Que pensez-vous de la polysémie abondante de Frater ?

Dans son intention de rendre la langue aussi simple que possible, le créateur de Frater a doté les mots de la langue de sens multiples qui, en théorie, peuvent être distingués par le contexte. Par exemple, "komple" peut signifier complet, plein, déchargé... J'ai fait quelques traductions en Frater et presque tout est bien compris par le contexte, même si parfois on peut dire que c'est surcompris. Que pensez-vous de cette abondante polysémie dans la langue Frater ? Pensez-vous que cela fait du Frater une langue incapable d'exprimer toute idée, tout concept, toute nuance de manière normale ?

Malgré tout, je trouve que le Frater est supérieur à ses langues cousines ou sœurs : Interglossa, Glosa, Tokki Pona et le plus récent Internatioglossi.

A propos, j'ai récemment traduit le premier chapitre du "Petit Prince" en Frater ; il est sur le site officiel de Frater, ici, si quelqu'un veut le voir.

Personnellement, je pense aussi que cette polysémie est un défaut, car l'on se perd dès que la phrase compte plus de trois mots.

Olivier Simon a écrit:

Personnellement, je pense aussi que cette polysémie est un défaut, car l'on se perd dès que la phrase compte plus de trois mots.

Je suis en train d'étendre le dictionnaire original de la Frater, en créant de nouveaux mots en combinant différentes racines, mais aussi en créant de nouvelles racines lorsqu'il n'est pas possible de les créer avec les racines existantes, par exemple pour les noms d'animaux, de minéraux, de verbes... La question que je me pose est de savoir s'il serait opportun d'inventer de nouvelles racines pour exprimer des concepts qui sont aujourd'hui exprimés par des mots polysémiques, mais qui briseraient peut-être l'essence de Frater.

Quoi qu'il en soit, Frater est l'une des langues artificielles les plus intéressantes et les plus belles que j'ai rencontrées.

la polysémie est souvent le fait de l'usage qui va réutiliser un même mot dans des sens différents, les langues naturelles de part leur construction historique, en sont très friandes: rare sont les mots avec un seul sens...
pour les langues cons', il est normal en phase de construction de n'en avoir, sauf à faire dans la langue maquette qui par naturalismes doivent en regorger...

par ailleurs l’ambiguïté, dont la polysémie n'est qu'un avatar, est un repoussoir pour les con-linguistes qui la fuient, ne pouvant être assurés par la pratique de la compréhension finale de leur construction...

ils font même de l'absence d’ambiguïté un avantage de leur pratique alors que cela est le cœur des langues naturelles...

à mon sens c'est plus une facilité, comme la logique qui fait souvent défaut aux langues naturelles mais permet d'avancer plus vite et sans risque...

seul l'usage et l'habitude d'une langue peut juger de sa validité malgré un recours massif à la polysémie, mais c'est l'usage et l'habitude que l'on a le moins en langues cons'...

sur le forum l'elko est très polysémique, je ne sais si l'expérience d'un texte complexe livré tel quel puisse facilement être compris...

pour ma part en langue 3S (1sens=1son=1signe) a priori au sens fort, je ne pratique pas par définition la polysémie...
mais les mots auto-définis produits peuvent être considérés comme polysémiques en sens inverse: une définition plus elle est courte (ou mal construite) plus elle peut définir de mots en langue naturelle...

enfin, l'usage de n'importe quelle langue serait-elle parfaitement construite sans ambiguïté, finirait par produire de la polysémie à foison, soit par méconnaissance d'un mot (un mot pour un autre) soit par méconnaissance des processus créatifs (adoption de faux amis ou amalgame d'à peu près ou recyclage par métaphore)...

Je me rends compte que plus une langue a de mots, plus certains d'entre eux ont le "risque" d'être polysémiques, alors que, théoriquement, ça devrait être le contraire. D'où ça vient ? ça...

le nombre de mot important indique un usage important et comme je le pense:

odd a écrit:

l'usage de n'importe quelle langue serait-elle parfaitement construite sans ambiguïté, finirait par produire de la polysémie à foison, soit par méconnaissance d'un mot (un mot pour un autre) soit par méconnaissance des processus créatifs (adoption de faux amis ou amalgame d'à peu près ou recyclage par métaphore)...

odd a écrit:

le nombre de mot important indique un usage important et comme je le pense:

odd a écrit:

 l'usage de n'importe quelle langue serait-elle parfaitement construite sans ambiguïté, finirait par produire de la polysémie à foison, soit par méconnaissance d'un mot (un mot pour un autre) soit par méconnaissance des processus créatifs (adoption de faux amis ou amalgame d'à peu près ou recyclage par métaphore)...

L'allemand est basé sur un nbr de racines plutôt "pauvre", comparativement à bcp de langues géographiquement voisines. Je n'ai pas souvenir que cette langue soit d'un usage moins important
Le tibétain classique dont le vocabulaire initial est assez "indigent" et la grammaire "pauvrette" a pourtant été le véhicule d'une pensée spéculative, philosophique et théologique bien puissante.

par nature plus on a d'usage plus on a besoin de mots différents...
l’allemand par exemple est considéré comme une des langues ayant le plus de mots...
mais ça dépend de comment on compte les mots (et si on ajoute les polysémies....)