Le Mannace
Cette langue est divisée en deux dialectes : le
racotan (« alexandriote »), dialecte attaché au multiples branches du christianisme et au pourtour de la méditerranée antique, et le
spasandar (« d'Ispahan »), rattaché au moyen et à l'extrême-orient, ainsi qu'au sous-continent indien. Les deux dialectes sont largement intercompréhensibles.
Bien que la langue fasse partie de la famille Sáever, elle en a perdue beaucoup de traits morphosyntaxiques originaux pour se rapprocher des langues du bassin méditerranéen. La langue a en revanche été plutôt conservatrice en ce qui concerne la phonétique et le lexique.
Dans la famille des langues Sáever, je voulais que celle-ci ait également une certaine dimension esthétique au niveau phonétique. Je pense m'être approché de ma conception d'une langue aux sonorités harmonieuses.
I : Transcription et phonétiqueLes voyelles :
a : a
e : ɛ
i : i
o : ɔ
u : u
une diphtongue :
oa : un oa très ouvert accentuée sur le « o »)
les accents :
á : signifie que la voyelle est longue et haute
ä : signifie que la voyelle a un ton descendant-montant. Jusqu'au XVIe siècle, cela transcrit un hiatus (un '). Il s'agit d'une évolution de l'ancien w du Sáever.
â : signifie que la voyelle est longue et a un ton descendant-montant.
Tout comme la langue-mère, le Mannace est soumis à la règle de complémentarité vocalique :
a > devient áe au degré plein, é au degré long
e > devient éo au degré plein et ó au degré long
i > devient íu au degré plein et ú au degré long
u > devient úa au degré plein et á au degré long
o > devient soit ói au degré plein et í au degré long, soit óa au degré plein et oá au degré long, selon le son creux d'origine.
Les consonnes :
p : occlusive bilabiale sourde
bh : occlusive bilabiale sonore aspirée
g : occlusive vélaire sonore
cÿ : à l'origine une occlusive vélaire sourde labialisée, devenue une affriquée alvéolaire sourde labialisée, approximativement /ŝɯ/, réalisée /sj/ en spasandar.
m : nasale bilabiale sonore
n : nasale dentale sonore (en fin de mot, elle tend à nasaliser la voyelle précédente en devenant muette) et ses allophones du dialecte Spasandar : nd et la rétroflexe ṇ
nh : nasale dentale sourde
ll : latérale liquide emphatique
l : latérale liquide palatalisée
ts : affriquée dentale sourde et son allophone du dialecte Spasandar ṣ (rétroflexe ou emphatique)
s : fricative apico-dentale sourde (comme en castillan et en finnois). En Spasandar, en position intervocallique, elle est réalisée /z/.
š : fricative palatale sourde, comme le japonais sh-
th : fricative dentale sourde très aspirée (peut être confondue avec un h)
v : fricative bilabiale sonore et son allophone Spasandar w
j : fricative alvéolaire sonore, comme le japonais j-
jh : fricative vélaire sonore, comme en tchèque
ç : fricative palatale sourde, comme le /ʃ/ français
r : r roulé
h : fricative sourde vélaire, quasi-uvulaire /h/
y : liquide alvéolaire sonore /j/
x : affriquée sourde vélaire-palatale, comme le x français.
II : MorphologieLe Mannace est une langue hautement flexionnelle, ayant 18 cas.
Toutefois, les déclinaisons -pour la plupart héritées de prépositions suffixées, sont plutôt simples et il n'y a que trois thèmes :
la déclinaison en -a, qui concerne tout ce qui se réfère au monde matériel
la déclinaison en -e, qui concerne le monde céleste
la déclinaison en -i, qui concerne la nature.
Les indéclinables ont un thème en -u. Il s'agit généralement des adverbes.
Le système de racines, suffixes et degrés du Sáever est encore largement pertinent en Mannace, sauf pour les emprunts, et je renvoie donc au sujet que j'ai ouvert.
Un exemple avec sóanna, «enfant » : il a évolué régulièrement depuis la racine √HLL « aimer, apprécier ».. au degré plein, avec redoublement de la consonne finale : les enfants, ce sont, littéralement, les « très aimés » (logique, lorsque l'on considère la place de l'enfant dans cette culture)
Les cas en gras sont les principaux, les autres sont construits à partir de l'un ou de l'autre de ces cas (accusatif ou locatif).
NOMINATIF (sujet) :sóanna
VOCATIF (interpellation) : sóannaël
ACCUSATIF (objet) : sóannas
INSTRUMENTAL (moyen) : sóannašša
COMITATIF (accompagnement) : sóannasmá
FINAL (but) : sóannasja
CAUSATIF (cause) : sóannasvam
BENEFACTIF (attribution) : sóannaššthi
IMPERFECTIF (on insiste sur l'aspect imperfectif du verbe en marquant son complément) : sóannasya
INACTUEL (on insiste sur l'aspect inactuel du verbe en marquant son complément) : sóannastsa
GÉNITIF (complément du nom) : sóannan
DATIF (objet indirect) : sóannavja
PARTITIF : sóannath
RELATIF (pour l'antécédent de la subordonnée relative) : sóannamnadh
LOCATIF (le lieu) : sóannavo
ÉLATIF (le lieu d'origine) : sóannavóm
ADESSIF (localisation sur qqchose) : sóannavodhi
ALLATIF (la destination) : sóannavvé
Le nombre :
il est indiqué par l'article
Défini singulier : pi
Indéfini singulier : oáccu
défini duel : mve
Indéfini duel : mu
défini triple : plle
Indéfini triple : llu
défini pluriel : pthe
Indéfini pluriel : vja
Les pronoms :
Singulier :
1p. : ca
1 p. unie (sorte de "nous" impliquant une grande unité du groupe) : pa
2 p. : ba
3 p. : jha
Duel :1 p. : mpa
2 p. : mya
3 p. : mha
Triple1 p. : llpa
2 p. : llya
3 p. : llha
Pluriel1 p. : ppa
2 p. : vya
3 p. vjha
La conjugaison :Les informations de personne sont portées par le pronom.
En Racothan
Mode Actuel
Verbe d'état : -oax
Verbe d'action : -an
Mode Mémoriel
Verbe d'état : -oasca
Verbe d'action : -anh
Onirique
Verbe d'état : -oarja
Verbe d'action : -anja
En Spasandar
Actuel
Verbe d'état : -oax
Verbe d'action : -arra
Mémoriel
Verbe d'état : -oassa
Verbe d'action : -andjo
Onirique
Verbe d'état : -oajja
Verbe d'action : -aya
II : SyntaxeL'ordre des mots est plutôt SOV, mais la grande précision des déclinaisons fait que l'ordre OSV est relativement courant lui aussi. En langage littéraire, les mots sont plutôt hiérarchisés en fonction de l'importance qu'on leur donne.
Comparer le langage littéraire
Jha húyvänh pthe sóannaššthi vatsu pi cúthas pi çnanônas pi bbhíras
et le langage courant
ha p'cúthas i çnanônas i bbhíras húvanh vatsu sóannaššthiIl a répartit la force, l'intelligence et la beauté entre tous ses enfantsII : LexiqueLe Mannace a emprunté un important vocabulaire, principalement dans le domaine du sacré et de ce qui lie plus généralement les humains à l'ordre supérieur :
au grec ancien et à la koinê :
cúye (
à l'hébreu :
llonáe (
au latin :
pille (
au copte :
pšóacÿe (< špe devenir) rëi (< rê le soleil)
Voilà, j'attends vos avis et commentaires sur cette langue !
Lloára ! (amitiés)