Cinq consonnes, c'est moins que dans toutes les six ou sept mille langues et dialectes connus dans le monde. Les femmes Pirahã en ont six : p t b g ʔ h. Il semble que ce soit le minimum du minimum, le record mondial de la simplicité consonantique.
Mais avec les allophones, cela fait plus : b et g sont prononcés m et n en début de mot, et h est un allophone de s, dans la prononciation des femmes (les hommes distinguent s et h). Le son /k/ peut aussi apparaître parfois, comme allophone de /hi/ et de /ʔ/. Le nombre exact de consonnes du pirahã est donc discutable, six est le strict minimum. Les hommes en ont au moins 7.
Le rotokas, une langue papoue, a également six consonnes : p t k b d g (les trois occlusives sonores sont souvent spirantisées), mais cinq voyelles (ou dix, si on tient compte de la longueur).
Le pirahã n'a que trois voyelles : a i o. Il compense sa pauvreté en consonnes et en voyelles par des tons, qui donnent des mots du style :
gi¹xa³i¹ti³so³ qui signifie "vous" et se prononce à peu près
ni'áïtchíssó.
- Silvano a écrit:
- Ça ne fait que 1125 racines possibles, et ce, seulement si toutes les combinaisons sont possibles.
Ça ne fait surtout que 6 x 3 x 6 = 108 syllabes possibles (il faut tenir compte des mots qui commencent et finissent par une voyelle).
Aa compterait pour deux syllabes, même si phonétiquement le résultat serait plutôt quelque chose comme [a:].
Ce n'est pas très différent du japonais ou du tahitien, donc ça me paraît "parlable".
Évidemment, on peut se demander comment se prononcerait une série comme
aauia. [a:wija] ? Ou [a:uja] ?
La distinction présent/passé/futur, nom/adjectif/verbe, singulier/pluriel, fait très eurocentrique. Le concept de racines triconsonantiques est à ma connaissance une particularité des langues sémitiques. De plus, faut-il placer les conjonctions et les adverbes parmi les adjectifs ou parmi les verbes ?