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Sujet: Aspects grammaticaux Ven 31 Mar 2017 - 19:48
J'ai besoin de votre aide.
En mundeze, j'ai un adverbe (jo) qui permet d'exprimer l'aspect accompli. Cela dit, ce qui est accompli n'est pas nécessairement tout récent. Même en français, dire "J'ai mangé" (me jo nyami en mundeze) peut très bien décrire une action qui a eu lieu il y a longtemps. Pour le passé récent, on peut utiliser l'adverbe teko (juste, à l'instant, à peine) qui correspond au français "venir de, finir de". Par exemple, me teko nyami (Je viens juste de manger).
À l'inverse, j'ai un adverbe qui permet d'exprimer l'aspect inaccompli, sans pour autant donner l'idée que l'action est imminente (l'imminence étant mieux rendue avec l'adverbe nero, qui signifie "presque, bientôt"). Cet adverbe en question est vo. me vo nyami = Je vais manger. preo me vo nyami = J'allais manger. Le truc c'est qu'on ne peut pas vraiment appeler ça un aspect "inaccompli". "Je mangeais / J'étais en train de manger" est aussi une action inaccomplie, puisqu'elle est en cours. Ici l'adverbe vo permet plutôt de dire que l'action n'a pas encore commencé, et va commencer dans un futur proche.
Si on pouvait faire la chronologie d'une action, il y a : *l'intention* > inchoatif > progressif > terminatif > accompli.
Ma question : existe-t-il un terme pour décrire le processus pendant lequel on a l'intention de faire l'action ? Si on devait donner un nom à cet "aspect", lequel pourrait-il être ?
Dernière édition par Djino le Sam 28 Nov 2020 - 19:00, édité 1 fois
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
Sujet: Re: Aspects grammaticaux Ven 31 Mar 2017 - 19:57
Bon je viens de trouver, ça sappelle l' "aspect prospectif"
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Ven 31 Mar 2017 - 22:28
Cet aspect est représenté en aneuvien par la particule ăk, lequel précède le plus souvent l'indicatif, mais peut, dans certains cas, précéder un verbe au subjonctif.
Le temps du verbe importe pas mal aussi ; à l'indicatif, on a un cas de figure pour le présent, et deux pour le passé, mais ces deux-là sont plus le résultat de la concordance des temps que d'une nuance sémantique :
da ăk spiys = il va manger da ăk spiysa = il allait manger da ăk spiysă tev ed neràpkad rokòmă fran qursuseve = il allait manger quand sa fille revint des cours.
Cette particule est issue du mot auk signifiant plan, projet, donnant par ailleurs aukad pour "intention". Raison pour laquelle on ne saurait traduire "il va pleuvoir" par a ăk lyzhen, mais plutôt par a mir lyzhen. S'il y a intention, pourquoi n'utilise pas le subjonctif ? Parce que le subjonctif est plutôt subordonné (c'est l'cas d'le dire) au sujet d'une proposition principale, dans des tournures comme : eg ere dœm tep da ăk puzéa àt posílaw = je pensais qu'il allait partir dans l'après-midi : l'indicatif en français, mais toujours un subjonctif derrière dœm en aneuvien). Toutefois, cette tournure est un peu lourdingue, et dans le langage "courant" (si on peut dire, beeen sûûr), on dirait et écrirait plutôt : eg ere dœm tep da puz àt posílaw.
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Dernière édition par Anoev le Sam 28 Nov 2020 - 13:44, édité 1 fois
Sujet: Re: Aspects grammaticaux Sam 1 Avr 2017 - 9:19
En elko, il n'y a pas de particule aspectuelle pour exprime cela, mais on utilise "sau" en ce sens.
"sau" sert d'abord à l'optatif, mais par extension il peut aussi avoir valeur de prospectif.
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Sam 28 Nov 2020 - 14:19
Dans la conjugaison, les aspects ne manquent pas.
Y a on va dire le postérieur, l'inchoatif, le progressif, le duratif, l'inaccompli et l'accompli. Certains d'entre eux se chevauchent ou s'englobent : l'inaccompli englobant tous les aspects qui ne sont pas accomplis. Y a une langue qui exprime avec force précision tout un tas d'aspects verbaux, c'est le kotava (E) : il n'en recense pas moins de 12 (excusez... du peu ) !
Quasiment toutes les langues font une distinction claire entre l'accompli et l'inaccompli ; elle le font de manièrent différentes : avec un participe passé (comme pas mal de langues indo-européennes, mais pas toutes), avec des verbes particuliers (langues slaves), avec une ou plusieurs flexions (préfixale englobée dans le temps en volapük, suffixale en aneuvien), par des particules détachées (en elko). Bref : à chacune sa méthode. Souvent, on utilise le terme de "parfait" pour exprimer cet accompli (perfect, perfecto et j'en passe). Dans une langue comme le français, on fait souvent une confusion entre l'aspect accompli et le temps passé, confusion entretenu avec le passé composé qui, dans le langage courant (pour ne pas dire "vulgaire") remplace outrageusement le passé simple. Le passé composé, comme le present perfect anglais, décrit un procès TERMINÉ dans le présent. On l'appelle passé en français, tout simplement parce que le processus a été entamé... dans le passé (ben oui : le commencement, dans notre monde se situe avant la fin).
Mais on trouve aussi l'expression du passé avec à la fois un aspect inaccompli. Le temps auquel on pense notablement dans pas mal de langues romanes, mais aussi ailleurs, eh bien c'est l'imparfait (chez moi, y en a trois : l'imparfait indicatif (itératif), l'imparfait participe (progressif) et l'imparfait subjonctif). Comme tout temps (présent, passé, futur) de l'aspect inaccompli a son équivalent dans l'accompli, eh ben l'imparfait a le sien : le plus-que-parfait (péqûpé, pour les aficionados), appelé pluperfect en anglais, mais existe aussi dans d'autres langues :
Pour "ils avaient aimé", on aura :
. igo bau wedu basa . en elko ili estis aminta en espéranto ilöfons en volapük ar ere klimar en aneuvien lu sì liamen en uropi al renayar en kotava.
À suivre. Après avoir évoqué les procès qui sont terminés, on évoquera (pas seul'ment moi : j'espère vos contributions dans vos idéolangues) ceux sur le point de commerncer. En français, on s'en tire avec des périphrases lourdes à l'envi, mais je parie qu'on s'en tire mieux dans nos idéolangues ; j'ai d'jà évoqué le kotava.
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Sam 28 Nov 2020 - 17:45
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
SATIGNAC
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Dim 29 Nov 2020 - 0:34
Anoev a écrit:
Dans la conjugaison, les aspects ne manquent pas.
Quasiment toutes les langues font une distinction claire entre l'accompli et l'inaccompli ; elle le font de manièrent différentes : avec un participe passé (comme pas mal de langues indo-européennes, mais pas toutes), avec des verbes particuliers (langues slaves), avec une ou plusieurs flexions (préfixale englobée dans le temps en volapük, suffixale en aneuvien), par des particules détachées (en elko). Bref : à chacune sa méthode. Souvent, on utilise le terme de "parfait" pour exprimer cet accompli (perfect, perfecto et j'en passe). Dans une langue comme le français, on fait souvent une confusion entre l'aspect accompli et le temps passé, confusion entretenu avec le passé composé qui, dans le langage courant (pour ne pas dire "vulgaire") remplace outrageusement le passé simple. Le passé composé, comme le present perfect anglais, décrit un procès TERMINÉ dans le présent. On l'appelle passé en français, tout simplement parce que le processus a été entamé... dans le passé (ben oui : le commencement, dans notre monde se situe avant la fin).
Mais on trouve aussi l'expression du passé avec à la fois un aspect inaccompli. Le temps auquel on pense notablement dans pas mal de langues romanes, mais aussi ailleurs, eh bien c'est l'imparfait (chez moi, y en a trois : l'imparfait indicatif (itératif), l'imparfait participe (progressif) et l'imparfait subjonctif). Comme tout temps (présent, passé, futur) de l'aspect inaccompli a son équivalent dans l'accompli, eh ben l'imparfait a le sien : le plus-que-parfait (péqûpé, pour les aficionados), appelé pluperfect en anglais, mais existe aussi dans d'autres langues :
Pour "ils avaient aimé", on aura :
. igo bau wedu basa . en elko ili estis aminta en espéranto ilöfons en volapük ar ere klimar en aneuvien lu sì liamen en uropi al renayar en kotava.
À suivre. Après avoir évoqué les procès qui sont terminés, on évoquera (pas seul'ment moi : j'espère vos contributions dans vos idéolangues) ceux sur le point de commerncer. En français, on s'en tire avec des périphrases lourdes à l'envi, mais je parie qu'on s'en tire mieux dans nos idéolangues ; j'ai d'jà évoqué le kotava.
En méhien: "ils avaient aimé" se dirait, en deux formes verbales: - Ante Q̆eyœls, au "péqupé" de l'indicatif, méhien proprement dit , avec le modificateur "ante" , plutôt "inaccompli" - Q̆ejurheols, l'antéparfait (indicatif) , original au méhien ( voir posts plus anciens) un aspect "accompli" dans le "passé du passé." -
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Agathtarin
Messages : 190 Date d'inscription : 29/01/2023 Localisation : La Terre
Sujet: Re: Aspects grammaticaux Ven 26 Mai 2023 - 11:49
Djino a écrit:
Ma question : existe-t-il un terme pour décrire le processus pendant lequel on a l'intention de faire l'action ? Si on devait donner un nom à cet "aspect", lequel pourrait-il être ?
Je me permets de proposer cette réponse : l'aspect perspectif.
Après, si dans "intention de faire l'action" tu insistes sur la notion d'intention en particulier, on a affaire à de la modalité affective. La modalité, c'est un moyen d'introduire de la subjectivité dans le discours (un moyen parmi d'autres). On peut donc tout à fait imaginer un mode verbal volitif, ou bien un marqueur adverbial volitif, qui connaisse un glissement sémantique : d'une simple intention, on passerait à un projet ; d'une idée dont la concrétisation ultérieure n'est que potentielle, on passerait à une perspective quasi certaine pour le futur ; d'un présent modal qui se projette sur le futur, on passerait à un futur a priori sans lien avec le présent – et soit dit en passant, on passerait d'une modalité affective à une modalité logique ou évaluative ; autrement dit, la subjectivité du discours diminuerait.
Enfin voilà : c'est à toi de décider si l'aspect en question aura une valeur modale dans ton idéolangue, ou non ! Quoi qu'il en soit, je te propose de l'appeler perspectif. Et concernant la forme des marqueurs de cet aspect, tu gagnerais à faire un parallèle avec celle d'un mode volitif, optatif ou même subjonctif ; de nombreuses langues naturelles, au cours de leur évolution, ont innové des paradigmes pour référer au futur (des aspects, des temps verbaux...) à partir d'un ancien paradigme modal.
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Aspects grammaticaux Ven 26 Mai 2023 - 12:31
Agathtarin a écrit:
Je me permets de proposer cette réponse : l'aspect perspectif.
Content d'te r'trouver ! L'aspect perspectif est une des deux utilisations (avec le futur proche) de la particule aneuvienne ăk :
C'est ben évident que, avec eg ăk hid strægen (je vais prendre le train), y a un procès non encore réalisé, mais en passe de l'être, dû à la volonté évidente de l'auteur. Par contre, dans a ăk lyzhen (il va pleuvoir), les nuages vont se répandre, certes, mais bien malin qui peut prétendre que c'est leur intention.
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Agathtarin
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Ven 26 Mai 2023 - 15:10
Anoev a écrit:
L'aspect perspectif est une des deux utilisations (avec le futur proche) de la particule aneuvienne ăk
Ah mais oui, cette bonne vieille particule ăk ! Elle m'avait donné du fil à retordre. Mais égare-moi d'un doute : le futur proche, n'est-ce pas un peu la même chose que l'aspect perspectif ?
En passant, n'y avait-il pas aussi une autre particule à l'emploi similaire ? Je crois me rappeler qu'il y a, en aneuvien, un futur proche et un futur très proche. Le choix entre l'un ou l'autre futur pourrait d'ailleurs constituer une variété dialectale de l'aneuvien ? Il y a un cas similaire en espagnol : le pretérito indefinido est souvent employé en Amérique latine, là où il est remplacé par le pretérito perfecto en Europe.
Anoev a écrit:
Par contre, dans a ăk lyzhen (il va pleuvoir), les nuages vont se répandre, certes, mais bien malin qui peut prétendre que c'est leur intention.
En tout cas, si j'ai bien compris, la particule ăk ne permet pas d'insister sur la volonté de l'agent du procès ? On peut donc dire qu'elle n'a pas de sens modal, ou pas expressément modal. Et qu'en est-il des deux autres particules du futur ? Il m'avait semblé que l'une apportait une certaine subjectivité, que n'avaient pas les deux autres.
Anoev a écrit:
Content d'te r'trouver !
Pareillement ! Je te prie de croire que mon absence, pendant ces trois mois, n'était pas volontaire.
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Ven 26 Mai 2023 - 17:25
Agathtarin a écrit:
En tout cas, si j'ai bien compris, la particule ăk ne permet pas d'insister sur la volonté de l'agent du procès ? On peut donc dire qu'elle n'a pas de sens modal, ou pas expressément modal. Et qu'en est-il des deux autres particules du futur ? Il m'avait semblé que l'une apportait une certaine subjectivité, que n'avaient pas les deux autres.
En gros, voici comment ça s'passe :
la VRAIE particule du futur, c'est mir elle se combine à toutes les flexions (parfait, présent, prétérit) et à tous les modes, exception faite du conditionnel, qui dispose déjà de la sienne (kjas). Si tu veux des détails pour l'indicatif, en voilà. Ăk se combine aussi bien avec un verbe au présent de l'indicatif : ka ăk spiys = elle va déjeuner ; qu'au prétérit ou au parfait (même sens pour l'instant, j'ai pas réussi à les départager, pour l'instant, seule la concordance des temps les départage) : ka ăk spiysă/ka ăk spiysa = elle allait déjeuner. enfin, dhep exprime l'imminence avec un verbe au présent : àt binòdak dhep rokòm = le concierge revient de suite. Ce même dhep exprime un passé immédiat devant un verbe au parfait : da dhep pùza = il vient de partir devant un verbe au prétérit : da dhep pùză tev... = Il venait de partir quand... (verbe au prétérit). D'où la nécessité de bien choisir entre ăk et dhep.
Dernier p'tit détail (et j'te laisse tranquille après ) : ăk + le participe présent exprime un procès à son amorce, à son début. ka ăk spiys = elle se dirige vers la salle à manger ka dhep spiys = elle s'assied pour déjeuner ka ăk spiysun = elle avale déjà la première bouchée ka spiysun = elle est en train de déjeuner.
Comme les particules VERBALES ne se combinent pas entre elles, on ne peut pas mettre ka ăk ere spiysun pour "elle commençait de déjeuner", mais ka ere enpèze spiysun.
Agathtarin a écrit:
Pareillement ! Je te prie de croire que mon absence, pendant ces trois mois, n'était pas volontaire.
T'en fais pas, j'suis pas aux RG. Mais on a déjà compté ici, des disparitions aussi regrettables qu'inexpliquées. Ils ne sont jamais r'venus (Bedal, Fox, etc).
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Agathtarin
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Dim 28 Mai 2023 - 18:31
Ok, je suis fixée. Merci !
Il faudra que je trouve le temps pour me replonger dans ta conjugaison, un de ces quatre.
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aspects grammaticaux Dim 28 Mai 2023 - 20:39
Agathtarin a écrit:
Ok, je suis fixée. Merci !
Il faudra que je trouve le temps pour me replonger dans ta conjugaison, un de ces quatre.
Voici, en gros, une espèce de panorama. Les liens vers les différentes formes (modes, voix, etc), ne manquent pas. C'est pas parfait (d'toute façon, ça le s'ra jamais, ça peut pas l'être), mais ç'a pas mal évolué depuis les origines (voir même aussi là).
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Aspects grammaticaux
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