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 Les aléas de la syntaxe

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Anoev
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MessageSujet: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptySam 14 Mar 2020 - 19:48

J'ai r'trouvé, dans le slovkneg grammatical, deux phrases que j'aurais aimé vous soumettre :

J'ai un rapport à traduire dans ma poche
j'ai un rapport à traduire en kotava.


Ben entendu, la deuxième phrase est transformable au niveau de la synstxe sans rien bousculer grand chose au niveau du sens :
J'ai, dans ma poche, un rapport à traduire.
ou bien :
J'ai un rapport dans ma poche à traduire (on s'dout'ben que ce n'est pas la poche qui est à traduire).

deuxième phrase, c'est moins évident

J'ai, en kotava, un rapport à traduire : là, c'est plutôt abscons
J'ai un rapport en kotava à traduire : là, le rapport est d'jà en kotava, et il faut le traduire dans une autre langue : bref, au lieu du thème, c'est une version (kotavienne) à laquelle je dois m'attaquer.

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Greenheart




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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptySam 14 Mar 2020 - 21:56

C'est un problème qui m'a récemment beaucoup préoccupé.

https://aphil.1fr1.net/t4639-quelles-limites-au-sens-des-complements

Cela touche à plusieurs problèmes qui paraissaient distincts :

* l'influence droite gauche des signes, classes grammaticales, prépositions etc. (par exemple à quel moment la virgule bloque ou pas)
* si les compléments s'appliquent au verbe conjugué, à ses compléments, à un complément de complément etc.
* si la préposition ou le cas (la particule) qui décrit le rôle de l'objet désigné par le nom est équivoque ou pas.
* si le nom désigne une idée (abstraite) ou une chose concrète (une personne) qui va avoir une position physique précisée par la préposition et/ou le cas.

*

D'autres exemples encore plus flagrants en français :

Je mange dans mon assiette (= je suis dans mon assiette et je mange ?).
Le verre de vin (= le verre est en vin ?).

*

Si dans votre langue construite vous n'avez pas encore solutionné le problème, vous devez savoir que les solutions font "cascades" et que des tas d'autres éléments de syntaxes et de lexiques en dépendent.

Comme je l'avais écrit à la fin du fil cité plus haut, nous autres créateurs de langues nous rendons rarement compte des problèmes que cachent les solutions de nos langues maternelles, même si en apprenant et créant des langues, à la traduction, il y a bien des voyants orange et rouge qui s'allument.

***
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Anoev
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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptySam 14 Mar 2020 - 23:59

Greenheart a écrit:
D'autres exemples encore plus flagrants en français :

Je mange dans mon assiette (= je suis dans mon assiette et je mange ?).
Le verre de vin (= le verre est en vin ?).
Pour la première phrase, je pense que j'ai une solution :

eg inzhun in med baasev = je suis dans mon assiette et je suis en train d'y manger ( Shocked )
eg inzhun quas ep in med baasev = je mange ce qu'il y a (est) dans mon assiette.
eg inzhun med baasev = je mange à mon assiette.


pourt le verre de vin, j'ai pas résolu., ce qui pose problème (ou presque) pour le verre de chocolat :

ùt vas viynen = un verre de vin
ùt vas chockladen = un verre en chocolat.

Encore que pour ce dernier cas, j'peux m'en sortir avec

ùt vas bevòkladen, là, on est sûr que le complément est liquide et qu'il ne peut pas constituer une matière pour "fondre" un verre, comme ùt belh chokladen (Pâques, c'est bientôt).

Main'nant, mes phrases :

Eg hab ù traṅslòktend sryfs in med polev. = J'ai un rapport à traduire dans ma poche.
Eg hab ù sryfs ber traṅslòktun in kotàvas. = J'ai un rapport à traduire en kotava.


Dans la première phrase, traṅslòktend est un adjectif que j'ai calqué sur le gérondif latin en -NDVS -NDA -NDVM (qui a donné chez nous "légende, agenda, addendum" , etc). Comme c'est un adjectif, il ne saura avoir un complément comme un complément d'objet, ou circonstanciel, donc in med polev est complément de hab (d'ailleurs, comment ferait-on pour traduire un texte situé dans sa poche !).

Dans la deuxième, c'est différent : comme un adjectif impératif ne peut pas avoir de complément, il faut utiliser le verbe au participe (précédé de ber : "à"). en kotava est décliné à l'accusatif (vers la langue kotava ; comme ce n'est pas un lieu, on ne met pas dyn, mais yn).

Main'nant, pour "j'ai un texte en kotava à traduire", ça donne : eg hab ù traṅslòktend sryfs in kotàvav. Comme le texte EST EN kotava, le cas est au circonstanciel et, bien sûr, derrière le nom*, comme tout complément de nom ; et comme "à traduire" n'a pas de complément, on peut utiliser l'adjectif traṅslòktend devant le COD sryfs sans aucune gêne.


*En aneuvien, l'adjectif épithète lié est devant le nom et le nom est derrière, ce qui est bien pratique pour distinguer les adjectifs en -en des compléments de noms au génitif : ùt bùnezen ligad (une affaire criminelle) VS ù plaṅch bùnezen (une scène de crime).

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyDim 15 Mar 2020 - 9:56

Ce genre de questions syntaxiques est pertinent et nous pouvons passer à côté si nous n'y faisons pas attention.

Il serait bien de mettre des phrases problématiques syntaxiquement, comme les janotismes par exemples pour voir comment chaque idéolangue se débrouille. Cela pourrait donner des idées à d'autres.

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyDim 15 Mar 2020 - 10:39

L'aneuvien (qui utilise des propositions relatives) n'est pas à l'abri des janotismes. J'ai fait des essais syntaxiques, et le résultat est assez déplorable. J'essaie encore, mais je suis assez limité.

Ça donne, actuellement :

Le râteau du jardinier qui a perdu une dent... → le râteau qui a perdu une dent du jardinier...

La seule chose qui me permette de me sauver de ça, c'est que j'aie une terme différent pour la dent du râteau, celle du jardinier (et pour une feuille, un timbre etc... on n'en finit pas ! pour l'instant, pour "dent", j'ai tosh).

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyLun 16 Mar 2020 - 11:47

Anoev a écrit:
L'aneuvien (qui utilise des propositions relatives) n'est pas à l'abri des janotismes. J'ai fait des essais syntaxiques, et le résultat est assez déplorables. J'essaie encore, mais je suis assez limité.

Ça donne, actuellement :

Le râteau du jardinier qui a perdu une dent... → le râteau qui a perdu une dent du jardinier...

La seule chose qui me permette de me sauver de ça, c'est que j'aie une terme différent pour la dent du râteau, celle du jardinier (et pour une feuille, un timbre etc... on n'en finit pas ! pour l'instant, pour "dent", j'ai tosh).

En elko,

hu ("qui, que, quoi, dont, où")

. tuno odemoa thu bau pedi kumo .
Le râteau du jardinier qui a perdu une dent... (c'est le râteau qui a perdu une dent)
. tuno odemoa khu bau pedi kumo .
Le râteau du jardinier qui a perdu une dent... (c'est le jardinier qui a perdu une dent)

thu, c'est la particule de reprise proximale. C'est "hu" qui se réfère au premier mot qui précède.
khu, c'est la particule de reprise distale. C'est "hu" qui se réfère au deuxième mot qui précède.

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyLun 16 Mar 2020 - 14:38

Je ne crois pas que l'expression "janotisme" aidera à comprendre et résoudre le(s) problème(s) qui sont apparemment réunis sous ce mot.

J'ai l'impression qu'il s'agit en réalité d'un emploi impropre des prépositions, qui peut remonter à très loin dans l'histoire des langues.

***

Des exemples allant dans ce sens :

*

La préposition AD en latin, qui donne "à" en français est présentée comme un mot spécifique.

En réalité, il s'agirait de l'abréviation de la préposition "a(pu)d" (chez, parmi) qui figure à une entrée distincte de la liste des prépositions que l'on retrouve dans tous les manuels récents de latin comme un mot différent de AD.

Si vous remplacez "à" en français par "chez", vous retombez bien sur le sens réel des expressions :

Je vais à Paris > Je vais chez la ville de Paris, chez les Parisiens (voir l'étymologie de "Paris").
La voiture à mon père > la voiture (de) chez mon père.

**

La préposition DE latine, qui donne "de" du complément de nom français signifie "pris depuis", ce qui est compatible avec l'idée du génitif latin qui indique en fait l'idée de provenance.

La couronne d'or du roi de Suède.

... devrait seulement signifier :

La couronne prise depuis le minerai d'or pris au roi pris à la Suède.

... ce qui n'est pas le cas en français, car il me semble que tout le monde comprendra :

La couronne du roi (de Suède), couronne qui est en or.

Si l'on bascule en anglais, il n'est pas possible de se tromper même en utilisant improprement les deux systèmes génitif anglais 'S ou préposition OF :

The Sweden's king's gold's crown
De la suède < du roi < de l'or < de la couronne.

The crown of gold of the king of Sweden.
La couronne > d'or > du roi > de la Suède.

Pour ne pas se poser davantage de questions grammaticales, les anglais diront plutôt :

The Sweden King's golden crown.
Du roi de Suède la couronne en or.

The golden crown of the swedish King.
La couronne en or du roi suédois.

*

De même en japonais avec la particule NO suppose que l'ensemble le plus large est toujours placé en tête, ce qui évite le problème, mais en entraîne d'autres qui obligeront les japonais à découper le fil de leurs idées en autant de phrases indépendantes que nécessaires.

Suède NO roi NO or NO couronne.
= Suède > roi > or > couronne.

De même en latin, si l'on respecte la règle d'imbrication des génitifs (l'ensemble le plus large doit être placé entre l'ensemble moins large et le nom complété, et en sandwich avec le déterminant ou la préposition qui va servir à bloquer l'influence du génitif sur les autres mots de la phrase.

***

La virgule en français sert à faire des appositions et des énumérations, donc elle est censée bloquer l'influence de la préposition sur le mot précédent pour la reporter sur le mot d'avant, et s'il n'y en a pas, sur le complément d'objet direct du verbe transitif, ou sur l'attribut de verbe intransitif.

La couronne d'or, du roi de Suède.
= La couronne qui provient du roi de Suède et qui est en or.

La couronne, d'or du roi, de Suède.
La couronne qui provient de Suède, et qui est faite de l'or donné par le roi (de Prusse ?).

Je mange dans mon assiette.
= je suis dans mon assiette et je mange quelque chose.

Je mange, (la nourriture) dans mon assiette.
= Je mange (ailleurs) la nourriture dans mon assiette.

Parce que des parties de la phrase sont constamment sous-entendues (ici le complément d'objet direct), une règle selon laquelle la préposition concerne seulement le nom précédent ne fonctionne pas. Une autre règle selon laquelle la préposition concerne seulement le verbe conjugué ne fonctionne pas non plus.

Je mange sur la table dans mon assiette.
= Je suis assis sur la table et je mange à l'intérieur de mon assiette.

Ce que nous voulons vraiment dire étant :

Je mange dans la salle à manger quelque chose qui est dans mon assiette, laquelle est posée sur la table, elle-même dans la salle à manger, tandis que je suis assis sur une chaise qui est elle-même attenante à la table.

*

Troisième exemple, c'est la préposition "en" qui vient du IN latin, mais qui se confond avec "en" adverbe pronominal qui vient de INDE (de là).

J'en prends = je prends de là, de cela, de ça.
J'en ai = j'ai de là, de cela, de ça.
Je vous en donne = je donne de là, de cela, de ça.

INDE (de là) contient la même idée de provenance, ce qui explique l'échange avec DE pour le complément de nom.

Une coupe de vin. = Une coupe (unité de mesure) puisée dans un tonneau de vin.
Une coupe en or = Une coupe fabriquée en or.

Un gobelet d'eau = Un gobelet (unité) pris au robinet d'eau potable.
Un gobelet de plastique = Un gobelet fabriqué en plastique.
Un gobelet en plastique.

Un verre de verre.
Un verre en verre.

La prononciation attestée à travers les différentes époques de IN latin est bien "éï-nn", I long et/ou accentué latin qui avec la nasalisation au moins attestée après la révolution française, devient "en", prononcé "an". INDE / INTER vont être accentués sur IN et donnent EN français (pronom adverbe, prononcé à l'identique de "en" de ENTRE, soit "an".

Mais IN latin ne veut pas dire "entre" ou "de là", mais bien physiquement "dans ou sur l'espace ou la surface supérieure en contact avec l'objet" : IN MENSA, sur la surface de la table, IN TERRA, sur la surface de la terre, IN MARE sur la surface de la mer, SUB MARE, sous la surface de la mer.

Saint Augustin atteste du glissement de sens en latin médiéval (cité dans Manuel Pratique de latin médiéval, de Dag Norberg, éditions Picard, p.17, paragraphe 2), qui s'explique par le fait que la Bible en hébreux traduite en grec puis en latin se comprend selon le sens original hébreux, et le latin dit vulgaire (populaire) autorise l'emploi figuré ou élargi de la préposition IN.

(Exode 17.5) Virgam in qua percussisti flumen accipe in manu tua.
(l'auteur Dag Norberg traduit ?) Prends dans ta main la branche avec laquelle tu a frappé le fleuve.

Spoiler:

(Saint Augustin) "in qua percussisti" dixit pro eo quod dicimus "de qua percussisti"
(je traduis) In qua percussisti est dit à la place de ce que nous (Saint Augustin, les latins) disons : "de qua percussisti".

***

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyLun 16 Mar 2020 - 21:45

Greenheart a écrit:
La couronne d'or du roi de Suède.

... devrait seulement signifier :

La couronne prise depuis le minerai d'or pris au roi pris à la Suède.

... ce qui n'est pas le cas en français, car il me semble que tout le monde comprendra :

La couronne du roi (de Suède), couronne qui est en or.
Moi, j't'avouerais que c'est plutôt le deuxième syntagme que j'ai compris, ainsi, je traduirais, chez moi :
à kroon auren àt rexen Sværgen. Le problème, je le reconnais, c'est qu'avec le génitif unique (commun ici à auren, rexen et Sværgen), on ne sait pas de quel nom un nom au génitif peut être complément, or y a :
auren, complément de kroon (matière)
rexen, complément de kroon (la couronne est à la disposition du roi)
Sværgen, complément de rex (le roi qui règne en Suède).

Par contre, dans "la saveur du rôti de veau", les noms sont en cascade, et pourtant, traduit en aneuvien, ça donne un syntagme de même construction, un nominatif et deux génitifs : àt sàpor àt rostan nexabooven.

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMar 17 Mar 2020 - 3:39

En mundeze, on parle "dans" une langue, mais on ne traduit pas "dans" une langue. On traduit plutôt "vers" une langue. Cela dit, on dira plus souvent "franciser" (fransezifi) que "traduire en français" (nalezi na franseze)
D'ailleurs, en anglais, on traduit aussi "into" une autre langue, et en espagnol c'est "al" une autre langue.

En mundeze, on ne mange pas non plus "dans" son assiette, mais "depuis, à partir de" son assiette (ne nyamí da mea nyamere = ne mange pas "depuis" mon assiette)

On distingue aussi une kope a gore (une coupe d'or, remplie d'or) d'une kope da gore (une coupe à partir d'or, en or)

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMar 17 Mar 2020 - 7:40

Anoev a écrit:


J'ai un rapport à traduire dans ma poche
j'ai un rapport à traduire en kotava.
.

Pas de problème en Sambahsa :

Ho un report ad tarjmes in mien gep.

Ho un report ad tarjmes do Kotava


"do" étant "directif".
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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMar 17 Mar 2020 - 7:53

Djino a écrit:
En mundeze, on parle "dans" une langue, mais on ne traduit pas "dans" une langue. On traduit plutôt "vers" une langue. Cela dit, on dira plus souvent "franciser" (fransezifi) que "traduire en français" (nalezi na franseze)

Mais en français "franciser" n'est pas la même chose que "traduire".

Franciser, c'est adapter un mot une expression à la grammaire et à la culture française pour qu'il soit compris de la même manière (ou autrement) que dans sa langue d'origine.

Traduire, c'est choisir des mots français (admis ou pas) et souvent trahir le sens du texte original, typiquement une traduction d'un roman ou d'une nouvelle Harry Potter ou du Seigneur des Anneaux qui va diverger à la fois dans le style, l'humour, les noms propres voire dans le déroulement de la scène ou le niveau de langage ou le respect de la culture, l'usage étant de censurer ou d'altérer ce qui est destiné à la jeunesse afin de ne pas déclencher des comportements à risques (sociaux, physiques etc.) chez les jeunes.

Comment vas-tu alors traduire des phrases comme :

"J'ai francisé cette traduction ?"

ou "j'ai traduis ce mot en le francisant"

ou "j'ai francisé ce mot anglais en partant de sa traduction en français mais à la retraduction en anglais cela donne un autre mot français ?"

*

Citation :
En mundeze, on ne mange pas non plus "dans" son assiette, mais "depuis, à partir de" son assiette (ne nyamí da mea nyamere = ne mange pas "depuis" mon assiette)

On distingue aussi une kope a gore (une coupe d'or, remplie d'or) d'une kope da gore (une coupe à partir d'or, en or)

On peut effectivement démultiplier les prépositions et/ou les cas (terminaisons) pour arriver à couvrir chaque cas de figure. Reste alors plusieurs problèmes à ma connaissance :

* L'impact de la virgule ou son équivalent.

* Le sens abstrait ou concret du complément, qui ferait que des prépositions précises concrètement pourraient s'utiliser différemment avec un complément de sens abstrait ou figuré (etc.). Un exemple typique est d'utiliser le mot "la Vérité" pour parler soit de l'idée, soit d'une statue ou d'un tableau représentant une femme nue sortant d'un puits :

Sous La Vérité, vous pouvez voir le Mensonge.

(en parlant de deux tableaux dans une salle d'exposition, ou deux images dans une page, ou deux personnages l'un disant vrai, l'autre mentant et luttant l'un contre l'autre, la Vérité ayant le dessus etc.).

* Le problème de à quoi se rapporte le complément (au verbe, à l'adverbe, à l 'adjectif, au nom, à la situation de conversation qui n'a rien à voir avec la scène racontée par la phrase etc.)

(j'en oublie certainement)
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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMar 17 Mar 2020 - 10:40

Franciser, c'est adapter à l'élocution française, y peut y avoir un brin de traduction, mais pas toujours. On peut, par exemple, franciser un nom étranger, comme on a fait avec Léonard de Vinci, pour Leonardo da Vinci. Venezia est francisé en Venise dans les atlas français, belges (wallons) gabonais, québécois etc. Y a des noms de villes dont seule la prononciation est francisée, comme Berlin, Birmingham, Cagliari, Almeria et j'en passe.


Il en est de même pour les autres langues* : Venezia (cf ci d'ssus) est germanisé en Venedig, anglicisé en Venice, hispanisé en Venecia, lusitanisé en Veneza...



*J'ai pas réussi à savoir comment ça se disait en slovène, pourtant, c'est à deux jets de pierre de Nova Gorica, la ville frontière, comme quoi...

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMer 18 Mar 2020 - 0:57

Greenheart a écrit:
Mais en français "franciser" n'est pas la même chose que "traduire".

Je parlais de mundeze, pas de français.

franseze = langue française
-ifi = suffixe causatif (rendre...)

fransezifi = fransifier, si tu préfères

Greenheart a écrit:
On peut effectivement démultiplier les prépositions et/ou les cas (terminaisons) pour arriver à couvrir chaque cas de figure.

Tu n'as pas les prépositions "vers" et "depuis" ?
Je n'ai pas le sentiment de démultiplier les prépositions, mais juste de mieux les utiliser Wink

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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMer 18 Mar 2020 - 9:50

Djino a écrit:
En mundeze, on parle "dans" une langue, mais on ne traduit pas "dans" une langue. On traduit plutôt "vers" une langue. Cela dit, on dira plus souvent "franciser" (fransezifi) que "traduire en français" (nalezi na franseze)

Djino a écrit:

Je parlais de mundeze, pas de français.

Incidemment, emploi impropre de la préposition "de".

La partie surlignée de ton message est bien en français, pas en mundeze.

*Si tu voulais dire que "fransezifi" veut dire "traduire en français" ou "traduire vers le français", il ne fallait pas écrire "on traduit vers une langue... cela dit on dira plus souvent franciser" qui suppose que "franciser" signifie "traduire vers une langue".

Si tu penses t'être maladroitement exprimé, ce qui arrive à tout le monde, écris-le clairement, svp.

Après tes différents messages, j'en déduis que "traduire (des paroles ou du texte) en français", se traduit en mundeze "Fransezifi".

Est-ce que c'est exact ?

*

"Fransifier" en français (calque de "bonifier") me parait impropre : cela se dirait plutôt "francifier" ou "gallicifier" (cf. "gallicisme").

Le suffixe "ifier" implique l'idée de se transformer, donc de focalisation sur le texte en français. = le sujet doit toujours être ce qui devient français, à cause du sens latin du suffixe (dérivé de Fio, devenir, être rendu). L'emploi peut ensuite glisser du sens passif (propre) au sens actif (impropre) comme cela s'est vu pour les verbes déponents latin au fil des siècles et des "francisations" (actions de "franciser").

Spoiler:

"Fransifier" suppose que la lettre remplacée par S après N est un T.

Spoiler:

Je précise ce que j'entends par focalisation dans le contexte de l'emploi propre ou impropre des prépositions :

Spoiler:

L'idée de "francifier" serait aussi plus large que l'aspect linguistique, par exemple cela s'appliquerait à une voiture qui devient française parce que son constructeur a été racheté et délocalise la construction en France.


*

Djino a écrit:
Tu n'as pas les prépositions "vers" et "depuis" ?
Je n'ai pas le sentiment de démultiplier les prépositions, mais juste de mieux les utiliser

Tu n'as clairement pas lu mes messages précédents.

Par exemple tu es passé à côté le fait que "en" (du latin "inde", signifie depuis le début "à partir de", donc "depuis", ce que j'expliquais précédemment en citant mes sources et les emplois en contexte, supposant qu'en français, une confusion, parmi beaucoup d'autres, s'était installée.

Or tu écris après mon message détaillant le problème de l'emploi impropre des prépositions, dit "janotisme" :

Djino a écrit:
En mundeze, on parle "dans" une langue, mais on ne traduit pas "dans" une langue. On traduit plutôt "vers" une langue.

Preuve qu'en matière d'emploi des prépositions, tu sembles confondre au moins les trois emplois français suivants de ces prépositions, les emplois français engendrant eux-mêmes plusieurs confusions que d'autres langues naturelles peuvent éviter :

Spoiler:

En plus, tu exclus le fait qu'il est possible de traduire dans le contexte d'une langue ou de considérer une langue comme un media (= milieu) ou un support, donc "dans" au sens de "à l'intérieur de".

***

Lorsque tu choisis de construire la phrase Mundeze, tu sembles reproduire le schéma français "traduire à partir de l'anglais vers le français" qui peut se révéler impropre.

Spoiler:

Cela ne pose pas de problème tant que le Mundeze reste cohérent à travers d'autres scènes à raconter, mais qui le sait pour l'instant ?

... Si tu prenais la peine de juxtaposer dans tes réponses les traductions Mundeze des phrases qui en français et dans d'autres langues posent des problèmes de lecture / traduction au niveau de l'emploi propre ou impropre des prépositions, nous en saurions tous davantage sur les capacités du Mundeze à lever les confusions liées à l'emploi impropre des prépositions, quelle que soit la langue.

N'oublie pas non plus que prévoir un emploi propre des prépositions ou cas dans une langue n'a jamais empêché à lui seul les emplois impropres et les confusions drôles ou pas drôles qui s'en suivent.

***

...or tu n'es apparemment pas capable de traduire en Mundeze :

Citation :
"J'ai francisé cette traduction ?"

ou "j'ai traduis ce mot en le francisant"

ou "j'ai francisé ce mot anglais en partant de sa traduction en français mais à la retraduction en anglais cela donne un autre mot français ?"

Probablement parce que tu n'as pas encore le lexique et les outils grammaticaux nécessaires, ou le temps pour construire ces phrases, ou encore tu as des préoccupations plus urgentes ou encore tu travailles sur la question en ce moment-même.

Mais cela viendra sûrement dès que tu prendras le temps de te pencher sur la question et de faire l'effort de traduire exactement n'importe quelle phrase française comme elle vient dans nos conversations.

*

Djino a écrit:

Je n'ai pas le sentiment de démultiplier les prépositions, mais juste de mieux les utiliser

C'est possible, mais de ce que je lis de tes récents messages, tu es très loin d'utiliser mieux les prépositions que moi ou un autre : tu sembles n'avoir simplement pas vu (lu ?) les problèmes évoqués dans le fil, ou tu ne veux pas les voir, ou tu as décidé de ne pas les aborder en l'état d'évolution du Mundeze.

*

Dans le même temps, tu sembles croire qu'une préposition est un mot qui s'emploie justement de par le simple génie du créateur de la langue en question, qui aurait retenu la bonne collection de prépositions. Tu ne sembles pas encore avoir réalisé qu'une préposition est plus que la seule définition d'un dictionnaire :

Spoiler:

Libre à toi de te croire au-dessus de moi en matière linguistique ou de création / traduction de langue, mais surtout, libre à toi de prouver ton niveau pour de vrai : je suis pour la montée en niveau réelle des créateurs de langue, et surtout la démonstration dans les faits de cette montée en niveau.

***

Dans toutes nos discussions, il ne faut jamais oublier que nos langues ont très peu de locuteurs et d'apprenants, qui ont toujours une langue maternelle pour penser (et souvent la même langue maternelle que celle du créateur), et qui n'ont qu'un seul prof ou un seul référent pour savoir ce qu'il faut traduire ou penser d'une phrase dans la langue construite.

Les "janotismes" = divergences graves de traduction de la même phrase en langue construite alors que nous ne faisons aucune erreur dans la langue construite...

... sont des indices forts que le créateur de langue ou le locuteur expert (y compris de langue maternelle) se plante quand bien même la langue construite aurait un niveau de développement comparable à celui d'une langue naturelle (qui peut aussi se planter après des siècles de développement).

***


Dernière édition par Greenheart le Mer 18 Mar 2020 - 12:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMer 18 Mar 2020 - 10:52

Chez moi, "traduire d'une langue A vers une langue Z" donne :

Traṅslòktun fran ù spratev A yn ù spraċ Z.

Parler français = Lokùtun fraṅsens* (on prononce les deux N, le premier nasalise le A)

Parler d'un sujet = Dysertun ù sraden
Parler du coronavirus en uropi = Dysertun à kroonan virùsen uropiv.

Bref : dans ces deux dernières phrases au moins (contrairement à la première où y a les deux), les prépositions sont avantageusement remplacées par des cas de déclinaison.

Pour "franciser, germaniser, hispaniser, aneuviser"... j'dirais fraṅses, dyshes, spanjes, anoeves°...

On s'éloigne de la syntaxe.



*Fraṅsen est substantivé, donc devient déclinable, contrairement, par exemple, à
Da lokùtun ni ùt fraṅsen nexàvkaż = Il parle à une petite française.

°J'ai pensé un moment à rajouter le radical sprat (langue) : fraṅsprates... mais ça faisait lourd à l'envi !

_________________
Pœr æse qua stane:


Dernière édition par Anoev le Dim 21 Aoû 2022 - 10:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe EmptyMer 18 Mar 2020 - 16:11

Houla j'ai la flemme de lire ta réponse Greenheart, mais je le ferai un jour 👌
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MessageSujet: Re: Les aléas de la syntaxe   Les aléas de la syntaxe Empty

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