Deux environnements...

Ce dictateur raconte vraiment n'importe quoi ! Pendant des années, le gouvernement dictatorial a interdit qu'on fasse des recherches au large de Valparaiso, pour retrouver l'épave du Nakol et son contenu. Heureusement, la bête (Pinochet) est morte*. Des fouilles sous-marines ont pu être entreprises. Quid des prétendues armes ? Rien du tout. Sinon, ce n'était pas dans l'intérêt de faire payer au peuple chilien le crime de la marine de Toribio Merino Castro. Donc, encore un coup, c'est du n'importe quoi, une fois de plus, au sujet des armes de destruction massive. Le gouvernement aneuvien fera plutot des opérations souterraines, sapant l'appareil du gouvernement ennemi, et/ou favorisant des évasions de prisonniers politiques. Autre actions, également, exfiltration (enlèvement) de civils de haut rang favorables au régime et échange avec des agents aneuviens capturés par la DINA en territoire chilien.

Sinon, la guerre s'arrête dès l'investiture de Patricio Aylwin (1990) mais des relations diplomatique ne seront pas renouées tant que Pinochet restera chef suprême de l'armée chilienne (en 1998).



*Nechtyyr dæna, affiché sue les écrans urbains aneuvien le soir du jour de sa mort, en 2006.

Anoev a écrit:

Le gouvernement aneuvien fera plutot des opérations souterraines, sapant l'appareil du gouvernement ennemi, et/ou favorisant des évasions de prisonniers politiques. Autre actions, également, exfiltration (enlèvement) de civils de haut rang favorables au régime

Autrement dit, le gouvernement aneuvien organisera des actions terroristes sur le territoire chilien. Un prétexte en or pour justifier une intervention militaire US en Aneuf.

Anoev a écrit:

Sinon, la guerre s'arrête dès l'investiture de Patricio Aylwin (1990) mais des relations diplomatique ne seront pas renouées tant que Pinochet restera chef suprême de l'armée chilienne (en 1998).

Il était plus difficile, en effet, de démoniser Patricio Aylwin que Pinochet. Au Mnar, les cybersophontes vont utiliser le fait qu'il est plus difficile de démoniser la jeune et jolie princesse Modesta, qui ne rêvait que d'aller étudier à Harvard, que son père, le sanguinaire roi Andreas, afin d'essayer de normaliser leurs relations avec le reste du monde, et éviter la guerre avec les Etats-Unis. Ça marchera... ou pas, on verra bien !

Vilko a écrit:

Autrement dit, le gouvernement aneuvien organisera des actions terroristes sur le territoire chilien. Un prétexte en or pour justifier une intervention militaire US en Aneuf.

Ben tiens ! On peut pas comparer l'enlèvement (et même l'exécution) d'un ponte de la DINA, en temps de guerre, provoquée de la manière qu'on sait (par un véritable carnage de masse) avec ce qui s'est passé à la gare de Bologne dans les années '80 en Italie, à Munich à l'Oktoberfest un peu plus tard ou bien la tuerie du Bataclan, qui eux sont de véritables actes terroristes. Les soldats aneuviens de l'ombre, qui ont payé de leur vie, souvent ont le respect de la Nation aneuvienne, pour avoir vengé le massacre du NAKOL*.


Par ailleurs, les agents du MOSSAD qui ont exfiltré Eichmann d'Argentine, où il se planquait peinardement, avec la complicité du gouvernement, pour le faire condamner et exécuter en Israël, pour son rôle essentiel dans la Solution Finale n'étaient pas des terroristes, mais des militaires ayant accompli une mission.

Vilko a écrit:

Il était plus difficile, en effet, de démoniser Patricio Aylwin que Pinochet.

Il n'était pas du tout question de démoniser qui que ce fût, et pas Patricio Aylwin. Quant à Pinochet, inutile de le démoniser, C'ÉTAIT DÉJÀ LE Démon. Plus de Pinochet, plus de raison de guerre.


*Dans ce monde parallèle, où existe l'Aneuf, Toribio Merino Castro, responsable de la Marine (et qui commanda directement l'operación Nakol) de cette bande de malfrats dont le chef fut "on sait trop qui", échappa de peu à un attentat-suicide. Deux des membres de sa garde rapprochée n'eurent pas sa chance. Les deux auteurs de l'attentat manqué eurent malgré tout la Médaille de la Paix à titre posthume.

Anoev a écrit:

*Dans ce monde parallèle, où existe l'Aneuf, Toribio Merino Castro, responsable de la Marine (et qui commanda directement l'operación Nakol) de cette bande de malfrats dont le chef fut "on sait trop qui", échappa de peu à un attentat-suicide. Deux des membres de sa garde rapprochée n'eurent pas sa chance. Les deux auteurs de l'attentat manqué eurent malgré tout la Médaille de la Paix à titre posthume.

Au Mnar, dans le silence de son vaste bureau, au cœur de son palais-forteresse de Sarnath, le roi Andreas réfléchissait. Un attentat-suicide ? Contre le responsable de la marine chilienne, qui n'était après tout qu'un exécutant ? La haine absolue, démente que les Aneuviens portaient au gouvernement chilien — la “junte” comme disaient certains — était pour lui quelque chose d'incompréhensible, alors qu'en aucun cas le Chili n'avait menacé l'existence même de l'Aneuf.

Entre le roi Andreas et les théocrates de Yog-Sothoth, la haine était pourtant totale. Andreas savait que s'il avait été vaincu pendant la guerre civile, les théocrates auraient massacré sa famille, comme les Bolcheviks en Russie avaient massacré la famille du tsar. Une fois vainqueur, Andreas avait éliminé ses ennemis sans états d'âme. Mais aucun des deux camps n'en était arrivé aux attentats-suicides.

Vilko a écrit:

Alors qu'en aucun cas le Chili n'avait menacé l'existence même de l'Aneuf.

Entre le roi Andreas et les théocrates de Yog-Sothoth, la haine était pourtant totale. Andreas savait que s'il avait été vaincu pendant la guerre civile, les théocrates auraient massacré sa famille, comme les Bolcheviks en Russie avaient massacré la famille du tsar. Une fois vainqueur, Andreas avait éliminé ses ennemis sans états d'âme. Mais aucun des deux camps n'en était arrivé aux attentats-suicides.

Le roi Andreas croit c'qu'y veux, même aux mensonges les plus énormes, avec le dictateur Pinochet, y forment une belle paire. Il y a eu tout d'abord l'attaque militaire contre le Nakol, un paquebot de ligne jusque là régulière. Il y eu ailleurs dans le monde et dans la réalité, des précédents, le plus mémorable fut le coulage du Lusitania, navire étasunien (pays neutre alors) par la Kriegsmarine à l'avant-dernière année de la première guerre mondiale. Et le coulage du Nakol fut encore pire : d'une part, il n'y avait pas de guerre, pas plus mondiale que locale, et d'autre part, les fusiliers chiliens s'acharnèrent en mitraillant les chaloupes de secours, ce qui est hautement criminel. Et je me répète, pour ce qui est de la mise en cause de l'Aneuf, il y eut la tentative de pronunciamento en avril de l'année suivante, où le régime chilien envoya des émissaires à Sanpaz, pour aider les factieux.

Le régime mnarésien resta prudent et ne se mêla pas de tout ça, d'autant plus qu'il n'était pas en meilleurs termes avec le gouvernement US (qui, via la CIA, avait télécommandé le putsch chilien et avait tenté d'en faire autant en Alfazie : s'ils avaient réussi, ils n'en seraient pas restés là et auraient marché sur Hocklènge).


Concernant le Mnar, certes l'opinion gouvernementale aneuvienne n'est pas des meilleures, mais jamais le royaume andréasien n'avait attaqué l'Aneuf comme l'avait fait, juste après son coup de force réussi, la marine de guerre chilienne. Une extension du conflit à l'océan... Pacifique (euh !) aurait eu des répercussions insoupçonnables au niveau mondial.

Comme dit plus haut, la guerre Aneuf-Chili s'arrêta une fois le casus belli (Pinochet évincé de la présidence) expiré, et les deux pays reprirent des relations normales (Pinochet retiré du commandement militaire). Mieux, les honorables correspondants aneuviens furent rappelés et purent quitter le Chili sans aucune inquiétude quelle qu'elle fût.

Comme dit plus haut, l'annonce du décès de l'ancien dictateur fut le signal de festivités dans plusieurs villes aneuviennes, Sfaaraies en particulier (c'était la ville d'embarquement et de débarquement du Nakol), mais aussi, té ! Nakol (puisque c'était le nom du bateau). Sanpaz (ville prise en otage par les factieux de 1974) fut aussi de la fête. Pinnochet, c'était l'Ennemi, voire le Nuisible avec un grand N. On rapport ce dialogue :

-Vous avez mis du crêpe noir à vos poignées de portes*? Vous seriez en deuil de cette ordure ?
-Que non point", répliqua l'autre, d'un ton mal assuré, "c'est ma grand-tante : elle avait 98 ans. V...voici l'avis.


*Coutume aneuvienne.

Ô ironie, y a une presque homonymie (au diacritique près, mais ça se prononce quasiment pareil) entre une formation politique française : la NUPES (nouvelle union, populaire, écologique et sociale), bref, le mariage collectif entre (presque) toutes les gauches de France, et un verbe aneuvien : nùpes, qui signifie... "marier".

J'en dirai pas plus, je ne voudrais pas transformer le fil de l'Aneuf en tribune de politique française.

Je rappelle que nùpes (-ψa, -ésa) signifie "marier quelqu'un" à quelqu'un d'autre, et non "épouser" ou "se marier avec", lequel se traduit nùpen. Mais là, je devrais plutôt en parler dans le fil linguistique correspondant.

Ici, je devrais plutôt parler des principales formations politiques aneuviennes, tant à gauche qu'à droite, qui sont en train de se désagréger lentement mais sûrement (l'ASA et l'ADF ayant volé en éclats pour diverses raisons), au profit des centristes (DPS) et des écologistes (Anoev-Sypa).

Les négociations sur la réforme du statut de la Pande continuent bon... train. À c'propos, l'avenir des ПAƋ est pleinement assuré. Des trains aux couleurs de la Pande roulent et rouleront encore jusqu'à Paan et Sorne.

Un autre sujet qui nous intéresse ici : le statut des deux langues. Là, ça grince un peu, même si le thub devrait rester langue officielle dans la province. La province de Pande pourrait très bien devenir officiellement bilingue : alors qu'actuellement, l'aneuvien est considéré comme langue d'échange avec les autres provinces et que le thub est seule langue officielle ; il se pourrait bien que, dans certaines circonstances, l'aneuvien doive être pratiqué, à égalité avec le thub. La Pande pourrait perdre un gros morceau : la gendarmerie pandaise serait intégrée à la gendarmerie fédérale aneuvienne. En contrepartie, les gradés garderaient le même grade, y compris les officiers. Mais par exemple, un gendarme pandais irait par exemple aller en mission à Lakùr, et un gendarme Æstmorien pourrait bien être envoyé à Abher (fief nationaliste), sans pour autant qu'il parle thub*. La compagnie pandaise d'électricité garderait son existence, celle du  gaz également. Dernier point un peu délicat : la remise en cause de l'impossibilité, pour le premier ministre fédéral, de dissoudre l'assemblée pandaise. Il faut dire que, depuis des tas d'années, aucune assemblée provinciale n'a été dissoute par quelque Premier Ministre que ce soit. Même aux périodes les  plus agitées de l'après-guerre civile. Les nationalistes thubs pourraient voter contre, leur poids électoral est assez faible, cela dit. Sinon, la limite provinciale ne devrait pas bouger d'un poil, Toutefois, certains élus pourraient réclamer, en contrepartie des acquis à céder, la totalité de la cité de Neđanкa. Ƌєnɛк, cité santoise, deviendrait officiellement bilingue. Les pourparlers devraient se terminer, avant la séquence des votes, le 3 novembre. C'est dire si ça approche à grands pas !


*Exprimé au conditionnel, le bon sens en déciderait sûrement autrement.

Le statut définitif de la Pande a été signé, avec un peu de retard. Ça'a un peu traîné des pieds, y faut admettre. Mais tout finit bien, aussi bien pour les thubophones que pour... les autres, résidant à Sordalkÿ, Delko, Thenla et autres cités pandaises. Le drapeau aneuvien flotte à la même hauteur que le drapeau au masque pandais dans les gendarmeries de la provinces (avant, il flottait un mètre cinquante en dessous). Des colonels de gendarmerie pandais sont partis en poste à Lakùr, et des homologues roenylsiens, kanolthiens etc. les ont remplacés dans des casernes dans des régions pandaises. S'il y a toujours des feuilles de déclarations d'impôts en thubs, la déclaration en ligne pourra être remplie dans une ou l'autre des deux langues officielles. La bonne volonté des édiles pandais sera récompensée. Il y aura davantage d'inscriptions en thub au Neckbar (c'était déjà le cas à Żhenek et au sud du Malyr). Pand Anoev peut être satisfait, et les partis thubs n'ont quasiment rien perdu. Seuls les nationalistes de Чupu Koшiʒu (conscience thub) font un, peu grise mine. Mais leur audience, même dans leur fief, s'était déjà érodée aux précédentes élections.

---

Concernant l'autre environnement (Elviska, à quand même une grosse poignée d'années-lumière de la Terre et même du système solaire dans son ensemble), j'avais publié y a un certain nombre d'années de ça une nouvelle qui s'est perdue dans les méandres de l'Atelier (si quelqu'un la retrouve...) et que je croyais avoir perdue définitivement moi-même. Les anciens du forum s'en souviendront peut-être, enfin, voilà.

Cela faisait maintenant deux rxups que le Psetep avait quitté le secteur de la station de Knanr et le commandant de bord Xidz avait l'air confiant: bientôt l'équipage verrait sur les écrans la navette venant chercher les chargements de minerai. Seulement contrairement à l'habitude, ceux-ci étaient plutôt avares de données. alors que Xidz jetait un regard dessus, son second vint vers lui l'air vraiment préoccupé :
— Commandant! commandant!
— Qu'est-ce qui vous arrive, Knet, vous êtes dérangé ou quoi?
— J'ai simplement l'impression que nous faisons fausse route.
— C'est votre dernière trouvaille? J'avoue qu'elle est bonne.
— Que dit l'ordinateur?
— Rien de particulier concernant cette phase du voyage: Le psetep se
dirige vers Xroub, cap sur Xroub etc... Knanr nous a dit la même chose.
— Ben tiens... Si on s'en tiens là, on pourrait croire que tout va pour le mieux et on pourrait dériver très loin de notre trajet en attendant vainement les premières communications avec Xroub.
— Je ne vois pas où vous voulez en venir.
— J'y viens, j'y viens, ne vous en faites pas. Vous savez sans doute que je fais partie de la vieille école: je ne manque jamais de jeter un petit regard sur le ciel de temps en temps. De plus, la route, je la connais pour l'avoir pratiqué une bonne vingtaine de fois dans les deux sens.
— Ça, je sais. Les travaux manuels, vous adorez.
— C'est ça, commandant, fichez-vous de moi ! en attendant j'ai remarqué une chose à laquelle vous n'avez peut-être jamais prêté attention : normalement les quatre étoiles de Wxa forment un parallélogramme comme ça (il fit un dessin sur une espèce de parchemin qu'il avait tiré de sa blouse, presque aussi vieille que lui), du moins lors du dix-huitième rxup. Là rien de semblable: Wxa 1, Wxa 3 et Wxa 4 sont alignées et
Wxa 2 est nettement "en dessous". Du reste je reconnais Wxa 2 aux trois
taches sombres à son hémisphère supérieur.
— Les étoiles bougent aussi, vous semblez l'oublier.
— Non, mais les étoiles du système Wxa sont toujours à la même distance entre elles. et puis cette planète là-bas, on devrait pas en être aussi près: je ne l'ai jamais vue aussi grosse!
Le commandant de bord admit que quelque chose n'allait pas: non seulement le Psetep déviait de sa route mais en plus, l'ordinateur indiquait exactement le contraire sans donner aucun signe de faiblesse.
Le Psetep n'avait-il pas été programmé pour se perdre ? et dans ce cas qui? et dans quel but ?

*Le rxup est une unité temporelle arbitraire utilisée par les elviskaliens pour leurs voyages interplanétaires. Un vaisseau comme le Psetep va d’orbite en orbite. Un calendrier est spécifique à une année, laquelle représente la révolution d’une planète autour d’un autre astre. La traduction des noms propres de cette nouvelle est, on s’en doute, tout à fait approximative, il en est de même pour les nombres, codes et unités ; il n’existe pas, pour ces dernières, de tables de conversions... à moins qu’une rencontre... peut-être.

La nouvelle selon laquelle le vaisseau déviait de sa trajectoire fit grand bruit dans l'équipage. Le programmeur fut convoqué d'extrême urgence et dut fournir des explications précises; d'ailleurs, il ne se fit pas prier :
— C'est tout de même un peu fort! alors le Psetep dévie sa route sans crier gare et la meilleure chose que vous trouvez à faire, c'est de m'accuser de vous promener à l'autre bout de la galaxie.
— Mon cher Ktupt, les problèmes de programmes de navigation, c'est votre affaire, chacun son métier et je vais pas vous apprendre le vôtre : quand il y a une anomalie de ce côté-là on ne va pas chercher le chef cuisinier, mais vous.
— Depuis que j'ai fait et protégé ce programme contre toute modification malveillante possible, je n'y ai pas touché et plusieurs fois le Psetep a fait le trajet dans un sens comme dans l'autre avec le même programme sans le moindre problème.
— Pouvez-vous me montrer le listage?
— Si ça peut vous être utile.
— Je vous en prie
Le listage du programme de vol s'étala sur l'écran central de l'ordinateur. Ktupt fut pétrifié: les instructions, traduites du HVO¹ donnaient entre autres : "déviation de 2 ptb² au 16me rxup après hors limite portée communication avec Knanr","non signalement de tout changement par rapport à la direction initiale","clef de protection xxhn 5542A".
— Alors Ktupt, qu'est-ce que vous dites de ça ?
— Je n'y comprends rien!
— J'en suis désolé pour vous, croyez-le bien !
— Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise! c'est la clef que j'ai mise, ça oui mais je ne vois pas d'où viennent ces instructions démentes.
— C'est justement ce que j'allais vous demander. Enfin, une chose est sûre c'est qu'à partir de maintenant, vous êtes suspect.
— Je suis innocent! D'ailleurs dans quel but j'irais faire une chose pareille; on m'attend moi aussi à Xywptul : j'ai des enfants...
— Il y aura une enquête, si vous êtes innocent, tant mieux pour vous : l'enquête le prouvera et votre honneur sera sauf sinon je vous plains. En attendant, pondez-moi un programme qui nous remette sur le bon chemin. Il va de soi que dorénavant, vous ne serez plus seul.

Examiner tout le logiciel, code binaire par code binaire (un travail de titan d’autant plus qu’on n’était plus sûr de rien, l’ordinateur pouvant bien afficher n’importe quoi!).
Examiner tous les circuits, microprocesseurs etc...pour y découvrir la moindre anomalie (un peu plus concret mais pas facile quand même).
Découvrir l’auteur de cette sinistre opération.


*Entrée clef de protection.

*Sorte de véhicule à sustentation magnétique: le “métro” des Elviskaliens.
°Unité elviskalienne de température

La consternation provoquée par les ennuis dûs à l’ordinateur et par la secousse de la veille montèrent d’un cran quand l’équipageapprit la mort imprévue et atroce de Ktupt et de ceux qui l’assistaient dans sa quête. Les cadavres flasques étaient complètement vidés de l’intérieur. On se souvint alors que ceux qui avaient fait une sortie dans l’espace pour évaluer les conséquences de la secousse n’étaient pasencore revenus.
— Qu’on envoie une équipe pour les rejoindre ; munissez-vous tout de même de détecteurs de vies, ça peut ne pas être inutile.
— On aurait pu en fournir aux autres...
— Pourquoi donc? Ils sont sortis pour évaluer des dégâts matériels, rien de plus, alors des détecteurs de vies...
— Ça ne vous dérange pas que j’aille avec eux?
— J’allais vous le proposer. Inutile de vous recommander la prudence; n’oubliez pas ce qu’est arrivé à Ktupt et ceux qui l’accompagnaient ; d’ailleurs l’absence des autres ne me rassure pas vraiment. Je ne vous retiens pas.


— T’as vu ça ?
— Ouais, étonnant! Ça peut pas v’nir d’un caillou. Enfin l’essentiel, c’est de récupérer les autres, ou du moins de savoir où ils sont.
— Ben! Dans le conteneur, pardi !
— Avec le minerai ?
— Pourquoi pas ? D’abord je te signale que ce conteneur est maintenant complètement vide.
— Tu plaisantes...
— J’en ai l’air ?
Xlo éclaira donc l’intérieur du conteneur qui, comme il l’avait deviné, était vide... ou presque : quatre combinaisons spatiales vidées de leurs contenus flottaient entre sol et plafond. Il comprit alors que les occupants avaient rejoint Ktupt et les autres vers un espace meilleur.
— Détecteur de vies, vite!
— Quoi? T’as encore des doutes ?
— Non mais j’aimerais savoir s’il y a quelqu’un d’autre.
— Qui veux-tu qu’il y ait d’autre ?
— Ils ne sont pas morts tout seuls, rappelle-toi l’ordinateur.
Ce détecteur de vie était un vieux modèle, long à mettre en marche mais qui avait l’avantage de fonctionner discrètement. Sur le petit tableau, un voyant s’alluma puis clignota.
— On peut savoir s’il s’agit d’un elviskalien avec ta bécane ?
— Pourquoi cette question ?
— Ces gens, ou ce qu’il en reste, sont morts, donc ce ne sont pas eux qui excitent le détecteur; d’autre part, je vois mal un elviskalien se cacher dans une soute et y rester vingt-cinq rxups.
— Donc il ne s’agit pas d’un elviskalien, d’autant plus que ce quelque chose d’autre doit traverser les parois.
— Pourquoi ?
— Tu le fais exprès ou c’est naturel ? Ktupt, l’inspecteur...
— Ah oui.
— Bon alors, ton engin, on peut savoir qui...
— Ben non, c’est un ancien modèle.
— Antiquaire, va! En tout cas ça ne me dit plus rien d’entrer là d’dans, on retourne voir les autres, on leur raconte ce qu’on a vu et ils tirent les conclusions qui s’imposent.

— J’espère, mon cher Jpakù, que vous réussirez.
— Moi aussi, mais je continue à penser que vous m’en demandez un peu beaucoup. L’espace est tout de même un peu grand et la seule chose que l’on sait, c’est qu’on a perdu la trace du Psetep entre Knanr et Xroub et que ces deux bases sont loin d’être voisines, vous le savez bien.
— Vous ne serez pas seul sur le coup, rassurez-vous. La confédération a dépêché une vingtaine de cosmonautes chevronnés.
— Sage précaution, mais alors, pourquoi est-ce que je suis de la partie ?
— Vous n’êtes pas du voyage ?
— C’est vous qui représenterez Xywptul, moi je regrette, je ne peux pas, j’ai des obligations, ici.
— (Ben tiens!) Je ferai l’impossible.
— Prenez ça et passez par Xhodr 32, c’est leur ordre de retour, ils seront contents.

Il y eut du monde, ce soir-là, lors des derniers préparatifs. Personne ne voulait manquer de voir le Rxal s’enfoncer dans le ciel pour y retrouver un vaisseau spatial disparu depuis neuf jours déjà. Un vaisseau contenant du minerai vital pour l’économie de la planète.

— Ici Rxal, j’appelle Xywptul.
Le cerveau de communication du Rxal avisa Jpakù que Xywptul était joignable mais qu’il fallait attendre un petit instant (euphémisme)*
— Xywptul reçoit, alors Jpakù, ça va, là-haut ?
— Ah c’est toi, Vetr... Non, pas vraiment, tu as vu l’ordre de Xeset-Lahk ?
— Oui, je me suis bien douté que ça ne t’enchanterait guère, antimilitariste comme je te connais.
— Tu peux le dire! On m’a demandé de retrouver le Psetep, pas de jouer au petit soldat. Passe-moi donc Hripvo.
— Ne quitte pas... un instant*...
— Alors, Jpakù, des ennuis?
— Vous ne croyez pas si bien dire. Vous êtes au courant pour Xeset-Lahk?
— Oui.
— Moi aussi, j’ai une objection à formuler.
— Vous plaisantez, j’espère.
— Non. Je crois bien que cet ordre de Xeset-Lahk n’est pas pour moi : Xywptul est une base civile comme tous ceux qui y travaillent, or Xeset-Lahk me convie à une opération militaire concernant le Psetep. Si mes informations sont exactes, le Ministère de la Défense n’a donné aucun ordre de mobilisation générale. Par conséquent cet appel ne concerne aucun pilote civil.
— Je comprends bien mais Xeset-Lahk est avare de renseignements.
— Eh bien moi, je compte bien en avoir, des renseignements, sinon je fais jouer la clause Gahfwo°, je rentre à Xywptul et quoi qu’il m’en coûte, je démissionne et cherche du boulot ailleurs.
— Vous savez, si on ne retrouve ni le Psetep, ni son contenu, c’en sera fait de l’économie elviskalienne et je vous souhaite bien du courage pour votre hypothétique futur emploi.
— Ma formation militaire est limitée au strict minimum et je me demande comment neutraliser ceux qui en veulent au Psetep, ils doivent être très forts pour pouvoir faire dévier un engin pareil pendant près d’un rxup sans que l’équipage s’en aperçût ; dans le meilleur des cas, je serai mis hors d’état de nuire parce qu’invalide et dans tous les autres, vous pourrez faire une collecte auprès de mes collègues pour mes funérailles. Eh bien non, je suis parti chercher un engin spatial naufragé, pas jouer les héros intrépides !
— Allez-y tout de même, Jpakù, vous verrez bien ce qu’on vous dira. Si ça se trouve, ce n’est peut-être pas si grave que ça.
— D’accord, mais je vous aurai prévenu, si c’est pour un conflit, je rentre.
Pouvait-on appeler “conflit” ce qui se passait à bord du Psetep? Oui dans une certaine mesure, mais les Elviskaliens ne s’en étaient pas encore rendus compte.


*Le Rxal est déjà à plusieurs Hep de Xywptul et il faut que Jpakù attende un bon moment pour entrer en  communication avec ses correspondants ainsi que pour entendre leurs répliques, malgré la technologie elviskalienne de communication par l’hyperespace.
°Equivalent elviskalien de la charte des Droits de l’Homme chez nous.
#Par ses dimensions imposantes et sa masse Kolossale, le Psetep ne peut pas se poser sur une planète, d’ailleurs, son montage a été réalisé entièrement dans l’espace.

— Bon, tout ce que vous avez à faire, c’est transporter ce chargement jusqu’au Psetep.
— Ça présente un danger quelconque?
— Le transport, non mais l’accès au vaisseau posera peu-être quelques problèmes.
— Des... pirates?
— Des pirates d’un genre un peu particulier : avez-vous entendu parler des droxopneps?
— Pas du tout.
— Ces petits animaux ont provoqué un véritable carnage sur la planète Droxt, dans les endroits habités par les Elviskaliens: là-bas on ne parle plus que d’évacuation, on ne compte plus les morts. D’autre part, je ne sais pas comment elles ont fait, mais ces... choses ont élu domicile dans le Psetep et ont dû quelque peu endommagé les organes de commande, principalement l’ordinateur de bord. Pour quelle raison, je l’ignore mais ça explique que l’engin ait dévié autant. Il y a dans ces caisses, du matériel de décontamination, quelques armes à rayons, et divers instruments qui permettront à l’équipage du Psetep de se délivrer de ces hôtes... importuns. Signez-moi ce reçu et... bon courage.
— (C’est ça, bonne chance, moi je reste là et je te regarde faire... Comme Hripvo, courageux mais pas téméraires!)


— S’ils nous disent de revenir, c’est que le Psetep n’est pas prêt d’être retrouvé.
— Ils auraient pu le faire plus tôt, au lieu de nous rappeler par l’intermédiaire de quelqu’un.
— Vieille tradition à Xywptul, les ordres de retour anticipés ou retardés sont toujours transmis de cette manière.
— Par quelqu’un qui peut toujours avoir un ennui sur son trajet ; eh !
Plutôt archaïque comme procédé, pourtant, les courriers photo-certifiés, ça n’existe pas depuis avant-hier.
— Bah, faut pas chercher à comprendre, c’est une vieille habitude de Hripvo.
— Enfin, après-demain, on est chez nous, c’est quand même une bonne chose. Avec le retard qu’on aura eu ils nous donneront bien un petit paquet de jours.

*Xhodr 32 n’est pas un engin interplanétaire, tout comme la station orbitale de la Confédération. Il suit donc le calendrier de la planète à laquelle il est rattaché.

Le cargo continuait de foncer désespérément vers la planète d’oxygène liquide aux nuages de chlore, une déviation de 200 ptb seulement put être obtenue et l’engin avait à peine ralenti; il fallait bien se rendre à l’évidence: c’était plus qu’insuffisant. L’astre n’allait plus être loin maintenant et il fallait tenir compte de l’accélération due à la pesanteur qui pour l’instant était encore négligeable et de la chaleur des parois au frottement dans l’atmosphère, parois qui deviendraient incandescentes et le contact avec l’oxygène liquide serait fatal pour tout le monde.
— Bon, il ne reste plus que les rétroréacteurs.
— On y aurait pensé plus tôt que ça n’aurait pas été plus mal, non ?
— Tout-à-l’heure on n’aurait pas eu assez de poussée et puis j’espérais que le Psetep virât mieux.
— On avait beau être dans le vide, l’engin a quand même une certaine inertie, c’est un cargo, pas un escorteur...

Les rétroréacteurs permirent au Psetep de ralentir jusqu’à faire du surplace, l’engin fit volte face (ce qui lui prit quand même bien un tiers de rxup) et s’éloigna de tout danger. Xidz arriva à la passerelle :
— Bon, on n’a plus qu’à trouver le bon chemin, maintenant. Vous avez du nouveau pour les bestioles ?
— Je pense que l’équipe qui s’en occupe en est venue à bout.
— Il n’en reste plus ?
— Ça, je n’en sais rien, il en ont tué pas mal : il n’en reste aucun dans les soutes à minerai : les détecteur de vies sont formels.
— JE N’EN VEUX PLUS NULLE PART!! Il suffit qu’il en reste deux ou trois un peu plus coriaces que les autres, qu’ils se reproduisent et on aura encore des emm... sans fin (Ah! Ces traducteurs!) ! Autre chose : est-ce que l’un de vous a des notions d’électronique ?
— Ben, moi, des petites, toutes petites... j’arrive à me débrouiller, une fois j’ai réparé un détecteur de vies qui...
— Bon, parfait. Laissez votre collègue aux commandes et allez réparer l’ordinateur. Prenez un détecteur de vies avec vous, et un pistolet à rayons Kroz, on ne sait jamais ; d’ici qu’il y ait encore des squatters.


*Comme tout organisme vivant, les Elviskaliens ont besoin d’oxygène mais en quantité infime. Une atmosphère comme la nôtre provoquerait chez eux une autocombustion.

*KVNE (de Ktupt Vhhaxdderrde Nihrzioy Eezhetjebedaz: les quatre concepteurs de ce genre d’engins).

Xidz s’adressa à son second :
— Croyez-vous que nous en sortirons, Knet ?
— Jusque là, ça paraît mal parti, mais je pense que malgré tout, il faut espérer: si on part battus d’avance, on peut laisser le Psetep aux droxopnep et s’en aller.
— Je ne pense pas qu’on aille bien loin : les droxopnep pourraient bien avoir investi les draisines de secours. Quels ont été les moyens utilisés contre ces...choses ?
— Tous, j’en ai bien peur.
— Même l’oxygène liquide ?
— Vous voulez nous faire tuer ou quoi ? Et puis les droxopnep ne sont pas des Elviskaliens, l’effet sur eux ne serait pas forcément le même que sur nous.
— Bon, n’y pensons plus ; mais nous sommes dans l’impasse.
— Depuis qu’on erre à la dérive, les gens de Xroub devraient commencer à s’inquiéter, non ? D’ici qu’ils préviennent Xywptul, on aurait le droit de penser qu’ils envoient du secours.
— Pour les envoyer où ? L’espace est grand.
— Ne vous en faites pas, je parie qu’ils mettent tout en œuvre pour nous retrouver.
— Quand ils sauront qu’il s’agit d’un vaisseau pestiféré, ils calmeront leur ardeur.
— Ils tiennent au minerai, ne l’oubliez pas. Ils viendront, ne serait-ce que pour un centième du contenu.
— Vous croyez donc aux secours providentiels ?
— C’est le dernier atout qui nous reste contre les droxopnep, et je vous assure que c’est une éventualité crédible : regardez ce point lumineux qui bouge dans le ciel, si ce n’est pas un engin de chez nous qui envoie des signaux, je veux bien être plongé dans un bain d’oxygène liquide. Je pense qu’on devrait lui répondre, après, on avisera.
— C’est ma foi vrai !

— Ici Xroub, veuillez vous annoncer, merci.
— Ici le Psetep, nous demandons l’accès au couloir pour la direction de Spita.
— Veuillez attendre, s’il vous plaît, la voie est quelque peu encombrée.
— Pouvez-vous faire parvenir un message?
— Assurément.
— Avisez les cosmonautes partis à la recherche du Psetep que celui-ci a été retrouvé, avisez aussi Xywptul que le Psetep aura une trentaine de rxups de retard, mais qu’il arrivera.
— Qu’est-ce qui vous est arrivé ?
— Une erreur de trajectoire due à quelques bestioles irritées.

*Le calendrier de la station est celui de la planète autour de laquelle est est en orbite : Elviska.

Une idée qui a bien failli faire son chemin, mais qui est tombée à l'eau on sait pas trop pourquoi (serait-ce être mauvaise langue que de prétendre que c'est à cause du changement de majorité au Malyr ?), c'est de décentraliser le gouvernement de cette province et le placer à Alwerazhe, Sfaaraies restant la capitale du Sarimat. En attendant, le gouvernement malyrois reste à Sfaaraies, faute de mieux. C'est quand même là qu'il y a le plus de place, encore que des Nopraliens* avaient suggéré que Laṅruke serait une capitale tout-à-fait acceptable, à deux pas des Santes, du Kanolthe, et de surcroît plutôt bien desservie par les trains (un atout... capital, pour des Aneuviens).



*Le Nopral est une région situé au sud-ouest du Malyr, au nord du Nopral santois (c. : Værsant) et du Lòvland de l'est (c. Lòva), comté faisant partie de l'Ypproland, région kanolthienne dont la capitale est Birem. Le Lòvland est une aire géographique à cheval sur deux provinces : le Kanolthe au nord et les Santes au sud. La Sante du Lòvland du sud a Nevstad pour capitale. La ville la plus peuplée de cette aire géographique est Birem (88 kHab).