Lettres muettes

Ce n'est pas un fil sur une écriture en particulier, mais plutôt sur des lettres qu'on écrit... mais qu'on ne prononce pas, quel que soit le système d'écriture utilisé : ça concerne bien sûr l'alphabet latin, mais d'autres  alphabets (cyrillique, grec, abjads etc.) pourraient bien sûr être concernés.

On pourra bien sûr parler des lettres caduques : qui se prononcent dans certains cas, mais pas dans d'autres, comme bien sûr en français "août, aoûtiens ; une fenêtre, la fenêtre", mais aussi des langues étrangères, ou même des idéolangues : j'ai chez moi eg pùze àt hoos; eg pùze ċys.

D'autres cas de figures sont (peut-être) attendus ici même.

On pourra évoquer éventuellement des homographes non homophones, comme "il est bien à l'est".

Pour en revenir aux lettres muettes, l'anglais ne dépare pas : a knife trough the lamb.

L'uropi semble être préservé de ce phénomène, l'espéranto aussi*, par contre, l'aneuvien et le sambahsa escamotent, dans différents cas de figure leurs E finaux. En elko, il semblerait que le Losdan de la rue élude la prononciation de -O finaux, du moins, s'ils ne sont pas partie d'une clé dont on a d'jà sucré le W.


Et chez vous ?


*Sauf peut-être à des voisinages difficiles de consonnes, comme -tc- ou -pc-... faut voir...

en langue a priori 3S (1son=1sens=1signe) tout doit être prononcé/écrit pour garder sens...
souvent les lettres terminales muettes comme le e français ne sont que des déplacements d'accent tonique...

odd a écrit:

en langue a priori 3S (1son=1sens=1signe) tout doit être prononcé/écrit pour garder sens...

J'en suis assez loin. plutôt loin, même. Chez moi, par ailleurs, les digrammes ne manquent pas, même si c'est pas les mêmes qu'en ido (loin s'en faut, quand même).

e klim /ə'klim/ = j'aime
er klime /əχ'klim/ = nous aimons.

Mais eg ere dær /ək'ɛʁə 'dɛ:ʁ/ = j'étais là.

Le E final de ere est en fait, coincé entre deux consonnes, ce qui le transforme, de lettre muette en principe, en schwa.

Ces cas ne sont pas si rares en aneuvien.

En thialim, j'ai le : abréviation de ë, le e central (e à l'envers comme symbole api, que nous avons en français), qui ne se prononce pas un peu comme le h en français mais le : marque une pause, notamment entre deux voyelles surtout avec i et le u qui notant aussi les glides peuvent faire des diphtongues, il peut d'ailleurs être utilisé dans la translittération pour marquer un ë bref comme dans k:na (grain), mais écrit κκnᴀ dans l'alphabet propre au thialim.

Sinon j'ai appris qu'en turc le g surmonté d'un accent concave ne se prononçait pas.

(En français nous avons de superbe non prononciation comme le g de doigt ou le p de compte, compter, comptage, compteur).

à l'écrit par contre c'est souvent une survivance étymologique, dispensable comme elle l'est à l'oral...
ou pas, en fonction des régions...

Je confirme, en elko toutes les lettres se prononcent mais les "o" finaux sont omis dans le registre familier et argotique.

Pour le -O, je croyais qu'il était amuï dans le registre courant... et encore, seulement quand le nom était sujet, parce que, quand il était COD, le -O était une contraction de -oo et que dans c'cas-là, il se prononçait, même dans les zones défavorisées. Mais bon, ce n'était qu'une idée comme ça.

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Autre cas d'amuïssement, chez moi, c'est çui-là, ou plutôt ceux-là, devrais-je dire, car ce n'est pas forcément la prononciation de la consonne centrale qui passe à la trappe.

Certaine mots ont quand même été transformés au fil du temps, avec l'ajout, orthographe incluse, d'un Ĕ, voire un E, pour éviter cet écueil.

Ziecken a écrit:

Je confirme, en elko toutes les lettres se prononcent mais les "o" finaux sont omis dans le registre familier et argotique.

comme pour les insultes à inventer vues dans le sillage du bateau russe, l'argot artificiel mériterait un fil dédié...

pour les insultes on a déjà ça

En nsongila la lettre "Q" ne se prononce pas. Il sert à indiquer dans la transcription d'un mot étranger que la prononciation est approximative

Pas mal trouvée, ça : une lettre toujours muette, mais qui informe sur quelque chose.

Chez moi, le thub dispose d'une lettre à peu près semblable : c'est le ƀ. Il empêche le dévoisement de la consonne finale. Le vrai nom est Ŧupƀ. En principe, le P ne se prononce pas [p] mais [b] ; il se serait prononcé [p] (finale) s'il n'y avait pas eu le Ҍ à la fin. Г en fin de mot se prononce [k], mais quand il y a cette lettre muette derrière, il n'est plus en fin de mot, donc se prononce [g]. Voilà.

Ziecken a écrit:

Je confirme, en elko toutes les lettres se prononcent mais les "o" finaux sont omis dans le registre familier et argotique.

À condition qu'il n'y ait pas une voyelle (comme un -I-, par exemple) devant, parce que si nibo (installation : objets installés) pourrait être, dans un registre relâché : /nib/, par contre, nibio (installation : fait d'installer), ne peut pas être prononcé /nibi/, parce qu'y a nibi pour "installer" qui est prononcé ainsi.