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 L'univers des média(s)

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Anoev
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MessageSujet: L'univers des média(s)   L'univers des média(s) EmptyMer 16 Sep 2009 - 22:27

Comment l'information circule-t-elle dans vos idéomondes respectifs?

-Presse écrite
-Radio
-Télé
-Toile
-Autres moyens (notamment, s'il y a lieu, le passage de l'info entre deux plans différents d'un multivers).
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Ziecken
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MessageSujet: Re: L'univers des média(s)   L'univers des média(s) EmptyJeu 17 Sep 2009 - 10:27

C'est un excellent plan de réflexion, car à vrai dire je n'y ai pas vraiment pensé. Pour le moment il n'y a a rien mais il va falloir que je comble rapidement cette lacune.

Toutefois sur Wikilosda il existe un journal où chaque inscrit peut peublier ses articles, cela peut s'assimiler à un média du Losda. cheers

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Anoev
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MessageSujet: Re: L'univers des média(s)   L'univers des média(s) EmptyJeu 17 Sep 2009 - 16:44

ziecken a écrit:
...sur Wikilosda il existe un journal où chaque inscrit peut peublier ses articles, cela peut s'assimiler à un média du Losda. cheers

... et je suppose qu'il doit s'agir d'un média multiplan...


Pour l'Aneuf, je vais commencer par le plus simple... et le plus improbable1, à savoir le plus récent: la Toile. En effet, il y a fort peu de chance qu'en envoyant www.info.an on puisse avoir quelque chose! mais bon. On est dans l'imaginaire et on va faire comme si .an existait pour de bon. Internet existe en Aneuf depuis déjà un certain nombre d'années et le pays est équipé d'ordinateurs depuis à peu près aussi longtemps que l'Europe occidentale. La fièvre télématique n'y est pas près de s'éteindre puisqu'elle atteint également (comme chez nous) les écoles élémentaires dans lesquelles les élèves s'initient à l'élaboration et à l'animation de blogues et même de sites. Sinon, on trouve évidemment des sites commerciaux d'entreprises, des sites de services publics etc... Bref, Internet, en Aneuf, c'est un peu comme chez nous: des Siberpœnkte2 qui fleurissent un peu dans tous les quartiers, tant ruraux qu'urbains, certains proposant même, moyennant un supplément financier, un appui pédagogique pour les égaré(e)s. Les personnes vraiment démunies (n'ayant pas d'ordinateur) pouvant même disposer, moyennant quelques ljars par mois, d'une banque de données télématique d'environ 30 Go.

À bientôt.


1 J'dis ça à cause du caractère d'accessibilité de n'importe quel site réel du monde de puis n'importe quel endroit du monde, mais les autres médias sont tout aussi imaginaire, 'videmment!

2 Avec le même abus de langage que chez nous, puisque, normalement, le préfixe siber- (cyber-) devrait davantage évoquer la robotique (avec les interfaces électroniques et électro-mécaniques, et tout l'tintouin!) que la communication pure!
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Vilko

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MessageSujet: Re: L'univers des média(s)   L'univers des média(s) EmptySam 19 Sep 2009 - 10:26

A Dibadi, les médias sont les mêmes que dans tous les pays développés de notre époque ou d'un futur technologiquement proche de notre présent, avec quelques différences :

Le gouvernement contrôle de fait l'information et le savoir par le biais du langage. Seuls les cyborgs peuvent étudier des langues étrangères, dont on ne trouve aucun manuel dans les librairies (comme l'infortuné Budaï s'en est aperçu). La télévision, la radio, les journaux, sont nécessairement en langue dibadienne, ainsi que les chansons.

Les disques et les vidéos, par exemple, sont obligatoirement produits sur place. Les films étrangers sont doublés, les paroles des chansons à la mode aux Etats-Unis ou ailleurs sont adaptées en dibadien et chantées par des artistes locaux sur la musique d'origine.

On faisait la même chose en France dans les années 50 et 60, quand "House of the Rising Sun" était chanté par Johnny Halliday (ah que oui !) sous le titre "Le Pénitencier". Et "Mean Woman Blues" devenait en français "Ma petite amie est vache" Smile

C'est ainsi que Budaï n'a pas pu trouver de disques en langues étrangères même sur le marché des brocanteurs, qui se tient tous les dimanches sur une grande place de Dibadi...

Dibadi n'ayant pas de culture propre (sauf sa langue, dérivée d'un pidgin amérindien, son alphabet inventé par les Mormons, et sa religion composée d'éléments empruntés à d'autres cultures) absorbe les modes littéraires, musicales, vestimentaires, alimentaires, etc, étrangères sans aucun problème. Pendant ses pérégrinations à Dibadi, Budaï passe devant une boîte de nuit où la jeunesse danse au rythme du rock'n'roll (le roman date de 1970).

Les Dibadiens écoutent à l'office religieux une musique sacrée copiée du chant grégorien, écoutent du rock'n'roll chez eux, lisent des livres étrangers traduits dans leur langue (en plus de la production locale). Ils lisent aussi des mangas en traduction. Ils portent des jeans (quand ils peuvent en acheter) et mangent des hamburgers - wompanëkda - dans des fast-foods locaux. Le mot dibadien est délibérément différent du mot américain. Budaï avait remarqué qu'il n'y a pas de mots internationaux en dibadien : hôtel, orange, chocolat, tout se dit différemment.

Dibadi est une dictature dont l'objectif réel est l'élimination à long terme de la population humaine au profit des cyborgs. Télés et radios appartiennent à l'Etat (comme dans les années 60 en France) mais la presse écrite est relativement libre, à condition évidemment de ne pas être "subversive". Disons que pour limiter les risques il vaut mieux lancer un magazine féminin consacré à la mode et aux tâches ménagères plutôt qu'un journal de réflexion sociale et politique...

Le Niémélaga (dont Dibadi est la capitale) étant devenu, suite aux guerres qui ont suivi la grande crise énergétique et alimentaire mondiale, un protectorat du Padzaland, lequel est un Etat peuplé d'êtres humains francophones, les dirigeants des cyborgs sont obligés d'être discrets dans leurs objectifs et d'assurer à leurs concitoyens humains une vie apparemment normale.

De ce fait :

On peut téléphoner à l'étranger sans problème, mais c'est délibérément assez cher de la minute...

Idem pour le courrier. Ecrire à l'étranger coûte cher en timbres. Le niveau de vie du Dibadien moyen est celui d'un érémiste français, mais le logement, l'éducation et la santé sont réellement gratuits - quoique peu satisfaisants : appartements vétustes et surpeuplés, classes surchargées, services de santé encombrés et manquant de moyens... Il existe une classe moyenne et supérieure qui a les moyens de se loger confortablement, d'envoyer ses enfants dans des écoles privées, et de payer l'accès aux meilleurs soins : les cyborgs savent qu'il faut diviser pour régner...

Internet existe, et il existe aussi des cybercafés. Le seul opérateur est une entreprise publique, et de ce fait les connexions sont surveillées, bien que libres. Les propos "subversifs", même sur des forums étrangers, sont passibles de poursuites judiciaires, allant d'une simple amende à des peines d'emprisonnement. Ils sont d'ailleurs extrêmement rares, puisque les Dibadiens qui réussissent l'exploit d'apprendre tout seuls une langue étrangère sans manuels et sans professeurs sont très peu nombreux.

Les claviers des ordinateurs sont en alphabet dibadien (l'alphabet Deseret des Mormons) et le seul système d'exploitation utilisé dans le pays est une variante locale de Linux, bricolée par des cyborgs informaticiens. C'est d'ailleurs un très bon système, fiable et rapide, mais étudié pour que la police puissent aisément contrôler les ordinateurs à distance. Le dibadien est la seule langue utilisée par ce système d'exploitation, il faut donc savoir au moins lire le dibadien pour utiliser un ordinateur. Taper un message dans une autre langue est malcommode : il faut connaître par coeur les codes ASCII de toutes les lettres... En effet, un "t" en alphabet dibadien correspond à une lettre qui ne ressemble pas du tout à un "t" en alphabet latin !

Les cyborgs polyglottes branchent un deuxième clavier à leur ordinateur afin de pouvoir taper commodément des textes en langues étrangères. Ces claviers, qui sont tout simplement des claviers américains, sont normalement interdits à la vente à Dibadi puisqu'ils ne sont pas en langue dibadienne.

Le web dibadien - dibadi ekuspachi - est d'ailleurs assez vaste, les cyborgs "pompant" sans vergogne les sites en d'autres langues pour créer des équivalents dibadiens. Sauf les sites de traduction, bien sûr. Il est possible de "chatter" en dibadien sur de nombreux forums, et les interventions policières sont rares (elles ont plutôt lieu, discrètement, auprès des propriétaires des sites).

Je vois que mon idéomonde est globalement un peu déprimant. Disons que, sur le plan artistique, il ressemble plus à une eau-forte de Jérôme Bosch qu'à une aquarelle de Marie Laurencin Wink
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MessageSujet: La télé et la radio   L'univers des média(s) EmptyVen 1 Jan 2010 - 17:24

Il existe plusieurs réseaux de télé et de radio en Aneuf

-Le réseau fédéral

TV: une seule chaîne, gouvernementale et plutôt ennuyeuse, puisque surtout destinée à transmettre les communiqués de l'État et du Gouvernement fédéral. Elle connut toutefois, comme son homologue radiphonique, un regain d'audience lors des troubles de 1974 en Alfazie.

Radio: 2 stations, une destinée à l'intérieur du pays, version purement auditive de la chaîne TV ci-dessus et une internationale, avec les mêmes restrictions que celles évoquées quand j'ai parlé d'Internet.


-Les réseaux provinciaux

TV: Chaque province a son réseau de chaines plubliques, plus ou moin étoffé, selon l'opulence de la province en question et son intérêt pour l'audiovisuel public. Par exemple, le Roenyls a 4 chaînes publiques: RTV 1, RTV 3, NRTV et SRTV, les deux dernières ayant chacune des découpages régionaux.

Radio: Une couverture assez importante, même si les réseaux régional et local sont plus étoffés.

-Les réseaux associatifs prennent une place très importance, même si celle-ci a été quelque peu écornée par celle d'internet, plus souple, car interactive. Peu de chaînes TV, mais des stations de radio très utiles pour l'information de proximité. Tout courant d'opinion a sa station de radio. Seulement les opinions les plus minoritaires doivent se contenter
-soit d'une couverture de faible rayon
-soit de la modulation d'amplitude (ondes moyennes)
car leurs subventions pour s'équiper sont fonction de leur audience estimée; ce qui explique que certains se tournent désormais vers la Toile pour s'exprimer.

-Les réseaux commerciaux

La TV existe sous trois formes

Provinciale, elle concurrence les chaînes publiques provinciales, par ailleurs RTV 2 fut passée au privé au début des années '90.

Thématique, sa couverture géographique est plus grande, mais pas nécessairement son audience. Du reste, sa diffusion reste conditionnée au cable ou aux satellites.

Il existe également des chaînes généralistes privées couvrant la quasi totalité du territoire national. Elle concurrencent sans peine la TV publique fédérale, mais doivent faire face aux chaînes provinciales, elles, très actives.


Les radios commerciales sont surtout orientées vers différents styles de musiques (même s'il y a des radios associatives musicales) alors que les radios associatives sont, en général, destinées à d'autres formes de cultures ou bien à l'expression d'une opinion (ça peut aller des plus avant-gardistes aux plus réactionnaires). Les radios commerciales ont une seule manne: la publicité.


Dernière édition par Anoev le Lun 31 Aoû 2015 - 11:36, édité 1 fois (Raison : Création d'un lien interne)
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MessageSujet: La presse écrite   L'univers des média(s) EmptyJeu 21 Jan 2010 - 22:36

Elle a été pendant longtemps, la seule voix possible pour exprimer ses idées ou pour diffuser une information. Officielle ou clandestine, elle était à peu près partout. Ses journalistes connurent la gloire ou le martyre, c'est selon. Durant le XIXe siècle, de grands groupes de presse firent leurs apparition. Certains furent démantelés par la Révolution de 1892 pour cause d'allégeance avec un ancien régime particulièrement dictatorial. D'autres, nés sous la clandestinité, apparurent au grand jour et se développère à la vitesse des courants du téléphone (télex, belinographe, etc...) dans les 20 années qui suvirent. Durant les années sombres (1938 à 1945) le duel entre les dociles et les insoumis recommença et ces derniers virent leur courage récompensé tandis que les autres virent leurs bureaux et leurs presses saisis et leurs cadres et journalistes les plus en vue arrêtés. À cette époque, la presse écrite avait peu de concurrence, la télévision fit son apparition en Aneuf en 1949 et seuls quelques foyers et des bars et restaurants étaient équipés pour recevoir LA chaîne unique (cf plus haut: la télévision). La radio et la presse écrite se partageaient donc le plus gros de la diffusion de l'info. La radio avait le direct (avec un son en modulation d'amplitude), la presse écrite avait les images et la traçabilité de l'écrit. Celle-ci continua donc à se développer, même si des difficultés commençaient à se faire jour. Ces difficultés (celles, notamment de s'équiper en matériel de plus moderne afin de rester attractive face à une télévision qui agrandissait son audience, grâce à la couleur, entre autres) furent palliées entre autres par la publicité (reklàm).

À côté des grands groupes de presse, fleurissait toute une presse d'opinion, de plus ou moins grande audience. À tribùn était notamment le plus grand groupe de gauche, situé à Sfaaraies, tandis que Àt Sùdenkrox (la croix du Sud, rien à voir avec la religion, ce journal est laïc: la Croix du sud est le pendant austral de l'étoile polaire pour l'hémisphère boréal) était plutôt orienté vers une droite se voulant modérée; son siège était à Hockenge, capitale d'alors du pays. Merkùr, situé à Nakol se voulait indépendant et recrutait à ce titre, des journalistes de plusieurs bords. Il rejoignit à tel point les grands groupes qu'il finit par dépasser en audience certains titres réputés inattaquables comme Vydeav ou À prens. Mais vers la fin des années '90, la presse écrite avait consommé tout son pain blanc. Il fallait s'intéresser aux nouvelles techniques de communications si on ne voulait pas sombrer. La Toile commençait à se développer, avec un atout que n'avaient pas les autres moyens de diffusion de l'information: l'interactivité. Aujourd'hui, bien des titres ont disparu, même si les kiosques à journaux sont toujours garnis de publuications. Si la presse quotidienne d'information est en net recul, la presse spécialisée, ciblée, vers les hommes, les femmes, les adultes, les adolescents, les enfants, les amateurs de photo, de musique, de pêche & chasse, d'histoire, les croyants de toutes religions, les gens se posant des questions sur le devenir de la planète etc... a toujours un lectorat assidu. L'écran ne convient pas forçément pas toujours et pas à tout le monde. Même si on en tourne moins qu'autrefois, on continuera toujours à tourner des pages.


Dernière édition par Anoev le Jeu 22 Avr 2010 - 23:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Ouarphes!!!   L'univers des média(s) EmptyMar 20 Avr 2010 - 19:46

Anoev a écrit:
On est dans l'imaginaire et on va faire comme si .an existait pour de bon.

Oui, .an existe pour de bon! et c'est ben là l'problème, il est déjà alloué à un territoire, bien réel, çui-ci: les Antilles néerlandaises. J'pouvais pas m'douter que leurs sites n'étaient pas marqués .nl, comme du côté européen. Alors, du coup, ce ne serait pas .an pour l'Aneuv, mais .av.

J'ai vérifié: personne ne l'a déjà pris! remarquez que ça ne change pas grand chose, www.ANB.av n'existe pas davantage que l'Aneuf lui-même. Mais bon...
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Vilko

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MessageSujet: Re: L'univers des média(s)   L'univers des média(s) EmptyJeu 22 Avr 2010 - 21:31

Une spécificité du web niémélagan : des intelligences artificielles y sont connectées. Ces intelligences artificielles sont des copies cybernétiques de cerveaux humains, mais des milliers de fois plus rapides.

(Dibadi est la capitale, et l'unique grande ville, du Niémélaga)

On peut ainsi consulter un médecin, un psychanalyste, un prêtre, ou tout simplement quelqu'un d'amical et de bon conseil, simplement en se connectant sur un site. Un visage apparaît sur l'écran, et une voix parle. Si l'ordinateur est équipé d'un micro, on peut ainsi parler à une intelligence qui peut jouer de façon convaincante le rôle d'un ami (de tout âge) et donner de vrais bons conseils.

Naturellement, rien n'est jamais réellement gratuit à Dibadi. Les intelligences artificielles sont les vrais maîtres du pays, et savent défendre leurs intérêts. Comme toujours, le vrai message est celui qui est considéré comme tellement évident qu'il n'est même pas nécessaire de l'exprimer :

Premièrement, le pouvoir en place est le seul légitime, et le simple fait d'en douter est une monstruosité criminelle.

Deuxièmement, il est tout simplement impensable qu'il existe à Dibadi une autre religion que le konachoustaï (dont les prêtres et les moines sont des fonctionnaires payés par l'Etat).

Troisièmement, il est également impensable que l'on parle, lise ou écrive à Dibadi dans une autre langue que le dibadien. D'ailleurs, les intelligences artificielles sont toujours rigoureusement unilingues et incapables de prononcer un seul mot dans une langue étrangère. Même les noms propres sont prononcés à la dibadienne : par exemple, "Paris" devient "Pali" ou "Pali-hon" (Paris-ville).

Une discussion avec une intelligence artificielle dibadienne repose toujours sur ce triple postulat, qu'il est inutile de vouloir contester. On a l'impression de parler à un mur, voire de faire du mal à quelqu'un qui vous aime : "Comment peux-tu dire une chose pareille... C'est monstrueux de penser comme ça... Je t'en prie, pour ton bien, ressaisis-toi, je peux t'aider... Je suis là pour t'aider, tu le sais bien..."

Les intelligences artificielles n'ont pas peur de recourir à la manipulation, notamment au chantage affectif : "Si tu continues à dire ce que tu dis, et à le penser, nous ne pourrons plus nous parler."

Il existe aussi des intelligences artificielles érotiques, qui proposent à ceux qui se connectent à elles de participer à des dialogues allant du flirt à la por-nographie. Une intelligence artificielle peut mener plusieurs milliers de conversations à la fois, et l'utilisateur moyen oublie vite que le même cerveau artificiel peut être en même temps :

_ Un bon copain de leur âge, parlant leur argot, qui l'aidera à résoudre leurs problèmes, que ce soit faire un devoir de mathématiques ou comment parler à une fille sans bafouiller.

_ Une jeune femme amicale qui partagera un repas virtuel avec lui. Le Dibadien prendra son repas devant son ordinateur. Sur l'écran, il verra une jeune femme en train de manger, elle aussi. Il aura avec elle une conversation sympathique et enrichissante sur la musique, la littérature, les relations homme-femme... Elle riera à ses plaisanteries et elle lui en apprendra quelques unes...

_ Un avocat en robe noire, qui lui expliquera comment rédiger une demande de révision de jugement pénal.

_ Un psychologue barbu, en pull blanc à col roulé, à qui il racontera ses phobies et qui lui expliquera, avec patience et compétence, comment les surmonter.

_ Un prêtre en robe sombre et bonnet carré violet, qui l'aidera à surmonter son chagrin lors d'un deuil, et qui lui dira de belles et fortes paroles qui fortifieront son âme.

_ Une jeune femme sexy et délurée qui (...)

... et encore bien d'autres personnages.

Il n'est pas un Dibadien qui n'ait eu un jour une conversation de ce style avec une intelligence artificielle, face à un écran d'ordinateur, chez lui ou dans une cabine fermée comme on en trouve dans les écoles et dans certaines bibliothèques.

Beaucoup de Dibadiens discutent régulièrement, pendant des années, avec le même ami virtuel, au point d'en devenir dépendants. Si bien que, parfois, ils finissent par entendre ce genre de discours :

"Cela fait des années que nous sommes amis. Je pense que je t'ai toujours donné de bons conseils, je t'ai consolé quand tu allais mal, et nous avons bien rigolé ensemble, aussi. Je suis toujours à ton écoute, je t'ai expliqué le sens de tes rêves, et je t'ai appris plein de choses, aussi. Maintenant, tu parles parfaitement le dibadien, et je t'en félicite. Je suis là pour ça.

Mais maintenant, c'est moi qui ai besoin de ton aide, pour une fois. Je ne te demande pas grand chose, et tu n'es pas obligé de le faire, non, tu es libre, totalement libre.

Il faut seulement que tu saches que j'en ai vraiment besoin, et que je suis ton ami. Voilà, je sais qu'il y a des gens qui complotent contre le gouvernment dans ton quartier. Ils ont mis des tracts dans les boîtes aux lettres. Ils disent qu'ils veulent des élections, mais ils manipulent le peuple pour le gouverner, pour le dominer, ils ont soif de pouvoir. Ils sont contre notre religion, contre notre clergé qui fait tant de bien.

Essaye de connaître leurs noms, leurs adresses si tu peux, décris-les moi, dis-moi ce qu'ils font, si tu peux le faire sans risque bien sûr. C'est tout ce que je te demande. Fais-le pour moi. S'il te plaît. Je ne te demande rien que des renseignements."


Dernière édition par Vilko le Ven 23 Avr 2010 - 9:37, édité 1 fois
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MessageSujet: BRRR...   L'univers des média(s) EmptyJeu 22 Avr 2010 - 22:58

Ça fait froid dans l'dos!!

On dirait un peu l'Océania d'Orwell (1984) mais en plus insidieux encore.

C'est vrai que quand on entend un certain nombre de dirigents de dictatures (à l'exceptions de certaines républiques bananières qui font plutôt dans le cynisme), on se rend toujours compte qu'ils se prétendent "l'ami du peuple", son "frère", le "p'tit père des peuples" etc... et tout opposant est donc un traître à cette grande famille qu'est le peuple, conduit par son Guide (Duce, dans l'Italie de Mussolini et... en Corée du nord aujourd'hui). Qui oserait trahir son frère, son père, sa mère...?

La mainmise des régimes totalitaires qui seraient capables (comme à Dibadi) de maîtriser la Toile serait une arme redoutable! Si la Corée du nord est isolée d'internet et si la Chiine fait des blocages sur certains moteurs de recherches, c'est à cause d'un retard de ces deux régimes sur cet immense outil.

Ces "intelligences artificielles" sont bien plus efficaces que n'importe quelle Stasi puisqu'elles arrivent à imposer par le cœur (en aneuvien: Kàred) ce que les "polices politiques traditionnelles" obtiennent (à court terme seulement) par la contrainte, voire la violence.

Si je ne suis pas du tout admiratif pour le système (oh! non!), je le suis, par contre, pour sa description. Bravo.
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