Questions de gouvernement (du Dr. Zahir's Ethnographical Questionnaire)

Personne ne s'intéresse à ces questions sur le gouvernement dans vos diégèses?

Si, mais y faudrait des pages et des pages ! Chez moi (comme dans d'autres diégèses, je suppose), l'exécutif n'est pas uniquement du ressort du pouvoir central (fédéral), mais du fait des gouvernements des provinces fédérées, et y en a huit.

Pour donner une idée, par exemple, de la question B, la peine la plus lourde, c'est la réclusion criminelle (prison B*) de trois à cinq ans reconductible indéfiniment pour récidive criminelle (meurtre, trafic d'armes, de substances toxiques, attaque à main armée, attentat, terrorisme, enlèvement...).

La peine de mort a été abolie en 1978 ; c'est à dire qu'aucune sentence de mort ne peut être prononcée à partir du 1/1/1979, toutefois, les individus condamnés à mort par contumace (avant cette année, mais "injoignables") peuvent, s'ils sont exfiltrés, par exemple être exécutés après le 1/1/1979. C'est la prison B qui a remplacé la peine capitale.

En fait de délinquance et/ou de criminalité, on trouve, entre autres, la subornation de mineurs (sexuelle y compris), le chantage, l'extorsion de fond. Les atteintes violentes à la personne sont assez rares, mais elles existent, elles sont passibles des Assises. Cf plus haut pour la peine.

Un élu condamné pour corruption peut dire adieu à son éligibilité, sans oublié qu'il passera une pincée d'années en prison A (une prison "normale").

Une personne ayant autorité ne donnera des ordres que pour le bien de la communauté, qu'elle soit publique (nation, région, district, commune), religieuse (diocèse ou équivalents) ou privée (entreprise). Certaines personnes peuvent se voir refuser l'aptitude au commandement, pour des raisons sanitaires ou judiciaires. Si c'est pour raison sanitaire ou si le délai de la raison judiciaire est trop long selon lui, il peut toujours faire appel.

Un mauvais dirigeant, si son inaptitude a été prouvée sur enquête, ne sera pas renouvelé à son poste et ne recevra aucune indemnité de départ. C'est la révocation pure et simple, laquelle sera écrite noir sur blanc au Journal Officiel.


*Isolement total, aucune sortie ni visite possible, le prisonnier ne voit absolument personne et ne reçoit sa nourriture (ou plutôt sa pitance) par une trappe. Au bout de plusieurs années à ce régime, les pires caïds ren ressortent comme des légumes.

Anoev a écrit:

*Isolement total, aucune sortie ni visite possible, le prisonnier ne voit absolument personne et ne reçoit sa nourriture (ou plutôt sa pitance) par une trappe. Au bout de plusieurs années à ce régime, les pires caïds ren ressortent comme des légumes.

Il serait presque plus clément de les exécuter ou de les bannir alors.

Pour en arriver à cette extrémité, ces individus n'en sont pas à leur première exaction (il y e a très peu, j'te rassure) et le terme de clémence est inapplicable pour eux. Y a eu (mis à part les périodes de dictature, où la Justice était à la Botte du Régime) que très peu d'erreurs judiciaires débouchant sur des exécutions. Mais il n'y en aurait eu qu'une seule que c'était déjà une de trop. La Justice aneuvienne a depuis quelques décennies un profond respect de la Vie Humaine, même si les conditions d'incarcération en prison B pourraient permettre d'en douter. Dans des crimes particulièrement néfastes, si on a pas compris la première Leçon, on recommence peut-être une fois, beaucoup plus rarement deux, jamais trois. Dans pas mal de pays, les Caïds font la Loi dans les Prisons Centrales. En Aneuf, ils survivent dans trois mètres carrés sans aucun contact extérieur. Quand ils en sortent, ils font facilement trente ans de plus que leur âge. Mais comme j'ai dit en début d'inter, pour en arriver là, ils ne se sont pas "contentés" (même si c'est des délits répréhensibles) d'escroquer une petite vieille ou de palucher un bambin (ou l'inverse ).

En Migada, c'est les dames de guerre qui font la loi. Il n'y a point de séparation entre le pouvoir législative et le pouvoir exécutive. Les dames de guerres ont le même pouvoir qu'un seigneur féodaux du moyen-âge chrétien. C'est-à-dire, qu'elles on un droit de vie et de mort sur ses subordonnées respectives (dont les gueux).  

Toutefois, bien que divisez en une quinzaines de duchés relativement autonomes. Il y a une sort de lois dite "fédérales", mais il n'y a pas autant de pouvoir qu'avec la White House sur l'ensemble des États-Unis (par exemple). Migada n'est pas aussi centralisé que la Confédération Canadienne ou les U.S.A, que ce soit politiquement, ou militairement parlent. Chaque duchés en leur propre forces armées (dont flottes stellaires etc).

Ces lois "fédérales" touche surtout la politique étrangère de tout Migada (sans touché à celle des duchés entre-elle), et a un certain nombre de compromis pensez pour réduire le plus possible les guerres entre duchés et aussi tout ce qui tourne autour de la loi de succession (chez ces élites).


Je ne sais pas si c'est clair. Des questions?

En somme, c'est plus une confédération qu'un État fédéral.

Au Mnar, cela se passe en gros comme dans tous les États dotés d'un gouvernement et d'une constitution. Il s'agit toutefois d'une dictature. Les maires sont élus, mais la démocratie s'arrête là. Il n'y a a pas de parlement au sens où nous l'entendons. Les gouverneurs de provinces, nommés par le gouvernement, peuvent annuler les décisions des maires.

Citation :

b) Quels types de châtiments sont infligés ? Par qui ? Pourquoi ?

Le Mnar est particulier en ceci que le roi peut exiler ses sujets de façon discrétionnaire. L'exil vers le royaume marin de Hyagansis dissimule la disparition pure et simple de l'exilé. Les exils vers Hyagansis, massifs après la guerre civile (pudiquement appelée Les Évènements), sont devenus rares.

Hyagansis est un royaume (plus précisément, une principauté) de cybersophontes, c'est-à-dire de robots intelligents, humanoïdes et non-humanoïdes. Son territoire est constitué d'îles artificielles et d'installations sous-marines. Il est en de même pour le royaume d'Orring, dont la capitale est l'île flottante de Serranian.

Les îles flottantes d'Orring et de Hyagansis ont ceci de particulier qu'elles sont entraînées par les courants marins des gyres océaniques, comme des satellites sur orbite... Comme des satellites, elles suivent toujours le même circuit.

Citation :

(c) Comment les nouvelles lois sont-elles créées ou les anciennes modifiées ?

Sur décision du gouvernement, dirigé par le Premier Ministre. La loi pour être validée doit être signée par le roi. Le présent roi, Andreas, étant dans un coma définitif, c'est sa fille, la régente Modesta, qui signe les lois et autres ordres royaux.

Citation :

(j) Une fois accusé, de quels recours dispose-t-on ?

On peut faire appel des décisions de la justice ordinaire, comme dans tous les États de droit. En ce qui concerne les décisions du roi, en revanche, le seul recours est le “recours gracieux”, comme on dit en droit français : on écrit au roi (ou à la régente) pour lui demander de bien vouloir changer sa décision.

Au Mnar, le système des recours gracieux est devenu, en pratique, une arnaque permettant d'extorquer de l'argent aux familles des condamnés. Sofia Briccone, une Romanaise condamnée à dix ans de prison pour avoir brûlé en public un portrait du roi, a été libérée après que son père, un industriel, ait payé l'équivalent d'un million de dollars US pour un tableau sans valeur, mais appartenant à un musée sous contrôle des cybersophontes, les intelligences artificielles qui sont les vrais maîtres du Mnar.

Le roi Andreas connaissait l'existence de ce système et le tolérait. Sa fille, la princesse Modesta, ignore jusqu'à l'existence de ce système, d'autant plus qu'elle signe sans les lire, ou en tout cas sans les comprendre vraiment, les documents que lui présentent les cybersophontes (robots humanoïdes) de son entourage.

Citation :

(k) La torture est-elle autorisée? Quels types ?

En théorie, la torture est illégale au Mnar.

Citation :

(l) Comment les personnes sont-elles exécutées?

Théoriquement, d'une balle dans la nuque, comme en Chine. Le roi Andreas commuait très souvent les condamnations à mort en peine d'exil perpétuel à Hyagansis (ce qui en pratique revient au même).

Citation :

(p) Quelles sont les formes de criminalité les plus courantes ou les plus dangereuses ?

Au Mnar, la classe dirigeante se recrute surtout parmi les adorateurs de Nath-Horthath, mais la majorité du peuple adore Yog-Sothoth. Les théocrates de Yog-Sothoth les plus fanatiques mènent une guerre terroriste contre le gouvernement royal, qui réplique par une politique d'extermination contre ceux qu'il qualifie de théocrates. La robotisation de l'armée facilite cette politique : les robots, humanoïdes ou pas, obéissent aux ordres, quels qu'ils soient, et ils ne racontent jamais ce qu'ils ont vu ou fait...

Le “parasitisme” est un délit au Mnar, souvent puni de l'exil. Dans d'autres pays, on parlerait de clochards ou de homeless people. Il faut toutefois préciser que les cybersophontes ont créé un vaste programme d'emplois non-rentables (des bullshit jobs, pour parler crûment) dont l'intérêt est double :

1. Ils permettent de nourrir et de faire travailler la population, à un coût à peine supérieur à celui des aides sociales genre RSA français dans d'autres pays.

2. Ils permettent de contrôler la population. Quelqu'un qui est payé à ne rien faire a tendance à passer ses journées à regarder la télévision en buvant de la bière, et est disponible pour participer à des émeutes. S'il a un job, il est obligé de se lever le matin pour aller travailler, et d'obéir à son chef. Parce que s'il ne le fait pas, il se retrouve à la rue, et risque d'être accusé de parasitisme...

La plupart des bullshit jobs emplois non rentables mnarésiens sont des emplois de jardiniers, dans les “Jardins Prianta”. Ils permettent de tester un nombre virtuellement infini de variétés de légumes et de plantes génétiquement modifiés. On trouve de tout parmi les jardiniers des Jardins Prianta, depuis le manœuvre illettré jusqu'au technicien hautement qualifié, spécialiste de la génétique des plantes.

Il existe aussi des emplois de bureau, comme traducteurs pour l'Institut Edonyl. L'objectif étant de traduire en mnarruc (la langue officielle du Mnar) tout ce qui a été écrit dans d'autres langues...

Derrière le cynisme des intentions réelles, il y a des résultats positifs. Les Jardins Prianta produisent chaque année de nouvelles variétés de pommes de terre et de plantes médicinales. L'Institut Edonyl, par ses traductions, a enrichi le mnarruc de nombreux termes, notamment scientifiques et techniques, qui lui manquaient, et a créé de nouvelles expressions. Grâce à l'Institut Edonyl, on peut désormais tout traduire en mnarruc, ce qui permet d'enseigner des disciplines comme la physique quantique directement dans cette langue.

@Vilko : je n'ai pas compris en quoi l'exil sur Hyagansis équivaut à une peine de mort.
Comment la vie du condamné ou exilé lui est-elle otée ou bien se termine-t-elle ?

Velonzio Noeudefée a écrit:

@Vilko : je n'ai pas compris en quoi l'exil sur Hyagansis équivaut à une peine de mort.
Comment la vie du condamné ou exilé lui est-elle otée ou bien se termine-t-elle ?

Les exilés sont emmenés à Hyagansis dans des bateaux dont l'équipage est constitué d'androïdes. Une fois arrivés dans l'île flottante où ils seront censés résider, les exilés sont tués et leurs cadavres jetés à l'eau, dans de grands filets où ils sont dévorés par les poissons. Tout est prévu pour que même des photos prises par satellites ne permettent pas de voir ce qui se passe.

Les robots humanoïdes ne respirent pas, ne bavardent pas et n'ont pas d'âme, cela permet de leur faire faire des choses que des humains ne feraient pas, ou feraient moins bien.

De plus, la responsabilité de ce qui arrive aux exilés repose entièrement sur les deux co-princes de Hyagansis. Au cas où la vérité serait découverte, les dirigeants Mnarésiens pourraient dire qu'ils ne savaient pas. La version officielle, c'est que les exilés sont envoyés travailler dans des installations sous-marines. Hyagansis est un micro-État reconnu seulement par le Mnar et par Orring.

Pour brouiller les pistes, Hyagansis a aussi des résidents humains, qui vivent confortablement sur certaines îles flottantes.

L'opinion publique internationale s'intéresse peu à ces histoires d'exilés qu'on ne revoit jamais. Deux millions de Mnarésiens (sur soixante) se sont enfuis de leur pays après la guerre civile, en très grande majorité des adorateurs fanatiques de Yog-Sothoth, qui ne sont pas les plus tolérants ni les plus paisibles des Mnarésiens. Là où ils se sont installés, ils ne contribuent pas toujours à donner une image positive des Mnarésiens en général...

Vers la fin de son règne, le roi Andreas privilégiait l'exil intérieur des dissidents (vers la ville-prison de Lazné, notamment) à l'exil vers Hyagansis, sachant qu'un jour ou l'autre la vérité finirait par être connue. Encore un secret d'État dont la régente ne sait encore rien...

Ça fait quand même froid dans l'dos, notamment quand on sait ça.

Anoev a écrit:

Ça fait quand même froid dans l'dos, notamment quand on sait ça.

Certes un peu inquiétant, mais sur la même page du fil, le roi Andreas rassure Mers Fengwel :

Citation :

- Mais à Hyagansis, ils vont mourir !

- Mes homologues hyaganséens, le prince Diadumen Vogeler et le prince Goran Luty, m'ont assuré que non. Les enfants vont peupler Hyagansis.

- Et vous croyez à ça ?

- Fengwel, je vous en prie ! Vogeler et Luty sont des princes ! Il est absolument impensable, impensable vous m'entendez, qu'un prince puisse mentir, surtout à un roi ! L'aristocratie, dont je fais partie, est liée par des règles morales, un code de l'honneur très ancien, dont le roturier moschteinien que vous êtes n'a aucun idée !

- Ah oui, effectivement, Majesté... Excusez-moi d'avoir douté, Majesté.

Je ne saurais pas répondre précisément à ces questions. J'avais dans l'idée que si le monde d'Ouramea en reste technologiquement au stade préindustriel, il est socialement plus avancé que le nôtre mais je ne prétends pas avoir une idée, même imprécise, de ce qui serait un bon gouvernement. Alors je vais lancer en vrac quelques idées que j'ai eues:
*Le traité de Warta Dava (c'est un peu comme l'ONU et la déclaration universelle des droits de l'homme, mais en plus efficace) interdit la peine de mort, l'esclavage et la torture. On considère aussi que chaque Etat doit s'efforcer de garantir la sécurité, la liberté d'expression et de conscience, l'accès aux soins et à l'éducation et des conditions de travail décentes. Ce traité a été fait entre des pays qui se sont longtemps fait la guerre mais on décidé de s'unir contre les démons.

*En Erskiward, quiconque souhaite occuper un poste d'une certaine importance (pas seulement politique mais aussi économique) doit effectuer pendant un temps un travail difficile. Ça peut être quatre mois comme mineur ou huit mois comme docker (je donne un barème hasardeux) ou, en cas de problèmes physiques, trois ans d'une tâche administrative ennuyeuse. En outre le pouvoir exécutif est collégial, il y a un conseil de douze personnes élues dont chacune préside tour à tour.

*En Zainay, les gens élisent directement les dirigeants locaux mais au niveau supérieur on fait intervenir le hasard. On vote, au suffrage universel, pour un certain nombre de grands électeurs qui eux même choisissent un gouverneur de province (pour gouverner le pays lui-même, je sais pas encore). Mais PAS parmi une liste de candidats: ils écrivent, sur un document scellé le nom de la personne qu'ils estiment la mieux à même de gouverner la province
Ensuite, on tire au sort parmi leurs bulletins (ce qui veut dire que quelqu'un jugé compétent par plusieurs électeurs a plus de chances de devenir gouverneur)
c'est pas encore définitif, mais je me suis un peu inspiré de l'élection du doge de Venise qui comprenait un tirage au sort. Et aussi par l'idée qu'il vaut mieux ne pas donner le pouvoir à ceux qui le désirent
Toujours en Zainay, il y a une institution indépendante qui n'a pas de pouvoir exécutif ou législatif mais qui peut être saisie ou agir d'elle même en cas d'infraction à la constitution

*Dans la confédération du Lakchmi, il y a toutes sortes de régimes, depuis l'anarchie jusqu'à la monarchie parlementaire mais il y a une constitutions et certaines institutions communes, entre autre pour la justice (les lois peuvent différer d'un pays à l'autre mais ce sont les mêmes organismes et les mêmes procédures juridiques). Tous les avocats sont "commis d'office". En dehors des délits les plus courants, c'est une commission qui choisit le juge et les avocats en fonction de la gravité et de la complexité du procès.

*En Sulmelki, le législatif est commun mais pour l'exécutif, chacun choisit son chef, pas forcément quelqu'un qui s'est présenté comme candidat mais plutôt la personne à qui on fait le plus confiance pour prendre une décision. Les chefs locaux se rassemblent autour de chefs plus importants mais il n'y a pas toujours (c'est même rare) de gouvernement unique. Il y a tout un ensemble de lois qui limite le pouvoir des chefs, gère d'éventuels conflits et détermine quand on peut changer de chef