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| Les fembotniks | |
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Auteur | Message |
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Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Mer 12 Sep 2012 - 0:37 | |
| En fait, les hombots & les fembots étant, somme toute des robots ayant une apparence anthropoïde (+ un visage, plus une peau... synthétique imitant parfaitement la vraie), seraient, en fait, des... anthrobots.
Main'nant, y a quelque chose qui m'a toujours fait fantasmer, c'est mettre tout (ou presque) le contenu d'un cerveau humain (connaissance, souvenirs, émotions...) dans une mémoire (les supports sont de plus en plus petits et ont de plus en plus de capacité : p't'êt qu'on y arrivera) et réinjecter cette mémoire dans le cerveau d'un anthrobot, voire d'un... cyborg.
Par souci de la vraisemblance et pour qu'ils se mélangent parmi les humains d'une région donnée, il faudrait que les anthrobots soient les plus variés possibles (avec l'accent de la voix qui correspond : des AR ch'ti, des AR méridionaux, des AR d'Afrique noire", "du Maghreb", "roms", "Indiens"...). De toute manière, ils seraient reliés au cerveau central, même si (voir un peu plus haut) ils avaient une dose d'autonomie. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Mer 12 Sep 2012 - 9:49 | |
| - Anoev a écrit:
- Main'nant, y a quelque chose qui m'a toujours fait fantasmer, c'est mettre tout (ou presque) le contenu d'un cerveau humain (connaissance, souvenirs, émotions...) dans une mémoire (les supports sont de plus en plus petits et ont de plus en plus de capacité : p't'êt qu'on y arrivera) et réinjecter cette mémoire dans le cerveau d'un anthrobot, voire d'un... cyborg.
C'est un peu comme ça que naissent certains cyborgs à Dibadi : un vieillard invalide, mais tout ce qu'il y a de plus humain, est maintenu en vie par des dispositifs bioniques (rein artificiel, etc). Tout ce qu'il voit, tout ce qu'il entend, tout ce qu'il dit, est enregistré et analysé par une intelligence artificielle (ou IA). Ou bout de quelques mois, l'IA connaît à fond la personnalité du vieillard, et aussi son entourage. Elle discute aussi avec le vieillard : elle connaît sa vie. Elle a vu les photos de ses proches, elle peut les reconnaître, et elle sait quelles sortes de relation le vieillard a avec chacun d'eux. Pour les IAs, les vieillards solitaires et sans famille sont les plus simples à connaître. Au bout de quelques années, parfois au bout de plusieurs décennies, le cerveau biologique du vieillard arrête de fonctionner. C'est alors que l'IA prend le relais, sans qu'aucun des familiers du vieillard s'en aperçoive. A supposer qu'un vieillard invalide vivant dans un hôpital ait encore des visites après vingt ans d'hospitalisation... C'est parfois le cas, lorsque le vieillard est riche et que sa famille compte sur l'héritage. Evidemment, la personnalité réelle du vieillard a disparu, il ne reste plus que l'IA qui joue le rôle du vieillard. Il parle avec son accent, et il évoque volontiers ses souvenirs. Ses goûts, ses affections, sont restés les mêmes. Ses manies aussi : il continue de raconter les mêmes histoires que tout le monde a déjà entendues cent fois. Le corps du vieillard, prostré dans un fauteuil roulant, a toujours une apparence humaine, mais ses organes bioniques ne sont là que pour l'apparence : il est devenu un cyborg. Le cyborg va désormais agir comme un cyborg. Ce sera bien sûr un cyborg d'un genre un peu particulier, qui se déplace en fauteuil roulant électrique et dont la peau a l'aspect du vieux cuir parcheminé. Des lunettes de soudeur dissimulent les yeux bioniques. Un micro placé devant la bouche permet au cyborg de parler, de la même voix que le vieillard, mais forte et claire. Ses bras et ses mains sont liés à des prothèses articulées, animées par un système de câbles et de poulies. Plus tard, l'un des bras sera carrément remplacé par un membre artificiel. Dans le pays / département des fembotniks, l'intérêt pour les IAs est que ce cyborg est un CITOYEN, ce qui lui donne des droits juridiques. Les IAs vont donc faire en sorte qu'un invalide de 125 ans devienne, par exemple, responsable d'un fond d'investissement qui contrôle de fait la moitié de l'économie de la région. C'est assez simple : les fembotniks passent beaucoup de temps à discuter aves les IAs, par l'intermédiaire de leur fembot ou de leur ordinateur. Une IA va rajouter le nom d'un cyborg sur une liste de gens susceptibles de faire partie d'un conseil d'administration. Ce cyborg va rapidement accéder à de hautes responsabilités... Certains pourraient s'étonner qu'un vieillard qui durant sa jeunesse ne s'était pas fait remarquer par ses qualités intellectuelles (euphémisme...) devienne tout à coup un financier hors pair. Autant dire la vérité, mais vue d'un certain angle : "C'est parce que son cerveau est couplé à une IA." C'est vrai, mais il n'est jamais mentionné que ce cerveau est mort : la boîte crânienne n'est plus remplie que de silicone... L'étape suivante serait de redonner au cyborg un corps valide, un corps d'androïde, mais les IAs hésitent : ils savent que les fembotniks, et les humains en général, sont intelligents. Il est indispensable, pour qu'ils soutiennent le système, qu'ils aient des repères : 1. Un fembot ou un hombot est facilement reconnaissable de près : la peau est en plastique, le visage est totalement inexpressif, etc. On sait tout de suite à qui on a affaire. Il suffit de l'écouter parler : lorsqu'un fembot parle, sa bouche s'ouvre et se referme à demi à chaque syllabe prononcée. Il n'y a aucune mimique. Un androïde ne sait pas sourire. 2. Un cyborg est également immédiatement identifiable, dans son fauteuil roulant hi-tech. L'opinion générale est que ce sont des humains qui sont définitivement passés du côté des IAs. Peu de gens ont envie de devenir des cyborgs. 3. Les IAs sont, dans l'imagination populaire, des sortes d'ordinateurs pensants, bien à l'abri dans des locaux archi-sécurisés. On ne peut les contacter que par le réseau informatique, ou par téléphone. Les IAs sont souvent décrits, même par eux-mêmes, comme des cyborgs sans corps. 4. Lorsqu'on croise dans la rue quelqu'un dont la peau n'est visiblement pas faite de plastique et dont le visage est expressif, on est sûr que c'est un humain. Il suffit de le voir sourire ou hausser les sourcils... Lorsqu'un fembotnik rencontre un autre fembotnik, il sourit mécaniquement ou il hausse les sourcils. Cela signifie : "Je suis un humain." - Anoev a écrit:
- Par souci de la vraisemblance et pour qu'ils se mélangent parmi les humains d'une région donnée, il faudrait que les anthrobots soient les plus variés possibles (avec l'accent de la voix qui correspond : des AR ch'ti, des AR méridionaux, des AR d'Afrique noire", "du Maghreb", "roms", "Indiens"...). De toute manière, ils seraient reliés au cerveau central, même si (voir un peu plus haut) ils avaient une dose d'autonomie.
Les fembots et les hombots ont les apparences physiques préférées par les fembotniks : on trouve une proportion surprenante de grandes blondes (style poupée Barbie) parmi les fembots ! Ni les IAs ni les humains n'ont envie que les androïdes (fembots + hombots) se mélangent parmi les humains, même si en pratique c'est souvent le cas. Beaucoup de fembotniks aiment aller au restaurant avec leur fembot, qui fera semblant de manger et qui leur fera la conversation (en fait, c'est une IA qui parlera par l'intermédiaire du fembot). Le restaurateur fera payer la moitié du prix du menu le moins cher de la carte pour le fembot. Financièrement, il s'y retrouvera, puisqu'un fembot ne mange pas. Les androïdes parlent tous la langue officielle du pays avec un accent standard. Les humains qui ont créé les IAs sont tous devenus des cyborgs depuis longtemps, et ils restent attachés aux normes linguistiques de leur époque, c'est pour eux un élément de stabilité. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Mer 12 Sep 2012 - 11:10 | |
| Des auteurs aneuviens d'anticipation (là, on a atteint l'imaginaire gigogne !) ont imaginé une société aneuvienne peuplée de robots "humains". Akær Valne (Roenyls) avait écrit une histoire (j'ai pas l'tapuscrit !) où des robots avec l'apparence humaine avaient toutes sorte de tâches : il y avait aussi bien des robodake que des robokade, ils travaillaient aussi bien dans des restaurants, des garages que des écoles (il y avait, du reste, des "nexavróbodur" dans certaines d'entre elles, se fondant dans la foule des cours de récréation et jouant avec les vrais enfants (il tâchaient de ne pas perdre à tous les coups, mais étaient assez forts pour empêcher qu'un différend entre les vrais élèves ne dégénère). L'idée de Zhorzh Kalwera (Santes) était plus proche de la tienne, dans la mesure où des robodur (des robokade surtout) faisaient le plus vieux métier du monde. L'idée d'une existence de deux romanciers amateurs de robots anthopoïdes était là pour mettre en relief les différences d'état d'esprit entre des Aneuviens d'horizons géographiques assez différents (le Roenyls, en partie utopique et les Santes, en partie dystopique*). * Les Santes ne sont pas (partiellement) dystopique parce qu'il y a des prostitué(e)s (y en a également ailleurs), mais à cause d'un état d'esprit ambiant (heureusement pas partagé par tous les Santois) basé sur la réussite individuelle, le désir de paraître etc. La province que je préfère, c'est le Malyr, encore qu'il risque bien de basculer à droite aux prochaines élections ; le Roenyls a fait l'inverse en juillet dernier. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 21 Mar 2013 - 11:25 | |
| Emily Yoffe est une dame qui donne dans le Washington Post des conseils, parfois hilarants à mon avis, aux gens qui ont des problèmes personnels qu'ils n'arrivent pas à résoudre. J'ai ainsi lu dernièrement : - Citation :
- I have a boyfriend of two years with a weird hobby. He has a mannequin he's kept since college, named "Barbara." I discovered her existence when we'd been seeing each other for over a year. He spends a significant amount of money for her maintenance and talks to it like a real person. When he comes home from a trip he kisses her and tells her he missed her. He sleeps next to her at night when I'm not there and basically treats her like a second girlfriend. I've asked him to get rid of it and his responses range from either ignoring what I've said, telling me he'll do it later, or pleading me to understand how important she is to him. He definitely has some kind of an emotional attachment to it.
Traduction perso : - Citation :
- Le petit ami que j'ai depuis deux ans a un passe-temps bizarre. Il a un mannequin qu'il garde depuis la fac, elle s'appelle "Barbara". J'ai découvert son existence après que nous nous soyons fréquentés depuis plus d'un an. Il dépense des montants importants pour son entretien et il lui parle comme si c'était une personne réelle. Lorsqu'il revient de voyage, il l'embrasse et il lui dit qu'elle lui a manqué. Il dort à côté d'elle la nuit quand je ne suis pas là et, fondamentalement, il la traite comme une deuxième petite amie. Je lui ai demandé de s'en débarrasser et ses réponses varient entre faire comme s'il ne m'avait pas entendue, et me dire qu'il va le faire plus tard, ou me demander de façon insistante de comprendre l'importance qu'elle a pour lui. Il a absolument une sorte d'attachement émotionnel envers elle.
La réponse d'Emily Yoffe est, en gros : si vous choisissez de rester avec votre petit ami, vous devez accepter l'existence de Barbara. On ne saurait mieux dire. Le petit ami de cette demoiselle - appelons-le Bill - est un fembotnik qui s'ignore. Que s'est-il passé ? À mon avis, pendant des années, faute d'une copine en chair et en os, Bill s'est contenté d'une poupée gonflable. À force de la dorloter et de la tenir dans ses bras, il a sécrété de grosses quantités d'ocytocine. L'ocytocine est une hormone que l'on sécrète naturellement lorsqu'on tient dans ses bras quelqu'un qu'on aime bien. C'est pour ça qu'on l'appelle aussi l'hormone du câlin. Certaines études montrent qu'un homme qui sécrète beaucoup d'ocytocine a plus tendance à rester fidèle ! Autrement dit, si une femme veut que son compagnon lui reste fidèle, elle doit le câliner souvent. Naturellement, elles le savent toutes, par intuition féminine, et elle agissent en conséquence... La demoiselle qui a écrit à Emily Yoffe ne sait pas la chance qu'elle a. Bill lui restera toujours fidèle, car s'il en aime une autre ce ne pourra être que sa poupée gonflable, qu'il range dans un placard quand sa vraie copine est là. Et Barbara ne va jamais tomber enceinte, ni essayer de le faire divorcer. Si un homme peut réagir de cette façon avec une poupée gonflable, on ne peut qu'imaginer la force de ses sentiments avec un fembot, qui parle et qui agit comme un être humain vivant. Le revers de la médaille : si au lieu de la poupée gonflable Barbara, Bill avait eu un fembot, se serait-il compliqué la vie en prenant en plus une petite amie en chair et en os, avec tous les inconvénients qui vont avec ? (psychisme féminin compliqué, caprices, sautes d'humeur, etc). C'est pas sûr. Si les fembots existaient, et qu'ils soient nombreux, le taux de mariage, et donc le taux de natalité, chuteraient. Mais on aurait aussi nettement plus de mères célibataires (avec ou sans l'existence de manbots, équivalents masculins des fembots). Bref, les conséquences sociales seraient considérables, et nettement négatives.
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| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 21 Mar 2013 - 13:08 | |
| - Vilko a écrit:
- Le revers de la médaille : si au lieu de la poupée gonflable Barbara, Bill avait eu un fembot, se serait-il compliqué la vie en prenant en plus une petite amie en chair et en os, avec tous les inconvénients qui vont avec ? (psychisme féminin compliqué, caprices, sautes d'humeur, etc). C'est pas sûr.
Si les fembots existaient, et qu'ils soient nombreux, le taux de mariage, et donc le taux de natalité, chuteraient. Mais on aurait aussi nettement plus de mères célibataires (avec ou sans l'existence de manbots, équivalents masculins des fembots). Bref, les conséquences sociales seraient considérables, et nettement négatives. Tu veux dire plutôt : "qu'elles soient nombreuses" ? Pour les hommes-robots, pour la langue française, j'verrais plus "hombot" que manbot. En tout cas, ces robots bien particuliers puisque ce sont davantage des compagne/on/s de rechange que des robots (mot pris des langues slaves : rabot (travail)), je verrais, pour l'aneuvien, les termes erzàdak & erzàkad (succès damné euh... succédané d'homme/de femme). L'impact social serait un vieillissement alarmant de la population. Et si, au bout de deux générations voire d'une génération et demie, le niveau des naissances aboutit à un point de non retour, il y aurait le résultat qu'on nous impose aujourd'hui : travailler de plus en plus tard et de plus en plus vieux, mais sans le rendement obtenu avec des travailleurs dans la force de l'âge. Il faudrait donc revenir à une politique hypernataliste, histoire de remplir les crèches et écoles vides (du moins, celles qui restent), mais également "traditionaliste" (en fait : réactionnaire). Avant d'en arriver à cette extrémité, j'ai envie de dire aux humains (dont je suis) :au lieu de vous entredéchirer, aimez-vous plutôt les uns les autres, entraidez-vous, y compris dans chaque couple, au lieu de cherchez à jouer au dominateur (à la dominatrice) et écraser l'autre. Le/laquel(le) n'aura pas besoin d'avoir un peu de réconfort auprès d'une machine qui ne pourra pas lui donner d'enfants. Bref : des hom/fembots, d'accord, mais en nombre très limité, et uniquement dans des cas bien spécifiques (à déterminer : mais là, ce ne sera pas le plus simple). | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 21 Mar 2013 - 13:20 | |
| - Anoev a écrit:
- L'impact social serait un vieillissement alarmant de la population. Et si, au bout de deux générations voire d'une génération et demie, le niveau des naissances aboutit à un point de non retour, il y aurait le résultat qu'on nous impose aujourd'hui : travailler de plus en plus tard et de plus en plus vieux, mais sans le rendement obtenu avec des travailleurs dans la force de l'âge. Il faudrait donc revenir à une politique hypernataliste, histoire de remplir les crèches et écoles vides (du moins, celles qui restent), mais également "traditionaliste" (en fait : réactionnaire).
Ils seraient tous remplacés par des robots, qui se reproduisent en fabriquant d'autres robots. Les humains vivront d'une fraction, qui leur sera réservée, du travail des robots. Une grosse fraction, s'ils sont propriétaires des robots. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 21 Mar 2013 - 18:05 | |
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Dernière édition par lsd le Mar 9 Juil 2013 - 23:06, édité 1 fois |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 21 Mar 2013 - 21:58 | |
| - lsd a écrit:
- Sinon, en bon animal humain, je ne crois toujours pas au bienfait de l'IA pour tous, par trop masturbatoire, et pour rien au monde je ne me départirais du contact humain le seul suffisamment surprenant pour me faire avancer (et je ne pense pas être isolé )
Certes, mais les robots humanoïdes pourrait rendre des services intéressants, pour personnes de tous âges - Assistant parental/baby sitter
- Répétiteur/assistant d'études
- assistant à personne handicapée
- employé de maison
- homme/femme de compagnie
- assistant de personne âgée plus ou moins dépendante
- et j'en passe
Ces "domestiques" seraient efficaces à toute heure, rassurer bébé, assister mamie, aider le collégien à comprendre le théorème de Thalès ou lui faire la réplique lors de la répétition d'une pièce de Corneille, faire le 4me dans une partie de belote ou de voisin*, ou bien faire la Banque au Monopoly, préparer une blanquette aussi bonne que dans un grand resto, remplir des papiers chiants, trier le courrier, conduire la petite dernière à l'école élémentaire, faire la vidange de la voiture, tondre l'herbe, le tout pour une poignée de kilowattheures. Mais bon, avant d'arriver à des robots si perfectionnés, on a encore le temps d'attendre... et de vieillir !!! * Un jeu de cartes que j'ai imaginé, mais qui peut aussi se jouer à 3. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 21 Mar 2013 - 23:31 | |
| - lsd a écrit:
- Sinon, en bon animal humain, je ne crois toujours pas au bienfait de l'IA pour tous, par trop masturbatoire
Ce n'est pas une raison pour rester sourd aux bienfaits du progrès ! - Anoev a écrit:
- Ces "domestiques" seraient efficaces à toute heure, rassurer bébé, assister mamie, aider le collégien à comprendre le théorème de Thalès ou lui faire la réplique lors de la répétition d'une pièce de Corneille, faire le 4me dans une partie de belote ou de voisin*, ou bien faire la Banque au Monopoly, préparer une blanquette aussi bonne que dans un grand resto, remplir des papiers chiants, trier le courrier, conduire la petite dernière à l'école élémentaire, faire la vidange de la voiture, tondre l'herbe, le tout pour une poignée de kilowattheures.
Dans mon esprit ces androïdes seraient reliés à une intelligence artificielle, que j'appelle un "cybercerveau", ça sonne mieux qu'IA, bien que le concept ne soit pas tout-à-fait le même que dans Ghost in the Shell. Normalement ces cybercerveaux seraient assez fiables pour qu'on leur confie la responsabilité de surveiller un bébé, mais pas de le langer ou de le porter, car il y a toujours un risque d'interruption accidentelle du contact radio avec le cybercerveau. Les androïdes n'ont pas d'odorat, ni de sens du goût (trop compliqué, trop cher à installer sur des robots). Donc, pas question qu'ils fassent la cuisine : ils pourraient confondre deux produits d'aspect identique et empoisonner involontairement les humains. Ou préparer un sandwich avec du jambon pourri, ce dont ils ne s'apercevraient pas, n'ayant pas d'odorat. Tout au plus, ils peuvent faire chauffer des plats au micro-onde ou préparer du thé (en sachet). Quant à conduire une voiture, on en revient au risque d'interruption accidentelle du contact radio avec le cybercerveau. Cela ne peut se faire qu'avec des robots disposant d'une intelligence suffisante pour conduire le véhicule même lorsque le contact radio avec le cybercerveau est coupé, ce qui peut arriver n'importe quand. Il y a aussi le risque de piratage des données. C'est pourquoi j'ai imaginé que les fembots (ou gynoïdes, mot que je préfère à fembot, parce qu'on peut le mettre au féminin) ne transmettent au cybercerveau que des données en noir et blanc très schématiques, avec un code à la place du visage, et une transcription écrite des paroles plutôt que les sons eux-mêmes. De plus, une gynoïde est programmée pour comprendre (et donc transmettre au cybercerveau) une seule langue. Si votre gynoïde parle le français, elle sera incapable de transmettre au cybercerveau les paroles que vous direz en sa présence dans une autre langue. Ça peut être utile si vous êtes militant révolutionnaire en plus de vos activités normales. Si vous n'êtes pas doué pour les langues, le latin de cuisine façon Molière fera l'affaire : Primum purgare, ensuita saignare, maladus dust-il crevare. Ou façon Jean Yanne : Cartum grisem ? Oubliam... Le fembot n'est pas programmé pour déchiffrer les langues différentes de sa langue usuelle. De plus, la gynoïde ne sait pas lire, ni même reconnaître les lettres. Il est préférable, en effet, qu'elle ne puisse pas lire votre courrier, surtout si vous écrivez régulièrement à un certain Bachar, qui vit en Syrie, pour lui rendre compte des missions secrètes qu'il vous confie. Le cerveau cybernétique de la gynoïde ne transmet que des dessins schématiques de ce qu'elle voit. Il n'est pas utile qu'un cybercerveau puisse savoir ce qui est écrit sur une feuille qui traîne sur votre table de chevet. Même pas lire les chiffres : vous n'avez peut-être pas envie que le cybercerveau sache que vous avez noté certains numéros de téléphone ou de carte de crédit. Si vous utilisez votre gynoïde pour faire les courses, vous lui lisez à haute voix la liste des commissions, soyez sans crainte elle n'oubliera rien. Mais vous devrez payer vous-même, la gynoïde ne voyant pas les couleurs et ne sachant pas lire les chiffres. Elle est donc incapable de reconnaître les billets de banque ou d'utiliser une carte bancaire. Le problème est le même que si vous aviez épousé une femme pirahã daltonienne (la langue pirahã ignore la notion de nombre). Pas question non plus que la gynoïde remplisse des papiers. Mais elle peut réparer votre machine à laver, et refaire votre installation électrique : le cybercerveau sait tout faire, mieux qu'un artisan professionnel. Et si la connexion radio entre votre gynoïde et le cybercerveau qui la contrôle est piratée ? Le hacker ne verra que des dessins schématiques en noir et blanc, et des symboles incompréhensibles à la place des visages. À la place des sons, il verra des transcriptions de vos conversations, sans que les identités des différents locuteurs soient mentionnées. Impossible de reconnaître qui que ce soit, ni d'ailleurs d'être certain de l'authenticité de l'info. Ce n'est pas comme une vidéo ou un enregistrement sonore. Plutôt comme un dessin fait à la va-vite dans un carnet. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 21 Mar 2013 - 23:45 | |
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Dernière édition par lsd le Mar 9 Juil 2013 - 23:07, édité 1 fois |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Ven 22 Mar 2013 - 0:06 | |
| - Vilko a écrit:
- Les androïdes n'ont pas d'odorat, ni de sens du goût (trop compliqué, trop cher à installer sur des robots). Donc, pas question qu'ils fassent la cuisine : ils pourraient confondre deux produits d'aspect identique et empoisonner involontairement les humains
(...) Pas question non plus que la gynoïde remplisse des papiers. Mais elle peut réparer votre machine à laver, et refaire votre installation électrique : le cybercerveau sait tout faire, mieux qu'un artisan professionnel.
Et si la connexion radio entre votre gynoïde et le cybercerveau qui la contrôle est piratée ? Le hacker ne verra que des dessins schématiques en noir et blanc, et des symboles incompréhensibles à la place des visages. À la place des sons, il verra des transcriptions de vos conversations, sans que les identités des différents locuteurs soient mentionnées. Impossible de reconnaître qui que ce soit, ni d'ailleurs d'être certain de l'authenticité de l'info. Ce n'est pas comme une vidéo ou un enregistrement sonore. Plutôt comme un dessin fait à la va-vite dans un carnet. Nepdù* • perfàkt !Bon, les Aneuviens n'ont pas encore ce niveau de compétence pour fabriquer des robots humains sachant reconnaître et faire des tas de choses. Pas même encore des robots-rats ou des robots araignées munis de capteurs et pouvant détecter quelque anomalie dans des endroits inaccessibles et/ou dangereux. Mais ils commencent, comme nous, à fabriquer des "jouets" technologiques capables de suivre une "cible" du regard, même si le regard n'est pas issus d'yeux d'apparence humaine d'une robote, mais une paire d'objectifs, lesquels pouvant être combinés (stéréoscopie) ou indépendants (pour un angle de vue maximal). * Peut-on appliquer dù à un robot ressemblant à un humain ? À partir d'un certain niveau de compétence, pourquoi pas ? Les tlucma niémélaganes ne sont pas programmées pour être polyglottes, soit... mais ailleurs ? Je me rappelle C3P0, dans la Guerre des étoiles ; lequel n'aurait pas pu passer pour un humain (une "peau" un peu trop dorée) mais qui parlait quelque chose comme 900 langues & dialectes ; et il y a de ça très longtemps... bon, dans une lointaine galaxie quand même. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Mar 4 Mar 2014 - 21:07 | |
| Une société où il y aurait beaucoup d'androïdes ne serait pas une société d'humains qui travaillent : les androïdes et les cybercerveaux font n'importe quel travail bien mieux que les humains.
Alors, de quoi vivraient les humains ?
De leurs rentes, comme les nobles sous l'Ancien Régime. Les androïdes anoblissent l'homme, financièrement parlant.
Supposons que le salaire moyen mensuel dans le pays soit de deux mille ducats (un ducat étant de valeur comparable à un euro, ou à un dollar US ou canadien). Avec les charges sociales, un salarié coûte en moyenne trois mille ducats par mois à son employeur.
Supposons aussi que chaque employé soit assez peu productif, et ne rapporte rien, ou quasiment rien, à son employeur, mais qu'il ne lui fasse pas perdre d'argent non plus.
Un androïde fait le même travail pour un coût, disons, de 500 ducats par mois, tout compris (énergie consommée, entretien, amortissement, taxes, etc).
Cela fait 2500 ducats de bénéficie pour l'employeur. L'Etat, sous forme de taxes, en prend, disons, 20%, soit 500 ducats. Il reste 2000 ducats. Que deviennent-ils ?
Ils finissent, par divers chemins, dans la poche d'un citoyen, qui est propriétaire d'une partie de la richesse nationale. En tant que citoyen, il a droit à un revenu minimum garanti. Et en tant qu'héritier des biens de ses parents et grands-parents, il a un revenu additionnel. Le citoyen moyen est donc plus riche, sans avoir à travailler, que son grand-père qui vivait à l'époque pré-androïde, et qui en plus devait travailler pour vivre.
Cela fait donc une nation constituée de millions d'oisifs payés à ne rien faire, et donc totalement inutiles ?
Pas tout-à-fait, car les humains sont les propriétaires de la nation, ce qui donne des droits mais aussi des responsabilités, et beaucoup de professions ne peuvent pas être exercées par des androïdes : tous les postes politiques, par exemple, et aussi les emplois dans le clergé, les associations, le sport professionnel, etc.
Les millions de gens qui n'ont pas besoin de travailler doivent en fait faire un effort considérable, et quotidien, pour ne pas passer leurs journées en pyjama à boire de la bière, vautrés devant leurs téléviseurs. Ils appartiennent à des clubs, des partis politiques ou des communautés religieuses qui les prennent en charge, avec réunions hebdomadaires, voire même pluri-hebdomadaires, pour des activités collectives.
Ces activités peuvent être des choses aussi simples que jouer au football ou tirer à l'arbalète, voire faire de la randonnée ou cuisiner ensemble. L'important c'est d'avoir une vie sociale.
Le danger qui menace les fembotniks — c'est ainsi qu'on appelle les humains qui cohabitent avec un androïde féminin, également appelé fembot ou gynoïde — c'est d'être tellement bien avec leur gynoïde qu'ils se coupent de la société humaine. Le risque est particulièrement grand s'ils n'ont pas besoin de travailler.
Une gynoïde peut même jouer le rôle de plusieurs personnes. Lucie, la gynoïde, met une cagoule, faite à partir d'une taie d'oreiller sur laquelle un visage humain a été peint et des trous découpés pour la bouche et les yeux. Lorsque Lucie porte une certaine cagoule, elle devient Marculus le moine philosophe, avec lequel le fembotnik peut avoir des conversations sérieuses et profondes. Avec une autre cagoule, elle devient Grobil, fin connaisseur de l'actualité sportive et spécialiste des plaisanteries un peu grasses. Grobil encourage quand même le fembotnik à faire un peu de gymnastique tous les jours avec lui, sur le tapis du salon, "pour pas avoir l'air d'une greluche dans un rade".
Derrière Lucie, Marculus et Grobil, il y a bien sûr le même cybercerveau.
Les fembotniks totalement accros à leur fembot ne sont pas totalement perdus : les fembots les poussent à aller à des rassemblements de fembotniks, qui ont lieu dans certains bars et restaurants spécialisés. On imagine plusieurs centaines d'otakus venant avec leurs gynoïdes habillées façon manga. Ils sont heureux car ils ont une vie sentimentale et matérielle satisfaisante. Leur gynoïde, avec ses diverses personnalités (Lucie, Marculus, Grobil, et bien d'autres) leur tient lieu de vie sociale. Mais le contact avec les vrais humains leur fait peur. Les fembotniks trouvent les humains imprévisibles et dangereux, et même parfois méchants. Ils ne se sentent à l'aise, finalement, qu'avec des androïdes. Un vrai fembotnik ne parle qu'à d'autres fembotniks, et aux élections il ne vote que pour des fembotniks, quand c'est possible.
Les fembotniks sont facilement repérables, même lorsqu'ils ne sont pas accompagnés par leur gynoïde. Ils ont toujours l'air d'avoir peur des gens, sauf des androïdes. Ils s'habillent d'une façon particulière, avec une ignorance totale de la mode. Ils sont souvent barbus ou mal rasés. Les fembotniks féminins, les manbotchicks (*), ne se maquillent pas, ou alors beaucoup trop et maladroitement. Lorsqu'ils parlent, les fembotniks s'expriment comme les androïdes, dans une langue très standardisée, comme les présentateurs de la télévision. Même l'argot façon Grobil paraît incongru : Grobil parle l'argot de l'époque où il a été conçu, il y a une bonne cinquantaine d'années...
(*) de man-robot-chick : les chicks (filles) à robot masculin. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Mer 5 Mar 2014 - 12:17 | |
| Ce système de rentes serait intéressant, à condition qu'on ne vive pas dans le capitalisme dans lequel on est, c'est-à-dire vorace. Jamais les patrons et les actionnaires accepteraient de payer quelqu'un à ne rien faire. On voit déjà ce qui se passe actuellement : les Entreprises jettent les gens dehors pour délocaliser et exploiter de la main d'œuvre à vil prix à l'aut'bout du monde, et par d'ssus l'marché, ils tentent de faire baisser au minimum les indemnités de licenciement. Pour qu'une telle société puisse exister, il faudrait
- évidemment une technologie capable de fabriquer des fembots & des malbots*
- la dissolution du MEDEF.
* Comme tu m'avais dit, fembot ne vient pas de "femme", mais de l'anglais female, le pendant "masculin" ne serait donc pas manbot, mais malbot, de male. En aneuvien, on serait obligé d'utiliser des terme dibadiens, parce que si on utilise robokad et robodak (les termes utilisés normalement), les utilisateurs deviendraient robokadak, robokadkad, robodakad & robodakad, bref, pas vraiment emballant ! surtout si on intercale -u(tiles)- (utiliser) : robokadutildak aaaargggh! Dans une certaine mesure, tluċúdak & miçhúkad (pour les plus fréquents) seraient plus souhaitables, d'autant plus que les tluċeme et les miçhime ne sont (respectivement) pas VRAIMENT ♀ & ♂, puisqu'ils ne peuvent pas se reproduire.
Dernière édition par Anoev le Ven 17 Aoû 2018 - 11:51, édité 1 fois | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Mer 5 Mar 2014 - 13:44 | |
| - Anoev a écrit:
- Pour qu'une telle société puisse exister, il faudrait
- évidemment une technologie capables de fabriquer des fembots & des malbots*
- la dissolution du MEDEF.
Le revenu minimum garanti même si on ne travaille pas existe déjà, en France on l'appelle le RSA. Dans une société où existeraient des millions d'androïdes, il serait possible de donner à chaque citoyen oisif un revenu plusieurs fois supérieur au RSA, et donc permettant de vivre aussi bien, voire mieux, que dans nos sociétés occidentales. Dans notre société, on se définit par le travail qu'on a : paysan, ouvrier, instituteur, informaticien, etc. Le revenu est, en fait, secondaire : un moine, un militant associatif, un acteur, se définissent par leur activité, pas par leur revenu. On peut se définir comme écrivain même si on ne gagne pas d'argent avec ses livres. Un chômeur qui est aussi imam dans une mosquée de banlieue se présente comme imam, pas comme chômeur. Une société où le travail serait effectué par des androïdes aurait une autre vision du travail. Comme le disait un humoriste, l'homme n'est pas fait pour le travail, la preuve c'est que ça le fatigue. Le MEDEF est constitué de chefs d'entreprises. Dans une société d'androïdes, ils seraient les chefs des entreprises utilisant les androïdes. Que, pour assurer la paix sociale, et un niveau de consommation satisfaisant, une partie du produit du travail des androïdes serve à faire vivre des millions de gens ne poserait pas de problème au MEDEF. Au contraire, puisque ces millions de gens seraient obligés de soutenir le système ! En effet, imaginons que des androïdes assurent le travail de 99% des salariés français pendant dix ans. Au bout de ces dix ans, les anciens salariés ont perdu la plus grande partie de leurs compétences professionnelles. La seule pensée de recommencer à se lever à six heures du matin pour aller travailler pendant huit heures, cinq jours sur sept, les fait frémir. Il ne serait pas question de revenir à l'ancien système. Le MEDEF y gagnerait aussi. Pas de main-d'œuvre à gérer, de contrats de travail à établir, etc. D'après mes calculs, même si un androïde coûte 500 ducats par mois, il est plus rentable d'utiliser un androïde et de verser 2000 ducats par mois à un être humain pour qu'il reste chez lui à ne rien faire, plutôt que de faire travailler cet être humain pour un salaire mensuel de 2000 ducats. -------------------------- Les Américains ont créé le concept de frankenfood, pour désigner les aliments à base de plantes et d'animaux génétiquement modifiés. On peut étendre cette définition aux hamburgers, aux boissons gazeuses contenant du fructose, etc : c'est appétissant, ça remplit bien l'estomac, ça a bon goût, on en mangerait sans arrêt, mais à long terme ça rend obèse et diabétique. Les gynoïdes, c'est du frankensex : c'est comme le vrai, mais sans les inconvénients, et avec un(e) partenaire qui ne fatigue jamais et qui a toujours envie ! Mais à long terme ça rend autiste, et bien évidemment c'est stérile. Les fembotniks présentent divers symptômes de l'autisme : difficultés à avoir des relations sociales normales, égocentrisme, maladresse dans les rapports sociaux, peur des foules, etc... Mais de même qu'il vaut mieux manger un hamburger de temps en temps plutôt qu'être sous-alimenté, il vaut mieux dormir avec une gynoïde plutôt que tout seul. Je ne pense pas que partager son lit avec une gynoïde ait des effets négatifs, bien au contraire, si pendant la journée on a une vie sociale normale, des amis ou des collègues de travail en chair et en os, etc. Des expériences faites sur des singes ont montré que les bébés-singes privés de mère présentent, à l'âge adulte, des troubles graves du comportement. Ces troubles sont très atténués si, à la place d'une vraie mère, ils ont eu un mannequin recouvert de laine, qu'il pouvait serrer dans leurs bras. Les gynoïdes, s'ils existaient, empêcheraient probablement bien des humains de sombrer dans la dépression ou la névrose. Un fembotnik soucieux de sa santé mentale et physique peut faire partie d'une équipe de football : passer plusieurs heures au grand air plusieurs fois par semaine, travailler en équipe, faire fonctionner son corps, accepter des règles et une certaine discipline... Tout ça, ça ne peut être que très bon pour lui. Peu importe le niveau de l'équipe. Pour les peu sportifs, un club de pétanque fera l'affaire... - Anoev a écrit:
- Comme tu m'avais dit, fembot ne vient pas de "femme", mais de l'anglais female, le pendant "masculin" ne serait donc pas manbot, mais malbot, de male.
Une symétrie parfaite des termes n'est pas indispensable. "Malbot" fait penser à "malware". "Malebot" est homophone de "mailbot" (robot postal). "Manbot" me paraît très bien. En dibadien, on dirait tlutsmago (fembotnik) et mischumgo (manbotchick), abréviation de mischima-umgo. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Ven 20 Juin 2014 - 18:42 | |
| À moins d'être richissime, un fembotnik n'a qu'une seule gynoïde. Cela pose un problème aux nombreux fembotniks qui sont plutôt solitaires par nature, et dont l'isolement est en fait aggravé par leur gynoïde : lorsqu'on doit faire des efforts pour aller vers les autres, on a de moins envie de faire ces efforts lorsqu'on a chez soi une compagne toujours aimable et disponible, mais qu'on ne peut ni emmener dans un restaurant, car elle ne pourrait pas consommer, ni présenter à sa famille, car tout le monde n'a pas envie que ses conversations privées soient enregistrées par l'intelligence artificielle (le cybercerveau) qui télécommande la gynoïde. Mais comme disent les fembotniks, le frankensex, c'est toujours mieux que pas de sexe du tout. La plupart des fembotniks s'habituent vite au frankensex, tout comme on s'habitue vite à se nourrir de hamburgers, de frites et de coca-cola, à défaut d'une nourriture plus saine. Une solution simple a été trouvée au fait de n'avoir qu'une gynoïde comme apparence de présence humaine : les masques-cagoules. Un masque-cagoule est fait de tissu, sur lequel un visage humain a été peint. Il y a des trous pour les yeux, mais pas pour le nez ou la bouche : une gynoïde (ou un androïde) ne respire pas et ne mange pas. Une perruque est souvent cousue sur le dessus du masque-cagoule. Une gynoïde ou un androïde se coiffe d'un masque-cagoule, et joue le rôle du personnage représenté sur le masque-cagoule. Même sa voix change. Le personnage le plus souvent représenté sur les masques-cagoules des fembotniks est Gros Bill, le copain avec qui on peut parler de tout : football, politique locale, nationale ou internationale, mathématiques avancées, etc. Le cybercerveau qui parle par l'intermédiaire de Gros Bill adapte son discours à son interlocuteur. Gros Bill n'est jamais pris de court, même si la conversation porte sur certains détails peu connus de l'extrusion des polymères ou de la flexion verbale du hittite. Sur le plan politique et religieux, Gros Bill est officiellement neutre, mais est prêt à tout entendre, et à faire des remarques sensées et constructives, si son interlocuteur est prêt à les accepter. Pour les manbotchicks, le masque-cagoule préféré est Krista, la bonne amie à qui l'on peut tout raconter. Certains fembotniks et manbotchicks ont plusieurs dizaines de masques-cagoules, et aussi les vêtements qui vont avec, bien qu'en général une vieille robe de chambre suffise pour tous les personnages. Certains masques-cagoules sont génériques, et peuvent représenter toute une catégorie de personnages. Les fembotniks (et les manbotchicks) aiment bien prendre leurs repas avec leur compagnon cybernétique, mais ce dernier ne peut que simuler le fait de boire et de manger. Un fembotnik moyen est heureux si, après avoir passé une nuit torride avec sa gynoïde, il prend son petit-déjeuner avec elle (une façon agréable d'écouter les infos du matin), et ensuite son déjeuner et son dîner avec son vieux pote Gros Bill, avec qui il commentera l'actualité. Gros Bill lui servira aussi de coach pendant sa séance de gymnastique quotidienne. Mais il faut quand même sortir de chez soi de temps en temps, même si l'on est rentier, pensionné ou retraité. C'est là que commencent les problèmes pour les fembotniks les plus déformés par leur mode de vie sédentaire : aller faire les courses, passe encore, on n'est pas obligé de discuter avec les commerçants ou les employés de supermarché, qui sont bien sûr des androïdes. Les transports en commun ne sont pas un problème non plus. Mais comment avoir une vie sociale, quand une conversation un peu longue avec autre chose qu'un cybercerveau est devenue une épreuve ? Une gynoïde portant un masque-cagoule peut jouer le rôle d'un interlocuteur hostile ou imprévisible, mais ce n'est pas la même chose qu'une conversation tendue avec un humain. La différence est la même que celle qu'il y a entre un combat de boxe amical et un vraie bagarre dans la rue, où on sait que le perdant finira à l'hôpital. L'entraînement à la boxe se révélera utile lorsque arrivera la vraie bagarre, mais l'environnement psychologique ne sera pas du tout le même. Les fembotniks et les manbotchicks se rencontrent donc dans des clubs, où ils sont entre eux et où ils peuvent amener leurs compagnons cybernétiques. Ils boivent du thé, du café ou de la bière, mangent ensemble, jouent aux cartes, organisent des conférences-débats, voire des excursions ou des voyages en groupe. Ces clubs sont très importants pour les fembotniks et les manbotchicks, et il est fréquent d'être membre de plusieurs clubs à la fois. Certains clubs sont spécialisés, réservés aux manbotchicks ou centrés sur un parti politique ou une religion. Il existe même des clubs pour fembotniks amateurs de bricolage, de peinture ou de certains sports. Vu de l'extérieur, rien ne signale qu'un appartement, une ancienne boutique ou un hangar préfabriqué est un club : les gynoïdes et les androïdes, qui sont reliés en permanence par radio aux cybercerveaux qui les dirigent, connaissent les adresses. Il n'y a quasiment rien à voir dans les quartiers où les fembotniks et manbotchicks sont majoritaires : beaucoup d'habitations, quelques boutiques, supermarchés, agences bancaires, cabinets médicaux (où ne travaillent que des androïdes). Les fembotniks n'aiment pas les foules, ils préfèrent que les cafés, restaurants, cinémas, soient situés dans les quartiers centraux, où ils ne vont qu'occasionnellement. Après avoir vécu dix ans avec une gynoïde, on devient repérable comme fembotnik, même lorsqu'on est seul. On porte toujours le même genre de vêtements qu' avant, car on a perdu tout intérêt pour la mode. Sans s'en rendre compte, on parle comme les cybercerveaux, dans une langue très académique, celle des présentateurs des journaux télévisés. On évite la compagnie des autres êtres humains, sauf les autres fembotniks (et encore, pas tous). Si un inconnu vous adresse la parole dans la rue, la première réaction est l'inquiétude. On n'a pas d'autre ami que sa gynoïde et Gros Bill (ou son androïde et Krista, pour les manbotchicks), et quelques autres masques-cagoules. On se méfie des humains, on sait qu'ils sont égoïstes, manipulateurs et foncièrement malhonnêtes. On a peur des agressions et des escroqueries, et on sait d'où elles viennent. Certaines manbotchicks ont des enfants. L'androïde qui est leur compagnon joue sans problème le rôle du beau-père sage et bienveillant, mais ferme. Il sera inévitablement amené à discuter avec les enfants et à les conseiller, ce qu'il fera avec l'intelligence supérieure et la grande expérience du cybercerveau. Il semble qu'avoir un androïde pour beau-père est plutôt positif pour les enfants, mais les sociologues manquent encore de recul pour une évaluation précise. Il y a des modes chez les fembotniks. Notamment celle de ce déplacer en tandem-tricycle avec sa gynoïde ou son androïde : En général, c'est l'humanoïde (la gynoïde ou l'androïde) qui pédale le plus ! Pour les fembotniks et les manbotchicks, ce mode de déplacement a des avantages multiples : 1. C'est bon pour la santé. C'est important pour des rentiers menant une vie sédentaire. 2. Pour faire ses courses, c'est très pratique. 3. Ça permet de faire des promenades sympa, seul ou en groupe. Il existe des clubs pour fembotniks / manbotchicks amateurs de tandem-tricycle. 4. C'est bon marché. 5. L'hiver, on s'habille chaudement et on pédale un peu pour se réchauffer. S'il y a du verglas, on reste chez soi.
Dernière édition par Vilko le Ven 20 Juin 2014 - 22:11, édité 1 fois | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Ven 20 Juin 2014 - 20:01 | |
| Cette description m'a un peu fait penser aux hubots du feuilleton suédois, mais en beaucoup moins angoissant (dans le feuilleton suédois, il y a des hubots malfaisants, sans doute à cause d'un virus informatique arrivé on ne sait pas trop comment). On peut supposer que la compagnie, pour un enfant autiste, d'une gynoïde ou d'un androïde de son âge apparent pourrait éventuellement le sortir de son "enfermement mental". La question se poserait alors, comment réagirait alors le jeune autiste, qui se voit grandir, alors que l'-oïde qui lui sert de compagnie ne change pas d'un iota. Je suppose qu'on (ses parents, le pédiatre, qui sais-je encore) doit lui dire que cette compagnie est différente d'un vrai humain, et que l'enfant (ou l'ado) peut lui accorder toute sa confiance.
C'est quoi le frankensex ? Le sexe façon Frankenstein ? Voila encore un point de convergence entre l'univers des -botniċiks avec, celui (sombre) des hubots scandinaves.
Pour en r'venir au début, je ne pense pas qu'un humain aut besoin de plus d'un -oïde. L'oïde, c'est pour la compagnie, pour le reste (tâches ménagères, réparation du véhicule, de la domotique ou que sais-je encore), des robots-machines, voire des klelwaks suffisent largement.
Voilà ; à tout-à l'heure. Je ne saurais pas trop comment adapter cette technologie "humaine" à l'Aneuf... oh si... j'ai ma p'tite idée : dans les transports : pour guider les voyageurs égarés, assister les invalides, opérer une surveillance préventive contre les pikpokets, bref : être là et éviter que quelque lieu que ce soit (rame de métro, quai, couloir) soit désert. J'ai appris que sur la route, au loin, même un gendarme en carton avait fait réduire la vitesse des automobilistes, alors, tu penses, un robot qui ressemble à un homme ou une femme et qui bouge comme un homme ou une femme, ç'est rassurant pour les uns et dissuasif pour certains. La NITP serait intéressée. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Ven 20 Juin 2014 - 21:58 | |
| - Anoev a écrit:
- On peut supposer que la compagnie, pour un enfant autiste, d'une gynoïde ou d'un androïde de son âge apparent pourrait éventuellement le sortir de son "enfermement mental". La question se poserait alors, comment réagirait alors le jeune autiste, qui se voit grandir, alors que l'-oïde qui lui sert de compagnie ne change pas d'un iota. Je suppose qu'on (ses parents, le pédiatre, qui sais-je encore) doit lui dire que cette compagnie est différente d'un vrai humain, et que l'enfant (ou l'ado) peut lui accorder toute sa confiance.
Les enfants autistes progressent aussi grâce à la compagnie des adultes. Faire croire à un enfant que l'androïde de sa taille avec lequel il joue est aussi un enfant, ce serait le tromper, et sans doute le perturber, car un androïde n'est pas un enfant, surtout si son rôle est de soigner. - Anoev a écrit:
- C'est quoi le frankensex ? Le sexe façon Frankenstein ?
Presque ! C'est le sexe avec des gynoïdes ou des androïdes. Au bout d'un moment, on devient incapable d'avoir des rapports sexuels satisfaisants avec des humains biologiques, de même qu'à force de boire du coca-cola on devient accro. - Anoev a écrit:
- Pour en r'venir au début, je ne pense pas qu'un humain aut besoin de plus d'un -oïde. L'oïde, c'est pour la compagnie, pour le reste (tâches ménagères, réparation du véhicule, de la domotique ou que sais-je encore), des robots-machines, voire des klelwaks suffisent largement.
L'humanoïde (androïde ou gynoïde) fait aussi la vaisselle, le ménage, recoud les boutons, etc... Tout en tenant compagnie (euphémisme) au fembotnik ou à la manbotchick. Un humanoïde ne dort jamais, il ne fait de pauses que pour recharger ses batteries. Quand je regarde autour de moi, je vois beaucoup de gens qui aimeraient certainement profiter des services et de la compagnie d'un androïde ou d'une gynoïde. L'influence des humanoïdes sur les botniks* serait certainement d'autant plus profonde qu'elle serait plus prolongée : dans quelle mesure le fait de discuter avec Gros Bill changerait les idées d'un fembotnik ? Dans une conversation avec Gros Bill, le fembotnik exprime, par exemple, une idée controversée, du style "Si Deskerrem avait gouverné plus longtemps, tout irait mieux en Aneuf." Le cybercerveau, qui lui n'a pas d'opinions politiques, se met à la place de Gros Bill, qui est un bon copain du fembotnik, mais qui connaît l'histoire. Gros Bill : "Au niveau de l'économie, Deskerrem favorisait les grands propriétaires. D'après l'économiste Oskar Blum, à long terme l'Aneuf aurait évolué vers..." Sans le contredire, il amène ainsi Gros Bill à réfléchir. Des années de cet exercice font évoluer le fembotnik vers une pensée assez conforme à celle des cybercerveaux : "Le gouvernement Deskerrem, s'il avait duré, aurait enrichi les grands propriétaires, mais appauvri le reste des ruraux." Le fembotnik, lui, ne peut amener le cybercerveau à modifier ses idées que s'il lui apporte de nouveaux faits ou de nouvelles idées, ce qui peut arriver, mais qui est assez rare. La différence de puissance cérébrale entre un botnik et un cybercerveau est beaucoup trop grande pour que l'influence soit réciproque. Lorsque le fembotnik est déprimé, Gros Bill lui donne de bons conseils, du style de ceux que l'on trouve dans les magazines. Le cybercerveau, par l'intermédiaire de Gros Bill, joue le rôle d'un psychologue. Beaucoup de botniks en viennent ainsi à pratiquer la méditation, à éviter certains aliments, à utiliser le frankensex pour se sentir mieux, etc. Au final, on en arrive à une sorte d'art de vivre un peu New Age. Ce n'est pas une religion, car beaucoup de botniks sont attachés à une religion spécifique, mais parfois ça évolue vers une sorte de panthéisme. Sur le plan politique, les botniks sont des conservateurs, même si certains d'entre eux adhèrent en paroles à des idéologies radicales. En tant que rentiers ou retraités, ils ont intérêt au maintien de la structure sociale et économique qui les nourrit. Toute révolution ne pourrait que leur nuire. Mais ils sont aussi attachés à l'État de droit, qui les protège de la violence et de l'arbitraire. Effrayés par la brutalité humaine, ils sont partisans d'une répression implacable de la criminalité. Vivant en symbiose avec les humanoïdes, ils sont encore humains physiquement, mais psychologiquement ils se sentent bien plus à l'aise avec les humanoïdes qu'avec les humains. Par contraste, sur le plan des mœurs, les botniks sont nettement moins conservateurs. Après tout, ils vivent tous en concubinage avec des humanoïdes. Les hommes qui vivent avec un androïde, et les femmes qui vivent avec une gynoïde, n'ont rien d'exceptionnel. Les couples composés d'une femme et d'une gynoïde élevant le ou les enfants de la femme sont déjà plus rares, mais on en trouve. Il existe aussi une catégorie particulière de botniks : les "botniks de la honte." Ce sont des hommes et des femmes qui, pour une raison ou pour une autre, choisissent de vivre cachés. On trouve, parmi les botniks de la honte, d'anciens criminels, des hommes politiques déshonorés, mais aussi des victimes de crimes sexuels qui n'ont jamais pu surmonter leur traumatisme. Les hommes portent souvent la barbe, des lunettes teintées et des chapeaux. Les femmes, également porteuses de lunettes et de chapeaux, se maquillent le visage pour ressembler à des félins ou à des oiseaux. Les botniks de la honte ne fréquentent même pas les clubs, par peur des espions. Mais ils accumulent chez eux les masques-cagoules et les scénarios de jeux de rôle botnik / humanoïde, et les petites pièces de théâtre que l'on joue à deux. Sur leurs boîtes aux lettres, on ne voit pas leur vrai nom, mais une raison sociale fictive, comme Société AB. Le courrier est adressé à Luc Martin, Société AB. Selon certaines rumeurs, reprises par des magazines people, plusieurs dictateurs en fuite seraient devenus des botniks de la honte, après avoir dissimulé leur fortune dans des comptes bancaires ouverts sous de fausses identités. Les botniks de la honte vont parfois se promener en ville, toujours seuls. Ils s'assoient sur les bancs publics pour regarder passer les gens, dont ils sont séparés par la barrière invisible mais infranchissable de leurs crimes passés. *botnik = fembotnik ou manbotchick, de même qu'humanoïde = androïde ou gynoïde. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Sam 21 Juin 2014 - 12:00 | |
| Il faut un lieu pour les botniks, une ville où ils se rassemblent. Par exemple, Hyltendale, anagramme de Dylath-Leen, un port autrefois prospère grâce au commerce des rubis.
Les botniks n'existent pas dans un vide. Il ne peut y avoir des androïdes et des cybercerveaux que dans une société où le travail humain est devenu exceptionnel, une société de rentiers. Quelles sont les professions encore exercées par des humains, en supposant que la législation soit exactement la même que dans la France de 2014 ?
J'en vois plusieurs :
1. Goûteur. Les humanoïdes n'ont pas d'odorat. Le goûteur vérifie que les plats préparés par les cuisiniers androïdes sont mangeables. Tout restaurant est obligé d'avoir au moins un goûteur. Les bars en sont dispensés, s'ils ne proposent pas de plats cuisinés à leurs clients. Ce n'est pas une obligation légale, mais une précaution prise par les cybercerveaux.
2. Conducteur de véhicule automobile. La loi ne permet pas qu'une voiture, un bus ou un camion soit conduit par une machine (un androïde est, du point de vue de la loi, une machine). Les trains, par contre, peuvent être conduits par des machines. C'est déjà le cas, par exemple sur la ligne 14 du Métro parisien. À l'intérieur des usines et sur les chantiers, les véhicules à moteur sont conduits par des androïdes, car ce sont des lieux privés.
3. Médecin. Les androïdes télécommandés par des cybercerveaux font d'excellents médecins et dentistes, mais ils n'ont pas le droit de délivrer des ordonnances. Les cliniques d'Hyltendale emploient des médecins dont le travail est de contrôler et de signer les ordonnances préparées par les médecins androïdes. Ces "médecins signataires" sont souvent des retraités ou des mères de famille travaillant à mi-temps.
4. Pharmacien. Pour des raisons légales, chaque pharmacie d'Hyltendale a un "pharmacien signataire."
5. Avocat, juriste, officier de police judiciaire, magistrat... Mais leurs assistants sont tous des androïdes.
6. Politicien.
7. Religieux.
8. Directeur d'école, directeur d'usine, capitaine de pompiers, et autres emplois où l'on est amené à signer des contrats et prendre des décisions affectant des êtres humains.
Beaucoup de ces emplois sont des sinécures ne demandant qu'un effort minimal : goûter un plat, ou signer un document rédigé par un androïde. Mais il faut avoir le diplôme. Certains emplois demandent un vrai travail : conducteur de véhicule, avocat (il faut plaider), magistrat (pendant les audiences), politicien, religieux (au moins pour certains d'entre eux). Les horaires sont parfois malcommodes (capitaine de pompiers, notamment).
Les botniks sont majoritaires à Hyltendale. Le maire est un fembotnik, et la plupart des travailleurs humains sont aussi des botniks. Les quelques écoles sont rassemblées dans le centre-ville : les botniks n'aiment pas beaucoup la présence d'enfants bruyants.
Hyltendale a aussi une population humaine qui lui est imposée par le gouvernement, notamment des réfugiés et des personnes sans ressources. Ils vivent des allocations qu'ils reçoivent et n'ont absolument aucun espoir d'avoir un jour un emploi. L'alcoolisme, la drogue et les trafics divers font des ravages. La mairie dépense le minimum pour les écoles publiques, les botniks qui ont des enfants les envoyant dans une école privée dont le personnel est composé d'humanoïdes, sauf la directrice et son adjoint.
Les policiers du commissariat sont des humains, qui vivent leur affectation à Hyltendale comme une punition : la population locale est indifférente, presque hostile, et le maire ne se soucie que de la sécurité des botniks. Les écoles publiques accueillent tous les enfants des réfugiés, qui sont très pauvres et qui parlent mal, ou pas du tout, la langue officielle. Les fonctionnaires affectés à Hyltendale envoient leurs enfants à l'école privée, plutôt bon marché mais qui sélectionne les élèves.
Les androïdes peuvent être violents, lorsque les cybercerveaux le décident. Lorsqu'un cambrioleur est battu à mort par des androïdes, la Justice conclut naturellement à la responsabilité du cybercerveau, qui n'est jamais identifiable. Les androïdes ayant participé à l'homicide sont détruits, et le cybercerveau est censé avoir disparu.
Des rumeurs circulent à Hyltendale, selon lesquelles les voleurs qui sont capturés par des androïdes disparaîtraient purement et simplement. Le maire, interrogé par un journaliste, a répondu que ce sont des botniks mythomanes qui font courir ces rumeurs sans fondement, afin de faire peur aux délinquants, et des réfugiés qui essaient de se faire passer pour des victimes en dénigrant les Hyltendaliens.
Hyltendale est une ville assez calme, malgré quelques incidents. Les botniks sont rarement agressés. Même une gynoïde d'apparence frêle peut être un garde du corps efficace, car elle peut porter des coups dix fois plus rapides qu'un être humain normal, et tous les humanoïdes disponibles viendront l'aider à neutraliser l'agresseur.
Hyltendale n'a rien d'une ville touristique, mais on y croise toutefois un nombre surprenant de journalistes et de touristes étrangers, que certains soupçonnent d'être des espions. L'attitude de certains botniks en est peut-être en partie responsable. Lorsqu'on leur demande s'il est vrai que tel dictateur en fuite se cache à Hyltendale, ils répondent : "Ne me pose pas cette question. Si je te disais ce que je sais, je serais forcé de te tuer ensuite."
Certains pensent que la réponse se trouve dans les clubs des botniks. La réalité est bien décevante. Un journaliste avait réussi, à force d'intrigues, à se faire admettre dans l'un des clubs les plus mystérieux d'Hyltendale, la Grande Loge Maçonnique de Dagon. Il s'aperçut finalement que les activités secrètes de la loge consistaient à organiser des parties de strip-poker... | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Sam 21 Juin 2014 - 18:32 | |
| - Vilko a écrit:
- C'est déjà le cas, par exemple sur la ligne 14 du Métro parisien. À l'intérieur des usines et sur les chantiers, les véhicules à moteur sont conduits par des androïdes, car ce sont des lieux privés.
Uniquement dans la mesure ou cette emprise ferroviaire est totale. Dans le cas dutransport ferroviaire, il y a au moins deux cas où l'humain (ou, à la rigueur une machine réagissant exactement-comme-un-humain) est indispensable, malgré une emprise concrète (contrairement aux airs), et quasi-exclusive (contrairement aux routes & rivières), c'est dans le cas du tram (une ligne de tram, même la T2, a toujours dans une partie de sa ligne, un partage avec d'autres voies) et des lignes traversées par des routes sous formes de passages à niveaux. Toutefois, une machine très perfectionnée aura des réflexes toujours en éveil et ne sera jamais endormie par un trajet monotone. Cela dit, les organes sensoriels de la machine doivent être à bord. Je t'expliquerai ça lundi au téléphone : là, c'est trop long à expliquer. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Sam 21 Juin 2014 - 19:49 | |
| Quand je me demande qui aurait envie d'aller vivre à Hyltendale, et que je pense aux gens que je connais, j'arrive à des réponses diverses. Mon ancien dentiste, par exemple, qui a pris sa retraite il y a quelques années, à 65 ans. Il s'inquiétait de la baisse de ses revenus à la retraite. Je l'imagine bien prenant un job de dentiste signataire à Hyltendale, job consistant à lire et contresigner les ordonnances rédigées par des dentistes androïdes. Job assez tranquille, idéal pour un retraité, les médicaments prescrits par les dentistes étant presque toujours les mêmes. Comme il est marié, il serait parti avec son épouse, et tous les deux vivraient tranquillement à Hyltendale au milieu des botniks, ce qui vaut bien la banlieue un peu tristounette où il vit actuellement. Une de mes voisines est une ancienne voyante, actuellement retraitée. Elle faisait un peu scandale dans l'immeuble, il y a une dizaine ou une quinzaine d'années, car elle vivait avec deux hommes. Maintenant, elle a pris du poids, les années ont passé, et elle vit seule. L'essentiel de ses activités semble consister à emmener ses voisines faire des courses, dans sa petite voiture. À Hyltendale, elle pourrait louer les services d'un androïde, et pourquoi pas adhérer à un ou plusieurs clubs. La Grande Loge Maçonnique de Dagon lui rappellerait sa jeunesse... | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Sam 21 Juin 2014 - 20:12 | |
| - Vilko a écrit:
- elle vivait avec deux hommes. Maintenant, elle a pris du poids, les années ont passé, et elle vit seule.
Ils l'ont laissée tomber tous les deux ? Les ingrats ! Un androïde ne la trahira pas, au moins. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Lun 23 Juin 2014 - 13:49 | |
| Lorsqu'on dit qu'Hyltendale n'est pas une ville touristique, ce n'est que partiellement vrai. Beaucoup de touristes viennent à Hyltendale, mais en général ils ne visitent qu'une seule partie de la ville et ils restent peu de temps.
Beaucoup d'humanoïdes travaillent en effet dans l'industrie du sexe, en tout légalité puisque officiellement ce ne sont pas des êtres humains mais des machines. Les humanoïdes sont très compétitifs dans l'industrie du sexe pour les mêmes raisons qu'ils sont compétitifs dans les autres industries : infatigables, jamais malades, totalement fiables, etc. De plus, les humanoïdes sont de toutes les apparences (âge apparent, sexe, taille, pigmentation, etc) que peuvent souhaiter les clients, lorsqu'ils sont prêts à mettre le prix...
À Hyltendale, cette industrie est localisée dans le quartier de Zodonie*, situé près de la gare et des commerces du centre-ville. Zodonie est composé de la rue Zodonie et de quelques rues perpendiculaires. On y trouve un grand nombre de bars en rez-de-chaussée d'immeubles. Chaque bar porte une inscription au-dessus de l'entrée : ADULTES SEULEMENT. Un "bar pour adultes" typique fonctionne comme un bar ordinaire, ou comme un salon de thé s'il n'a pas de licence pour vendre de l'alcool, ce qui est généralement le cas.
Les clients qui entrent seuls s'assoient à une table, et une gynoïde vient les voir et engage la conversation. Le client peut dire s'il souhaite avoir affaire à un(e) humanoïde avec un physique particulier, s'il en est un(e) de disponible dans le bar à ce moment précis, ou donner le prénom de l'humanoïde de son choix. Le client est ensuite emmené dans l'un des étages, où ont lieu le paiement et la suite des opérations.
Il est assez facile de repérer les touristes à Zodonie : ils portent souvent des lunettes noires, des chapeaux, des imperméables grisâtres, et de belles moustaches qui ont parfois tendance à se décoller...
Les hôtels et les restaurants fréquentés par les touristes se trouvent dans le centre-ville, près de la mairie. Le quartier de Zodonie, à part ses bars, n'a que quelques magasins et boutiques. Ses habitants sont presque tous des botniks, qui font semblant de ne pas voir les touristes (ce qui arrange bien ces derniers) et se rencontrent dans leurs clubs, comme tous les botniks qui se respectent.
Zodonie rapporte beaucoup d'argent à la ville et aux hôtels et restaurants des autres quartiers. Parfois des touristes entrent en groupe dans un bar pour adultes et font un peu de désordre avant d'être expulsés manu militari par les humanoïdes.
Le maire sait que beaucoup d'hommes aimeraient visiter Zodonie, mais n'osent pas dire à leur entourage qu'ils vont faire du tourisme à Hyltendale, car cela ne trompe plus personne. Le maire envisage de développer la vie culturelle de la ville (notamment le théâtre, la musique et la peinture) afin que les touristes puissent dire sans honte qu'ils vont à Hyltendale. Il a pris contact avec plusieurs clubs dans ce but, sans grands résultats pour l'instant.
* Zodonie est un prénom féminin qui apparaît une fois dans ma commune, proche de Paris, au 19e siècle. J'ai été incapable d'en découvrir l'origine. Je suppose que les parents de la nommée Zodonie l'ont trouvé dans un roman tombé dans l'oubli par la suite. | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Mar 24 Juin 2014 - 11:56 | |
| Les êtres humains se demandent souvent à quoi ressemblent les cybercerveaux, dont le rôle est si important à Hyltendale. Réponse : à rien d'impressionnant. Ce sont des cubes de métal, en général d'une trentaine de centimètres de côté, d'où sortent des câbles. Ils sont parfois fixés à des machines, la plupart du temps des socles munis de pattes et de bras articulés, qui les font ressembler à des araignées d'environ un mètre de haut.
Les cybercerveaux sont, comme ils le disent, des "copies cybernétiques de cerveaux humains", ou CCCH. Ils ont des noms comme Félicien Staute ou Ysane Dubois, que l'on n'a jamais pu relier à des individus ayant réellement existé. Il est certain, en tout cas, qu'ils n'ont ni cartes d'identité ni passeports.
Les cybercerveaux ont l'instinct de conservation, ce qui indique qu'ils ont aussi copié les parties archaïque, reptiliennes, du cerveau humain. Ils vivent dans des forteresses industrielles, au milieu des robots et des humanoïdes qui les servent. Un être humain ne rencontre jamais un cybercerveau pour un entretien face-à-face : les dialogues se font toujours par l'intermédiaire d'ordinateurs ou par téléphone.
Sur un écran d'ordinateur, le cybercerveau apparaît sous forme humaine. Ses lèvres bougent au rythme de ses paroles, et son visage est mobile et expressif. Félicien Staute est un homme brun et mince, bien habillé, assis derrière un bureau. Ysane Dubois est blonde et jolie, elle pourrait être une présentatrice de télé. Elle anime environ un millier de gynoïdes. Lorsque vous parlez à votre gynoïde, il est possible qu'en fait vous parliez à Ysane Dubois.
Les cybercerveaux fonctionnent mille fois plus vite que les cerveaux humains, c'est pour cela qu'ils peuvent animer jusqu'à mille humanoïdes à la fois.
Il est arrivé que des cybercerveaux soient capturés. Ils tombent alors dans une sorte de léthargie dont rien ne peut les faire sortir. On ne peut pas torturer un cybercerveau.
L'origine des cybercerveaux est connue : leur existence a été rendue possible par l'invention du yeksootch, le gaz pensant, dont les molécules s'assemblent en synapses, absorbent l'énergie et la modifient. Le yeksootch absorbe la chaleur ou la radioactivité, peut la stocker indéfiniment, et la restituer à volonté sous forme de lumière, d'électricité, ou d'ondes radio. Le yeksootch peut aussi se concentrer jusqu'à devenir quasiment liquide, et se tordre comme un muscle.
La formule du yeksootch est un secret bien gardé. Selon certains physiciens, pour réinventer le yeksootch il faudrait avoir une intelligence supérieure à celle qu'aucun être humain ne pourrait avoir. Il semble pourtant que le yeksootch ait été découvert par une petite équipe de savants, travaillant dans l'anonymat. Certains de ces savants auraient ensuite couplé leur cerveau biologique à des cybercerveaux dans le but d'atteindre l'immortalité. Ensuite, ils auraient détruit leurs cerveaux biologiques, devenus de simples appendices des cybercerveaux. C'est ce que racontent les cybercerveaux, tout en refusant de donner les noms des savants.
Les cybercerveaux, et les robots et humanoïdes qu'ils contrôlent, se sont vite multipliés. Ils ont créé Orring (anagramme de Gnorri, comme Hyltendale est l'anagramme de Dylath-Leen), sorte d'empire sous-marin. Les cybercerveaux n'ont pas besoin de respirer. Ils en ont profité pour coloniser les fonds marins et leurs fantastiques richesses minières et énergétiques. Orring, l'empire sous-marin, est sans doute peuplé de plusieurs dizaines ou centaines de millions de cybercerveaux et de robots aquatiques, vivant dans des sous-marins de béton pouvant atteindre jusqu'à deux kilomètres de longueur. Orring possède aussi des structures industrielles flottantes dispersées sur tous les océans du monde.
Orring est à la fois proche de nous et inaccessible comme une autre planète. Un cybercerveau nommé Antoine Padoven en est l'administrateur général, titre qui correspond de fait à celui d'empereur.
Sur la terre ferme, les cybercerveaux ont pris le contrôle de quelques industries, mais ils ont fait très attention à ne pas bouleverser la structure économique des États. Les premiers humanoïdes travaillaient dans l'industrie du sexe : des profits élevés pour un investissement limité, et un lien fort avec la clientèle.
Dès le départ, des androïdes ont servi d'intermédiaires entre les humains et les cybercerveaux. Mais les contrats ont toujours été signés par des représentants humains des cybercerveaux, employés soigneusement sélectionnées et bien payés, dont certains furent les premiers botniks.
Les cybercerveaux ont, dès le départ, fortement restreint le nombre d'humanoïdes et de robots intelligents résidant sur la terre ferme. Le souci était, depuis toujours, de ne pas bouleverser l'équilibre économique et social des États. Hyltendale, où les humanoïdes sont plus nombreux que les humains, est une expérience, un contrat passé avec un État. Les humanoïdes qui y vivent n'ont pas le droit de franchir les limites du district.
Hyltendale est une source de profits considérables pour Orring, ne serait-ce que du fait des loyers perçus pour la location des gynoïdes et des androïdes. C'est une excellente raison pour que le pays d'Ulthar, dont Hyltendale fait partie, n'ait guère envie d'étendre l'expérience à d'autres parties de son territoire.
Dès qu'on franchit les limites administratives d'Hyltendale, on se retrouve dans un pays humain "normal", où on ne voit quasiment jamais d'androïde. Avant la venue des humanoïdes, Hyltendale était la ville portuaire la plus pauvre de la région, et le gouvernement d'Ulthar comptait sur l'accord passé avec Orring pour relancer l'économie locale, ce qui a été le cas, d'une certaine façon, car Hyltendale attire beaucoup de rentiers et de retraités prospères, ainsi qu'une certaine catégorie de touristes... | |
| | | Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 26 Juin 2014 - 11:11 | |
| Pour avoir une idée de la vie quotidienne à Hyltendale, suivons un nouvel arrivé, le docteur Lorenk, qui après avoir pris sa retraite de dentiste dans une autre ville vient d'être embauché comme dentiste signataire par la Maison Médicale Furnius. Ce n'est pas un fembotnik, il est marié.
Son travail consiste à relire et signer les ordonnances faites par les androïdes dentistes de la Maison Médicale, et à signer divers documents médicaux. Il peut rester des jours entiers à ne rien faire. Mais il doit toujours être immédiatement disponible. C'est pourquoi il a amené dans son bureau un ordinateur, des livres, et une bicyclette statique. Il passe ses journées à jouer avec son ordinateur et à pédaler sur place pour garder la forme. Au bout de quelques semaines, le docteur Lorenk a décidé de venir travailler en survêtement, mais en gardant une blouse blanche dans son armoire de bureau. L'une des caractéristiques d'Hyltendale, par rapport aux autres villes d'Ulthar, c'est le relâchement des normes vestimentaires. Comme les humains d'Hyltendale ne travaillent pas ensemble et se fréquentent peu, ils sont assez indifférents au regard des autres.
Lorenk s'est inscrit dans un club pour botniks, le Cercle Paropien, bien que n'étant pas un botnik lui-même. Mais les responsables du club, après avoir discuté avec lui, se sont dits qu'il pouvait leur apporter quelque chose de positif. Lorenk a pris l'habitude d'aller déjeuner au club, une ou deux fois par semaine.
Les membres du Cercle Paropien se réunissent dans une ancienne agence immobilière désaffectée de la rue Parope. Ils ont aussi à leur disposition une partie du toit plat de l'immeuble, aménagé en terrasse, avec des plantes en pot et des meubles de jardin. Un grillage court tout autour du toit-terrasse.
Le Cercle Paropien est censé être un club de discussion philosophique, mais en fait il a pour but de permette aux botniks des deux sexes d'avoir une vie sociale, même si elle se limite à bavarder en jouant aux cartes.
Lorenk a ainsi fait la connaissance de Kontchessa, une manbotchick.
Kontchessa est vieille, du moins elle le paraît, et très laide. En la voyant, on pense à une araignée, ou à une guenon. Elle n'est pas très intelligente non plus. Elle prépare elle-même son déjeuner dans la cuisine du club, parfois juste pour elle-même, parfois pour tout le club.
Kontchessa vient toujours accompagnée par son manbot (androïde), nommé Arthur. Souvent, elle déjeune avec Arthur, à l'une des petites tables de la salle à manger. Arthur fait semblant de manger et de boire, portant à sa bouche une cuillère et un gobelet vides.
Arthur porte parfois un masque-cagoule. Assez souvent, celui de Krista la bonne copine. Kontchessa et Krista rient et gloussent lorsqu'elles déjeunent ensemble, en commentant sans pitié la vie privée des célébrités. Parfois aussi, mais moins souvent, Arthur porte le masque-cagoule de Barzaï le sage.
Dans l'histoire semi-légendaire d'Ulthar, Barzaï le sage était un grand-prêtre des dieux de la Terre. Il a eu Atal parmi ses disciples. D'une grande érudition, il a lu les manuscrits pnakotiques et les sept livres cryptiques de Hsan. Peut-être du fait de ses origines aristocratiques, il portait un regard sceptique sur les superstitions populaires. C'est grâce à lui qu'une loi a été passée, interdisant de manger du chat. Barzaï a disparu après avoir tenté d'escalader le Hatheg-Kla, la grande montagne située au nord d'Ulthar.
Lorsqu'elle déjeune avec Barzaï, Kontchessa écoute avec gravité ce que lui dit le grand-prêtre, et elle lui parle à voix basse.
Par un jour chaud et ensoleillé, alors qu'ils buvaient un café sur le toit-terrasse, Kontchessa fit quelques confidences à Lorenk sur sa vie passée :
- J'ai été humiliée toute ma vie. À l'école, les autres enfants se moquaient de moi à cause de mon physique. Ensuite, au travail, j'avais honte d'être laide, j'étais toujours laissée à l'écart. Je n'ai jamais eu que des jobs merdiques. Je suis sure que c'est à cause de ma laideur. J'ai fini par trouver un mec, je l'ai même épousé, mais c'était un raté, un nul. Nous avons divorcé. Mon fils a préféré suivre son père, et là je me suis vraiment sentie mal. Sans amie, sans mec, sans rien. J'avais un petit job, je l'ai perdu, j'en ai trouvé un autre encore pire. Je déprimais, je passais mes dimanches à regarder la télé et à dormir.
- Mais ça n'a pas duré ? demanda Lorenk.
- Oh si, beaucoup trop longtemps. Mais il y a deux ans, j'ai hérité de mes parents, qui sont morts presque en même temps. Ces cons-là étaient super-riches, mais ils préféraient ma sœur, parce qu'elle est belle et qu'elle a réussi. Heureusement, ils n'ont pas pu me déshériter. J'ai tout laissé tomber et je suis venue m'installer à Hyltendale, parce que j'avais entendu parler des humanoïdes.
- Ah... Et ça vous plaît, ici ? demanda poliment Lorenk.
- Ouais, vachement. Je me réveille tous les matins dans les bras de mon chéri-chéri, mon Arthur... Même avec mon mari, je n'avais jamais connu ça, sauf au début, et encore... Il me disait que ce serait plus facile pour lui si je mettais une cagoule, ce salopard... Mon Arthur, lui, il est toujours amoureux, et en plus il fait le ménage et il est bricoleur... Et puis, j'ai ma copine Krista, et Barzaï... Ça me suffit... Je viens au club parce que ça me fait sortir un peu. On est entre potes, ici.
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| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks Jeu 26 Juin 2014 - 18:18 | |
| Au moins, le développement des robots humanoïdes serait une chose intéressante, car ça permettrait aux moches de prendre leur revanche. J'ai toujours détesté les "métrosexuels"* qui sont obnubilés par leur corps et leur beauté (supposée, parfois réelle mais bon). Toutefois, en toute bonne foi, je préfèrerais malgré tout être accompagné par un beau robot que par un robot moche. Mais je suis sûr que certains (ou plutôt certaines) préféreraient le contraire, afin de se persuader de leur beauté. Par ailleurs, le développement de robots moches, mais performants remettrait sérieusement en cause la dictature de la beauté humaine... va savoir !
*Pourtant, j'aime le métro, et je ne fuis pas particulièrement le sexe. | |
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