Djino Admin
Messages : 5281 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 1:32 | |
| Camarades j'ai besoin de vous pour m'éclairer sur la question indirecte. Pour faire au plus simple, pourriez-vous m'aider à identifier quelles phrases sont des questions indirectes et lesquelles ne le sont pas ? Merci ! Je ne sais pas s'il viendra | ➜ question indirecte | Je me demande pourquoi il ne vient pas | ➜ question indirecte | Je ne sais pas pourquoi il ne vient pas | ➜ question indirecte ? | Je sais pourquoi il ne vient pas | ➜ ? subordonnée relative normale ? | Je ne sais pas comment faire | ➜ question indirecte ? | Je sais comment faire | ➜ ? | Je sais ce qu'il te faut | ➜ ? | Nous verrons bien si tu as raison | ➜ ? | Je ne vois pas en quoi c'est drôle | ➜ ? |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 2:36 | |
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Ziecken Modérateur
Messages : 13140 Date d'inscription : 23/03/2008 Localisation : Nointot, Normandie
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 11:34 | |
| Je ne suis pas un expert de la question, aussi je suis impatient de voir les réponses. _________________ Idéolangues : elko, kelep, englo, ... (+27) Idéomondes : Multivers d'Aegis, monde du Losda | |
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Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 12:40 | |
| - Djino a écrit:
- Camarades j'ai besoin de vous pour m'éclairer sur la question indirecte.
Pour faire au plus simple, pourriez-vous m'aider à identifier quelles phrases sont des questions indirectes et lesquelles ne le sont pas ? Merci !
Je ne sais pas s'il viendra | ➜ question indirecte | Je me demande pourquoi il ne vient pas | ➜ question indirecte | Je ne sais pas pourquoi il ne vient pas | ➜ question indirecte ? | Je sais pourquoi il ne vient pas | ➜ ? subordonnée relative normale ? | Je ne sais pas comment faire | ➜ question indirecte ? | Je sais comment faire | ➜ ? | Je sais ce qu'il te faut | ➜ ? | Nous verrons bien si tu as raison | ➜ ? | Je ne vois pas en quoi c'est drôle | ➜ ? |
De joli pièges en effet. Effectivement, les subordonnées avec le verbe "savoir" dans la principale plongent dans l'indécision : elles sont construites comme des question indirectes, mais c'en sont pas vraiment (même réflexions pour "nous verrons bien..."). Par contre, pour "je sais ce qu'il te faut", c'est limpide ! c'est une proposition relative ! le pronom relatif est "qu'" et l'antécédent est "ce". La dernière phrase est bien piégeante aussi : elle ressemble à une subordonnée relative "(pronom : "quoi") mais je ne vois d'entécédent nulle part ! En tout cas, "pourquoi il ne vient pas" n'est pas une relative : "pourquoi" n'est pas un pronom relatif et, de surcroît, y a pas d'antécédent. _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
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Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 12:54 | |
| Selon la grammaire méthodique du français (2009) : - Citation :
- 3. CONSTRUCTIONS INTERROGATIVES
Cette classe de complétives est communément dénommée interrogation indirecte et illustrée par des exemples où figure (se) demander. Cette caractérisation est trompeuse, car elle laisse croire qu'il s'agit soit d'un acte indirect d'interrogation (Je me demande quelle heure il est, façon détournée de poser la question Quelle heure est-il?), soit d'une forme de discours indirect rapportant en substance le contenu d'une question (Il a demandé quand on allait dîner). Or, la liste des verbes ayant la propriété de se construire avec une interrogative indirecte est assez étendue (C. Wimmer en a dénombré plus de 80), incluant des verbes dépourvus de tout sens interrogatif, comme constater ou prouver, alors que des verbes comme questionner ou interroger ne peuvent en aucun cas se construire avec une interrogative indirecte.
Sur le plan formel, il s'agit bien de la transposition de phrases interrogatives (on reconnaîtra les formes classiques de l'interrogation totale ou partielle (XI:2)) en compléments de verbe ou exceptionnellement en sujet (S'il a fait cela m'intéresse peu/ne m'importe pas). Sur le plan sémantique, elles réfèrent toujours à un savoir en suspens que le sujet de l'énoncé (sujet grammatical) ou celui de l'énonciation (locuteur) ignore, recherche, néglige ou encore tient hors de portée du destinataire, ce qui est tout autre chose, on le voit, qu'une « interrogation » :
L'examinateur sait très vite si le candidat est sérieux (On pourrait ajouter : ou non ; le savoir évoqué n'est pas posé ou décrit comme il le serait dans L'examinateur sait bien que les candidats sont sérieux).
J'ai étudié comment se reproduisent les oursins (Ajoutons : Vous le dirai-je ou non ? pour le moment je ne fais que mentionner ce savoir sans le livrer).
II ne suffit pas, par conséquent, de dresser la liste des verbes qui peuvent régir une interrogative indirecte, parmi lesquels on peut citer : savoir, ignorer; chercher, (se demander); étudier, examiner; apprendre, découvrir, voir, remarquer; établir, décider, prouver; expliquer, dire, confirmer, montrer; oublier, se souvenir. Il faudrait préciser dans quels contextes suspensifs ceux-ci peuvent avoir cette construction. D'une façon générale, un sens assertif et positif favorise la construction avec que (je sais bien que, alors que je ne sais pas que constitue une contradiction, mais bien entendu il ne sait pas que est possible) ; un sens négatif, interrogatif, injonctif ou volitif rend possible ou probable l'interrogation indirecte (je ne sais pas si...; a-t-on découvert si... ; va savoir si... ; il s'efforce de savoir si... ), que ce sens soit exprimé grammaticalement ou lexicalement : par la négation dans J'ai oublié si j'ai éteint le gaz, par l'interrogation dans le cas classique de se demander. Certains verbes, de ce fait, excluent la construction avec que (se demander, chercher), mais la plupart d'entre eux connaissent l'alternance entre les deux constructions et même, à l'occasion, leur coordination.
3.1. Interrogation totale
La seule structure possible utilise la conjonction si pour introduire la subordonnée interrogative, à l'oral comme à l'écrit : Estragon se demande si Godot viendra - Dis-moi s'il est là. Il n'y a ni inversion, ni possibilité d'utiliser est-ce que. 3.2. Interrogation partielle
• L'interrogation sur le sujet, l'objet ou l'attribut animés utilise le pronom qui, comme dans l'interrogation directe : Je me demande qui est venu — Dis- moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es (Rabelais). Quand l'interrogation porte sur l'attribut, l'inversion du groupe nominal sujet est obligatoire, mais pas celle du pronom : Je me demande qui est cette fille - Il faut que le monde sache un peu qui je suis, et qui il est (Musset, Lorenzaccio).
• L'interrogation sur le sujet, l'objet ou l'attribut non-animés utilise le pronom démonstratif ce suivi des relatifs qui (sujet) ou que (objet ou attribut) : Sais-tu ce qui s'est passé après ? (Salacrou, L'Inconnue d'Arros) — Je me demande ce que tu veux.
Remarque. — L'interrogation indirecte utilise des pronoms qui introduisent habituellement les relatives substantives (XIII : 3.2). Comme ces deux types de subordonnées se rencontrent en position d'objet du verbe principal, il est parfois difficile de distinguer une interrogative indirecte d'une relative substantive. On opère la distinction en partant du sens (interrogatif ou non) du verbe principal et en essayant de rétablir une interrogation directe : Je me demande ce qui se passe: interrogative indirecte. - Pierre a compris ce qui s'est passé : relative substantive.
• L'interrogation sur les circonstances utilise les mêmes adverbes que l'interrogation directe : Dis-moi quand tu pars, où tu vas, pourquoi tu tousses. Avec où et quand l'inversion simple du groupe nominal sujet est possible, si le verbe de la subordonnée est intransitif ou employé intransitivement: Estragon se demande quand viendra Godot/quand Godot viendra.
• L'interrogation indirecte partielle peut également utiliser l'infinitif, dans les mêmes conditions que certaines relatives, c'est-à-dire si le verbe pouvoir a été effacé (XIII : 2.6) : Je ne sais que faire, ni où aller (= [ce] que [je peux] faire...).
Remarque. — Dans l'usage standard, l'interrogation indirecte exclut certaines structures de l'interrogation directe. Cependant, l'usage familier peut introduire des termes de l'interrogation directe dans une phrase interrogative indirecte : Dis-moi qu'est-ce que tu fais/qui est-ce qui est venu/quand est-ce que tu pars. L'introduction du marqueur interrogatif est-ce que/qui crée un effet de juxtaposition syntaxique qui aligne la structure indirecte sur le modèle de l'interrogation directe indépendante.
Bibliographie. — O. Eriksson, Il m'a dit ce qu'il pense : interrogative ou relative ?, Revue romane, 17(2), 1982, p. 3-20. Donc : avec si ou pronom interrogatif, toujours une subordonnée interrogative ; avec la structure ce qui/que, il y a possibilité qu'il s'agisse d'une relative substantive, si on peut transformer l'indirecte en directe. Je ne sais pas s'il viendra ➜ subordonnée interrogativeJe me demande pourquoi il ne vient pas ➜ subordonnée interrogativeJe ne sais pas pourquoi il ne vient pas ➜ subordonnée interrogativeJe sais pourquoi il ne vient pas ➜ subordonnée interrogativeJe ne sais pas comment faire ➜ subordonnée interrogativeJe sais comment faire ➜ subordonnée interrogativeJe sais ce qu'il te faut ➜ subordonnée interrogative (le destinataire ignore ce dont il s'agit) Nous verrons bien si tu as raison ➜ subordonnée interrogativeJe ne vois pas en quoi c'est drôle ➜ subordonnée interrogative | |
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Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 13:50 | |
| Sauf pour l'avant-avant-dernière (celle avec "ce" comme antécédent), j'ai compris. Enfin plus ou moins : l'"interrogation" ne vient pas du verbe, mais de la conjonction ou du pronom qu'il y a derrière :
Je connais l'homme qui t'a embrassée : proposition subordonnée relative. Antécédent : "homme" ; "qui" est un pronom relatif. Je sais qui t'a embrassée : proposition subordonnée interrogative. Pas d'antécédent ; "qui" est un pronom interrogatif, par conséquent.
En fait, pour dissiper les ambigüités, on pourrait, dans l'appellation, remplacer "interrogative" par "indirecte". Ce serait plus compréhensible, non ? _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Dernière édition par Anoev le Sam 25 Mar 2017 - 0:05, édité 1 fois | |
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Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 17:19 | |
| - Anoev a écrit:
- Sauf pour l'avant-avant-dernière (celle avec "ce" comme antécédent), j'ai compris.
J'avoue, moi aussi. Cette phrase pourrait tout aussi bien être une relative substantive d'après ce que dit la GMF. | |
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Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 18:29 | |
| - Mardikhouran a écrit:
- ... d'après ce que dit la GMF.
Ça tomb'bien ! j'y suis assuré : domicile, véhicules & protection judiciaire. _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
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Djino Admin
Messages : 5281 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Question indirecte Ven 24 Mar 2017 - 23:21 | |
| Merci Vendredikhouran. Je t'avoue que ta réponse m'a encore plus embrouillé lol Je vais étudier ça _________________ mundeze.com
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| Sujet: Re: Question indirecte | |
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