Bon, il serait peut-être temps que je vous dévoile enfin cette langue...
Mesdames (sisi il y en a) et messieurs, je suis fier de vous présenter
LE MIAVA !
(Mίαβα)
LES ORIGINES"Miava" vient de
mia no ba, la "langue du peuple" (peuple-par langue), le "peuple" étant les mians, dont les ancêtres étaient les méans (
meya*). Ce peuple à l'histoire méconnue fut envahi par la mer par les acrigiens, dont la langue, l'acrig, agit comme un superstrat sur le miava ancien. L'acrig, qui s'écrivait avec l'alphabet grec, a légué beaucoup de vocabulaire et son écriture à l'idiome mian.
Longtemps le miava acrigien était privilégié à l'écrit, voire à l'oral, et autrefois certains textes n'étaient écrit qu'avec une majorité de mots acrigo-miavans, et avec l'alphabet grec.
PRONONCIATIONContrairement à celle du borcilien, la prononciation du miava ne porte pas de problèmes majeurs. Les associations de consonnes sont assez rares, le tout est très vocalique.
Quelques lettres qui ne sont prononcent pas comme en français :
C [S], G [g], H [h], Ŋ [ŋ], R [r], U [u ], X [x]
Une lettre un peu spéciale est le Ŭ. Sa prononciation est un peu fluctuante selon les régions, et il se trouve surtout à la fin des mots. Il sert juste à ce qu'un mot ne se termine par un son consonantique, aussi il est parfois presque inaudible.
Il n'y a pas vraiment d'accent tonique, juste une séparation soignée entre les mots.
On trouve aussi quelques voyelles longues, signalisées par un macron, devenant assez rares de nos jours.
Exemple :
ō (grand) est de plus en plus remplacé par
daha.
LES VERBESLes verbes sont à la base des participes actifs en miava, précédés d'
e par défaut. L'infinitif est en fait un nom, comme en kotava, d'ailleurs formé avec le même suffixe -
ra.
Par exemple
(e) di signifie "(être) possédant" → "avoir"
Quand
e se trouve après le verbe, on obtient le passif →
di-e "appartenir à"
A la place d'
e, on peut avoir
ga (rendre) →
ga di "doter",
ga di-e "donner" ; ou encore
ya →
ya di "obtenir"
LE PRÉSENT DE L'INDICATIFIl faut savoir que les mots ne peuvent se terminer que de trois façons différentes en miava :
- Par une voyelle ;
- Par un -ŭ, omis quand il est suivi d'une voyelle. Cela revient à dire que le mot se termine par une consonne ;
- Par un -n, qui devient -m ou -ŋ selon la lettre qui suit (mais reste ν avec l'alphabet grec).
Il existe donc trois groupes pour les verbes, qui correspondent à ces terminaisons de mot.
Tout d'abord, le premier groupe :
1re p s | 2e p s | 3e p s | 1re p pl | 2e p pl | 3e p pl |
-mŭ | -yŭ | -× | -mo | -yo | -n |
Exemple avec
di (avoir) :
dimŭ (j'ai),
diyŭ (tu as),
di (il a),
dimo (nous avons),
diyo (vous avez),
din (ils ont)
Le deuxième groupe est très simple à construire : il suffit d'ajouter un -
a- entre le radical et la terminaison (ce qui fait qu'il ne peut pas y avoir à la fois un mot en -
ŭ et un autre en -
a, sauf rares exceptions). Seule la 3e personne du pluriel fait exception : elle n'est pas en -
a mais en -
o.
Exemple avec
kabŭ (mordre, mâcher, presser, écraser) :
kabamŭ, kabayŭ, kaba, kabamo, kabayo, kaboEnfin, le troisième groupe est un peu plus complexe. Il donne :
1re p s | 2e p s | 3e p s | 1re p pl | 2e p pl | 3e p pl |
m + n | y + n | n | mo + n | yo + n | |
-nnŭ | -nyŭ | -n | -mon | -yon | -ntŭ |
Exemple avec
ren (mourir) :
rennŭ, renyŭ, ren, remon, reyon, rentŭOn remarque par exemple que
man signifiera à la fois "c'est un homme" et "ils voient" (bien que
satan soit plus courant dans ce sens), à partir des racines
man (homme) et
ma (euil).
On peut aussi remarquer quelques modifications liées au registre de langue :
- Le Y de -yŭ, -ayŭ, -yo, -ayo et -yon a tendance à être omis : diŭ, kabaŭ, dio, kabao, reon.
- Le N de la troisième personne du pluriel pour les verbes du premier groupe est souvent complété d'un -ŭ à l'écrit : dinŭ.
EE est l'équivalent du verbe "être". On préfère souvent l'omettre (c'est donc l'un des rares cas où l'on utilisera couramment les pronoms personnels).
1re p s | 2e p s | 3e p s | 1re p pl | 2e p pl | 3e p pl |
emŭ | eyŭ | e | samŭ/samo | sayŭ/sayo | san/so |
Comme on peut le voir, e a trois radicaux au présent : e au singulier et deux au pluriel, correspondant au registre utilisé. Dans un registre soutenu, on utilisera le radical en
s, et dans un registre familier le radical irrégulier
sa.
LES AUTRES TEMPSJe n'ai pas encore planché à leur propos, mais je pense que j'utiliserai pour la plupart des auxiliaires.
LE PLURIELLe pluriel se forme de deux façons différentes selon le groupe du mot :
- Si le mot se termine par -ŭ, on retire cette terminaison, double la dernière consonne et fait terminer le mot par un -i. Exemple : berŭ (ours) → berri
- Si le mot se termine par une voyelle ou par -n, on ajoute le déterminatif vu. Exemple : cima (soleil) → vu cima
Autrefois le pluriel était très utilisé (influence acrigienne). Aujourd'hui beaucoup moins.
LES NOMBRESContrairement à ceux du sprante que j'avoue avoir un peu bâclé par manque d'expérience (et je le regrette amèrement aujourd'hui), j'ai fait en sorte que les nombres miavans me plaisent le plus possible. J'espère que ce sera aussi le cas pour vous.
Les chiffres sont :
0 nedŭ 1 ki 2 pekŭ 3 lekŭ 4 payŭ 5 intŭ 6 tewazŭ 7 unaccitahŭ 8 ayusŭ** 9 kammŭLes dizaines correspondantes se font en remplaçant le -
ŭ final par un -
a, sauf :
On forme ainsi
intalekŭ (cinquante-trois),
kammatewazŭ (quatre-vingt-seize), etc.
Remarquez qu'
unaccitahŭ a une forme plus courante
naccŭ.
Par ailleurs la conjugaison des verbes correspondants ("être" + nb) se fait au singulier.
Enfin on peut relever quelques irrégularités :
peka + ki → pegaki et
leka + ki → legakiJ'ai déjà les nombres pour cent, mille et dix mille mais je les garde encore un peu au cas où je les changerai.
* la perte du yod intervocalique est fréquente en miava moderne.
** influence kotava