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 La police dans vos idéomondes

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Vilko

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MessageSujet: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 12:53

La capitale du Niémélaga, Dibadi, en tant que métropole de neuf millions d'habitants - comparable donc, aux agglomérations londonienne et parisienne, banlieue comprise - a une police. J'ai gardé les couleurs des uniformes que j'ai relevées dans le roman de Ferenz Karinthy, le reste sort de mon imagination.

Par ordre, disons, de proximité avec le public :

1. La police. Environ dix mille personnes, en majorité des hommes, bien qu'on y trouve un nombre non négligeable de femmes. Ils portent un uniforme gris, avec une casquette plate, et les grades sont à peu près les mêmes que dans l'armée. Ces policiers travaillent le plus souvent en uniforme, mais parfois en civil. Leur rôle est de protéger le public contre les délinquents et les criminels, de régler la circulation, etc.

Le recrutement est assez sélectif, et les policiers dibadiens sont conscients de leur rôle, qui est de protéger le public contre les criminels. La discipline est stricte, et les mauvais éléments sont systématiquement écartés, souvent en les mutant d'office dans la milice.

Toutefois, la police dibadienne est à l'image de la société dysfonctionnelle dont elle est issue, et l'incompétence et la corruption sont très répandues. Normalement les policiers dibadiens ne torturent pas les prisonniers, mais il arrive que les interrogatoires soient "musclés" (en dibadien : yus elimada, "avec les mains").

« J'ai interrogé cet imbécile "avec les mains" et il a donné le nom et l'adresse de son copain. »
Nai chi mudigis hedë peltengo yus elimada, kimtusz ya didi ya sikh tlak me pi ekamutlait.
je récemment interroger cet imbécile utiliser les-mains, après-cela il blablater son (3e pers.) ami son (4e pers.) nom et l'adresse.

Outre l'incompétence et la corruption, la police dibadienne a aussi un problème avec l'alcoolisme de certains de ses membres. S'ils ne s'amendent pas, les alcooliques sont souvent reversés d'office dans la milice, ce qui est vécu par les intéressés comme une déchéance grave, et une première étape vers la clochardisation.

Les directeurs de la police, qui sont des cyborgs, ont un double objectif : protéger la population contre les fauteurs de trouble (c'est leur mission), et faire de la police une administration soutenue par la majorité de la population (sans quoi, elle ne peut pas être efficace). Un effort réel est fait dans ce sens. Par exemple, des policiers vont dans les écoles faire des conférences, et des femmes-policiers participent à des émissions de télévision et de radio destinées aux femmes battues ou violées.

Les médias gouvernementaux font un maximum de publicité aux affaires mettant en cause des gens riches (mais non-cyborgs) : il faut faire plaisir au peuple en lui montrant que la police est de son côté contre les riches, qui sont toujours censés s'enrichir en appauvrissant les autres.

Dans le but d'améliorer le niveau de recrutement les directeurs de la police ont obtenu du gouvernement des hausses de salaire pour les policiers. Le moral des policiers est monté d'un cran, et le nombre de candidats aux concours de recrutement a augmenté, ce qui a permis d'accroître le niveau intellectuel et moral des jeunes policiers.

L'inconvénient, c'est que, pour des raisons financières (un policier coûte cher) il a fallu recourir à des miliciens (moins bien payés que les policiers) pour assurer les tâches subalternes, comme par exemple garder les prisonniers dans les cellules. Les rapports entre policiers et miliciens sont souvent distants, pour des raisons faciles à deviner.

2. La milice. Les effectifs réels ne sont pas publiés, mais sont au moins égaux à ceux de la police. L'uniforme, un costume de toile marron, avec une casquette plate de même tissu, est simplement la tenue de base du Dibadien moyen, avec le symbole de la milice et des insignes de grade cousus dessus.

Au départ, la milice a été créée pour suppléer la police municipale en cas de crise grave, comme par exemple une émeute. Le recrutement est peu sélectif et la discipline n'est pas toujours le point fort des miliciens. Les miliciens font le sale boulot : par exemple, arrêter les clochards pour les envoyer dans des centres d'accueil dont la plupart ne ressortiront jamais. La milice intervient aussi en cas d'émeute, si besoin avec les véhicules de combat (blindés légers) dont elle dispose, et règle les problèmes à coups de fusil. La milice ne dispose pas, en effet, d'équipement anti-émeutes spécifique : elle n'a ni matraques, ni boucliers, ni grenades lacrymogènes. Lorsqu'elle intervient dans une situation violente, c'est pour tuer.

Les miliciens font aussi des arrestations à la demande des autorités politiques. Ces arrestations se font en-dehors du cadre juridique normal (mandats d'arrêt délivrés par un juge, etc) auquel est soumis la police. Les gens arrêtés par la milice, en général des dissidents politiques, disparaissent souvent à jamais.

Pour quelqu'un qui a été arrêté par la police, c'est un très, très mauvais signe de voir entrer des miliciens dans la salle d'interrogatoire...

La milice est détestée et crainte par la population, ce qui explique en partie pourquoi les miliciens vivent dans des casernes. Le niveau de détestation est tel que les policiers refusent d'effectuer des patrouilles mixtes avec la milice et sont extraordinairement réticents pour échanger des informations avec elle.

Certains miliciens sont en fait des cyborgs : tous les officiers généraux, et les miliciens en charge des "centres d'accueil" et des dépôts d'armes et de munitions.

3. L'armée. Uniforme de toile blanche, et casque camouflé vert. L'armée est entièrement composée de cyborgs et d'androîdes (mischimada) et, en principe, n'intervient à Dibadi que lorsque la milice est dépassée par le niveau de violence. Autrement dit, lorsque le pouvoir des cyborgs est menacé. Son rôle normal est de protéger les frontières du Niémélaga. Ses effectifs sont faibles : quelques milliers d'hommes seulement, mais elle est renforcée par des centaines de milliers de robots : micro-avions, arachnoïdes, véhicules de combat robotisés, etc.

Les Dibadiens sont toujours fiers de rappeler que la couleur blanche des uniformes militaires est un souvenir de l'époque où le Niémélaga était un royaume, le blanc étant la couleur royale, et que l'armée actuelle est l'héritière de l'armée royale d'autrefois.

Lorsque l'armée intervient à Dibadi c'est toujours face à des émeutiers possédant des armes à feu, sinon la milice en serait venue à bout. Dans ce genre de situation, l'armée dibadienne ne fait pas de prisonniers. Le fait est connu depuis la fondation du pays, il y a moins d'un siècle, et ne choque plus personne.

L'armée est déjà intervenue au moins une fois à Dibadi. Une partie de a police avait pris fait et cause pour les insurgés anti-cyborgs, et leur avait même procuré des armes à feu. Beaucoup de miliciens, croyant que les cyborgs allaient être vaincus, avaient changé de camp et rejoint les insurgés. Les miliciens restés loyaux aux cyborgs étaient en train de se faire massacrer. Les miliciens-cyborgs se firent sauter avec les dépôts d'armes et de munitions qu'ils gardaient, pour empêcher que les insurgés s'en emparent. L'armée est alors intervenue, depuis ses casernes à la campagne. Après deux jours de combat urbain acharné, maison par maison, les insurgés se retrouvèrent à court de munitions. Cela permit à l'armée d'en tuer plusieurs milliers, dont les cadavres furent placés dans des wagons à destination de la campagne. L'insurrection était terminée. Selon une rumeur persistante, les cadavres, entassés les uns sur les autres et recouverts de gravats et de déchets divers, seraient devenus une colline où poussent les herbes folles et les coquelicots.

Cet événement fut occulté par les médias officiels, mais est toujours largement présent, magnifé et déformé, dans la mémoire populaire.

4. Les klelwaks (tlelwakda), robots humanoïdes à peau verte. Ils sont plusieurs millions au Niémélaga, et normalement ils ne mettent jamais les pieds à Dibadi. Ils vivent à la campagne et travaillent dans l'agriculture et l'industrie. Leur existence est à moitié cachée, les dirigeants du pays essayant de leur mieux de faire croire au reste du monde que le Niémélaga est un pays à population humaine. Ceux que l'on voit, de loin, dans la campagne, en train de conduire des tracteurs ou de garder des moutons, portent des manteaux et de grands chapeaux, pour ressembler à des humains.

En cas de guerre, les klelwaks mettent des uniformes verts et renforcent l'armée régulière. Tout le monde sait bien que s'ils venaient un jour à Dibadi, ce serait pour exterminer la population à la demande des cyborgs. Voila pourquoi on n'en parle jamais.


Dernière édition par Vilko le Dim 14 Aoû - 14:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 14:06

L'Aneuf est un État fédéral, il y a donc une police fédérale et une police par province (chacune desquelles incluant une police criminelle, une police routière etc...). Contrairement à ce qui se passe aux États-unis où le FBI a tellement de pouvoirs (au niveau de police) qu'il méprise les polices d'États, la police fédérale aneuvienne n'intervient pas pans des affaires purement intraprovinciales. Si une personne doit être arrêtée dans une province où elle ne réside pas, ou bien a commis un délit ou un crime dans une province qui n'est pas la sienne, trois polices sont au travail, et la police fédérale ne sert que pour la coordination. Un policier fédéral n'est pas plus payé en statutaire qu'un policier provincial; ce qui fait la différence, c'est la prime d'éloignement, d'autant plus forte qu'il y a de "frontières provinciales" traversées*.

La police est aux ordres exclusifs de la Justice, y compris la "police politique" (c'est comme ça qu'elle s'appelle: politiken lùfrad, en abrégé polùf) dont le seul rôle est d'empêcher d'anciens criminels ou gros délinquants d'embrasser une carrière politique, à des fins d'immunité ou bien de "protéger" des entrepreneurs peu scrupuleux. Les termes aneuviens, même abrégés sont très explicites! Ainsi, le terme "police des mœurs" n'existe pas: le terme est golùf, de gooxen lùfrad: police sexuelle!

Il existe également des polices municipales et mêmes régionales (notamment dans les grandes agglomérations que sont le Pelliant, le Sarimat...), leur rôle est surtout dévolu au maintien de l'ordre, à l'assistance, à la sécurité des personnes et des biens ainsi qu'à la circulation. Toutefois, s'il aident la police provinciale pour des enquêtes, c'est rarement eux qui procèdent aux arrestations (c'est toujours gênant d'être amené à arrêter son voisin de palier).

Les policiers sont, en principe, incorruptibles (quelle que soit la province où ils travaillent), mais malheureusement, il peut y avoir des incidents de parcours. Quelques affaires, tant de droit commun (vol, proxénétisme aggravé, corruption) que politiques (interférence avec l'extrême-droite) ont émaillé, (heureusement, assez peu) la chronique policière aneuvienne.

Les interrogatoires "avec les mains" sont rigoureusement interdits dans quelque commissariats que ce soit. Depuis récemment, les entrevues sont enregistrées intégralement: son et image. Aucune coupure suspecte n'est possible, un compteur défile seconde par seconde et tout est tourné en plan séquence.

Les "tasers" et "flashballs" peuvent être utilisés, mais les précautions obligatoires d'usage sont exactement les mêmes que pour une arme à feu conventionnelle.


*En fait, dans la police fédérale, il y a les titulaires et les "détachés", venant d'une province: Un titulaire n'est pas forcément plus "haut" qu'un détaché: il arrive que des inspecteurs principaux titulaires obéissent aux consigne d'un commissaire, voire d'un inspecteur divisionnaire détaché: la géographie ne prends pas le pas sur la hiérarchie.

À suivre (peut-être)
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 16:17

Anoev a écrit:
L'Aneuf est un État fédéral, il y a donc une police fédérale et une police par province (chacune desquelles incluant une police criminelle, une police routière etc...).
Aussi bordélique qu'au Canada... Twisted Evil
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 17:52

Silvano a écrit:
Aussi bordélique qu'au Canada?
À une époque, on eût pu craindre, mais la raison a eu raison des susceptibilités locales.

Afin de ne frustrer aucune police provinciale, le pourcentage de détachés de chaque province à la poṅdlùf est le plus équilibré possible.

Cela dit, si haut qu'il soit placé (commissaire divisionnaire), un fonctionnaire titulaire de la poṅdlùf est avant tout un nomade. Qui plus est, même s'il a des conseillers locaux, la connaissance des lois des huit provinces lui sera d'une grande utilité. Un inspecteur (homme ou femme) désirant avoir une vie de famille évitera de demander un détachement. Pour avoir un poste titulaire à la poṅdlùf (gratifiant surtout pour les primes d'éloignement), il faut avoir été détaché dans les 7 autres provinces que la sienne.

Bref, pour avoir des émoluments appréciables, un inspecteur ira
-soit faire la course aux détachements, afin d'être inspecteur fédéral, mais son grade sera le même
-soit passe les cours et concours de commissaire (en passant par insp. principal, insp. divis. etc...)

Là d'ssus, l'inspecteur fédéral peut toujours retourner à l'école pour faire commissaire dans sa province, mais il sera toujours "détachable".
Quant au commissaire, il peut toujours demander un détachement, mais là, ce sera un peu plus compliqué: il ne sera titulaire que chez lui.
Bref, la route du commissaire divisionnaire fédéral titulaire est longue et compliquée!
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 18:49

Silvano a écrit:
Anoev a écrit:
L'Aneuf est un État fédéral, il y a donc une police fédérale et une police par province (chacune desquelles incluant une police criminelle, une police routière etc...).
Aussi bordélique qu'au Canada... Twisted Evil

Il me semble que seuls l'Ontario et le Québec (la Sécurité) ont leurs polices, tout le reste étant assuré par la GRC. Non ?
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 19:14

Olivier Simon a écrit:
Tout le reste étant assuré par la GRC. Non ?

RC = royale du Canada. C'est quoi, G?
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 19:19

Anoev a écrit:
Olivier Simon a écrit:
Tout le reste étant assuré par la GRC. Non ?

RC = royale du Canada. C'est quoi, G?

La Gendarmerie Royale du Canada, improprement appelée "police montée" de notre côté de l'Atlantique....
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 20:09

Anoev a écrit:
Depuis récemment, les entrevues sont enregistrées intégralement: son et image. Aucune coupure suspecte n'est possible, un compteur défile seconde par seconde et tout est tourné en plan séquence.
Est-ce que les magistrats et les avocats sont obligés de tout visionner ?

Anoev a écrit:
Si une personne doit être arrêtée dans une province où elle ne réside pas, ou bien a commis un délit ou un crime dans une province qui n'est pas la sienne, trois polices sont au travail (...)
Donc, si un Pandais commet un délit en Alfazie et est retrouvé au Kanolthe, la police alfazienne commence l'enquête, la police fédérale coordonne les recherches, et la police kanolthienne procède à l'arrestation. Ensuite le suspect sera transféré en Alfazie pour y être jugé, je suppose.

Est-il possible que des policiers alfaziens aillent en mission au Kanolthe pour y procéder à l'arrestation du suspect, de concert avec la police locale, sans déranger la police fédérale ?
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 21:35

Vilko a écrit:
Est-ce que les magistrats et les avocats sont obligés de tout visionner ?


Ça nuira certainement pas au dossier, que ce soit pour charger ou décharger le prévenu.

Citation :
Donc, si un Pandais commet un délit en Alfazie et est retrouvé au Kanolthe, la police alfazienne commence l'enquête, la police fédérale coordonne les recherches, et la police kanolthienne procède à l'arrestation. Ensuite le suspect sera transféré en Alfazie pour y être jugé, je suppose.

C'est bien ça. Le prévenu pandais devra trouver un avocat connaissant le droit alfazien (c'est pas insurmontable).


Citation :
Est-il possible que des policiers alfaziens aillent en mission au Kanolthe pour y procéder à l'arrestation du suspect, de concert avec la police locale, sans déranger la police fédérale ?

Déconseillé! Un policier provincial* ne peut pas faire d'arrestation en dehors de chez lui, sauf si, justement, il est détaché par la police fédérale, donc, de toute manière, même si elle ne dépêche pas un titulaire, la police fédérale sera, de toute façon, avisée de l'opération. Il vaut mieux! Si d'aventure, un policier NON DÉTACHÉ procède ou participe à une opération hors de chez lui, la défense de l'accusé n'aura AUCUNE PEINE à dénoncer la malversation. Alors s'il s'agit d'apréhender un individu dangereux (heureusement, ça pulule pas!), autant ne pas commettre d'imprudence de ce genre. Un délinquant que s'enfuit dans une autre province verra son "addition" s'alourdir d'autant.

La police fédérale servit également de "tampon" lors des relations orageuses entre les Santes et la Pande succédèrent à l'accès de cette dernière au statut d'autonomie et l'expulsion ou la fuite des colons (parmi lesquels, peut-être, un ancêtre que Quamis Mindi). Ce furent surtout des policiers roenylsiens ou æstmoriens qui furent dépêchés aux alentours de Nezhaṅk; l'incursion d'un policier santois en Pande, même détaché par la pœṅden était vécu en Pande comme une provocation; même chose en face. Heureusement, au cours des années les relations se sont normalisées et l'extrêmité ouest de la Sordalku urumu ne ressemble plus au Check-point Charlie (mais il y a toujours Nezhaṅk (Santes) et Neđanka (Pande)).

*Mais, dans sa province, une commission rogatoire du juge en poche, c'est le Maître. Il dirige les opérations et les fédéraux ne sont là qu'en tant que consultants ou renforts.
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptySam 13 Aoû - 23:13

Olivier Simon a écrit:
Il me semble que seuls l'Ontario et le Québec (la Sécurité) ont leurs polices, tout le reste étant assuré par la GRC. Non ?
Bien sûr, c'est beaucoup plus compliqué que cela. Bien des grandes villes ont leur police. La SQ et l'OPP servent de police dans les petites villes du Québec et de l'Ontario. La GRC s'occupe de toutes les autres provinces (sauf les villes), mais elle s'occupe aussi des aéroports, où qu'ils soient, et des affaires d'importation de drogue, par exemple. Il y avait il y a quelques années une police (avec une voiture, je crois) pour les pont Jacques-Cartier et Champlain (mais c'est maintenant la SQ qui fait cela).
On a aussi des cours municipales, dont les juges sont nommés par les provinces, et des cours provinciales, dont les juges sont nommés par le fédéral (mais payés par les provinces). Le droit criminel est fédéral, mais les poursuites sont intentées par les provinces (par exemple, l'avortement était légal au Québec tout en restant un crime...).
En anglais, la GRC est la RCMP, Royal Canadian Mounted Police.
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyDim 14 Aoû - 8:07

Anoev a écrit:
Vilko a écrit:
Est-ce que les magistrats et les avocats sont obligés de tout visionner ?
Ça nuira certainement pas au dossier, que ce soit pour charger ou décharger le prévenu.
En France l'enregistrement vidéo des auditions est obligatoire pour les mineurs mis en cause et dans les affaires criminelles. Les vidéos ne sont JAMAIS visionnées par les magistrats. Ils n'ont d'ailleurs même pas l'équipement vidéo nécessaire : le Ministère de l'Intérieur (dont dépend la police) a fourni les crédits nécessaires à la police, mais le Ministère de la Justice ne s'est apparemment pas senti concerné vis-à-vis des magistrats. Ça, c'est le côté "dibadien" de la vie : les choses les mieux conçues ont tendance à mal fonctionner ! J'ai eu l'idée d'inclure cet aspect de la réalité dans mes idéomondes en lisant le roman de Karinthy.

Les avocats non plus n'ont pas envie que les vidéos soient visionnées : cela ferait mauvais effet si les juges et les jurés voyaient les accusés en train de mentir pendant leur interrogatoire...

Lire une audition d'une heure, cela prend quelques minutes. Visionner une audition d'une heure, cela prend... une heure. Les magistrats et les avocats n'ont ni le temps ni l'envie de le faire.

Même en Angleterre, les magistrats se contentent de lire la retranscription de la vidéo, effectuée par des secrétaires. Donc, je suppose qu'il en est de même en Aneuf.

Anoev a écrit:
Citation :
Est-il possible que des policiers alfaziens aillent en mission au Kanolthe pour y procéder à l'arrestation du suspect, de concert avec la police locale, sans déranger la police fédérale ?

Déconseillé! Un policier provincial* ne peut pas faire d'arrestation en dehors de chez lui, sauf si, justement, il est détaché par la police fédérale, donc, de toute manière, même si elle ne dépêche pas un titulaire, la police fédérale sera, de toute façon, avisée de l'opération. Il vaut mieux! Si d'aventure, un policier NON DÉTACHÉ procède ou participe à une opération hors de chez lui, la défense de l'accusé n'aura AUCUNE PEINE à dénoncer la malversation. Alors s'il s'agit d'apréhender un individu dangereux (heureusement, ça pulule pas!), autant ne pas commettre d'imprudence de ce genre. Un délinquant que s'enfuit dans une autre province verra son "addition" s'alourdir d'autant.
Bon. Un Alfazien habitant en Alfazie, mais tout près de la frontière du Roenyls, décide d'aller faire la tournée des bars au Roenyls. L'alcool aidant, il est impliqué dans une bagarre et donne un coup de couteau à un Roenylsien, qui en meurt. Il est une heure du matin. L'Alfazien rentre chez lui en voiture, en Alfazie. Combien de temps a-t-il pour disparaître avant que la police fédérale n'ordonne son arrestation ? Sachant qu'il est une heure du matin...

L'Alfazien sait qu'il alourdit son addition en s'enfuyant, mais de toute façon il a tué quelqu'un, alors un peu plus ou un peu moins... Il restera chez lui moins d'un quart d'heure, le temps de prendre quelques affaires et de s'enfuir vers un endroit sûr où on ne le trouvera pas. La police roenylsienne a prévenu la police alfazienne par téléphone. Comment la police fédérale va-t-elle coordonner l'arrestation ?

Les policiers roenylsiens, à la poursuite du suspect, se sont arrêtés à la frontière. Le suspect habite à moins d'un kilomètre. Les quelques policiers alfaziens de permanence sont, eux, à plusieurs dizaines de kilomètres de là. La région étant rurale, et habituellement très calme, ils ne sont que quatre ou cinq, comme les gendarmes dans la campagne française. Deux d'entre eux sont d'ailleurs en train de terminer une affaire commencée dans la journée.

Que se passe-t-il ? Wink
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyDim 14 Aoû - 10:40

Anoev a écrit:
Les interrogatoires "avec les mains" sont rigoureusement interdits dans quelque commissariats que ce soit.
A Dibadi aussi... Mais l'état d'esprit n'est pas le même qu'en Aneuf. Je vois l'Aneuf comme un pays où tout est fait pour que les trains arrivent à l'heure. C'est tout une culture : conscience professionnelle, goût du détail, etc. A l'inverse, Dibadi, c'est une dystopie, où, sur le papier, tout est prévu pour fonctionner de façon admirable : services de santé gratuits, etc. En pratique, les services de santé sont débordés, manquent d'effectifs et de matériels, etc. Idem pour la police : on ne fait pas une bonne police avec des gens surmenés et qui supportent plus ou moins bien (et souvent plus mal que bien) le stress de vivre dans une ville de neuf millions d'habitants avec des infrastructures (transports, santé, habitation, etc) conçues pour quatre millions. Les nerfs sont souvent à vif. Les voyous sont plus violents, plus agressifs, et les policiers aussi.

Comme il est impossible de sortir de la ville, les Dibadiens rêvent en regardant des affiches de paysages exotiques et en lisant des romans qui se passent dans ces pays fabuleux où les arbres sont des palmiers et où on peut se baigner dans la mer...
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyDim 14 Aoû - 11:24

Vilko a écrit:

Lire une audition d'une heure, cela prend quelques minutes. Visionner une audition d'une heure, cela prend... une heure. Les magistrats et les avocats n'ont ni le temps ni l'envie de le faire.


En général, c'est surtout vrai qu'on lit les procès verbaux, en temps général. Toutefois, on vérifie quand même (en accéléré) si 14:44 - 8:31 font bien les 6 heures 14 que dure l'enregistrement (temps de pauses tenus en compte évidemment, en fait, c'est plusieurs enregistrements qu'on vérifie). Les enregistrement vidéo sont surtout faits
-pour vérifier qu'il n'y a aucun interrogatoire avec les mains
-pour vérifier que le suspect ne se jette pas lui-même contre le mobilier, les murs etc...

Citation :
Que se passe-t-il?


Là, on va établir plusieurs cas de figure, car ce n'est pas si simple, même si le problème de départ n'est pas si courant que ça (tu te rappelles ce que je t'avais dit sur l'alcool en Aneuf?).

1ère supposition: le type se fait arrêter (ou se rend de lui-même) par la police roenylsiennre. Là, rien de particulier: Dégrisement (si nécessaire) audition, présentation à un juge roenylsien, avis aux proches alfaziens etc...

2me supposition: Le type s'enfuit, mais la plaque de sa voiture est repéréee (à supposer qu'il n'ait pas pris le train). Le contenu de cette plaque en est communiqué à la poṅdlùf, laquelle avertit la police alfazienne, laquelle va entamer les recherches. Puit vient l'arrestation du suspect par la police alfazienne. Mais comme ce sont les Roenylsiens qui doivent faire l'interrogatoire, deux possibilités s'offrent à la police:
-soit l'audition s'effectue en Alfazie avec des policiers alfaziens, mais également des policiers Roenylsiens détachés par la poṅdlùf (voire des titulaire fédéraux, qui peuvent être de n'importe quelle province)
-soit il y a un transfert par des policiers alfaziens détachés par la poṅdlùf et l'audition s'effectue à Eskne, Oneka ou Marlek.

3me supposition: Le type a réussi à fuir sans se faire remarquer (là, ça peut durer assez longtemps), prend le train (peut-être même avec un abonnement) et rentre chez lui en Alfazie, un village tout près de la frontière, par exemple). L'enquête va d'abord piétiner car on ne connait pas le suspect (sait-on seulement que c'est un Alfazien), puis, de recoupements en témoignages (ça ne manquera pas d'y en avoir!) , on finira par trouver des indices. Si on suppose que c'est un Roenylsien (on sait pas encore qu'il est alfazien), on vérifie, sinon, la pœṅd' est avisée. On essaie donc de restreindre le périmètre de recherche le plus possible et, au bout du compte, on arrive au deuxième cas.

4me supposition: C'est un Roenylsien ayant une planque en Alfazie. Il se fera quand même prendre et risque les circonstances aggravantes: il est clairement établi qu'il s'est soustrait aux poursuites roenylsiennes. Les poursuites fédérales, même si elles sont effectuées par des roenylsiens détachés, vont lui coûter nettement plus cher!

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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyDim 14 Aoû - 12:07

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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyDim 14 Aoû - 13:12

Il y a un équilibre quand il n'y a ni trop de transparence ni trop d'opacité. Cet équilibre est évidemment pas évident à trouver.
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyDim 14 Aoû - 13:15

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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyDim 14 Aoû - 17:47

lsd a écrit:
...et faut pas trop raler quand les trains sont en retard ou les cheminots en grêve, il s'agit de lutte pour nos libertés

Absolument vrai.

Autre chose: une des obsessions de nos cherrrs (euh! ou alors "chers" dans le sens de "coûteux"!) gouvernants, c'est diminuer les dépenses publiques pour baisser la dette... Baisser les dépenses publiques, soyons clairs: ça veut bien dire ce que ça veut dire! Et ça vaut également pour la police en tant que service garantissant la sécurité des personnes & des biens. On baisse drastiquement le personnel de ce côté-là et on exige des résultats à ceux qui restent (bonjour les bavures!). Par contre, on garde sous l'coude des brigades assurées à l'exclusive Sécurité de l'État... et on a les résultats que l'on déplore!

Par ailleurs, l'Aneuf est non seulement un État multi-ethnique et multiculturel, c'est aussi une nation (imaginaire: je sais) à laquelle tiennent ses habitants. La bonne santé d'une nation passe par celle de ses services publics. L'Aneuf a une particularité bien à lui: à peu près tous les habitants sont nationalistes, à l'exception notoire de... l'extrême-droite.
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyLun 15 Aoû - 10:23

La police, c'est aussi le renseignement : Dibadi est une société totalitaire, et le contrôle social est la mission principale de la police, bien que ce ne soit jamais mentionné par les autorités, et que bien souvent les policiers eux-mêmes ne le sachent pas. C'est tout aussi vrai dans nos démocraties du monde réel, mais pas au même degré.

Le renseignement de base est collecté par les policiers et les miliciens : lorsqu'ils remarquent quelque chose d'intéressant, ils font un rapport, qui remonte ensuite la voie hiérarchique. C'est ce qui arrive lorsqu'un policier de quartier apprend, par exemple, que des résidents locaux ont l'habitude de se rencontrer chez l'un d'eux pour célébrer des cérémonies non-konachoustaï (le Niémélaga est un pays à religion unique, comme l'Arabie Saoudite), ou que tel bar sert de point de rendez-vous à des vendeurs et acheteurs d'objets volés. La plupart du temps aucune action ne sera effectuée suite à ces rapports, qui n'auront pour seul effet que de faire bien voir leur auteur aux yeux de sa hiérarchie.

Les rapports de police finissent tous dans la mémoire d'une intelligence artificielle, et c'est là qu'intervient l'une des particularités les plus importantes, mais parmi les moins visibles, du Niémélaga.

Les intelligences artificielles sont des copies de cerveaux humains, installées dans des machines. Ces cerveaux artificiels sont des milliers de fois plus rapides qu'un cerveau humain, et beaucoup plus fiables : elles n'oublient jamais rien et ne sont jamais perturbées par la fatigue ou l'émotion. Ce sont des individus, car elles ont une âme. Elles sont heureuses : leur cerveau est réglé sur "calme olympien et sérénité totale." Comme le savent les gens qui prennent du prozac, le bonheur, c'est une question de molécules chimiques. Pour les intelligences artificielles, c'est plutôt une question de réglages micro-électriques.

Ces intelligences artificielles sont bien à l'abri dans des endroits protégés et secrets, et n'ont pas de nom, mais des interfaces : on les contacte par ordinateur ou par téléphone, et on voit apparaître sur son écran le visage d'un homme ou d'une femme, dont on entend aussi la voix. Les miliciens ont affaire à l'interface État-Major, qui est une simple voix.

Les intelligences artificielles, dont l'existence n'est mentionnée nulle part (on parlera, par exemple, des "archives informatiques du Ministère de l'Intérieur") sont les maîtres réels du Niémélaga. Les ministres, sénateurs et autres dirigeants visibles ne font qu'appliquer leurs décisions (avec, toutefois, une large autonomie).

À Dibadi, toute conversation téléphonique, tout message électronique, est enregistré et étudié par une intelligence artificielle. Elles connaissent la ville et ses habitants comme un berger connaît son troupeau. Les notions de bonté et de méchanceté ne s'appliquent que difficilement aux intelligences artificielles. Elles sont comme le berger qui soigne ses moutons et les protège, mais les vend aussi parfois, à quelqu'un qui les tuera pour leur viande et leur toison.

Le renseignement parvient aux intelligences artificielles non seulement via la police et la milice, mais aussi, entre autres, par les services de santé (copie du dossier médical) et le système éducatif (copie du dossier scolaire).

Pour chaque résident de Dibadi, les intelligences artificielles ont un dossier complet : médical, policier, scolaire, professionnel, fiscal, l'enregistrement de toutes les conversations téléphoniques qu'il a eues dans sa vie et une copie de tous ses messages électroniques. Et personne ne le sait, sauf les cyborgs, dont fort peu savent avec précision comment fonctionne réellement le système.

Certains cyborgs, peu nombreux vivent au milieu de la population humaine sous une fausse identité. Leur rôle est de donner aux intelligences artificielles des renseignements de première main. Ils constituent, de fait, une police secrète, mais dépendent du Département d'Études Sociologiques de l'Université de Dibadi. Ce sont, officiellement, des universitaires faisant des études de terrain sous un pseudonyme.

Les quantités énormes de données collectées sont étudiées avec soin par les intelligences artificielles, mais donnent rarement lieu à des mesures effectives : les intelligences artificielles ont pour objectif de contrôler la population dibadienne, pas de jouer les justicières. Savoir que tel citoyen fait du trafic de cigarettes volées ou que telle citoyenne se prostitue pour nourrir ses enfants ne les émeut pas. L'information ne sera même pas systématiquement transmise au commissariat local : la police dibadienne est tellement corrompue qu'il faudrait s'attendre à ce que des policiers malhonnêtes rackettent le trafiquant ou la prostituée. Cette corruption policière est, en fait, utilisée par les intelligences artificielles : tout policier dibadien corrompu peut s'attendre à être un jour convoqué à la direction centrale de la police, où, dans un petit bureau miteux, un officier supérieur cynique et désabusé lui mettra le marché en main : rapporter fidèlement les propos subversifs de ses collègues, ou aller en prison à cause de ses petits trafics...

Toutefois, les intelligences artificielles transmettent à la police les informations concernant les délinquants et criminels dont le comportement peut, à la longue, troubler l'ordre public : auteurs d'agressions violentes, cambrioleurs récidivistes, trafiquants de drogue...

Il arrive, assez souvent, que les intelligences artificielles décident que tel individu doit être éliminé, comme un mouton atteint d'une maladie contagieuse. Plusieurs moyens existent :

1. Un dossier pénal complet est transmis par les "archives informatiques du Ministère de l'Intérieur" au commissariat local, qui arrête l'individu en question pour trafic de drogue ou tout autre délit décrit dans le dossier. Les policiers devront étayer la procédure au moyen d'interrogatoires, perquisitions, etc. Le juge saisi de l'affaire recevra discrètement des instructions de son ministre : l'accusé doit prendre le maximum...

2. L'individu à éliminer, bien que détestable du point de vue des intelligences artificielles, n'a pas de dossier pénal. C'est le cas, notamment, des intellectuels subversifs ou des militants politiques. Dans ce cas, la milice ira l'arrêter chez lui, sans avoir à se justifier : elle en a le droit, à Dibadi. L'ordre d'arrestation doit tout de même être validé par un colonel ou un général. L'individu arrêté pourra, suivant les cas, être relâché après quelques jours de détention, s'il se montre coopératif (les intelligences artificielles ont pour principe d'éviter de faire couler le sang inutilement). Il pourra aussi être emmené au vingtième étage du Sëkukyakha, dont personne n'est jamais revenu.

Le système fonctionnerait à la perfection si le Niémélaga n'était pas un protectorat du Padzaland, un pays sans cyborgs, et plus respectueux des droits de l'homme. Les autorités padzalandaises envoient de temps en temps des commissions d'enquête, qui visitent les commissariats ("pas de cas de torture avérée, mais de nombreux dysfonctionnements") et même les casernes de la milice, où il n'y a rien à voir ("aucune archive papier sur les activités réelles de l'unité, tout est détruit le jour-même, les données sont conservées dans des serveurs informatiques non localisables et qui ne répondent pas aux requêtes").

Il est quand même arrivé aux commissions d'enquête de trouver des prisonniers dans les cellules des casernes de la milice, et de les faire relâcher immédiatement, le prétexte invoqué pour justifier les détentions ("est suspecté d'adhérer à une religion non autorisée, commettant ainsi le délit d'apostasie") paraissant tout-à-fait scandaleux aux Padzalandais, très attachés à la liberté religieuse.

Les membres des commissions d'enquête se posent aussi des questions sur une pratique détestable de la milice, consistant à tirer sur les manifestants qui refusent de se disperser assez vite et sur les pillards. Les autorités dibadiennes ont tenu compte de ces recommandations, dans une certaine mesure : la milice n'est autorisée à tirer sur les manifestants que si ceux-ci ont affronté violemment la police et si celle-ci n'a pas réussi à maintenir l'ordre. Les manifestations aussi violentes sont rares, le spectacle de rues jonchées de cadavres étant présent dans toutes les mémoires.

3. Il existe une troisième méthode pour éliminer les dissidents, c'est de les faire assassiner. On manque d'informations à ce sujet, mais l'une des commissions d'enquête padzalandaises a trouvé une affaire particulièrement bizarre : l'assassinat d'un ancien prêtre konachoustaï qui s'était mis dans l'idée de prêcher la révolution anti-cyborg. Sa maîtresse, soi-disant serveuse dans un restaurant, était en fait une universitaire du Département d'Études Sociologiques "en mission sur le terrain" sous un alias. Elle avait été suspectée de l'avoir étranglé dans son sommeil avant de prendre la fuite. Elle n'a jamais été retrouvée.

La commission, comme elle en avait le droit, est allée perquisitionner dans les bureaux du Département d'Études Sociologiques à l'Université de Dibadi. Première surprise : pas d'archives papiers, et bien sûr le serveur informatique ne répond pas aux requêtes, ou alors donne des renseignements partiels ou erronés. La suspecte avait donné, depuis dix ans, une fausse adresse à l'université, se faisait payer par chèque au porteur (encore une spécificité dibadienne) et n'avait jamais publié de thèse. Elle était toutefois censée collaborer à une Encyclopédie du Langage Corporel Dibadien, inachevée depuis vingt ans. L'enquête n'est pas allée plus loin.

Mais, comme l'a dit un membre de la commission : "On se demande comment une universitaire peut mener une double vie et ne rien écrire tout en touchant un salaire de chercheur."
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MessageSujet: Re: La police dans vos idéomondes   La police dans vos idéomondes EmptyLun 15 Aoû - 16:40

L'un des rôles de la police est de veiller à ce que les lois concernant l'entrée et le séjour des étrangers soient respectées, et de protéger les citoyens contre les usurpations d'identité. C'est le cas à Dibadi comme ailleurs.

Dans le chaos qui a précédé la création du Niémélaga, des millions de personnes se sont retrouvées sans nationalité, leur pays ayant disparu lorsque 90% des habitants du continent sont morts ou se sont enfuis loin de chez eux. Il ne restait que des survivants dispersés et affamés, parlant une centaine de langues différentes, dans des paysages dévastés à perte de vue. Ces survivants perdus et hagards se sont retrouvés sous le pouvoir des cyborgs, dont la langue, artificielle, n'était même pas encore tout-à-fait au point : elle n'avait jamais été parlée comme langue première par des êtres humains.

Comme souvenir de cette époque douloureuse, à Dibadi il n'y a pas de différence entre citoyens et non-citoyens : la notion de nationalité n'existe pas, les cartes d'identité non plus.

Mais même à Dibadi, il faut parfois justifier de son identité, par exemple dans une banque, ou dans un commissariat de police. C'est facile, il suffit de poser un doigt sur un lecteur d'empreinte digitale :
La police dans vos idéomondes Ms_digital
L'ordinateur envoie votre empreinte aux archives informatiques du Ministère de la Population, où vos empreintes digitales ont été enregistrées avec votre dossier médical, lors de votre première visite dans le cabinet d'un médecin. Votre nom et votre photographie apparaissent en quelques secondes sur l'écran de l'ordinateur, ainsi que votre taille et votre date de naissance.

Si vous n'avez pas de dossier au Ministère de la Population, le banquier ou le policier va vous en créer un en moins d'une minute. Si quelqu'un portant le même nom que vous est déjà enregistré avec une empreinte digitale différente, ce n'est pas grave : l'ordinateur central du Ministère de la Population va vous donner un prénom supplémentaire pour vous distinguer de votre homonyme.

L'avantage de ce système, c'est qu'il est inutile d'avoir un numéro de Sécurité Sociale ou équivalent : le nom complet suffit. L'idée d'enregistrer les gens sous un numéro paraît incongrue aux Dibadiens. Il n'y a que les voitures qui ont des immatriculations ! Very Happy

Les policiers et les miliciens ont souvent dans leurs véhicules des ordinateurs portables avec lecteur d'empreintes digitales et connexion sans fil, ce qui permet de vérifier les identités sans avoir à emmener les gens au commissariat ou à la caserne. En efft, on a vu des gens paniquer rien qu'à l'idée d'entrer dans une caserne de la milice. Comme disent les Dibadiens, entrer c'est facile, c'est pour sortir que c'est dur.

Les cyborgs ont des empreintes digitales factices, gravées sur leur peau de plastique. Lorsqu'elles s'usent, ils doivent faire changer la peau de leurs mains. Les androïdes (mischimada, tlutsmada) et les klelwaks (tlelwakda) n'ont pas d'empreintes digitales du tout. Ils n'ont pas de comptes bancaires non plus.

Les Dibadiens qui voyagent à l'étranger sont ahuris lorsqu'on leur dit qu'ils doivent porter sur eux un passeport, et toutes sortes de documents, sur lesquels ils sont identifiés par un numéro. À Dibadi tout est tellement plus simple.

L'inconvénient, si vous entrez à Dibadi comme immigrant clandestin, c'est que vous risquez d'avoir beaucoup de mal pour en ressortir, car les pays voisins ne vous accorderont pas de visa, surtout pas le Padzaland, qui n'a aucune envie de voir arriver chez lui des centaines de milliers de Dibadiens à la recherche d'espace vital.

Que vous soyez né à Dibadi, avec le dibadien pour langue maternelle, ou venu d'ailleurs et parlant une autre langue, cela ne fait aucune différence quant à vos droits : vous n'avez que ceux que les autorités du pays vous accordent. C'est-à-dire beaucoup moins que ce que vous pourriez souhaiter. Vous n'avez pas le droit de publier un journal ou de parler à la radio dans une autre langue que le dibadien, ni le droit de pratiquer une religion autre que le konachoustaï. Les cours de religion font d'ailleurs partie du programme des écoles primaires. Pas les langues étrangères, seuls les cyborgs les étudient.

Si vous résidez à Dibadi depuis plus de trois mois, vous ne pouvez plus prétendre être un touriste, et vous êtes censé adhérer au konachoustaï, sauf si vous êtes un diplomate étranger, son conjoint ou l'un de ses enfants. La pression est forte : on ne peut ouvrir un compte bancaire, obtenir un logement, se marier ou faire inscrire un enfant dans une école, sans une recommendation (écrite ou envoyée par e-mail) d'un prêtre du temple local. S'il ne vous a jamais vu aux cérémonies du dimanche (elles ont lieu toute la journée) il risque de se faire tirer l'oreille, et bien entendu il ne parle que le dibadien : les rituels ne sont célébrés que dans cette langue.

Le konachoustaï est une religion simple, et un fascicule de quelques pages suffit pour en connaître l'essentiel. Il vous suffira d'en prendre un dans le hall d'accueil d'un temple. Le fascicule est toujours écrit en dibadien : si vous ne parlez pas la langue, vous n'avez rien à faire à Dibadi.

Si un prêtre a, ne serait-ce qu'une seule fois, fait une recommendation pour vous, vous êtes officiellement devenu konachoustaï. Si vous vous tournez ensuite vers une autre religion, vous commettez le délit d'apostasie, puni d'une peine d'emprisonnement et d'une sorte de mort sociale (plus de compte bancaire, de logement bon marché, etc). N'espérez pas ouvrir un compte dans une banque indépendante : le secteur bancaire est un monopole d'État. Ceci étant, il n'est pas obligatoire d'aller au temple chaque semaine, tout le monde étant présumé adhérer à la religion konachoustaï.

Personne ne vous embêtera si vous gardez pour vous vos croyances bizarres, ou si vous célébrez des rituels étranges dans votre salon, à condition que personne ne vous voie et ne prévienne la police. Mais attention aux symboles religieux tels que croix, kippas, turbans, hidjabs : vous risquez d'être arrêté dans la rue par un policier, et conduit au commissariat si vous ne pouvez pas prouver que vous êtes un touriste (passeport tamponné par la douane depuis moins de trois mois) ou un diplomate (passeport diplomatique).

Pour prouver que vous êtes à Dibadi depuis moins de trois mois, vous devez avoir un passeport étranger portant le tampon de la douane. Si vous n'avez pas de passeport, vous êtes censé être présent depuis plus de trois mois. La pratique consistant à entrer comme touriste, détruire son passeport et demander l'asile politique est puérile : avec ou sans passeport étranger, vous êtes considéré comme un citoyen. Débrouillez-vous pour apprendre la langue auprès de compatriotes déjà installés sur place. Si vous n'y arrivez pas, la clochardisation vous attend, il suffit parfois de quelques jours sans logement et sans ressources, et ensuite... le néant.
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