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| Thenqol | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Thenqol Mar 15 Juil 2008 - 19:26 | |
| Thenqol, ou la langue sans verbeAu lieu de prendre de la place sur un sujet général, je vous présente donc ma langue construite entièrement originale, le Thenqol. Si j'utilise la majuscule, c'est que je n'ai pas tout à fait trouver un terme français convenable pour cette langue. Elle fait secondairement partie de ma diégèse, langue commune de la Cité de Tsévatsée et d'autres régions disparates de Taasao. Cependant, ceci n'a que peu d'incidence sur la langue telle qu'elle est, sinon quelques considérations sur le plan morphologique : les deux dialectes modernes du Thenqol traitent les radicaux complexes de façon différente, et le dialecte archaïque n'avait pas encore développé de méthode, permettant la création de ces deux usages. Nous y reviendrons lorsque nous discuterons morphologie. Pour le premier post, je me limiterai à parler phonologie. Phonèmes : Les sons que l'on distingue Tout d'abord, l'ennuyeuse liste des phonèmes distinctifs du Thenqol. - p /p/
- b /b/
- t /t/
- d /d/
- k /k/
- g /g/
- f /p\/
- v /B/
- th /T/
- dh /D/
- s /s/
- z /z/
- sh /S/
- zh /Z/
- x /x/
- q /G/
- m /m/
- n /n/
- nh /N/
- r /4/
- w /w/
- l /L\/
- j /j/
- i /i/
- u /u/
- e /E/
- o /O/
- a /A/
La phonologie n'est pas très difficile pour un francophone. Les seules difficultées proviennent de : - "f" et "v" qui sont bilabiales ; - les fricatives dentales "th" et "dh" ; - les fricatives vélaires "x" et "q" ; - la nasale vélaire "nh" ; - le "r", semblable à l'espagnol, mais aussi au japonais ; - et le "l", la plus difficile, qui est vélaire en toute position. Il est recommandé de rester le plus près possible de la prononciation de base. Le Thenqol est très allergique à l'allophonie, encore plus qu'elle ne l'est en français standard. Il existe des possibilités d'allophonie d'ensemble, où un aspect phonétique subit un transfert, mais les règles sont complexes, et de toute façon peu utilisée. À noter que les deux dialectes modernes dont j'ai parlé plus haut n'ont pas de variation sensible dans la prononciation, malgré leur séparation géographie : nous y reviendrons. Phonotactique : L'art d'agencer les phonèmes Si les phonèmes vous semblent strictes, la phonotactique vous sera alors un choc. Avant de parler de ça, il faut distinguer le radical du mot-forme. Le radical est un morphème simple, non-décomposable (mais qui peut être lié étymologiquement à un mot-forme). Le mot-forme est une com Sauf 5 exceptions précises, tout radical débute et se termine par une consonne. S'il y a plus d'une consonne, chaque consonne doit être séparée des autres, à l'intérieur du radical, par une voyelle (a,e,i,o ou u). Les radicaux monophonémiques sont consonantiques : "n" et "t" vous seront particulièrement importants dans la morphologie. Au delà, il y a toujours un nombre impair de phonèmes. La structure générale est donc C(VC(VC(VC...))). Les cinq exceptions sont les 5 voyelles, qui sont aussi des radicaux mais strictement préfixés, ils marquent le nombre : - u- : un
- o- : quelques
- a- : un certain nombre
- e- : plusieurs
- i- : tous
Pour ce qui est du mot-forme, des suites de plusieurs consonnes sont possibles (jusqu'à quatre, mais généralement deux ou trois), et ces combinaisons marquent la séparation entre radicaux. S'il y a trois consonnes de suite, il y a un radical monophonémique entre deux radicaux. À quatre, il y en a deux. Voici des radicaux possibles : XAN DAJ SAM TAT QEM ZILAN DAKOSHAZILANVoici des mots-forme possibles : dajzilan qadtat lanhmij zilanntamaw(Note : Par tradition, je marque les radicaux en majuscule et les mots-forme lexicalisés en minuscules.)Prosodie : L'art de mettre le bon accent au bon mot La dernière règle de base, pour la prononciation, est l'accent. En Thenqol, c'est un accent de hauteur, avec des syllabes hautes et des syllabes basses. Cet accent de hauteur a une fonction partiellement syntaxique et une fonction partiellement grammaticale. La montée de l'accent marque le début d'un complexe morphologique, qui est l'unité indépendante de base dans une phrase en Thenqol (nous reviendrons sur ces termes dans la morphologie fondamentale). La descente de l'accent marque le début du grammème, ou la partie indiquant le rôle d'un objet sémantique, du complexe morphologique. Ainsi, toute la phrase est une série de montées et de descentes de ton. La descente de l'accent est marquée par un accent aigu sur la première voyelle qui est du ton inférieur.
Dernière édition par Yiuel le Mer 16 Juil 2008 - 11:32, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Thenqol Mer 16 Juil 2008 - 4:24 | |
| Continuons, avec...
Morphologie
Nous avons maintenant tous les outils pour prononcer, alors commençons à analyser la morphologie du Thenqol.
Avant d'aller dans une analyse, il faut distinguer les 4 niveaux de la morphologie d'une phrase du Thenqol. Il y a, en ordre d'imbrication, le Themum, le Themudom, le Qomum et le Qomudom. (Ce sont des termes natifs au Thenqol, je n'ai rien trouvé dans la langue française, ou anglaise, pour exprimer convenablement les quatre distinctions.) Nous reviendrons sur le sens de chaque terme.
Le Themum
Le Themum est "l'unité de sens", soit le radical. C'est l'unité la plus simple du Thenqol, et nous avons déjà analyser sa structure phonologique. Dans la morphologie, c'est la brique de base. Cette unité est invariable et porte un sens. Un radical peut avoir plusieurs sens, mais le Thenqol évite les homophones, surtout s'il n'y a aucun lien sémantique à faire. Le Thenqol a généralement plus de mots que le français pour distinguer différentes idées (par exemple, la "vie" a plusieurs traductions en Thenqol).
Si en français, on distinguerait sa catégorie grammaticale, en Thenqol, tous les Themum font partie de la même catégorie, ou on peut tout simplement dire qu'il n'y en a pas. Certes, certains radicaux porteront sur des lieux, des aspects, des actions et des choses (on pourrait parler d'un genre intrinsèque à chaque radical), mais il n'y a pas de différence grammaticale entre les radicaux. La seule différence qu'il peut y avoir ce sont les relations sémantiques et syntaxiques que peuvent avoir différents radicaux.
Finalement, on peut créer de nouveaux themums à partir de themums plus simples. La plupart des radicaux plurivocaliques sont créés ainsi. (Une rare exception, PABET, qui est le nom de l'alphabet du Thenqol.) J'expliquerai dans le prochain post, qui parlera justement de la formation de nouveaux themums, de la manière dont on crée ces themums.
Le Themudom
Le Themudom, "l'ensemble d'unités de sens", c'est le mot-forme. En fait, il y a deux types the Themudom. Il y a les lexèmes, et il y a les non-lexèmes. En Thenqol, la distinction entre les deux est très faible, car le Thenqol a une tendance à radicaliser tout lexème cohérent et bien intégré au vocabulaire.
Le Themudom lexème est un mot-forme, non-radicalisé, qui a un sens unifié. Les exemples sont très rares. Le Themudom non-lexème est la norme, c'est la combinaison de plusieurs themum pour décrire un objet. En fait, le Themudom est très proche d'être un syntagme nominal, ou groupe du nom, avec les adjectifs et les déterminents qui tournent autour de lui.
Nous verrons, après la formations des radicaux, la construction de ces themudom. Règle générale, le Themudom a toujours sa tête en finale. Ainsi, tous les adjectifs et déterminants le précèderont. À noter que pour des fins pratiques, un themum tout seul est considéré comme un themudom dans la grammaire.
Le Qomum
Le Qomum, c'est "l'unité de parole", c'est à dire la plus petite unité exprimable en Thenqol. Une unité de parole a toujours deux themudoms. C'est le terme le plus difficile à traduire, car ce n'est pas un mot, mais bien un mot et sa désinence.
Le premier est le sèmème. C'est l'unité qui décrit l'objet dans une phrase. Bref, c'est ce qui porte, essentiellement, le sens sémantique. Le second, c'est le grammème. C'est l'unité qui décrit le rôle de l'objet précédemment cité dans une phrase, bref, ça montre son cas.
Tout Qomum est ainsi composé. La salutation de base elle-même est composée de deux Qomums :
Kawxán nawxín.
KAW (moi) et NAW (toi) sont les sèmèmes de cette phrase. XAN (oeil) et XIN (vue, vision) sont les grammèmes. Lorsque nous aurons terminé avec la morphologie du Themum et du Themudom, nous travaillerons essentiellement sur le Qomum, qui est, de loin, l'élément le plus important du Thenqol.
Le Qomudom
Le sens doit maintenant vous être compréhensible : c'est "l'ensemble d'unités de parole". Bref, c'est tout simplement la phrase. On peut étendre la définition au discours, mais cela ne nous intéressera pas pour le moment. Nous travaillerons avec le Qomudom dès que nous parlerons de Qomum, les deux éléments sont liés.
Il faut simplement noter qu'un Qomudom peut n'avoir qu'un Qomum. Par exemple, voici une phrase poétique du Thenqol :
Nhalmíj.
NHAL (lune) est le sèmème, et MIJ (lumière) est le grammème. Ainsi, le rôle de la lune est d'être lumière, dans cette phrase. Tout ceci laisse une grande porte à l'interprétation, et ne se comprend qu'en contexte. J'ai toujours eu tendance à traduire ainsi la phrase :
Au clair de la lune... |
| | | PatrikGC
Messages : 6732 Date d'inscription : 28/02/2010 Localisation : France - Nord
| Sujet: AllNoun Mar 13 Avr 2010 - 12:41 | |
| Après avoir lu les explications de cette langue, je ne peux m'empêcher de songer qu'elle est très proche du Allnoun... L'habillage est différent mais la similitude de pensée est, à mes yeux, identique. Ca n'enlève rien au Thenqol, et il est logique que 2 réflexions sur le même thème aboutissent parfois à la même conclusion | |
| | | Napishtim
Messages : 277 Date d'inscription : 21/11/2009 Localisation : Chine
| Sujet: Re: Thenqol Sam 24 Avr 2010 - 7:03 | |
| Faire l'impasse sur le verbe... Le défi me semble de taille !
Pourrait-on avoir quelques phrases, avec leur mode d'emploi pour se faire une idée plus complète ? | |
| | | Hankol Hoken
Messages : 511 Date d'inscription : 06/09/2018 Localisation : Belke
| Sujet: Re: Thenqol Sam 6 Oct 2018 - 19:42 | |
| Voilà une forgelangue injustement oubliée, déterrons-là et pinaillons examinons-là Un truc me tracasse : l'absence de verbe, or n'est-ce pas davantage au niveau de la grille de lecture indo-européanisante que de la structure de la langue que se situe cette absence ? Car en adoptant une grille de lecture plus linguistique, et que l'on remplace la notion de verbe par celle de prédicat ou de fonction, il semblerait que le thenqol ne fasse pas exception et en ait aussi. Reprenons l'exemple présenté : : Kawxán nawxín.composé des racines KAW (moi), NAW (toi), XAN (oeil) et XIN (vue, vision), où rien n'empêche d'analyser le syntagme nawxín comme le prédicat/fonction (qui serait alors composé, à l'instar de ce qui se fait en chinois ou en anglais), et Kawxán comme son actant/argument. Sinon, on ne peut qu'admirer la créativité de l'auteur, en ignorant s'il nous lit encore, et si oui, en espérant qu'il nous en dévoile davantage sur le thenqol et sa structure | |
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