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| Le rꞟ tiers | |
| | Auteur | Message |
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Lal Behi
Messages : 925 Date d'inscription : 16/03/2008
| Sujet: Le rꞟ tiers Dim 9 Mai 2021 - 18:15 | |
| J’ouvre ce fil pour présenter le rꞟ tiers, langue-fille du rꞟ réformé.
ALPHABET
L’alphabet du rꞟ tiers est très allégé par rapport au rꞟ réformé : j’ai supprimé les consonnes b, p, pp /pʰ/, f, x /x/, t̨ /t͡j/, ⱶ /ʒ/ et les voyelles ė /ɛ/ et ǫ /ɔj/.
Reste donc l’alphabet suivant : — consonnes : b, ճ /ð/, g, h /h/, k, l, m, n, ղ /ŋ/, r, s, ϣ /ʃ/, t, ϑ /θ/, w, z — consonnes aspirées : kk /kʰ/, nn /nʰ/, tt /tʰ/ — voyelles : a, ą /aj/, e /e, ɛ/, ę /ɛj, ɛ/, i, o /o, ɔ/, ө /ø/, u /u/, ꞟ /y/
Pour les caractères non latins, j’ai choisi : — ϑ /θ/ (θ grec cursif) — ճ /ð/ (/d͡ʒ/ arménien) — ϣ /ʃ/ (/ʃ/ copte) — ղ /ŋ/ (arménien, pour sa similitude avec le symbole API ŋ) — ө /ø/ (cyrillique, pour sa similitude avec le symbole API ø) — ꞟ /y/ (ancien lettre /y/ du volapük, aujourd’hui transcrite ü)
quelques particularités : — comme en rꞟ réformé, on trouve le signe d’allongement vocalique ɩ (ex. keɩn /kɛːn/, distance) — ę /ɛj/ se prononce /ɛ/ dans la particule génitive, le possessif, le démonstratif klę /k͡lɛ/ et en finale d’un mot plurisyllabique — il existe beaucoup de digrammes : dr, dw, dz, gj, gw, hl, hr, kl, kr, kw, ml, mr, nj, nr, nw, tj, tl, tr, ts, tw, tϣ (et j’en ai peut-être oublié…) — la lettre j /j/ n’apparaît qu’en deuxième position de digramme (gj, nj ou tj), jamais en initiale de syllabe
Le rꞟ tiers marque l’accent tonique sur la première syllabe du mot (ex. : njemte /ˈn͡jɛmte/, maison). On trouve également parfois un accent secondaire, notamment sur les groupes verbaux, souvent quadrisyllabiques, formés d’un nom et d’un verbalisateur (ex. : lektekemwa /ˈlɛkteˌkɛmwa/, pleuvoir – formé de lekte, pluie et du verbalisateur kemwa). Cet accent secondaire apparaît également sur le possessif qui se suffixe au nom par un point médian (ex. : nente•wę /ˈnɛnteˌwɛ/, ma main).
VOCABULAIRE
En rꞟ réformé, le vocabulaire était le plus souvent soit a priori, soit inspiré du tibétain et pas toujours très régulier ni logique dans ses racines.
Pour le rꞟ tiers, je l’ai entièrement modifié et l’ai fait intégralement calqué sur le tibétain.
Le tibétain est une langue basée sur une syllabe de type (C)V(C). Parmi les sons existants, j’ai compté 55 attaques, 8 noyaux et 9 codas possibles. Le tibétain standard étant une langue tonale, les attaques peuvent être des sons identiques mais à tons différents (tʰ˥/tʰ˩, par ex.). J’ai donc associé chaque attaque du tibétain à une consonne (simple ou digramme) en rꞟ tiers. Pour le reste, j’ai associé les noyaux et codas (41 possibilités) du tibétain pour créer des équivalents en rꞟ tiers avec les voyelles et 8 codas (k, l, m, n, ղ, r, s, et t).
Cette façon de dériver un lexique pourrait donc s’appliquer à n’importe quelle langue et permettrait de créer très facilement un lexique cohérent. Pour le rꞟ tiers, je l’ai juste fait pour pouvoir inclure au maximum le tibétain dans cette idéolangue.
La création du vocabulaire devient donc un jeu d’enfant : il suffit que j’ouvre mon dictionnaire de tibétain ! Quelques exemples (je note le tibétain en translittération Wylie qui note l’orthographe mais pas la prononciation, suivie d’une prononciation approximative) : — cheval : tib. : rta /ta˥/ → rꞟ tiers : t>k, a>e = ke /ˈke/ — livre : tib. : deb /tʰɛp˩/ → rꞟ tiers : tʰ˩>kj, eb>oղ = kjoղ /ˈk͡jõŋ/ — tortue : rus sbal /ry˩bɛl/ → rꞟ tiers : r>kw, y>o, b>tl, al>is = kwotlis /ˈk͡wot͡lis/ etc.
En tibétain, beaucoup de mots finissent par la syllabe po, mo ou bo. Alors que o>i, pour ces finales en particulier o>a, je trouve cela plus euphonique. — pointu : tib. : rno po /no˥po/ → rꞟ tiers : n˥>kk, o>i, p>t, i>a = kkita /ˈkʰita/ De même, les formes complètes des verbes sont en pa /pa/ ou ba /wa/ ; l’équivalent tiers devient pa>ta et ba>wa. — manger : tib. : za ba /sa˩wa/ → rꞟ tiers : s˩>nw, a>e, ba>wa = nwewa /ˈnwewa/ — craindre : tib. : zhed pa /ʃe˩pa/ → rꞟ tiers : ʃ˩>n+ː, e>a, pa>ta = naɩta /ˈnaːta/ Pour les mots, hormis verbes, la finale en pa est régulière (pa>te) mais modifiée pour ba /wa/ avec ba>se et non *ze. — Internet, toile : tib. : dra ba /tʰɽa˩wa/ → rꞟ tiers : tʰɽ˩>dz, a>e, w>s, a>e = dzese /ˈd͡zese/
Les voyelles simples (sans coda) peuvent être longues. Il s’agit simplement du fait que la consonne tibétaine est associée à une consonne tierse + un allongement vocalique (noté +ː). — lac : tib. : mtsho /t͡sʰo˥/ → rꞟ tiers : tsʰ˥>ղ+ː, o>i = ղiɩ /ˈŋiː/ À noter que les voyelles longues n’apparaissent qu’en première syllabe du mot ; si un allongement apparaît dans une autre syllabe, il est supprimé. — champ : tib. : sa zhing /sa˥ʃiŋ/ → rꞟ tiers : s˥>tt, a>e, ʃ˩>n+ː, ing>om = *ttenoɩm > ttenom /ˈtʰenɔm/
Lorsque deux consonnes (une coda et une initiale) identiques se suivent, on intercale un point médian. Pour l’instant, j’ai décidé que la consonne se prononçait longue. — menteur : tib. : khram pa /tʰɽam˥pa/ → rꞟ réformé : tʰɽ˥>ϣ, am>et, p>t, a>e = ϣet•te /ˈʃɛtːe/ Théoriquement, ce point ne serait nécessaire qu’avec le k, n et t puisque ce sont les seules lettres à pouvoir être aspirées sous la forme kk, nn et tt. Mais je le conserve, du moins provisoirement, entre toutes les codas et initiales identiques.
J’hésite également à inclure ce point médian dans les groupes verbaux n.+vb. qui sont parfois un peu long et compliqué comme mlimkjenąwa /ˈm͡limk͡jeˌnajwa/ qui serait peut-être plus facile à lire sous la forme mlimkje•nąwa. À voir (et à suivre).
Pour les noms propres, je réfléchis à une translittération au plus près de la phonologie du rꞟ tiers (mais il manque pas mal de sons) ou à carrément les retranscrire selon les équivalences tibétain/rꞟ tiers. Ainsi, France (hpha ran si /ˈfarɛnsi/ en tibétain) deviendrait Ϣeɩkwerttę /ˈʃeɩkwɛrtʰɛ/… Trop bizarre ? | |
| | | Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
| Sujet: Re: Le rꞟ tiers Dim 9 Mai 2021 - 20:35 | |
| Pas mal.
Effectivement un peu bizarre pour les noms propres.
Quid de la grammaire et de la syntaxe ? Identique au tibétain ? Au rꞟ réformé ?
En fait c'est pour savoir si c'est plutôt une relex ou un code basé sur le tibétain ou bien si le tibétain est juste une grosse inspiration pour le rꞟ tiers. _________________ En collaboration : yazik ; en pause : dudyi, ∂atyit En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI) langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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| | | Lal Behi
Messages : 925 Date d'inscription : 16/03/2008
| Sujet: Re: Le rꞟ tiers Dim 9 Mai 2021 - 21:38 | |
| Mon idée pour le lexique était en fait de potasser mon tibétain tout en faisant de l’idéolinguisme… Je n’avais pas pensé à l’aspect relex – même si celui-ci ne me gêne pas plus que ça.
Ma première idée était de prendre le vocabulaire tibétain pour créer le lexique mais en créant a priori la version rꞟ tiers pour chaque unité de sens. Par exemple (j’invente au fur et à mesure), le mot ‘sa’ (terre, lieu) aurait été ‘mis’ en rꞟ tiers, et on aurait retrouvé ce ‘mis’ dans ‘champ’ (sa zhing en tib.), ce qui aurait donné ‘mistli’, ‘tli’ devenant l’équivalent du tib. ‘zhing’, qu’on aurait à son tour retrouvé dans ‘cultivateur’ (zhing pa en tib.) sous la forme ‘tliwe’. Il aurait donc fallu créer une syllabe pour chaque unité de sens. Mais je me suis dit que cela faisait beaucoup, d’autant plus qu’à chaque nouvelle traduction, il faut vérifier dans le lexique si l’unité de sens n’existe pas déjà. Du coup, j’ai pensé créer une sorte de codage du tibétain qui serait pratique et facile d’utilisation. Mais c’est vrai que ce codage a un inconvénient : il multiplie les homonymes déjà fréquents en tibétain. Ces homophones, pas homographes en tibétain, le deviennent en rꞟ tiers. Cela ne change rien à l’oral mais par contre, à l’écrit… Ce problème d’homophonie disparaît dans ma première idée puisqu’il me suffit de créer suffisamment de syllabes différentes. Pour cela, d’ailleurs, il me faudrait sans doute une phonologie plus étendue que celle du rꞟ tiers.
Pour ce qui est de la grammaire du rꞟ tiers, elle est identique à celle du rꞟ réformé, elle-même inspirée du tibétain (ordre SOV, ergativité). Mais il y a des traits définitivement pas tibétains (négation en début de phrase, pronoms temporels marquant le temps, absence d’auxiliaire, etc.).
Le problème du rꞟ tiers est-il d’être trop proche du tibétain, d’un point de vue idéolinguistique ? Moi qui était tout content de mon idée de translittération d’une langue à l’autre… | |
| | | Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
| Sujet: Re: Le rꞟ tiers Dim 9 Mai 2021 - 23:07 | |
| Désole Mais comme ta grammaire est différente et que tes racines sont générées via un code fort différent, pour moi tu n'es déjà plus dans une relex. C'est vrai qu'un concept de racines premières agglomérérs façon elko pourrait t'aider. _________________ En collaboration : yazik ; en pause : dudyi, ∂atyit En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI) langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish
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| Sujet: Re: Le rꞟ tiers | |
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