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 Expression de la possession

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4 participants
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Greenheart




Messages : 4041
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MessageSujet: Expression de la possession   Expression de la possession EmptyVen 12 Juin 2020 - 19:20

Comment exprimez-vous les différentes relations entre êtres et choses que l'on pourrait regrouper sous le nom de possession (et la non possession) ?

***

Concernant la forme, on peut s'intéresser à quel genre de mots on a besoin pour exprimer ce lien. Je suppose que toutes les classes grammaticales peuvent exprimer la possession, mais dans ce cas, il faudrait préciser comment on combine ces mots de telle ou telle classe, et les règles d'accord s'il y en a.

Par exemple en français l'adjectif possessif s'accorde avec la personne du possesseur et le nom de l'objet possédé, qui peut être de n'importe quel genre ou nombre peut importe la réalité, c'est le dictionnaire qui décide.

Spoiler:

***

Concernant le fond, de quoi nous parlons quand on évoque un lien de possession :

Quelques pistes non limitatives, et chaque cas de figure peut contenir en fait plusieurs cas de figure :

Quand quelque chose ou quelqu'un possède quelque chose, il peut s'agir :

Spoiler:

(liste non exhaustive)
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Mardikhouran

Mardikhouran


Messages : 4296
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Localisation : Elsàss

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MessageSujet: Re: Expression de la possession   Expression de la possession EmptyVen 12 Juin 2020 - 20:35

Je vais d'abord parler du láadan de Suzette Haden Elgin, car il distingue différentes relations de "possession" avec des marqueurs casuels distincts :

  • -tha : "possédé par naissance", par exemple une partie du corps ou un membre de la famille
  • -the : quant le locuteur ne sait pas ou ne veut pas savoir de quelle manière le possédé appartient au possesseur
  • -thi : "possédé par hasard", par exemple un livre que l'on tient
  • -tho : "possédé légalement, après achat, par convention", par exemple une maison ou un époux ou un ami... ou un opéra que l'on a créé, car c'est le suffixe par défaut lorsque les autres ne conviennent pas
  • -thu "partitif", faux possessif dans "un cœur de pierre" ou "une collection de livre"


Les terminaisons nominales s'appliquent au syntagme nominal tout entier, pas seulement au nom (ou pronom) de tête, c'est pourquoi on peut trouver d'autres marqueurs de cas après les possessifs, par exemple :
Báa eril eb le belid withethoth wa
(déclaratif) (passé) acheter moi maison femme-POSS-ACC (perception directe)
"j'achetai la maison de la femme"
[c'est de la surdéclinaison]

Autre particularité syntaxique, un nom propre ne peut pas recevoir ces suffixes et nécessite un pronom personnel de secours :
Báa eril eb le belid Meri bethoth wa
(déclaratif) (passé) acheter moi maison Mary elle-POSS-ACC (perception directe)
"j'achetai la maison de Mary"
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Wojnicz

Wojnicz


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MessageSujet: Re: Expression de la possession   Expression de la possession EmptyVen 12 Juin 2020 - 22:49

Le système du láadan est similaire à celui de nombreuses langues faisant une distinction entre possessions inaliénables (généralement le corps et la famille) et aliénables (généralement tout le reste). Certaines de ces langues ont également des possessions obligatoires, certains noms (généralement ceux désignant les possessions inaliénables) ne peuvent jamais y apparaitre sans un possesseur.

En klingon, l'idéolangue que je connais le mieux, la possession est marquée de deux façons:

  1. En plaçant simplement le possesseur avant le possédé, comme en anglais, par exemple le nom natif du klingon, tlhIngan Hol (Klingon langue) signifie "langue des Klingons".
  2. Avec un suffixe possessif là où on utiliserait un pronom possessif en français, par exemple Holchaj (langue-leur) signifie "leur langue".

Ces suffixes marquent le nombre de possesseurs, mais pas le nombre de possédés, ça se fait séparément. À la première et la deuxième personne, il y a deux types de suffixes possessifs, ceux pour les êtres vivants capables de parler, et ceux pour tout le reste, les suffixes de la troisième personne ne font pas cette distinction. Il est facile de les différencier, ceux de la première catégorie finissent tous par ', ceux de la deuxième catégorie et de la troisième personne par j. En tableau, ça donne ça (j'utilise le masculin dans les exemples, mais le klingon ne distingue pas le sexe, le forbekien plus bas non plus):

Possesseurjup (ami)qam (pied)
MonjupwI'qamwIj
TonjuplI'qamlIj
SonjupDajqamDaj
Notrejupma'qammaj
Votrejupra'qamraj
Leurjupchajqamchaj

La diachronie du klingon n'a jamais été explorée en détail comme ce n'est pas une langue naturaliste, mais il est possible que -ma' et -maj soient apparentés au pronom maH (nous) et -chaj à chaH (ils).

-wI' et -lI' peuvent créer des ambiguïtés quand on les emploie avec des noms homophones de verbes, car des suffixes identiques existent pour les verbes et servent respectivement à convertir un verbe en agent et à marquer l'aspect progressif. Par exemple, jaw signifie à la fois "seigneur" et "discuter", donc jawwI' signifie à la fois "mon seigneur" et "quelqu'un qui discute", et jawlI' signifie à la fois "ton seigneur" et "il est/ils sont en train de discuter" (à la troisième personne, les sujets des verbes ne sont pas marqués). Comme en pIqaD (alphabet klingon), l'orthographe est identique, les différencier n'est possible que par le contexte.

En forbekien, une de mes langues et celle qui a le système de possession le plus intéressant que j'ai dû créer pour le moment, je me suis inspiré dans une certaine mesure du klingon, mais aussi des langues sémitiques.

La première façon de construire la possession est de mettre le nom possédé à l'état construit et le placer avant le possesseur. Cet état s'obtient en ajoutant -ar au radical au singulier, -ir au collectif et -or au pluriel et au singulatif. Par exemple, le nom natif du forbekien est oktar Forbek (langue-de Forbek), le mot okta (langue) est à l'état construit.

Un problème avec cette méthode, c'est les adjectifs, car ils suivent les noms mais ne peuvent pas être à l'état construit. Si le nom possédé prend un adjectif ou plusieurs, on ne le met pas à l'état construit, à la place on place la préposition er avant le possesseur. Par exemple, "les yeux bleus du chat" se dit lifo zan er erma (yeux bleus du chat).

Là où on utiliserait un pronom possessif en français, on met à l'état construit et on ajoute un des suffixes possessifs suivants en forbekien:

PossesseurSuffixe
Mon/mes-a
Ton/tes-o
Son/ses-i
Notre/nos-ai
Votre/vos-en
Leur/leurs-ü
Réfléchi-so
Réciproque-un

Par exemple, "mon œil" se dit lifara (œil-mon), "mes yeux" lifora (yeux-mon), "ton œil" lifaro (œil-ton), etc... le réfléchi et le réciproque servent à clarifier certaines ambiguïtés, par exemple "il a vu son chat" se dit subeni ermarso (a-vu-il chat-son-propre) quand on parle du chat du sujet, mais subeni ermari (a-vu-il chat-son) quand on parle de celui de quelqu'un d'autre.


Dernière édition par Wojnicz le Sam 13 Juin 2020 - 22:53, édité 1 fois
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Anoev
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Anoev


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Localisation : Île-de-France

Expression de la possession Empty
MessageSujet: Re: Expression de la possession   Expression de la possession EmptyVen 12 Juin 2020 - 23:27

En aneuvien, la possession, quelle soit inaliénable (ses bras) ou non (ses jouets) est représenté par les adjectifs et pronoms possessifs, lesquels sont des emprunts de langues romanes ou de l'espéranto, et on note :


mednod
ted
ved
vod
sedlĕd
Les adjectifs ne sont variables qu'à la personne, par contre, les pronoms sont aussi variables en nombre et déclinables. En cas de risque d'ambigüité, ils peuvent être précédés d'un article défini : àt, àr.

Sauf évidence, ces adjectifs et pronoms sont réfléchis :


e gœnsa meże = j'ai pris les miens
eg mega seże = j'ai emprunté les siens
ka mega meże = elle a emprunté les miens.

Là où c'est moins évident, c'est quand le personnel et le possessifs sont tous les deux à la troisième personne , on a là

da wach sed xeliys* = he lavo sia vag = he washes his own car = il lave sa (propre) voiture
da wach sed xeliys dan = he lavo hi vag = he washes his car = il lave sa voiture (d'un autre homme, évoqué antérieurement)
da wach sed xeliys dan = he lavo hi vag = he washes her car = il lave sa voiture (à elle).


Tout ce qui ne relève pas d'une possession relève de l'adjectif et du pronom personnel indirect ed (j'ai dû l'évoquer je m'rappelle plus où y a pas longtemps) :

eg musa ed strægens = j'ai raté mon train
ed erkàpdak ruva kas = son patron l'a appelée
da smlàk ed brikaż = il embrasse sa fiancée
ep or raxa ed taψ? = Avez-vous réservé votre place ?

Comme rien ne rappelle la personne, ce déterminant (ou pronom) est toujours réfléchi s'il n'y a pas de pronom au génitif derrière, ainsi :
ed erkàpdak en ruva kas = mon patron l'a appelée
da smlàk ed loenerkaż en = il embrasse ma petite-fille.


Ce système, certes plus "perfectionné" que celui de la langue française, a, je reconnais, des limites, ainsi :

Da vedja das kœm eże =
Il l'a vu avec les siens
Il l'a vu avec les siennes.

Si c'est réfléchi à das, y a aucun moyen de savoir si c'est "les siens" ou "les siennes".

En aneuvien, la famille n'est pas une possession inaliénable, ce n'est pas une possession, du tout :
K Martin ea ed neràpdur = Mme Martin et ses enfants.

Med & ted peuvent être utilisés pour l'affection, nod à la rigueur, jamais la troisième personne ni le vouvoiement (ved) ni la deuxième personne du pluriel.

*Mais on dit da wach ed xeliys s'il s'agit d'une voiture mise à sa disposition.
"On" dit également ed vlàt ep med demad = mon appartement (j'en suis locataire), c'est mon chez-moi.

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