Chiffre des franc-maçons

Intéressé par le sujet depuis un certain temps, j'ai emprunté à la médiathèque un ouvrage de vulgarisation sur la franc-maçonnerie (1). Page 221, j'ai découvert qu'il existait un alphabet maçonnique, que Wikipédia appelle le "Chiffre des franc-maçons".

Comme le titre de l'article Wikipédia le laisse entendre, il s'agit à l'origine d'un système cryptographique. Le système est simple : on trace deux "enclos à cochons" (d'où l'autre nom de l'alphabet, l'alphabet Pigpen) dans lesquels on entre les lettres que l'on souhaite substituer. Il suffit ensuite de n'écrire que la partie de l'enclos où se situe la lettre. La variante la plus courante est la suivante(2) :

Ce qui donne des textes de ce genre(2) :

Mais plusieurs variantes existent (celle de mon livre ne contient pas toutes les lettres). Aujourd'hui, l'utilité de cet alphabet en cryptographie est nul, puisque même si on change l'ordre des lettres pour un ordre aléatoire, une bête analyse statistique donnera la clef du texte.

Par contre, il est encore utilisé pour son aspect étrange en maçonnerie, comme un héritage culturel. Ainsi, si vous regardez la brochure de présentation du Grand orient de France, la plus grande obédience française, vous verrez cet alphabet (dans une version encore un peu différente) utilisé à des fins décoratives (il est décodé p. 6). Il est même possible de télécharger une police reprenant cet alphabet (ici sur Dafont par exemple).
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(1) : Philippe Benhamou et Christopher Hodapp, La Franc-maçonnerie illustrée pour les nuls, Paris, First-Gründ, 2012.
(2) : Les deux images viennent de ce site : http://www.apprendre-en-ligne.net/crypto/subst/pigpen.html.

C'est un grand classique qui a inspiré bien d'autres alphabets, voire des syllabaires.
On peut découvrir sur le web diverses variantes.
Avec un peu de modification, on peut le transformer en une écriture cryptée assez difficile à casser.

J'ai une préférence pour le parc z'aux cochons : toutes les lettres y sont, en plus on peut rajouter des points (jusqu'à trois en tout, plus, c'est guère lisible). pour donner, par exemple


[ʙ̥] :*

Ψ :

Mais d'autres configurations sont possibles, bien sûr : [pʃ], [p͡f] et j'en passe !



*PP, chez moi.

On peut aussi ajouter des barres (3 maxi) horizontales ou verticales et même une croix

Oui, j'y avais pas pensé ! Ce système d'écriture est extensible presque à l'infini, puisque, par exemple, on peut combiner une barre et un point, une barre et deux points. Par contre, deux barres et deux points, ça commence à être lourd : à réserver aux lettres rares.

Anoev a écrit:

Oui, j'y avais pas pensé ! Ce système d'écriture est extensible presque à l'infini, puisque, par exemple, on peut combiner une barre et un point, une barre et deux points. Par contre, deux barres et deux points, ça commence à être lourd : à réserver aux lettres rares.

2 barres et 2 points, ça fait chiffre maya
Perso, j'avais développé un syllabaire avec ce système.

Je connaissais une version de ce système appelé système de Rose-croix, je l'utilisais lorsque j'étais enfant, très pratique , il m'a inspiré pour la forme des caractères du kelep.

PatrikGC a écrit:

2 barres et 2 points, ça fait chiffre maya
Perso, j'avais développé un syllabaire avec ce système.

Ça fait chiffre maya s'il n'y a pas l'équerre ou le U (carré) autour. Sinon, c'est bien une lettre.

Le pig-pen me fait un peu penser au nebou (Ziecken) et à l'adaptation que j'en ai fait (adnebou).

Par contre, l'adnebou et le pig-pen ne sont pas entièrement compatibles : on ne peut pas forcément se servir de l'un pour "décoder" ce qu'on a codé avec l'autre. Le J en pig pen donne ce qui ne correspond à rien en (ad)nebou. De même, les doubles équerres, présentes en adnébou, n'existent pas en pig-pen.

Le Futea, l'alphabet de l'iNedjena, est aussi une variante du chiffre des franc-maçons. Les lettres marchent pour la plupart par paires, le point permet de passer d'une consonne sourde à sa version voisée, d'une voyelle à la semi-voyelle correspondantes, ou de naviguer parmi les sonantes. Les vingt-six lettres de base de l'alphabet latin sont présentes. J'ai également fait une police du Futeau sur Dafont, le résultat est assez carré, ce sont les lettres d'imprimerie. J'ai également une version manuscrite, avec plus de courbes, et où le point peut être tracé comme un accent aigu ou carrément fusionner avec la lettre.

La différence entre voisées et non voisées se fait, en akrig par l'ajout d'une barre verticale au centre de la lettre, en adnébou par symétrie et en arkitanco par l'adjonction d'une crosse.

Exemples :

	adnébou	akrig
B
P
V
F

On a, dans ces quat'z'exemples, une analogie de point et de mode l'articulation dans chacun des deux systèmes.



J'aurais bien voulu vous montrer un exemple avec l'arkitanco, mais contrairement à ce que j'croyais, j'ai pas enregistré les lettres "chez moi" et Idéopédia, actuellement, plante ; ce sera pour plus tard, en espérant que ce "plus tard" ne tarde pas trop.

J'avais oublié que j'avais posté un exemple ici sur l'atelier...