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 Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen

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Grufidh

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MessageSujet: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptyMer 3 Fév 2021 - 18:52

Bonsoir à tous cheers

Il y a près d'une décennie, je postais sur ce forum ma toute nouvelle création linguistique : le Hinn Dhoel. Il s'agissait alors de mon premier fil de discussion sur le forum, de la première langue dont je m'ouvrais à vous, mais paradoxalement, de ma dernière création.

Depuis, et après 5 ans d'absence sur l'Atelier, le Hinn Dhoel a évolué (peu, il est vrai), et surtout, la famille de langues dans laquelle il est inclus a beaucoup changé, gagnant en épaisseur et en cohérence, mais aussi en complexité. C'est pourquoi, plutôt que de reprendre le fil de discussion ancien, je crée celui-ci, qui me permettra de reprendre à zéro la présentation de cette langue, et conjointement de ses langues soeurs principales, le Félanéen et le Ganéen, toutes conçues dans un esprit commun et présentant certaines similarités, la proximité phonologique étant la principale.
Après des années de travail solitaire, c'est un véritable plaisir de revenir ici pour partager tout cela avec vous.

LES LANGUES GANEENNES

La macro-familles de langues à laquelle appartiennent les idiomes dits "Ganéens" se nomme "Famille GvN" et est assez vaste. Elle compte, théoriquement, une quarantaine de langues. Parmi celles-ci, une quinzaine sont hypothétiques : des dialectes, des idiomes peu parlés, ou marginaux, pour lesquels je n'ai pas d'intérêt particulier et qui me fournissent de temps en temps un mot ou deux à titre de comparaison. Une dizaine d'autres sont en cours de production ou en projet.
Je n'ai donc véritablement créé et développé qu'une quinzaine de langues dans cette famille.

La Langue-Mère
Le nom même de la macro-famille est en réalité un code : GvN pourrait se transcrire gayan, gaen, geyin, etc... La langue-mère fonctionne sur un système de racines, composées essentiellement de consonnes, avec parfois des voyelles fortes incluses dans la racine ; autour et entre ces consonnes/voyelles fortes viennent s'intercaler des voyelles relativement interchangeables, ainsi que des consonnes qui peuvent modifier le sens de cette racine. Les voyelles elles-mêmes sont très nombreuses et classées en quatre "tons" : le ton 1 (noté v1) rassemble les voyelles ouvertes antérieures comme postérieures (notamment /ɛ/ et /a/, parfois /ɔ/), le ton 2 (v2) les fermées postérieures (/u/, /o/), le ton 3 les fermées antérieures (/i/, /e/, /y/) et enfin le ton faible (v0) qui est souvent un shwa.
Ainsi la racine GvN s'analyse comme suit : elle est composée de deux consonnes (G et N) ainsi que d'une voyelle forte au ton indéterminé, qui sert de point d'articulation entre les voyelles qui vont ensuite s'intercaler : d'où plusieurs possibles transcriptions. Le choix des voyelles sera ensuite une question dialectale : et ces dialectes de la langue-mère vont justement donner plusieurs branches.

La Branche Ganéenne
Ces branches sont principalement au nombre de 3 : la branche Anéenne (qui inclut le Lébain [anciennement Betren, présenté dans un autre sujet très vieux, et que je mettrai à jour]), la branche Céenne (qui inclut le Tôhn, pour lequel j'avais ébauché un fil de discussion il y a quelques années) et enfin, la branche Ganéenne.

Le nom "Ganéen" est un ethnonyme : les "Ganain" sont censés être le peuple ancien ayant parlé le dialecte de la langue-mère qui aura ensuite donné la branche concernée.

Cette branche a été en contact très précoce avec une autre famille de langues (les langues Yaelles, dont j'ai présenté la langue-mère, l'Attupayel, dans un autre sujet), qui a considérablement influencé sa grammaire. Les langues de la branche ganéenne ont en effet perdu l'essentiel des flexions verbales et nominales de langue mère, les réduisant au strict essentiel, sous l'influence substratique des langues Yaelles. Celles-ci ont une tendance à être analytiques, et les langues ganéennes ont pris cette tendance.

Dans la branche ganéenne, j'ai particulièrement développé 3 langues, que je vais vous présenter ici (2 autres sont à l'état d'ébauches). Une quatrième, que j'appelle "Proto-Ganéen", n'est pas une langue à proprement parler, mais un stade linguistique : celui où le dialecte s'est suffisamment séparé de la langue-mère pour ne plus être mutuellement intelligible avec ses soeurs. Il m'est utile d'avoir cette langue sous la main notamment au moment de créer le lexique. Tout le vocabulaire des trois langues dont je parle dans ce fil découle du Proto-Ganéen.

Ces trois langues sont donc le Ganéen, le Félanéen et l'Anthoel, pour lesquelles je vais rapidement faire une présentation.

Ganéen, Félanéen et Anthoel : noms et présentations


L'Anthoel

Comme "Hinn Dhoel" à l'époque, "Anthoel" signifie "notre langue". Le nom est composé de deux parties :
- amas, qui est le pronom possessif de la P1pl. Il hérite du pronom possessif de la langue mère, qui était : v1Mv1D/emed (par souci de simplification, je fournirai pour chaque mot de la langue mère une transcription lisible, avec un e pour le v1, un o pour le v2, un i pour le v3 et un è pour le v0)
- et thoel, qui signifie langage, formé sur "oel", un des mots pour "parler", emprunté à une langue soeur qui l'avait sous la forme "oilhad" et le tenait par évolution phonétique du Proto-Ganéen ehendo, lui-même de la langue-mère "Hv1MD-", transcriptible en "(e)hemd-". la racine signifie elle aussi "parler", en s'appuyant sur la racine "v1M/-em-" (bruit), encadrée par -D- (suffixe verbal indiquant une action notamment physique) et -H- (prévixe verbal indiquant un sens parfait, un phénomène particulier).

Amasthoel se contracte en amsthoel par syncope, puis le s disparait ; et la nasale devient dentale devant la fricative dentale, donnant le résultat "anthoel".

Bref, l'étymologie me passionne et c'est 80% de mon travail, donc j'ai du mal à ne pas m'étendre dessus.
L'Anthoel est une langue relativement analytique, malgré certaines tendances synthétiques héritées de la langue-mère. Le nom, par exemple, ne varie pas en cas (il a perdu tous ceux de la langue mère), mais seulement en nombre (par mutation vocalique). Le verbe connaît cinq formes fixes qui servent à former tous les temps ; et pour la moitié de ces verbes, ils ne varient pas même en personne.
La structure est globalement VSO, lorsque le sujet est exprimé ou qu'il y a une désinence personnelle, mais SVO lorsqu'il doit être explicité par un pronom.
L'ordre des mots est plutôt important, puisqu'il n'y a pas de cas pour différencier les fonctions de la phrase. Néanmoins, comme dans des langues comme le français, l'italien ou l'anglais, en dehors de la structure fondamentale VSO, le reste des mots est relativement mobile.

Le Félanéen

Le Félanéen est une langue un peu particulière car intradiégétiquement, elle connait une histoire mouvementée. C'est d'abord la langue d'un peuple parent des locuteurs du Anthoel. Leur histoire politique en a fait des exilés ; et la langue est devenue pour eux un moyen d'affirmation culturelle. Le Félanéen a donc été reforgé à partir d'une langue plus ancienne, plus proche originellement du Proto-Ganéen ; et son lexique a beaucoup évolué au contact de nombreuses autres langues, avant d'être fixé lors de la période d'affirmation de ce peuple.
Phonologiquement assez proche de l'Anthoel, elle permet cependant des combinaisons de consonnes et de voyelles qui ne se croiseraient pas chez sa soeur. Grammaticalement, elle est plus synthétique encore : le verbe ne prend pas de désinence personnelle et le pronom (qui est normalement placé avant le verbe, mais parfois après, notamment en poésie) doit donc être explicite. l'ordre de la phrase est plutôt SVO, mais pour le reste, sa syntaxe est relativement proche du ganéen, notamment dans le groupe nominal.

Félanéen se dit "failanan", et il s'agit de l'ethnonyme de ce peuple. Originellement composé de "fale" et "ganaen", il signifiait ganéen de l'Est.

Le Félanéen, par sa dispersion géographique, est sujet à des différences de prononciation locales qui produisent en gros cinq patois.

Le Ganéen

Le Ganéen est à l'origine un dialecte de la langue sur laquelle le Félanéen a été reconstruit ; c'est pourquoi leur vocabulaire est souvent très proche, si ce n'est identique (pour 20 à 30 % des mots). Cependant, le ganéen est très strict phonologiquement et a réduit à une liste très courte les combinaisons de lettres possibles. De plus, sa grammaire conserve des archaïsmes (mutation vocalique pour le pluriel et l'Aspect Accompli par exemple) que le Félanéen a expulsés.

Le nom-même du Ganéen est une réappropriation : le peuple qui parle le Ganéen a repris le nom antique "Ganain" pour se désigner.

Sa grammaire est essentiellement analytique. Le Ganéen a une structure VSO assez souple, et des racines qui varient peu : la plus fréquente variation est la mutation vocalique, qui permet au verbe de passer de l'aspect inaccompli à l'accompli, et au nom, du singulier au pluriel.

Enfin, une note sur le sens même du nom "GvN" et son descendant "Ganéen" :

ORIGINE DE L'ETHNONYME GvN

Cette racine primitive est composée de deux consonnes et d’un ton vocalique suffisamment marqué pour se retrouver dans chacun des dérivés. Plusieurs origines sont possibles, dont un grand nombre prennent le « G » initial comme une expression de l’intensif « Gw, Kw », qui désigne un ensemble de choses, dont un collectif (voir l’Annexe Particulaire) :
- Gê-emen- : Gê- est la racine pour « respirer » et remonte encore plus loin à -g-, le souffle ; quand au suffixe -m-n, il s'agit de celui qui équivaut à l'indo-européen "-tor". GvN serait donc « ceux qui respirent », « les vivants », par opposition aux morts, avant de perdre son sens initial pour devenir un ethnonyme lorsqu’ils rencontrent les Jaels. C’est l’hypothèse la plus claire, mais elle pose le problème du « G » et du "M" qui tombent dans les langues Anéennes.
- Gwe-Nwe-nen La racine forte Nw- est celle de la mère, dans le sens "la nourricière". GvN pourrait être « ceux qui sont nourris », un euphémisme pour « personnes d’une même tribu/nation ». Gwe- joue ici le rôle d'un intensif collectif.
- Gê-ôn- : v2N (ou ôN) est la racine pour la beauté. Le mot pourrait être donc « ceux qui vivent (métonymie du souffle, Gê-) et sont beaux (où beaux a avant tout le sens de « bien fait, correct, qu’on reconnaît » et s’oppose donc aux étrangers) »
- Gwe-Nê- : Nv1 (ou Nê) est la racine pour la protubérance, la bosse. Il est possible qu’une racine primitive dérivée de celle-ci ait désigné l’île, et par métonymie, les îles en général d’où venaient les GvN, qui se seraient alors dit « ceux des îles », et auraient appelé leur terre « celle de ceux des îles », ce qui recoupe avec le nom légendaire de leur terre d'origine (Gayan) et avec l'histoire que révèle l'archéologie (leur origine insulaire notamment).
- Gwe-vNv- : Une hypothétique mais probable racine *N, sans ton vocalique particulier, a été émise pour origine des termes « pleurer » (Gw-L-N) et « verser » (HN-m-). Il est possible alors que les GvN se soient ainsi désignés « ceux qui pleurent », puisqu’il est également possible qu’ils aient été des exilés de leur terre d’origine.
- Gwe-Nô : L’une des hypothèses les plus populaires est celle qui fait du -g- initial un intensif accessoire, et fonde sur la racine -N- (qui désigne la première personne, sans distinction de nombre) l’origine du terme GvN, qui serait ainsi un simple « nous » général.
- Gênên- : Les racines GN, qui désigne l’esprit, et gGN, pour « penser », sont des ancêtres crédibles pour le terme, qui serait alors une variation sur l’idée « ceux qui ont une âme », « ceux qui pensent », a contrario des animaux.
- Enfin, il est possible que plusieurs de ces hypothèses soient valables en même temps, et que leur proximité phonétique ait par la suite justifié une assimilation de deux, voire plusieurs autres termes à l’origine synonymes. Il pourrait même s’agir d’un jeu de mots, jouant sur la proximité phonétique du terme ethnonymique originel, avec un ou plusieurs de ces autres candidats potentiels, pour augmenter le potentiel symbolique du nom.



Voilà, je me suis fait plaisir et j'espère ne pas vous avoir ennuyés. Je reviendrais avec une petite présentation plus précise sur l'une ou l'autre des langues.

Bonne soirée à tous !
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Velonzio Noeudefée
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Velonzio Noeudefée


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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptyMer 3 Fév 2021 - 22:02

Non, c'est un plaisir de te lire, merci à toi !

Que de travail ! C'est époustouflant cheers
N'hésite pas à partager !

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Grufidh

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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptyJeu 4 Fév 2021 - 16:32

Je te remercie Velonzio, c'est très agréable de partager tout ça et le plaisir est démultiplié par une bonne réception cheers

Je vais tenter aujourd'hui d'ajouter quelques éléments de présentation pour ces trois langues, et peut-être, si ça ne fait pas trop, aborder le nom.

Tout d'abord, des questions de phonologie. Pour rendre les choses plus claires, et malgré un inventaire relativement proche pour ces trois idiomes, je vais les présenter séparément.

L'Anthoel :

La phonologie de l'Anthoel est relativement simple, mais elle reste la plus étendue des trois langues.

Voyelles et diphtongues

L'Anthoel compte 7 voyelles : /a/, /ɛ/, /i/, /ɔ/, /u/, /œ/ et /y/.
Elles sont notées respectivement a, e, i, o et u pour les 4 premières. pour les 2 dernières, c'est plus complexe.
-      w, entre deux consonnes ou en finale absolue après une consonne, se prononce /œ/, et après une voyelle tout en étant avant une consonne, notera un /u/ de diphtongue.
-      y, entre deux consonnes, en finale absolue après une consonne ou après une voyelle et avant une consonne, va noter /y/.
Dans toute autre situation, ces deux lettres servent à noter les semi-voyelles habituelles.

Il y a un certain nombre de diphtongues acceptées :
-     ai, ae, au, ao pour le a. Ao et Au se prononcent de manière très proches, et dans la langue populaire, sont souvent confondues.
-     ei, ea pour le e ; mais ces deux diphtongues ont une tendance à se prononcer comme un /ɛ/ long.
-     oi, oe, oa pour le o : oi et oe sont désormais presque équivalentes.
-     ua pour le u

Certaines de ces diphtongues ne sont rien de plus qu'une juxtaposition de voyelles (ua, ao, oa).

Consonnes et combinaisons de consonnes

L'Anthoel utilise les consonnes suivantes :
- les occlusives habituelles bdgptk, notées de même, sauf c pour k
- les fricatives f, s, θ et la sonore ð ; notées f, s, th, dh, h
- les liquides r (roulé), l ;
- les nasales n, m
- les semi-voyelles w et j, notées w et y

les occlusives sourdes, et la nasale bilabiale, ainsi que la fricative glottale h ne sont pas acceptées en finale absolue.
L'Anthoel accepte un nombre relativement large de combinaisons consonantiques mais certaines sont interdites : pas de nasale et occlusives bilabiales (mp, mb), pas de double occlusive, et très peu d'occlusives + l (pl, cl).


Le Ganéen

Le Ganéen est particulièrement restrictif dans son système phonologique.

Voyelles et diphtongues :

Les voyelles sont les suivantes : /a/, /ɛ/, /i/, /ɔ/, /u/, et /y/, notées a, e, i, o, u, y.
Le y n'existe que dans la formation du pluriel, et sinon, cette lettre sert à noter la semi voyelle /j/.

Les diphtongues sont les suivantes : ae, ai, ei, au (rare), oe (rare). Il n'y en a pas d'autre et il n'y a pas d'exception ! en revanche, on peut ajouter également les combinaisons ui, ua, ue, ui, ie, ia, iu, mais qui équivalent toujours à la voyelle en deuxième position précédée de la semi consonne w/j en première.

Les voyelles ne peuvent pas toujours s'enchaîner n'importe comment : ainsi une séquence CaCeC est impossible, elle deviendra CeCeC, par exemple.

Consonnes et clusters

Occlusives : bdgptc
Fricatives : f/v, s, θ et la sonore ð, h
Liquides : r et l
Nasales : m et n
Semi-voyelles : w (noté u) et j (noté y).

En termes de combinaisons de consonnes, ou clusters, le Ganéen est particulièrement strict : il n'accepte que les occlusives + r , ou r+ fricative, nasale, occlusive. Seules ces dernières (R+ consonne) sont acceptées en finale absolue, et sont très rares.

La séquence de consonnes idéale est Occlusive/Fricative-Liquide-Nasale/Fricative, intercalées de voyelles. Deux consonnes au même point d'articulation ne peuvent pas exister (eg : gec, tad, etc...).

Je ne vais pas rentrer dans trop de détails (j'y reviendrai lorsque j'aurai l'occasion d'évoquer des étymologies), mais il existe toutes sortes de contraintes du genre de celles-ci, qui ont conditionné l'évolution des mots du Félanéen ancien au Ganéen.


Le Félanéen

Le Félanéen a peu ou prou le même inventaire phonologique que l'Anthoel.
Il faut y ajouter quelques sons et quelques graphies :
- le gh note le ɣ (mais selon les dialectes, il peut être prononcé de différentes manières)
- le é ou ë se retrouve dans deux configurations : un e après une voyelle, qui va échapper à la diphtongaison, et en finale absolue pour signaler qu'il n'est pas muet.
- le k ou le c notent indifféremment le son /k/ ; mais certains dialectes prononcent les séquences ci et ce de manière affriquée.


Voilà pour la phonologie. Ce n'est jamais un moment passionnant dans la présentation d'une langue, à mon avis, alors je vais ajouter un petit morceau.

LE NOM EN GANEEN

Le nom Ganéen est un sujet rapidement couvert. Il n'existe pas, en ganéen, de terminaison spécifique au verbe, à l'adjectif et au nom ; seul un dictionnaire permettra de les distinguer pour un néophyte.
Le nom ne varie que de deux manières :
- la mutation vocalique pour le pluriel,
- la lénition de la première consonne après certains sons.

La mutation vocalique est héritée d'un pluriel en -i final qui existait dans la langue-mère GvN à cinq cas sur les 8 de la déclinaison. Le -i final modifiait toute la séquence vocalique précédente, et s'il est tombé, les mutations sont restées. La présence de ce -i final affecte toutes les voyelles mais de manière décroissante plus on s'éloigne de la dernière syllabe (sachant que les mots à plus de 2 syllabes sont très rares).

Ainsi le mot dethel, qui signifie "plaine", et vient de la racine GvN DhTh (/dʰetʰ-/) "paume, espace plat" (avec le dérivatif -L- qui implique une concrétisation géographique de l'idée désignée par la racine), formait un pluriel archaïque en Proto-Ganéen de la manière suivante : dʰetʰeli. La chute du -i transforme ce pluriel en Ganéen moderne, qui devient "dethil". Le -e- en syllabe finale change en -i-, mais reste lui-même en position autre ou devant un cluster de consonnes en finale (on a ainsi pern pour pluriel de pern [tribu, groupe familial], et non "pirn").

La liste des mutations est la suivante :
A -> -e- en position normale ou devant un cluster, et -ai- en position finale.
E -> -e- en position normale ou devant un cluster, et -i- en position finale.
I -> ne varie en aucune position.
O -> -e- en position normale ou devant un cluster, et /y/ en position finale, ou reste -o- devant une liquide.
U -> -y- en position normale ou devant un cluster, et -i- en position finale.

Les diphtongues se comportent de la même manière :
AE -> comme A
AI -> ne change pas en normale et cluster, devient -i- en finale.
OE -> ne change pas en normale et cluster, devient -yi- (/ɥi/) en finale.

Quelques exemples :
- ciun el-liel : homme et femme -> ciyn el-lîl, hommes et femmes (le î note un -i- long ou double -i-)
- fen merenar : long voyage -> fin merenair, longs voyages,
- glor mentel : victorieuse bataille -> glor mendil, victorieuses batailes,
- annel aina : chant agréable -> ennil ainai, chants agréables.
etc.

il existe un article défini, qui est m-. Celui-ci vient du félanéen , une fricative sonore que le ganéen a transformé d'abord en bilabiale, puis en -m-.
Devant un mot à initiale vocalique, l'article n'est que ce -m-. Devant une consonne, il va changer :
- il prend une voyelle en initiale (a en général),
- mais comme le -m n'est pas accepté en finale, il devient -n
- donnant ainsi un article défini -an-. Celui-ci étant clitique, il va subir des mutations vocaliques. Ainsi devant un mot dont la première voyelle est un -e-, il sera -en-.
- enfin devant une liquide, le -n- va tomber

Exemples : en pern (la tribu, la famille), an ciun (l'homme), a liel (la femme), m annel (le chant).

Enfin, le nom peut subir la lénition, un phénomène courant et relativement complexe. Certaines consonnes finales vont modifier certaines consonnes initiales.
Par exemple, en pern est une forme fausse : ce sera en fait en bern.

La lénition fonctionne selon plusieurs règles qui peuvent paraître complexes, mais sont en réalité assez instinctives :
- derrière un mot finissant par une nasale, un L, ou une finale vocalique : les consonnes labiales et palatales sourdes se sonorisent (f en v, p en b, c en g...) et le H devient muet.
- la séquence RvoyelleR est impossible, même dans une phrase, y compris entre plusieurs mots : dans la proposition suivante Das fen merenar e ronir ethen ("leur long voyage dans une terre oubliée"), la séquence merenar e ronir pose un problème. Le R initial du mot ronir va donc devenir un L.



Voilà pour aujourd'hui. Toujours dans l'idée de ne pas trop en faire à la fois, je m'arrête ici et poursuivrai un autre jour. Bonne soirée à tous !
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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptyJeu 4 Fév 2021 - 17:06

Les O de toutes tes langues sont ouverts, j'ai r'maequé (/ɔ/) ; aucun [o]... Ça tient à quoi ? Une influence espérantiste ? uropiste ? ou bien initiative entièrement personnelle ?

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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptyJeu 4 Fév 2021 - 17:14

Tu as parfaitement raison, et si je ne me trompe pas, c'est le cas pour toutes les langues que je crée.
Je suis plus qu'à moitié italien, et par conséquent la langue de nos voisins transalpins a été mon premier rapport à l'exotisme linguistique, mais a aussi imprégné mes goûts.
J'ai donc beaucoup de mal avec les voyelles fermées comme /o/ ou /e/ ; je trouve qu'elles bloquent la diction. Je n'aime pas parler d'accent tonique dans mes langues, c'est un peu une prononciation à la finnoise : sans véritable accent, mais avec un écoulement régulier et relativement rythmique. Dans ces conditions, les voyelles fermées ont une tendance à heurter la diction.
Par ailleurs, la langue mère GvN compte bien des voyelles fermées ; mais elles me sont avant tout utiles pour expliquer les mutations vocaliques qu'ont subi les langues-filles.


Dernière édition par Grufidh le Jeu 4 Fév 2021 - 18:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptyJeu 4 Fév 2021 - 18:55

Comme quoi on n'a pas les mêmes écueils, je sais pas trop d'où ça peut prov'nir, le lieu de premier apprentissage d'une langue, peut-être ? Moi, si j'ai pas trop de difficulté avec les [ɛ] finaux (parce qu'en français y a l'imparfait de l'indicatif et les deux premiers temps du conditionnel*), par contre les [ɔ] finaux me posent des problèmes ; pourtant, ils existent dans la conjugaison aneuvienne au prétérit, avec a pùză /ɐ'pyzɔ/ (il alla, elle partit), c'est pourtant un temps plus employé (si on peut dire, vis à vis d'une persolangue) que le passé simple français.



*Le présent et le passé première forme (grâce à l'auxiliaire) ; le passé deuxième forme est tombé dans l'historique de la langue, sa conjugaison étant identique à celle du subjonctif plus-que-parfait. Il a pourtant inspiré l'unique conditionnel passé aneuvien. Comm'quoi...

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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptySam 6 Fév 2021 - 16:35

Farpaitement, on a des sensibilités bien différentes. Par exemple, j'ai énormément de mal avec la prononciation de l'anglais malgré une maîtrise relativement courante de la langue écrite ; et si je préfère le grec ancien au latin, il m'est bien plus difficile à prononcer. C'est pourquoi dans mes langues, la plupart du temps, j'essaie de trouver un inventaire phonologique qui ne me posera pas de problème. Et dans mon, cas, une exposition précoce à l'italien, puis au Sindarin et au Quenya, enfin aux langues nord-amérindiennes, ont formaté mon esthétique de la langue ; j'ai d'ailleurs peu innové dans mes goûts après l'enfance (seules les langues scandinaves et polynésiennes sont venues rejoindre ce panthéon personnel).

Pourtant, ma première recherche, mon souci éternel en créant des langues, c'est l'euphonie, l'harmonie phonologique, et je passe des heures à m'enregistrer, à modifier des mots et écrire des textes pour être certain que la langue sonne comme je le souhaitais ; c'est paradoxal ! Comme s'il y avait une harmonie idéale de la langue.

Ces derniers-temps, j'ai beaucoup pensé à comparer les créations linguistiques avec des morceaux de musique orchestrale. Comme dans une symphonie, la création d'une langue suppose d'accorder chaque son choisi, chaque combinaison de son, et l'influence que la grammaire va avoir sur eux, pour atteindre une certaine harmonie unique. Et chaque langue, comme chaque symphonie, atteindrait idéalement sa propre harmonie. Ce qui expliquerait la dichotomie entre la recherche de perfection et la conscience que chacun a sa propre oreille geek
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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptySam 6 Fév 2021 - 17:09

Grufidh a écrit:
Pourtant, ma première recherche, mon souci éternel en créant des langues, c'est l'euphonie, l'harmonie phonologique, et je passe des heures à m'enregistrer, à modifier des mots et écrire des textes pour être certain que la langue sonne comme je le souhaitais ; c'est paradoxal ! Comme s'il y avait une harmonie idéale de la langue.
J'comprends ta démarche de pensée : j'me suis rendu compte que la régularité à tout prix donnait des fois des résultats imprononçables ou bien des mots dont la prononciation frisait le ridicule. En fait, y faut trouver le juste milieu entre la grammaire et la prononciation. Des fois, ça donne des résultats pas toujours compréhensibles. Par exemple, j'ai ifàndu (enfant de moins de 7 ans, pour lequel, depuis INTANTIS, génitif de INFANS, j'ai sucré le premier N et le T) /i'fàndy/ et kaṅtdu /ˈkɑ̃ndy/ (chanteur-euse : malgré son amuïssement, le T est resté, pourquoi ?).

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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptySam 6 Fév 2021 - 17:32

Dans l'idée de rester clair, je vais continuer d'abord la présentation sommaire de mon Ganéen, restant sur une langue à la fois.

Après le Nom, voici donc le verbe.

LE VERBE GANEEN

Comme je le disais plus haut, le verbe ganéen n'a rien pour le distinguer du nom. C'est un héritage de la langue mère, en réalité : les racines pouvaient aussi bien être utilisées comme verbes que comme noms, puisque leurs inflexions les distinguaient finalement : ainsi Kv1N (ken-) désignait aussi bien le verbe "semer", que le nom "graine, semence, origine". Mais ken- n'existe pas tel quel : il y aura en revanche la forme kenente (l'infinitif du verbe), kenethed (ils sèment), ou encore keno (graine, au cas intransitif).

Le Ganéen a hérité de cette indistinction. Peu importe qu'un nom ou un verbe soient indistinguables tels quels : l'usage ou un bon dico expliciteront.

Ainsi, ganel (semer) et hegin (semence) ne sont pas distinguables par une terminaison.

Deuxième remarque :
Le verbe ne connait que trois réelles variations.

  • Il varie en aspect, ce qui est également un héritage de la langue-mère GvN, qui connaissait deux aspects : l'Inaccompli et l'Accompli. Le Ganéen les a conservés ; et sa forme de base est l'Inaccompli, qui peut signifier selon le contexte le présent, l'imparfait ou plus rarement, le futur. La langue-mère, pour passer à l'inaccompli, procédait par redoublement de la première consonne. Si le Ganéen a perdu cet augment, une trace est restée sous la forme d'une mutation affectant toutes les voyelles du mot sur le même principe et avec les mêmes règles que le pluriel des noms.
    En effet, l'augment d'un verbe ganéen était suivi d'une voyelle, souvent du ton vocalique 1 (donc, e ou a). Avec la chute de la consonne, l'augment vocalique s'est allongé en diphtongue ei- ; puis ce ei- est devenu un -i- long, qui a chuté lui aussi, ne laissant que son influence sur le mot.


EXEMPLE : dans la langue mère, l'accompli du verbe "semer" à la 2Ppl était keKeNemed. En Ganéen, ganel devient genil.


  • La deuxième variation est consonantique. Le Ganéen n'a qu'un participe, le Participe accompli (à l'origine avec un sens actif et une deuxième forme, passive, mais finalement n'exprimant plus que son sens passif). Celui-ci, dans la langue-mère, se formait avec deux modifications au radical : l'ajout du suffixe -men qui exprime la mise en action, et le redoublement initial déjà évoqué. Ainsi, keKeNemen était le participe du verbe semer.
    Le Ganéen a conservé l'idée d'un augment, mais celui-ci s'est standardisé. Puisque la plupart des mots commencent par une occlusive et que la langue n'accepte pas la séquence occlusive-voyelle-occlusive, c'est la liquide douce L qui vient servir d'augment, suivie par une voyelle euphonique avec la première voyelle du verbe. Pour Semer, ce sera par exemple le-ganel.
    Cet augment fonctionne aussi bien pour les fricatives, mais devient une simple voyelle devant le S et le R, un simple L devant une voyelle, un N devant un -m, et enfin, la voyelle devient une diphtongue devant un autre L.
    Le dernier élément de cette variation, et la lénition qui affecte les occlusives C et P, et la fricative F : toutes trois se sonorisent.

Exemples : nimunas (rencontré, pour le verbe munas), lammad (montré, pour le verbe ammad) legathain (envoyé, pour le verbe gathain), mais legarnen (commandé, pour le verbe carnen)


  • La troisième variation concerne l'infinitif. Celui se forme en lui accolant (généralement devant, mais parfois après) l'article déjà évoqué, nominalisant le verbe.



  • Enfin, le verbe nu, lorsqu'il ne semble pas conjugué dans la phrase, peut aussi être lu comme un participe présent

Exemple : munas cuin e-legathain signifiera "un homme rencontre l'envoyé" (notons la structure VSO).
Mais belor cuin, munas e-legathain (littéralement : "il s'arrête, l'homme rencontrant l'envoyé") se traduira par "l'homme, rencontrant l'envoyé, s'arrête". Le sujet est presque toujours le nom le plus proche du verbe.


Voilà pour un premier morceau sur le verbe. J'en rajouterai si j'ai le temps ce soir sur la manière dont on utilise les aspects ou dont on conjugue le temps voire le mode, et en attendant, je vous souhaite une bonne lecture.

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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptySam 6 Fév 2021 - 17:36

Anoev a écrit:
Grufidh a écrit:
Pourtant, ma première recherche, mon souci éternel en créant des langues, c'est l'euphonie, l'harmonie phonologique, et je passe des heures à m'enregistrer, à modifier des mots et écrire des textes pour être certain que la langue sonne comme je le souhaitais ; c'est paradoxal ! Comme s'il y avait une harmonie idéale de la langue.
J'comprends ta démarche de pensée : j'me suis rendu compte que la régularité à tout prix donnait des fois des résultats imprononçables ou bien des mots dont la prononciation frisait le ridicule. En fait, y faut trouver le juste milieu entre la grammaire et la prononciation. Des fois, ça donne des résultats pas toujours compréhensibles. Par exemple, j'ai ifàndu (enfant de moins de 7 ans, pour lequel, depuis INTANTIS, génitif de INFANS, j'ai sucré le premier N et le T) /i'fàndy/ et kaṅtdu /ˈkɑ̃ndy/ (chanteur-euse : malgré son amuïssement, le T est resté, pourquoi ?).

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Mais tu vois, je te comprends très bien ! C'est même, après tout ce travail de perfectionnement, la marque des langues les plus abouties. Quelques irrégularités, quelques choix euphoniques ou étymologiques mais muets... Et l'on s'approche avec plus de vraisemblance de ce qui motive l'évolution d'une langue naturelle.

Par ailleurs je ne suis pas adepte d'une irrégularisation forcenée de la langue pour le plaisir du réalisme. Mais j'apprécie quelques petits heurts à la grammaire ou me résous à quelques entorses à ma phonétique historique, si cela me permet ensuite de prononcer une phrase avec fluidité.

Enfin je dois ajouter que le merveilleux là-dedans, c'est qu'il n'y a qu'en écrivant à tour de bras dans la langue que l'on se rend compte des perturbations phonétiques qui n'étaient pas visibles en créant le lexique ou la grammaire.

Encore une fois, tout réside dans la pratique !
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MessageSujet: Re: Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen   Les Langues Ganéennes : Anthoel, Félanéen, Ganéen EmptySam 6 Fév 2021 - 18:33

Un peu de rab pour ce soir finalement.

Dans le post grammatical précédent, j'ai présenté le verbe et toutes ses variations, qui sont rares. Il me reste à évoquer les Temps et les Modes ; mais je vais d'abord m'arrêter sur l'Aspect.

il y a quelques années encore, j'appréciais les systèmes verbaux complexes, détaillés, permettant de couvrir un maximum d'éventualités, et de nuancer sa pensée jusqu'à un grand niveau de détail. Aujourd'hui au contraire, j'ai tendance à éprouver un intérêt bien plus grand pour les systèmes simples, où le nombre réduit de variations induit moins d'ambivalence que de polyvalence.

Ainsi, en Ganéen, le système aspectuel est-il le plus couramment utilisé. Comme je le disais plus haut, l'Aspect Inaccompli est la forme de base et il sert à décrire une action en cours. Dans un récit, il traduira de l'imparfait, dans l'énonciation, il sera du présent. C'est la règle générale ; et lui répond l'Accompli, qui à l'oral viendra s'utiliser comme un passé composé, mais dans un récit, notamment historique, sera plutôt l'équivalent d'un prétérit, d'un passé simple. Cette simple dualité du verbe suffit à couvrir l'essentiel des situations, tout en apportant une certaine nuance à la langue grâce à cette idée que porte l'aspect et pas le temps.

Toutefois, on est pas des bêtes, je n'ai pas renoncé à l'utilisation des temps, et à la diversification qu'ils permettent. Seulement, ce temps, en plus d'être facultatif en général, va s'exprimer sous la forme d'une particule qui se greffe au pronom, s'il y en a, ou fonctionne comme un clitique en tête de phrase (souvent accolé au premier coordonnant majeur de la phrase, sinon simplement pré-posé au verbe).
Ces particules sont les suivantes :
-   as, qui est à l'origine ata, qui signifie "avant, de l'autre côté, derrière, à cause de" et exprime le passé.
-   an, qui est aussi la préposition "après, devant, chez, en face" et exprime le futur.
-   nas, qui vient du verbe noed, qui signifie souhaiter, et va exprimer quelque chose comme le subjonctif.

Lorsqu'accolées à des pronoms, elles peuvent parfois les modifier considérablement. Ainsi le pronom P3sg, te, devient-il ta lorsqu'il exprime le passé : teas se contracte à l'usage en tas, et sans diphtongue d'appui, le S ne peut pas se maintenir derrière une occlusive dentale seule.

Ensuite, les combinaisons Temps/Aspect vont permettre des subtilités de langage plus avancées : Un Accompli passé comme dans mynais ta guin (il rencontre un homme : munas, rencontrer -> mynais, a rencontré + pronom passé 3sg + cuin, l'homme, subissant la lénition) va se traduire plutôt comme un passé antérieur ou un passé simple : "il rencontra un homme".
Un Inaccompli futur exprimera le futur simple, un Accompli futur, le futur antérieur le plus souvent, et ainsi de suite.

Le Subjonctif n'existe dans la langue quotidienne qu'à l'inaccompli, et s'utilise comme en français, y compris parce qu'il permet d'exprimer l'Impératif ; en effet la forme naturelle de l'impératif est le verbe nu, et ne change pour aucune personne. Il est toujours utilisé, et ne faiblit pas en poésie épique.

La voix passive s'exprime grâce au participe (de sens passif) et au verbe être, qui va lui même varier ensuite en aspect voire en temps.


Je pense avoir fait à peu près le tour de ce que je souhaitais dire aujourd'hui.

Bonne soirée à tous et merci de me suivre !
Taran odarn a lui, el na thodan len an-vrigiel aen !

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