Le Fill, une langue reconstruite par une macro graphique

En redimensionnant un poster pour mon blog d'actualité SF, j'ai accidentellement généré une "traduction" à partir de l'accroche en utilisant la fonction "Fill" (remplissage) de Photoshop.

Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une fonction qui consiste à sélectionner une zone de l'image dans laquelle manque une partie de l'image, ou contenant des éléments indésirables : on sélectionne, puis on clique Fill et le logiciel remplit la zone sélectionnée à partir d'éléments graphiques non précisés appartenant à tout ce qui est autour de l'image. Par exemple si l'image est tachée en plein sur une ligne blanche sur un ciel bleu, le résultat est la ligne blanche continue sur le ciel bleu sans la tache. Cette fonction sert par exemple à construire des images "en relief" en comblant la partie qui manque dans la partie de l'image simulant la profondeur.

Bref, l'accroche disait (en anglais) : "The Universe is calling" (l'univers (vous) appelle", et Photoshop a traduit : "Nive i niv liin"




Ce qui m'amène à me poser la question de si une "intelligence artificiel" ou une bête fonction, ou un graphiste travaillant avec des macros, ne pouvait pas générer automatiquement une "traduction d'un texte dans une police ordinaire" en réorganisant logiquement et la place des mots, et la composition des mots, et chaque caractère des mots recomposés, en restant doté d'une grammaire et d'un lexique que l'on pourrait déduire en comparant le texte original et le texte "traduit" ?

En tout cas, j'aime bien cette phrase "Nive i niv liin"!

Un autre exemple de manipulation, à partir d'un texte imprimé, en remplaçant systématiquement les parties du texte reconnaissable.



Ce que j'arrive à déchiffrer des premiers mots :

ürquor sistir qui)(, qui() rirquj() ...

Qui signifierait :

Un coq cherche - (onomatopée x2 représentant le bruit d'un grattement), il gratte...

***

Les parenthèses représentent un caractère inédit, qui rappelle graphiquement un symbole de feu (crépitement et projection).

Il faudrait arriver à programmer la manipulation d'image pour donner au texte original l'apparition d'un texte après traitement, mais la simple manipulation de l'image de texte est quand même étrangement inspirante : de nouveaux caractères, et l'imagination qui en gardant en tête le sens original du texte de départ, improvise la traduction, donc le lexique et la syntaxe...

Cela me rappelle ce phénomène qui permet de voir des formes dans un fond embrouillé comme du gravier, ou d'entendre une musique dans un bruit répétitif comme celui d'une chaufferie ou du train, ou le ronronnement d'un moteur.

(le texte original est une version latine d'un conte d'Esope racontant comment un coq à la recherche de nourriture dans un tas de fumier trouve une pierre précieuse qui n'a aucun intérêt pour lui mais qui aurait rendu fou de joie un bijoutier.

***