|
| Ɣu (juñ han áepohanah) | |
|
+3Emanuelo Bedal Mardikhouran 7 participants | |
Auteur | Message |
---|
Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Dim 5 Juil 2015 - 10:46 | |
| - Spoiler:
kamáo kan tíoñi. je pense que c'est assez difficile ... je sais pas si c'est le modal ou le verbe que je dois mettre au passé... _________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Dim 5 Juil 2015 - 11:24 | |
| La réponse : - Spoiler:
Kamáe háka tíoñi
Et la correction : - Spoiler:
Il fallait utiliser la forme conjointe du verbe "être" au passé, c'est à dire háka ou hat, je n'ai pas précisé le degré d'éloignement. Là, tu as conjugué deux verbes, le modal et "être".
- bedal a écrit:
- je sais pas si c'est le modal ou le verbe que je dois mettre au passé...
Moi non plus... Je me demande si je ne vais pas faire du passé des modaux un irréel, comme en anglais ; mais cela ne m'en rapprocherait-il pas trop ? Certes, la dérivation passé>irréel semble logique en regard du français ("si j'avais") et d'autres langues encore que j'oublie, mais ne puis-je pas faire autre chose en conjoignant deux verbes à différents temps ? | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Lun 6 Juil 2015 - 20:25 | |
| Je suis en train de réfléchir à cette histoire de modaux au passé... en fait, cette flexion aurait un véritable sens d'accompli, ojótou signifiant alors "je voulais, mais maintenant je ne veux plus". - Pour voir la suite, qui aurait parasité le reste du message, cliquez ici:
Là où pour les autres verbes, l'usage du passé récent ou lointain n'impliquerait rien de tel, simplement un point de vue sur l'action placé dans le passé. D'où le contraste entre trois phrases qui ont la même traduction en français :
- Tajóut váeɣata púotahe Ñíklistohka. "Elle voulait (recevoir) un radiateur pour Noël".
C'est le verbe conjonctif -vaeɣ "recevoir" qui prend la flexion de passé lointain. Elle voulait un radiateur, et elle l'a eu, ou bien non mais elle le veut toujours. Le Noël considéré est placé dans le passé.
- Tajóutou váeɣe púotahe Ñíklistohka.
C'est le modale qui prend l'inflexion passé, et il est bien clair qu'elle ne désire plus ce radiateur maintenant. Le Noël considéré est dans le futur.
- Tajóutou váeɣata púotahe Ñíklistohka.
C'est la fête, on a deux inflexions passé ! La perspective temporelle est dans le passé lointain, et l'aspect est accompli : elle voulait ce radiateur à l'époque, mais abandonna l'idée avant la date fatidique. Le Noël est passé.
Maintenant, au futur...
- Tajóut hun váeɣe púotahe Ñíklistohka. "elle voudra (recevoir) un radiateur pour Noël"
La différence avec la phrase au présent, Tajóut váeɣe púotahe Ñíklistohka, est que le locuteur tire des plans sur la comète et imagine qu'elle voudra un radiateur pour Noël. Il croit ce qu'il veut, je ne juge pas. Bon, en vrai, le futur en ɣu a le plus souvent une valeur de conséquence. Il a certainement apporté des raisons de croire dans la phrase précédente, comme Tan pýkon nop "il fait froid en hiver".
- Tajóutou hun váeɣe púotahe Ñíklistohka. "elle aura voulu un radiateur pour Noël"
Mince, un futur antérieur ! J'aurais dû m'y attendre, puisqu'il s'agit d'un futur accompli. Notez la nuance tout de même : là encore, elle aura abandonné l'idée avant de recevoir ses cadeaux.
Beaucoup de tests à faire encore, mais je vais laisser reposer la syntaxe un peu. Retour à la morphologie avec le reste de la flexion des verbes ! Verbes, suite et fin (?)Préfixes sujetsLes préfixes sujets sont, avec les consonnes entre parenthèse pour éviter le hiatus quand le verbe débute par une voyelle : 1sg : V(n)- 2sg : ka(t)- 3sg : ta(t)- 1pl : ny(h)- 2pl : ki(h)- 3pl : tu(v)- impératif : tu(h)- impersonnel (=passif) : o(v)- (l'usage des deux derniers préfixes sera expliqué plus tard, c'est de la syntaxe, et je vous ai déjà ennuyés avec les verbes modaux plus haut .) Remarques :
- Le V- dans la ligne "1sg" signifie que la voyelle du préfixe sera une copie de la première voyelle du radical (premier élément d'une diphtongue). Ainsi, akále "je mange"1, ynýsat2 "j'aime" (de -ýsa), osoutméni3 "j'écoute".
- Les préfixes de la 3pl et de l'impératif ne diffèrent qu'en cas de liaison. De même, la 1sg et l'impersonnel d'un verbe à première voyelle o.
Infixes objetsIl y a sept personnes distinctes (je compte l'impersonnel) dans les préfixes sujets, mais seulement... deux pour les infixes objets : - z- : 1sg- o(t)- (2nd élément de diphtongue) : 1pl et 2pl.Ils se placent entre le préfixe et la base verbale, remplaçant les éventuelles consonnes épenthétiques. Tazmóɣe "il me voit", yotýsat "je vous aime", tuotlózi "ils nous/vous poussent". Comment faire pour les autres personnes ?
- 3sg, 3pl, impersonnel : Les déictiques viennent à la rescousse ! Pour la 3sg et la 3pl, on utilise les démonstratifs en position d'objet, ou l'article ei/i (sg/pl), pour remplacer un nom déjà présenté dans le discours. Quand le nom n'a pas encore été introduit, ou bien est inconnu (=impersonnel), on utilise ki (invariable en nombre). Ei/i et ki ont des déclinaisons légèrement irrégulières, ils auront droit à leur propre chapitre.
Omóɣe eiva "je le vois", kasýni kim "tu bois (quelque chose)", tupýni im "ils les tordent".
- 2sg : rien. Oui, vous avez bien lu, un verbe transitif utilisé seul sera compris comme ayant un objet de 2sg !
Ecnét "je te parle", nyhápes "nous te soignons".
- Confusion 1pl/2pl : je crois que le contexte suffira.
Les infixes remplacent les objets, certes. Mais un objet peut être à deux cas : bénéfactif et patientif. Que faire quand un verbe prend deux arguments, par exemple "Ils te donnent à nous" ? Peut-être qu'une agglutination... mais je n'en sais rien encore. Pour le réfléchi, il n'est pas permis de dire * izpitéluvi "je me lave". Il faudra dire ipitéluvi aesuhúnah "je lave mon corps". Par contre nyopitéluvi ne peut signifier que "nous vous lavons", jamais "nous nous lavons". Contexte ! Suffixes de tempsJe croyais que ce serait plus simple. Mais non. Voici les trois temps de base, avec variantes : présent : - i (consonne), -e ( k, ɣ, h, l), -t (voyelle) - s (voyelle, avant une syllabe contenant une occlusive) passé récent : - kV (voyelle), - o (consonne), - ez le suffixe -ez s'utilise pour quelque verbes en consonne qui ont un sens statif ou de changement d'état : - pnañ "savoir", - ɣos "se dépêcher". passé lointain : - kat (voyelle), -ata (consonne monosyllabique), -at (consonne plurisyllabique) Ces temps sont absolus : ils placent un événement sur une échelle de temps relative au moment de l'énonciation. Ainsi, dans un récit, on utilisera le passé récent ou lointain selon que l'histoire date d'hier ou d'il y a dix ans. Le récent peut normalement aller jusqu'à un mois en arrière, sauf quand il s'agit d'un événement qui a marqué à vie le locuteur. Autres modes (dont je suis en train d'explorer les usages)Le conjonctif s'utilise devant les verbes modaux (et peut-être l'auxiliaire futur). Il se forment avec la base propre à chaque temps, dépouillé de ses préfixes et infixes. Les subjonctifs se forment avec les préfixes possessifs sur les infinitifs. Ces derniers consistent en la base nue du verbe+un préfixe. Exemple : l'infinitif temporel du verbe -ak est pohák. Au subjonctif, il fera donc aepohák, kapohák, tapohák, etc. ConclusionLa prochaine fois, je ne vous promets pas que le post sera moins long. Comment diriez-vous "je t'aimais" en ɣu ? 1, 2, 3 : voir le paragraphe sur les infixes objets pour la vraie glose... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Lun 6 Juil 2015 - 21:43 | |
| Faudra que je prenne le temps de lire tout ça, ça fourmille d'idées et d'innovation - Mardikhouran a écrit:
- 2sg : rien. Oui, vous avez bien lu, un verbe transitif utilisé seul sera compris comme ayant un objet de 2sg !
J'aime beaucoup ce point là, belle trouvaille ! - Mardikhouran a écrit:
- Comment diriez-vous "je t'aimais" en ɣu ?
- Après 3 minutes de lecture :
ynýsakat ?
|
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Lun 6 Juil 2015 - 21:57 | |
| - Atíel a écrit:
- Mardikhouran a écrit:
- 2sg : rien. Oui, vous avez bien lu, un verbe transitif utilisé seul sera compris comme ayant un objet de 2sg !
J'aime beaucoup ce point là, belle trouvaille ! Je me suis inspiré d'une case du tableau des suffixes possessifs du mwotlap ; à la base, déjà, je voulais une conjugaison un peu défective. - Atíel a écrit:
- Mardikhouran a écrit:
- Comment diriez-vous "je t'aimais" en ɣu ?
- Après 3 minutes de lecture :
ynýsakat ?
Très bien ! Maintenant, si tu parles à ton ex que tu as jetée il y a deux semaine, ce serait - Spoiler:
ynýsaka
, bien sûr | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Lun 6 Juil 2015 - 22:01 | |
| - Mardikhouran a écrit:
- Atíel a écrit:
- J'aime beaucoup ce point là, belle trouvaille !
Je me suis inspiré d'une case du tableau des suffixes possessifs du mwotlap ; à la base, déjà, je voulais une conjugaison un peu défective. C'est quand même une trouvaille : je ne connaissais pas cette langue (et donc encore moins sa grammaire) ! |
| | | Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 8:32 | |
| si je comprends bien: - Spoiler:
2e psg en objet donc pas d'infixe objet:
ynýsakat (passé lointain)
_________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 9:11 | |
| - bedal a écrit:
- si je comprends bien:
- Spoiler:
2e psg en objet donc pas d'infixe objet:
ynýsakat (passé lointain)
Ce système doit convenir puisque vous l'utilisez bien ! Un eospéle mískam múhti ! E kitíklut nátah ?-spel (vt) : préparer, cuisiner, faire míska : tarte múhti : citron -tíklu (vt) : aimer, apprécier nat : démonstratif proche en, e : particule interrogative Facile ? Eh bien, débrouillez-vous pour me répondre (la négation d'un verbe est veos placé immédiatement après lui). | |
| | | Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 9:19 | |
| - Spoiler:
nytíklut veos kim
_________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 9:24 | |
| - bedal a écrit:
- Spoiler:
nytíklut veos kim
C'est trèèès brutal. Tu viens de dire "nous n'apprécions rien/jamais" - explications:
ki est le pronom générique "quelque chose", alors que je vous avais posé une question spécifique "ceci"
| |
| | | Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 10:46 | |
| - Mardikhouran a écrit:
- bedal a écrit:
- Spoiler:
nytíklut veos kim
C'est trèèès brutal. Tu viens de dire "nous n'apprécions rien/jamais"
- explications:
ki est le pronom générique "quelque chose", alors que je vous avais posé une question spécifique "ceci"
je croyais que kim était une forme de pronom neutre... bon, alors - Spoiler:
nytíklut veos nátah
convient il ? _________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 12:33 | |
| - bedal a écrit:
je croyais que kim était une forme de pronom neutre...
bon, alors - Spoiler:
nytíklut veos nátah convient il ? Neutre dans le sens où le référent est indéterminé. On ne peut pas s'en servir pour quelque chose dont on a déjà parlé. C'est bon ! Mais, Kaklúɣe he kíke. "Tu rates quelque chose". | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 18:57 | |
| - Allez hop :
Nytíklut veos mískao múhti.
|
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 19:15 | |
| - Atíel a écrit:
- Allez hop :
Nytíklut veos mískao múhti.
C'est que vous voulez me vexer ! En joignant ta réponse et celle de bedal, on arrive à quelque chose de bon : tu as le bon vocabulaire, et bedal a utilisé le bon cas... Car en effet, une fois que tu n'apprécies pas quelque chose, c'est négatif pour l'objet ! D'où patientif au lieu de bénéfactif. Je suis content, aujourd'hui je n'ai rien fait d'autre que d'augmenter le vocabulaire. +40 mots ! Pour 550 traductions françaises. Un petit aperçu : klémak (-u, -on), n. : tueur à gages (de - klem "tuer") zavné, adj. : vrai, véritable (de zav "univers") -knési oní, v. : dormir trop longtemps pahávyl (-u, -on), n. : va-t'en-guerre, belliciste -zel vaɣ, v. : abandonner, se désintéresser de (de -zel "jeter") lóhtao (-vu, -kon), n. : couple homosexuel féminin (de lok "paire" et tao "femme") | |
| | | Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 19:19 | |
| - Mardikhouran a écrit:
- Atíel a écrit:
- Allez hop :
Nytíklut veos mískao múhti.
C'est que vous voulez me vexer ! En joignant ta réponse et celle de bedal, on arrive à quelque chose de bon : tu as le bon vocabulaire, et bedal a utilisé le bon cas... Car en effet, une fois que tu n'apprécies pas quelque chose, c'est négatif pour l'objet ! D'où patientif au lieu de bénéfactif.
justement j'avais pas utilisé le bon cas j'avais écrit "natah", alors que c'est "nate" au patientif ... _________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mar 7 Juil 2015 - 19:29 | |
| - bedal a écrit:
- j'avais écrit "natah", alors que c'est "nate" au patientif ...
Je pensais à la réponse d'avant, quant tu avais mis kim. | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mer 22 Juil 2015 - 18:29 | |
| J'avais dans l'idée de traduire en ɣu un couplet tiré d'une vieille série télé, eu égard à sa poéticité en VO. Il me manque encore beaucoup de mots, et je ne désire pas recommencer les erreurs du greedien (traduire un poème avec un vocabulaire ad hoc) ; aussi attends-je que le lexique grandisse organiquement, afin d'avoir plus d'options lors de la traduction. Cependant, le dernier vers est déjà à ma portée : Fire, walk with me. (feu, marche avec moi) Le placement des accents sur les monosyllabes donne un rythme tout à fait à propos : à la fois ordre et invitation. En ɣu c'eût été : As, tutohóp zatáh áepon. Problèmes :
- C'est un calque complet.
- C'est trop long.
- Le placement des accents est nul.
Mais que faire ? Le verbe "marcher" est dissyllabique, le préfixe impératif est obligatoire (même en utilisant une forme conjonctive par licence poétique, j'aurais droit à la syllabe supplémentaire du suffixe de temps : tohópi), et le pronom personnel est dissyllabique même après réduction. La solution, étrangement, m'est apparue en quelque sorte grâce à l'anealruc - Vilko a écrit:
- L'anealruc a ses petites bizarreries. Par exemple, il a deux verbes pour dire "venir" : soora pour venir à plusieurs, tuut pour venir seul. In ge soora signifie "je suis venu accompagné".
Premier réflexe : modifier le verbe "marcher" avec un affixe sémantique signifiant "avec qqun d'autre" (comme il en existe déjà : -oso et -men pour une action respectivement mal faite ou faite avec attention). Le sens spécifique "avec moi" serait laissé au contexte... ... mais attendez, non ! Il a déjà été établi qu'un verbe sans complément exprimé sous-entend un objet de 2ème personne singulier. "Marcher" est intransitif, me diriez-vous. "Feu, marche-toi" ne voudrait rien dire. Oui, mais j'envisage d'étendre ce suffixe à tous les verbe, y compris transitifs, et je voulais une certaine régularité dans l'usage des suffixes. La solution : quand on dit "faire quelque chose avec quelqu'un", on rajoute un participant à l'action, même si en français ça n'est qu'un complément circonstanciel d'accompagnement, qui est facultatif. Si on veut le rendre central, il existe dans certaines langues quelque chose appelé applicatif (def 3) promouvant un participant périphérique. Ainsi, je peux même utiliser les infixes objets sur des verbes normalement intransitifs ! Applicatif comitatifLe préfixe ma(h)- peut s'appliquer à tout verbe, et signifie "faire l'action avec qqun" où "qqun" est un complément au bénéfactif. Exemples : Amatohópi íva "je marche avec eux" (la voyelle du préfixe est copiée sur la 1ps, comparez otohópi "je marche") Nymatohópi "nous marchons avec toi" (pas d'infixe objet=complément de 2ps) Kimaztohópi "vous marchez avec moi" Kimaotohópi "vous marchez avec nous" (les infixes objets méritent ici bien leur nom : ils se placent après l'applicatif, et non après le préfixe sujet comme on le voyait dans les verbes simples) Je suis encore en train d'explorer la syntaxe ; par exemple comment faire lorsque le complément d'un verbe transitif simple est déjà au bénéfactif, comme c'est le cas des verbes de perception ? Amamóɣe íva éiva, est-ce "avec lui je les vois" ou "avec eux je le vois" ? Je devrais peut-être considérer l'ordre des mots. ConclusionJe traduis la phrase en : As, tumaztohópCe qui donne un schéma accentuel : '---' améliorable avec un accent secondaire sur le -ma- : '-'-' (autorisé, comme le préfixe est entouré de deux syllabes atones). Voulez-vous un enregistrement, ou bien êtes-vous convaincu par mes dires quant à l'euphonie de la chose ? | |
| | | Eweron
Messages : 588 Date d'inscription : 06/07/2014 Localisation : Dans une galaxie lointaine, très lointaine...
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mer 22 Juil 2015 - 18:50 | |
| Je suis convaincu par tes dires quant à l'euphonie, mais pour éviter de me tromper sur le rendu final, j'aimerais bien entendre une phrase en ɣu ! | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Mer 22 Juil 2015 - 19:10 | |
| | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Dim 30 Aoû 2015 - 13:15 | |
| Beaucoup de développement a pris place en ɣu durant mes congés (j'ai tenu mon journal dans cette langue exclusivement, ce qui m'a donné +70 mots, la coordination des phrases et des expressions figurées). Je vais continuer la présentation de cette langue, avec aujourd'hui la morphophonologie (les lois phonétiques ont la cote en ce moment.) Modifications phonétiques Tout d'abord, un petit rappel de la phonotactique (structure de syllabe permise) : - Code:
-
Groupes initiaux permis : sp st sc sk pl tl cl kl tm cm km pn tn cn km pñ tñ cñ kñ vj
Groupes finaux permis : aucun
Groupes médiaux : Fricative sonore + nasale, occlusive, latérale Fricative sourde + occlusive Occlusive + nasale, latérale Nasale + latérale
Jamais de géminées. Durant la dérivation et la composition, certains groupes interdits peuvent apparaître. Il seront résolus de plusieurs façons :
- Un /l/ ne peut finir une syllabe à l'intérieur d'un mot. Donc, devant consonne, il deviendra le second élément d'une o-diphtongue.
Exemple : sel "mer"+a/toɣ (augmentatif) = aseotóɣ. Si la voyelle précédente était déjà une diphtongue, son second élément s'efface. Exemple : tael "fille"+paháv "guerre" = táopahav "enfant de sexe féminin né des conséquences de la guerre ; baby-boomer ; orphelin ; produit de viol"
- Les occlusives et les fricatives sourdes prennent la prononciation de l'un l'autre selon les correspondances suivantes :
Occlusives | Fricatives sourdes | p | h | t | s | c | s | k | h | Une fricative sourde devant /l/, une nasale ou une fricative sonore, et derrière une autre fricative (sonore ou sourde), se changera soit en /k/ soit en /t/ (suivant le tableau). Exemples : opôtah"payant"+-vel (négation) = opôtakvel ; ñaɣós "soif de sang" donne au collectif ñaɣótle ; os "tas"+hot "grand" = óskot "beaucoup" Une occlusive se change en la fricative correspondante devant une autre occlusive. Exemples : aník "lac" au locatif donne aníhka ; pouc "os" + taɣí "dos" = póustaɣi "épine dorsale". Lors d'une combinaison occlusive+fricative sourde, les deux consonnes échangent leur mode d'articulation. Exemple : muet "reptile" + huh "eau" = múeskuh
- Comme /l/, les nasales ne peuvent finir une syllabe dans un mot (les combinaisons nasale+l sont considérées comme des initiales de syllabe). Elles disparaissent devant consonne (sauf /l/, comme dit précédemment) en allongeant la voyelle précédente (diphtongues comprises). Ce changement n'est pas noté dans l'orthographe, sauf si la voyelle porte un accent : dans ce cas, elle gagne le circonflexe.
Exemples : ɣájam "électricité"+ -si (adjectif) = ɣájasi "électrique" avec le second /a/ allongé ; viem "sœur" + pápa "mère" = vîepapa "tante maternelle" (les composés prennent l'accent sur le premier terme). Le circonflexe signale que la voyelle est à la fois longue et accentuée avec un ton descendant. Il s'agit d'une réforme récente, voici la correction de la conjugaison du verbe être :
- Verbe être:
| Présent | Passé récent | Passé lointain | Futur | 1sg | an | âka | ât | un | 2sg | kan | kâka | kât | kun | 3sg | tan | tâka | tât | tun | 1pl | nýhan | nŷka | nŷkat | nyhún | 2pl | kíhan | kîka | kîkat | kihún | 3pl | túvan | tûka | tûkat | tuvún | Conjonctif | han | hâka | hât | hun |
Petit exercice : corrigez ces mots, si besoin est, selon les règles exposées plus haut : tíhsol ; úmpal ; ǿspouc ; héñlahas ; tóltamos ; túñtahle ; stúvma ; mujónma ; mákka ; kúsma ; vóthuh ; háptin
Dernière édition par Mardikhouran le Dim 30 Aoû 2015 - 15:50, édité 1 fois (Raison : "second" et "premier" ne sont pas la même chose...) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Dim 30 Aoû 2015 - 15:15 | |
| - Mes réponses :
tíhtol ûpal ǿspouc (pas de changement) héñlahas (pas de changement) tóutamos tûtakle stúvma (pas de changement) mujôma máhka kútma vóskuh háhtin
J'avoue avoir un peu galéré sur certains mots. Et j'aurais aussi quelques questions :
- Je ne suis pas sûr de comprendre « Elles disparaissent devant consonne (sauf /l/, comme dit précédemment) en allongeant la voyelle précédente (diphtongues comprises). Ce changement n'est pas noté dans l'orthographe, sauf si la voyelle porte un accent : dans ce cas, elle gagne le circonflexe » au vu de ton exemple « viem + pápa = vîepapa ». Si quelle voyelle porte un accent ? Celle d'après ? Dans ce cas je me suis sûrement planté dans l'exercice.
- Dans « opôtah+ -vel = opôtakvel », comment est prononcé le groupe ˂kv> ? Plutôt /gv/, plutôt /kf/, ou autre ?
- « Lors d'une combinaison occlusive + fricative sourde, les deux consonnes échangent leur mode d'articulation. » : ça existe dans des langues naturelles ?
Sinon, le hasard faisant bien les choses, je travaillais justement sur... les groupes médiaux de l'idéolangue sur laquelle je suis en train de travailler ! Et moi aussi, j'ai été charmé par les phénomènes régressifs (enfin, tu vois ce que je veux dire ^^). Je posterai la phonologie bientôt (aujourd'hui ?), car je serais curieux d'avoir ton avis dessus |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Dim 30 Aoû 2015 - 15:27 | |
| Tu as tout juste. - Atíel a écrit:
- Je ne suis pas sûr de comprendre « Elles disparaissent devant consonne (sauf /l/, comme dit précédemment) en allongeant la voyelle précédente (diphtongues comprises). Ce changement n'est pas noté dans l'orthographe, sauf si la voyelle porte un accent : dans ce cas, elle gagne le circonflexe » au vu de ton exemple « viem + pápa = vîepapa ». Si quelle voyelle porte un accent ? Celle d'après ? Dans ce cas je me suis sûrement planté dans l'exercice.
Oups, c'est peu clair en effet, je voulais dire "la voyelle accentuée dans le mot final". Parfois, l'accent se déplace, s'efface, etc. Mais tu ne t'es pas trompé. - Atíel a écrit:
Dans « opôtah+ -vel = opôtakvel », comment est prononcé le groupe ˂kv> ? Plutôt /gv/, plutôt /kf/, ou autre ?
[*] Je me suis rendu compte que je prononçais naturellement /gv/. Une nouvelle règle allophonique serait : "les occlusives sourdes deviennent sonores au contact de fricatives sonores". - Atíel a écrit:
« Lors d'une combinaison occlusive + fricative sourde, les deux consonnes échangent leur mode d'articulation. » : ça existe dans des langues naturelles ?
L'e phénomène complet est "occlusive+fricative==>fricative+fricative==>fricative+occlusive". Désolé, j'avais fait un raccourci. - Atíel a écrit:
Sinon, le hasard faisant bien les choses, je travaillais justement sur... les groupes médiaux de l'idéolangue sur laquelle je suis en train de travailler ! Et moi aussi, j'ai été charmé par les phénomènes régressifs (enfin, tu vois ce que je veux dire ^^). Je posterai la phonologie bientôt (aujourd'hui ?), car je serais curieux d'avoir ton avis dessus Une nouvelle idéolangue ? Chic chic chic ! | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Jeu 22 Oct 2015 - 16:52 | |
| La manière de former le pluriel et le collectif, récemment, ne me satisfit plus. La distribution des suffixes permettait de départager neuf classes de noms, qui du fait de l'accord avec les adjectifs pouvaient être qualifiés de "genres". Cependant, toutes les langues que je connais avec autant de genres ont aussi une marque au singulier. En plus, la distribution des suffixes était aléatoire. Sur quelles bases sémantiques certains suffixes (comme -es, -jes) se retrouvaient-ils dans le pluriel de plusieurs classes ? Pourquoi -le était-il à la fois pluriel (pour les parties du corps) et collectif (pour les outils) ? Pourquoi avoir une classe seṕarée pour les livres et l'art ? J'aurais pu me dire "c'est parce que je l'ai créé ainsi et que ça me plaît". Mais non. Ce qui me plaît, c'est aussi quand on peut entrapercevoir l'histoire ancienne d'une langue dans ses formes contemporaines. Et meêm si je n'y ai pas de diégèse, je ne me sens pas "propre" si je ne justifie pas une telle irrégularité. Aussi ai-je divisé l'"histoire ancienne" du ɣu en trois stades, expliquant l'origine des affixes. Puis j'ai un peu réarrangé le tableau, en profitant pour réduire les classes "objets manufacturés" et "objets naturels" en une seule, appelée "tout le reste", et en ajoutant les régularités découvertes durant la constitution du vocabulaire (en italique gras).
- Stade 1 : seuls les noms animés se déclinent en nombre, et n'ont pas de collectif, seulement deux pluriels : en *-vuo tiré des pronoms pour signifier un grand nombre, et un pluriel dit "associatif" en *-lē pour traduire "et ceux qui vont d'habitude avec" (comme dans pápale "ma mère et ses amies").
Les noms massifs possèdent un paucatif tiré d'un ancien diminutif, *-kin.
- Stade 2 : un certains nombres d'adjectifs commence à se suffixer aux noms pour signifier un plus grand nombre formant un groupe, comme "embouqueté", "en tribu/bande", "pareil" ; puis le pluriel associatif commence à être utilisé avec les outils pour signifier "outil et ce qui est nécessaire à son usage". Les contenants, pour exprimer un collectif, utilisent un augmentatif en *-xat.
- Stade 3 : d'autres adjectifs sont suffixés pour exprimer le concept de "grand nombre non-groupe", comme "coupé/fauché", "pareil" (cette fois-ci sur d'autres noms) et "plusieurs".
Ensuite, tous ces adjectifs fusionnent aux noms et forment des paradigmes, qui sont par la suite appelé "genres" lorsque les adjectifs épithètes commencent à s'accorder
classe | pluriel | collectif | parties du corps, ornementations | -ik -ek -k (après -i) | -le -e (après -l) | êtres vivants mobiles (animaux, humains) |
| -on -kon | êtres vivants immobiles (champignons, plantes, éponges) | -ik -ek -k (après -i) | -il -el -l (après -i) | contenants, lieux | -es -jes | -at -hat | outils, capacités, sentiments | -at -sat | -le -e (après -l) | livres, art, matériel d'expression | -es -jes | -on -kon | tout le reste | -es -jes | -at -sat | noms massifs, états | -in -kin | ∅ |
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Jeu 22 Oct 2015 - 18:32 | |
| J'aime bien ta rigueur qui te pousse à justifier ces "petits" détails-là ! Ce n'est jamais vraiment plaisant de revenir sur un point établi depuis longtemps, mais je connais la satisfaction que l'on en tire une fois que tout s'accorde à nos yeux. Maintenant, reste à actualiser la page sur Idéopédia |
| | | Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) Jeu 22 Oct 2015 - 18:34 | |
| Tu construis des pluriels sur des noms massifs... Pour exprimer quoi précisément? | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Ɣu (juñ han áepohanah) | |
| |
| | | | Ɣu (juñ han áepohanah) | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |