux phénomènes identiques comme étant complètement différents.

Si comme je le soupçonne, les mutations sont un phénomène purement mécanique, qui pourrait se reproduire à l'identique quelque soit la langue, simplement parce que c'est toujours un être humain qui parle à un autre être humain, il faudra à chaque fois s'assurer que par exemple un T qui mute en D est bien prononcé "t" à la française et "d" à la française, et si l'API peut aider, encore faudra-il savoir si la source qui propose l'API ne se plante pas sur la manière dont il échantillonne le son du discours, ou s'il ne prend pas un son pour un autre faute de ne pas savoir le prononcer correctement, et/ou le reconnaître à l'oreille.

Et pour savoir d'expérience que par exemple un japonais ne distingue pas d'oreille les R et L, les O fermés et les O ouverts, les U, OU, Ü ou "e" muet français, je crois que la prudence s'impose à chaque fois que l'on devra prendre en compte n'importe quelle orthographe ou n'importe quel API de cet orthographe, en particulier quand on passe d'une langue à l'autre, voire au moyen d'une troisième langue.

***

Mardikhouran a écrit:


Je crois que accepter est un emprunt savant au latin (source), à cause du groupe -pt- interne qui normalement disparaît en ancien français, le dérivé régulier de ACCEPTARE serait acheter (source).

C'est possible, comme déjà dit plus haut, il y a un travail énorme d'exploration sur la question, et en plus il faut se concentrer sur la possibilité de mutation transcrite ou implicite. Or les gens qui rédigent les étymologies n'ont à ma connaissance aucune idée de la véritable prononciation des mots les plus anciens, et effectivement "acheter" pourrait très bien provenir du même mot à l'origine d"accepter", ce qui implique seulement deux "mutations" internes possibles au fil des siècles.

Spoiler:

***

> Wojnicz

L'API n'est pas fourni dans les pages que je résume de mes manuels, donc je ne me risquerais pas à ajouter de l'API alors que je n'ai pas de breton, ni de gallois, ni d'écossais maîtrisant l'API pour s'assurer que je n'ajoute pas d'erreurs à un contenu exact.

J'ajoute cependant du français parce que je suis français et après vérification que je ne me trompe pas sur le phonème, parce que nous sommes dans un forum en français et parce que cela permet d'éliminer les erreurs les plus grosses.

*

Par ailleurs, transcrire en API prend des heures, qu'il faut ajouter au temps de rédaction du post lui-même qui est déjà très long, et je n'ai simplement pas le temps de traduire systématiquement en API quand les auteurs des manuels eux-mêmes ne le font même pas. Donc je peux seulement te renvoyer aux ressources en ligne, à partir des exemples cités tirés des manuels.

*

Beaucoup de manuels (de Breton) que j'ai achetés et encore davantage de ressources web sont contradictoires et confus. Je me suis arrêté à ces manuels parce qu'ils ont au moins l'avantage d'être clairement présentés et que leur contenu semblent être fiables, et semblent permettre d'avancer. Je ne peux remplacer les auteurs en terme d'exhaustivité ou de contextes, donc, au-delà de ce que je poste, il faut consulter ces auteurs.

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