En Rémaï, il y a d'abord eu le fait de pouvoir systématiquement substituer à une consonne "dure" la consonne "douce" la plus proche et réciproquement, sans changement de sens de la phrase, ce qui permet d'éviter d'avoir à prononcer plusieurs consonnes "dures" ou "molles" de suite et rend le discours plus intelligible, du point de vue de la seule reconnaissance des consonnes.
D peut devenir T, H aspiré peut devenir SH ("ch" de "chat") etc.
De même au niveau des voyelles qui sont très importantes par rapport à la reconnaissance de la nature des mots, il a fallu fixer des voyelles les plus claires possibles, et leurs alternatives, essentiellement pour faciliter la tâche aux locuteurs de différentes langues naturelles.
Du coup, le Rémaï échappe à des règles compliquées pour transcrire ou guider dans la prononciation comme en Gaélique, en Breton et même en Français (liaisons), bien que le besoin de transformer des consonnes consécutives soit lié aux contraintes physiques de la gorge humaine.
Il y a aussi l'idée plus ou moins de n'enchaîner que des syllabes composées d'une consonne combinée à une voyelle audible. Cependant, on n'échappe pas à des contractions ou des étirements de voyelles, dont la limite est forcément si on reconnaît ou pas encore les mots.
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Au-delà de la prononciation, il y a l'agencement des mots dans la phrase : il existe toujours plusieurs manières de dire la même chose, le problème est laquelle est la plus courte tout en restant la plus claire. Au fur et à mesure que je découvre toutes les phrases possibles, je découvre les formules qui semblent les plus claires, et qui ne suivent pas l'ordre du français, tout en continuant de suivre le fil de la pensée.
JEIJIYOUMARK EN : Mark qui est un homme
...est plus facile à dire que...
YOU MARK ENJEIJIN : L'homme qui s'appelle Mark.
...Parce qu'il y a deux EN / N à prononcer au lieu d'un seul.
Certaines de ces formulations tiennent comptent de la prononciation plus ou moins audibles, en réduisant les risques d'une contraction qui risquerait d'empêcher la compréhension, essentiellement le problème des EN / N finals des mots, citations, noms propres etc.
Les formules découvertes ainsi sont celles qui permettent de dire énormément de choses sans refermer un mot ouvert, donc sans utiliser le EN / N final.
Le seul moment où l'on ne peut pas faire autrement que de poser un EN / N, c'est quand on mentionne un déictique ("ici", "je") ou lorsque on change de niveau d'énonciation (on cite quelqu'un, on utilise un verbe d'expression ou de communication etc.). Dans ce cas, on peut allonger le EN / N pour mieux le faire entendre.
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De même pour les ponctuations (autrefois assertifs) en AO / AA / A, l'allongement ou la contraction de la voyelle permet de mieux séparer les phrases ou de les rallonger / éclairer à des moments critiques de la compréhension. Le fait même de poser une ponctuation en AO (elles ne sont jamais obligatoires) est un moyen de mieux guider l'auditeur.
Comme les ponctuations AO peuvent aussi entrer à l'intérieur des mots, on peut aussi s'en servir pour préciser le sens d'un mot, en particulier quand il désigne plusieurs objets à la fois.
SEISAZAOMAN : Terre véritable et mer.